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Critiques de Herman Melville (524)
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Bartleby

La lecture de Bartleby le Scribe ( 1850) m'a déçue car sans arrêt j'ai pensé au Manteau de Gogol ( 1841). Il y a plein de points communs entre Akaki et Bartleby. Tous les deux sont de ternes copistes zélés, sans passé et sans avenir. Tous les deux ont du mal à parler. Tous les deux ont une idée fixe : Akaki désire un manteau, Bartleby ne désire rien du tout, il "préfèrerait ne pas ". Tous les deux vont connaître une triste fin solitaire. Mais voilà, le style de Gogol est vif, enlevé, mordant du début à la fin avec un narrateur complice du lecteur. L'absurdité et l'angoisse sont contrebalancées par le burlesque et la vivacité du récit. le récit de Melville manque de rythme et le comique des premières pages s'épuise au fil du texte. Il faut dire que le narrateur est le véritable personnage principal du texte, un honnête homme raisonnable et auto-satisfait, qui va voir son petit monde dérailler. Or ce narrateur n'est pas drôle du tout. A la fin seulement, il fait preuve d'humanité mais il est trop tard.
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Bartleby

Un huis clos parfait de finesse et d'intelligence sur les rapports humains et sur l'inutile.

Melville est plus connu pour Moby Dick mais ce livre, moins romanesque, est pour moi bien plus représentatif de son talent. Il en faut en effet pour captiver le lecteur sur le "rien" de Bartleby et lui offrir un miroir de ses propres projections.
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Bartleby

Faut il vous présenter Bartleby le scribe?

" Je vois à présent cette silhouette, celle 'un homme proprement mis mais livide, pathétiquement impeccable, incurablement désolé"

Le narrateur, Dieu seul connait son nom, a embauché Bartleby comme commis aux écritures. bientôt il doit affronter la passivité inexorable du scribe et ces "j'aimerais mieux pas" ...

Le narrateur est installé à Wall Street dans un immeuble digne d'apparaitre dans les romans de Dickens, au 1er étage , pas de lumière du jour, des fenêtres s'ouvrant sur des murs .. pas de quoi sortir quiconque de la neurasthénie ! de l'énervement à la colère il passe à la commisération ...

En quelques mots, Herman Melville brosse le portrait de cet homme au mal-être profond, dresse le portrait d'une société en devenir où l'argent devient la clef de toute réussite sociale, et par la bouche du narrateur pose les questions que chaque individu devrait se poser.

J'ai lu il y a quelques mois l'adaptation graphique de José Luis Munuera, publiée chez Dargaud, un pur bijou , je m'étais promis de lire le texte original c'est chose faite.

https://www.babelio.com/livres/Munuera-Bartleby-le-scribe-BD/1296814
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Bartleby

Voici un classique de la littérature américaine.

Un notaire de Wall Street nous raconte comment il a embauché un étrange scribe dans son cabinet, Bartleby. L'arrivée de ce jeune homme terne va transformer la vie du cabinet, déjà envahit par 2 employés des plus étranges (Dindon et Lagrinche).

Bartleby s'attache tout d'abord à effectuer au mieux, et avec sérieux, la tâche de copiste pour laquelle il a été engagé. Mais rapidement, son patron va découvrir qu'en dehors de cette unique tâche Bartleby ne veut rien faire. Enfin... ce n'est pas qu'il ne veut pas. D'ailleurs il ne refuse jamais, répondant à tout ce qu'on lui demande "Je préfèrerais pas".





Il s'agit là d'un personnage troublant, dont on ne sait rien, sinon qu'il est silencieux, vit dans le cabinet et "préfèrerai(t) pas". Au final il ne préfère plus rien, devenant un être stoïque, qui regarde par la fenêtre sans bouger, et dont personne n'arrive à se débarasser.





Ce court roman, ou grande nouvelle, de Melville est bourrée d'humour, et d'absurde (à la limite de Kafka et Beckett). L'écriture y est superbe. Un bijoux à lire.
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Bartleby

Adaptation virtuose par José-Luis Munuera d'une nouvelle fondatrice des théories de l'antipouvoir, écrite par Herman Melville en 1853.
Lien : https://www.lesoir.be/359437..
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Bartleby

Dérangeant, et justement, magnifique !
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Bartleby

Tout semble avoir été dit à propos de ce texte étrange. Je n ai pas vraiment perçu l humour mais plutôt une ambiance surréaliste et métaphysique.

L interprétation paraît ouverte, a lire les critiques laissées, alors J y vais de la mienne, une métaphore à la Beckett de la tristesse d être en vie, le refus du monde, l enfermement psychologique et l incapacité d accepter une aide, même honnête, provenant de ce monde là.

Ce n est que mon ressenti. En tous les cas,ce livre continue de faire son chemin malgré son rangement dans la bibliothèque.

J en profite pour remercier ceux qui créent des listes sur le site. la découverte de Bartleby en est un des multiples aspects positifs.
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Bartleby

I would prefer not to”.: une expression toute simple mais qui au fil du récit nous plonge dans des abîmes de perplexité et bousculent bien des schémas et des idées reçues ... Résistance passive? désespoir? suicide programmé devant l'absurdité d'une vie gagnée en la perdant à gratter du papier ... De quoi faire cogiter les philosophes petits et grands
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Bartleby

Le narrateur est un homme de loi de Wall Street, qui engage dans son étude un dénommé Bartleby pour un travail de « scribe », c'est-à-dire qu'il recopie des textes.Au fil du temps cet être qui s'est d'abord montré travailleur, consciencieux, lisse, ne parlant à personne, révèle une autre part de sa personnalité : il refuse certains travaux que lui demande son patron. Il ne les refuse pas ouvertement, il dit simplement qu'il « préférerait ne pas » les faire, et ne les fait pas. Et cette phrase revient alors systématiquement dans sa bouche : « I would prefer not to », traduite en français par « je ne préférerais pas », ou « je préférerais ne pas » ou encore « j'aimerais mieux pas »1. Peu à peu, Bartleby cesse complètement de travailler, mais aussi de sortir de l'étude où il dort. Il ne mange rien d'autre que des biscuits au gingembre, et refuse même son renvoi par son employeur.
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Bartleby

Les (le) héros de “ près de la mer de Abdelramak Gurnah“ font état plusieurs fois de Bartleby de Melville et m'ont donné envie de découvrir cette nouvelle, moi qui n'avait lu que Moby Dick.

Cette nouvelle, ou plutôt cette fable, pose un foule de questions plus ou moins existentielles. Questions pertinentes en 1846 et tout autant deux siècles plus tard...

Entre autres, le courage de se mouiller, de prendre des risques, de décider, de s'exposer.“ J'aime autant pas “ répond obstinément Bartleby.

Ne vivant pas, il est mort...

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Bartleby

Ma référence en termes d'ennui. Il doit y avoir une autre lecture possible, certainement...
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Bartleby

La plus célèbre nouvelle de l?écrivain américain Hermann Melville, véritable ode à la désobéissance face au capitalisme, est revue dans une brillante BD.
Lien : https://www.tdg.ch/bartleby-..
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Bartleby

"Je préférerais ne pas". Avant même les grands totalitarismes, Melville prône l'esprit de résistance face à l'absurdité. Même si le texte est très précurseur, on trouve en Russie des textes du même type, moins subversifs peut-être, mais qui critiquent avec drôlerie une vie administrative devenue folle. Je pense notamment au Lieutenant Kijé, être de papier qui connaît une véritable existence administrative à cause d'une faute d'orthographe ou encore à certains récits de Gogol.
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Bartleby

Bartleby, c'est l'altérité absolue, l'insoutenable étrangeté de l'autre et un hymne poétique au silence comme arme de subversion.
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Bartleby

D’abord il faut préciser que j’ai lu la version traduite par Pierre Goubert, présentée par J-P Naugrette, et éditée par le livre de poche. Je le dis car cette présentation – à lire après coup (comme souvent d’ailleurs) - et le dossier qui suit le roman sont tout à fait remarquables.



Oh Bartleby, ce petit livre immense de Melville, comme disait Derrida (enfin, il parait) …



Bartleby, cet homme énigmatique qui ne se nourrit que de biscuits au gingembre. Bartleby, employé d’un bull shit job … Quoi, déjà ? En 1850 ? Eh oui, ça existait déjà à l’époque ? et dire qu’on voudrait nous faire croire que c’est une invention récente, due à la numérisation, mais non, le ver est dans le fruit du capitalisme depuis le début.



Bartleby, ce gratte-papier discret, tranquille, peu bavard et qui se rendra vite désagréable aux yeux de ses collègues par son refus d’obtempérer, sans pour autant cesser de faire son travail. Bartleby, cet être rétif à toute forme d’autorité, qui aurait certainement pousser à bout tous les petits managers à la con de notre chère modernité, les kapos en puissance et autres arrivistes et tricheurs sans vergogne, Bartleby, celui qui réussit à désarmer le plus doué des people managers, jusqu’à le « déviriliser » (et ça c’est quand même puissant, comme mot dans la bouche de son chef. Et tellement révélateur de ce qu’on appelle le « people management »).



Bartleby ou l’effronterie tranquille.



À propos de ce roman, certains parlent de la « tentation du retrait ». Je ne suis pas tout à fait d’accord : d’abord, parce qu’une fois que vous avez lu Bartleby il ne cesse d’occuper une grande part de votre espace mental. Il n’y a pas un jour où, dans votre travail quotidien ou dans vos discussions avec vos ados, une parole, une remarque, une attitude vous rappelle ce brave Bartleby. Ensuite, Bartleby ne laisse pas le champ libre, bien au contraire, il reste, il campe dans ses retranchements, il occupe l’espace, et jamais ne décide de céder sa place. Il refuse de s’impliquer dans la vie de bureau, sans pour autant se résigner ou lâcher la place. Non, il est là où il est, poussière incongrue, malvenue dans l’engrenage d’un quotidien tout tracé mais peut-être pas si prévisible, sécurisé et bétonné que ça.



Salutaire Bartleby … tu es, pour moi, le symbole de résistance pacifique, avec ton refus de te conformer aux « évidences ».



Quoi qu’il en soit, Bartleby est l’un des rares romans qui rejoint ma pile (mais ce n’est pas vraiment une pile, plus un sac en toile, prêt à emporter sur mon île déserte ou dans mon abri atomique aussitôt que l’affreux Vlad aura appuyé sur son gros bouton) des livres « à relire un jour »… car ce roman mérite plusieurs lectures et, je suis sûre, se révèlera un peu plus à chaque lecture, comme une jeune fille farouche …

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Bartleby

Bartleby le scribe, parue en 1853 est une nouvelle d'Herman Melville d’une soixantaine de pages captivante et énigmatique. Petite description...



L’avoué (homme de loi ou juriste) de Wall Street obtient une promotion et décide donc d’embaucher un nouveau scribe en la personne de Bartleby, venu de nulle part, mais qui lui semble compétent et équilibré au point de pouvoir être son bras droit et contrebalancer ainsi l’instabilité de ses deux autres clercs…



Notons que l’homme de loi est d’un tempérament humain et consciencieusement patient envers ses employés ; le premier, Dindonneau, homme bedonnant, est précis le matin et étourdi l’après-midi suite à quelques verres ingurgités à la pause déjeuner ; le deuxième, Pincettes, quant à lui, est dérangé le matin pour faute de digestion récalcitrante puis devient calme l’après-midi venu…



Satisfait dans un premier temps de son nouveau scribe Bartleby, copiste acharné et infatigable, L’avoué va pourtant très vite déchanter au moment de lui donner son premier ordre ”lui adjoindre de venir collationner un bref papier”, car s’ensuivra l’interjection au combien fatalement respectueuse et subtilement imprenable de Bartleby ”j’aimerais mieux pas”. Une descente aux abimes aussi bien pour l’homme de loi que pour notre scribe à la réplique imperturbable va alors débuter. Bartleby, harcelé, cessera progressivement toutes formes d’activités tandis que l’avoué, pourtant instruit et habitué des décalages comportementaux de ses autres préposés, va se retrouver face à une énigme humaine, ne sachant jamais sur quel pied danser et quelle main brandir pour manœuvrer notre scribe impassible et enraciné dans son ermitage, l’œil rivé au pan de mur face à lui et sortant machinalement à chaque injonction ”j’aimerais mieux pas”… La folie, due au bouillonnement incertain de son humanisme face à ses accès de colère, guette et tiraille l’esprit du juriste pendant que la contagion linguistique s’empare de tout le bureau…



Bartleby le scribe de Herman Melville est d’une truculence dépaysante teintée d’un propos nappant une fiévreuse mélancolie menant à l’oubli… Le style riche et lyrique, mené sur un rythme endiablé souvent drôle et loufoque, nous pousse littéralement à engloutir ce conte savoureux d’une traite, et l’appétit sera délicatement comblé, tant le plaisir fut palpable…



Cette courte nouvelle nous interpelle sur le refus de faire ce que l’on ne souhaite pas malgré les impératives du devoir et des responsabilités, de ne pas s’abaisser et faire de compromis face à l’autorité en cherchant la fuite ; et désabusé et assailli par ce combat de deux pôles qui s’opposent, vouloir et devoir, on risque alors de sombrer lentement à une passivité fatale, menant à l’exclusion et à l’inexorable inexistence au sein de la société… Bartleby représente cet état de fait, copiste acharné dans un premier temps, puis très vite ses refus répétés, qu’il ne peut justifier, vont le contraindre malgré-lui vers l’inactivité la plus radicale. La fin est terriblement triste et nous pose la question de notre rôle et de nos devoirs vis-à-vis de notre propre vie liée à la société d’où elle séjourne… Alors certes, c’est une de mes interprétations, mais Bartleby le scribe offre d’autres clés de lecture… à chacun de trouver la sienne.
Lien : http://meserrancesculturelle..
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Bartleby

De par son format, Bartleby me faisait moins peur que Moby Dick pour découvrir la prose d'Herman Melville.



Il s'agit plus d'une nouvelle que d'un roman mais, si j'en crois l'abondante littérature autour de cette novella, il aura fait couler beaucoup d'encre, cet entêté de Bartleby.

L'histoire nous est racontée par un narrateur, chef d'une étude juridique située sur Wall Street. Même si la rue n'est pas encore la place financière qu'elle est devenue, elle est le symbole d'un New-York résolument tourné vers la modernisation, les affaires et les profits.



Il y a pourtant du Dickens dans la description des bureaux de l'étude, claquemuré entre deux hauts immeubles tout proches qui bouchent la vue des fenêtres. le narrateur dresse avec un certain humour les caractéristiques pittoresques de ses trois premiers employés, dénommés uniquement par leur surnom : Dindon, Pince Coupante et Biscuit au gingembre. Tout un programme et le maître de l'étude a déjà fort à faire pour maintenir une harmonie.



Arrive alors Bartleby, bien mis mais efflanqué et d'une pâleur prononcée. Installée dans le bureau du chef, derrière un paravent, il copie les actes juridiques avec constance. Mais à la moindre demande autre, une seule réponse devenue célèbre : "J'aimerais mieux pas". Quand il décide de ne plus exécuter de copie, même réponse. Pire qu'un non tranché car, d'une certaine façon il ne refuse pas catégoriquement mais il préfère ne pas faire, d'une voix calme et posée. Et de s'enfermer à la fois dans son mutisme et dans son "ermitage" entre la fenêtre quasi aveugle, la porte et le paravent.



Le pauvre narrateur, un brave homme, oscille entre l'énervement devant cette résistance passive et la bienveillance face à un homme assurément pauvre, seul et qui n'a d'autres ressources que d'habiter l'étude. En tout cas, l'attitude de son commis oblige son employeur à de nombreuses interrogations et même à des remises en question de lui-même. Lui si posé, jonglant jusqu'ici avec les caractères de ses trois autres employés avec tact, en vient à une agitation à lui peu commune. Et même à ressentir le joug de cet implacable "J'aimerais mieux pas" peser sur ses épaules jusqu'ici sans faille.



Certains exégètes de l'oeuvre ont vu dans le personnage de Bartleby une sorte de gréviste dénonçant l'avidité des affaires et les dérives d'un capitalisme à ses débuts. D'autres, par la récurrence à sa face blême quasi spectrale, le définissent comme une apparition rappelant le narrateur, conseiller juridique efficient et de confiance, à se remémorer les préceptes chrétiens face aux turpitudes du droit et des affaires.



Je ne me sens pas les connaissances nécessaires pour trancher et, après tout, toute lecture s'accompagne aussi d'interprétation. Pour ma part, je réagis face à cet homme buté dans son "J'aimerais mieux pas" comme le narrateur. Face à un tel employé, ou même un collègue, ma patience serait mise à rude épreuve. Pourtant, au-delà de son inactivité bornée, il y a effectivement chez lui une part de misère, tant matérielle qu'existentielle (rester des heures face à une fenêtre donnant sur un mur...) qui touche ma fibre sensible.



Herman Melville clôt son récit en laissant le mystère entier : qui est vraiment Bartleby? D'où vient-il? Pourquoi une telle résistance passive? Que des questions sans guère de réponse. On commenceavec Dickens, on finit façon Kafka. Et pourtant, je n'ai pas trouver ce dénouement frustrant. J'ai beaucoup apprécié la vivacité du style de l'auteur. Ses portraits offrent une touche d'humour dans la morosité de ce travail répétitif de commis aux écritures.



Bartleby m'a permis de considérer avec la crainte de m'attaquer à un grand nom des lettres américaines. Moby Dick est un texte antérieur à Bartleby de trois années. Il me tarde désormais de me rendre à Nantucket faire connaissance avec Ishmael et le capitaine Achab.
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Bartleby

- "Je préférerais ne pas" émettre de critique sur ce livre .
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Bartleby

Grâce à mon ami daniel_dz de Babelio, j'ai passé un agréable moment en compagnie d'Herman Melville, ou plutôt de son scribe, le dénommé Bartleby et surtout son chef. Comme beaucoup de gosses, j'avais déjà été émerveillé par la baleine blanche de son fantastique "Moby Dick", un monument de la littérature mondiale, adoré pas seulement par les mômes, comme le prouvent les 89 appréciations sur notre site préféré.



"Bartleby, le scribe" est une petite oeuvre du maître, en fait une nouvelle d'à peine 38 pages. Écrite en 1853 et située dans la fameuse Wall Street de Manhattan à New York. Une rue créée au XVIIe siècle par les Néerlandais et faisant partie de la "Nouvelle-Amsterdam" sous la direction du célèbre Pieter Stuyvesant (1610-1672), avant que les Hollandais y furent délogés et remplacés par les Anglais.

Il existe une intéressante biographie de Pieter Stuyvesant - nom connu dans ma jeunesse comme marque populaire de cigarettes - par l'historien John Abbott.



Personnage central est le conseiller à la Cour de la Chancellerie, un homme d'une soixantaine d'années dont Melville ne mentionne jamais le nom. Appelons-le, pour les besoins de la critique, Trader. Trader emploie dans son bureau 3 collaborateurs ou scribes, c'est-à-dire des copistes de pièces juridiques. Les 3 scribes ont comme surnoms : Dindon, Lagrinche et Gingembre, qui ne rendent la vie de bureau pas exactement simple pour l'honnête et paisible Trader.



Les affaires de Trader marchent cependant bien et il cherche un scribe supplémentaire et qui se pointe ? Vous l'avez deviné : Bartleby ! Or Bartleby est une énigme ambulante : maigre comme un clou, très sérieux et surtout très silencieux. Au début, Trader en est fort content, car il est toujours là et s'acquitte de sa tâche consciencieusement. Puis, un beau jour, Bartleby déclare qu'il "préfère" ne plus participer au collationnement des textes.

À cette époque, en l'absence de matériel de bureau électronique et même électrique, collationner des documents constituait un exercice vital.

Ensuite, ce sont les courses, au bureau de poste, au magasin pour acheter du papier ou de l'encre..., que Bartleby "préfère" ne plus faire. Entre-temps, Trader constate que Bartleby a élu domicile au bureau et n'en sort pratiquement jamais.



Le pauvre mais brave Trader, devant le refus obstiné de toute explication et contact de la part de Bartleby, passe, envers lui, dans tous les stades des sentiments humains : l'étonnement, la pitié, la mélancolie, la mortification, l'exaspération et la colère. Finalement, la situation devient évidemment intenable, surtout que maintenant, Bartleby "préfère" (son mot lapidaire et fétiche) passer ses journées à regarder le mur d'en face.

À vous, chers lecteurs, de découvrir comment cette histoire sans issue s'achève.



Herman Melville s'exprime en phrases élaborées dans un style fort châtié et je plains le traducteur. Mais rassurez-vous celui-ci a fait un excellent travail en produisant un texte hautement littéraire.



La carrière d' Herman Melville (1819-1891), comme écrivain, a connu un parcours bizarre : après un certain succès initial, comme jeune homme avec bien sûr Moby Dick, publié à l'âge de 32 ans, il n'a presque plus vendu de livres pendant 3 bonnes décennies et cela malgré une oeuvre abondante. Oublié et inconnu à ce point que le pourtant estimé New York Times dans un minuscule avis de décès a trouvé le moyen de regretter la mort de "Henry" Melville !



Mais Herman Melville a eu sa revanche bien méritée et fait actuellement partie des grands classiques de la littérature américaine, au même titre que Nathaniel Hawthorne, Ralph Waldo Emerson et , bien entendu, Edgar Allan Poe.



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Bartleby

En rajoutant une touche supplémentaire de réalisme à son dynamique et si particulier graphisme cartoonesque — comme il l’avait déjà plus ou moins expérimenté sur « Sortilèges » (écrit par Jean Dufaux) ou « Fraternity » (scénario de Juan Diaz Canales), le dessinateur espagnol Jose Luis Munuera s’est emparé avec grâce de l’histoire de Bartleby.
Lien : http://bdzoom.com/165009/act..
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