(...) Enseigner aux femmes et aux enfants. La plupart ne savent pas vraiment lire ni écrire. C'est pourtant justement l'instruction qui protège les femmes. Plus elles en savent, plus elles lisent et s'intéressent, moins elles se retrouvent forcées de se prostituer ou d'accepter des emplois qui les obligent à être dehors la nuit. Donnez-leur des cours, Helene, vous aiderez ainsi à protéger ces femmes.
_Pouvez-vous vous imaginer une telle rage? demanda Anne Fitzpatrick, les yeux brillant d'un éclat dangereux Seuls des hommes sont capables de cela. Des hommes qui ont peur des femmes.
Ces messieurs du pouvoir voyaient d'un mauvais œil que des femmes s'engagent pour d'autres femmes, qu'elles cherchent à soutenir celles qui n'avaient pas de voix, exigent des droits, veuillent voter et, oui, qu'elles aient leurs propres opinions !
Ne vaut-il pas mieux mourir que de passer sa vie en captivité ? Ne devrait-elle pas oser, prendre un risque, plutôt que de subir une vie de soumission comme sa mère ?
“Des hommes puissants se liguaient contre elles, comme s'ils avaient peur qu'on puisse leur arracher leur statut de maîtres du monde. Et c'est exactement ce que nous ferons, pensa Anne.Si vous continuez à nous écraser, nous userons de notre force et de notre ingéniosité pour prendre ce qui nous revient. À savoir la moitié de tout.”
(...) Une soupe chaude n'aide guère les femmes qui viennent ici. Pour être honnête, c'est même ce qui les aide le moins. L'instruction,voilà ce qu'il leur faut vraiment. Beaucoup d'entre elles ne savent ne lire ni écrire. Et je ne parle pas des enfants.
Dans la vie, tout le monde devait avoir un but: son père prêchait cela chaque dimanche du haut de sa chaire. Et elle, sa propre fille, allait suivre son conseil, même si cela prendrait une tout autre forme que ce qu'il voulait dire.
Elle ferait bien de s'y habituer, parce que dorénavant, elle ne s'appellerait plus que comme cela. Son ancien nom avait disparu à jamais.