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4.13/5 (sur 4 notes)

Nationalité : Belgique
Biographie :

Hippolyte Wouters, avocat de son métier, s’est lancé dans le théâtre assez tardivement. Officier des Arts et des Lettres de la République française, il a reçu le grand prix de théâtre de l'Académie de langue et de littérature française de Belgique pour l'année 2003.

Après avoir fait un essai sur la collaboration entre Corneille et Molière (Molière ou l’auteur imaginaire? Editions Complexe, 1999) qui fit scandale en France et un essai sur « l’Humour chez Proust », il a repris sa thèse iconoclaste pour en faire une pièce de théâtre « le Destin de Pierre » qui fût jouée à Bruxelles en 1997 et à Paris en 1998.

Par la suite il écrivit un dialogue entre Tocqueville et Madame Recamier (dans l’esprit du « Souper » de Brisville). « La Conversation » (1998) puis un combat de « coqs » entre Ninon de Lenclos et Françoise de Maintenon (Lenclos ou la liberté, 1999).

Après quoi il produisit « le Choix d’Hercule » (2001) où il met en scène Georges Frédéric Handel appelé à choisir entre l’indépendance et la sécurité, « Cosi Fan Tutti » (2003) pastiche à rebours de l’opéra de Mozart, « L’Exil » (2005) affrontement entre Tocqueville et son épouse Mary, et « Trois mariages et un entêtement » qui se déroule à la fois en 1780, 1980 et 2080 (écrit avec Jehanne Sosson).

En mars 2009 « l’Affaire Nazareth », procès que la Belgique sur pied de sa « compétence universelle » fait à Jésus, a été jouée aux Palais de Justice de Bruxelles, Liège, Moins, Arlon et Paris.

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Source : www.wouters-theatre.com
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Jésus.
Si j'ai bien compris, vous me faites un procès en tant qu'homme. Eh bien! en tant qu'homme, je l'accepte. J'ai eu, comme homme, mes doutes et mes faiblesses. J'ai éprouvé la colère-souvent-, l'envie-quelquefois-, l'orgueil-c'était fatal-et la gourmandise (oh oui, la gourmandise, c'est mon péché capital mignon).
Et j'ai eu des tentations.
Mais quoi, si je n'avais eu de l'homme que les apparences, c'eût été tout juste une tromperie!
Ma venue en son temps vous a sans doute fait croire que vous étiez le centre de l'univers. La vérité me force à dire que des mondes comme le vôtre il y en a une infinité. En se contentant de votre terre, Dieu n'aurait jamais pétri qu'une grosse boulette indigne de lui.
Mais tous ces autres mondes, vous ne les connaîtrez jamais; ils échappent totalement à vos instruments de mesure d'espace et du temps.
Dites-vous simplement que la terre où vous vivez n'est qu'un petit grain de sable dans l'univers et que chaque grain de sable renferme des galaxies et des planètes où des êtres vivent, aiment et souffrent au même titre que vous. Je peux vous dire en tout cas qu'il y a quelques millions de milliards d'humanités qui se débrouillent drôlement mieux que vous!
L'Eternité n'est pas un luxe pour gérer tout cela.
Soyons clairs : j'ai payé de ma personne pour vous faire passer un message de paix et d'amour. Je ne me suis pas toujours bien exprimé, souvent aussi, on m'a mal compris. J'avoue avoir un peu abusé de la parabole : les gens aimaient bien parce que chacun y comprenait ce qu'il voulait y comprendre.
Mais en fin de compte, les gens m'écoutaient surtout parce qu'ils croyaient que j'allais faire des miracles, les uns parce qu'ils étaient malades, les autres parce qu'ils attendaient des tours de magie. C'est vrai que j'avais quelques dons de guérisseur et que j'ai soulagé quelques misères. Mais aujourd'hui, je peux vous le dire, des miracles, ce qu'on appelle des miracles, je n'en ai jamais fait! c'eût été indigne! Car il est indigne et cruel de paraître sans pouvoir devant les misères et les malheurs des hommes et de révéler par ailleurs qu'on est tout-puissant en bouleversant leur condition d'une simple chiquenaude. Mais les gens voulaient y croire, et mes bons apôtres n'ont pas peu fait de les y aider! Je ne prends qu'un exemple : la multiplication des pains. Jean, Marc, Matthieu et Luc en on chacun parlé deux fois, si ma mémoire est bonne. Or, que s'est-il passé? J'avais parlé aux gens de charité et de partage et quand est venue l'heure de casser la croûte, certains ont ouvert leur besace bien garnie et ont partagé les victuailles avec ceux qui n'avaient rien. Et l'on s'est aperçu qu'il y en avait assez pour tout le monde!
Le vrai miracle a été de rendre les gens charitables et de leur faire goûter une joie plus rassasiante que l'abondance: la découverte de leur fraternité!
Mais de mon message d'amour et de paix, qu'avez-vous fait en fin de compte? De la bouillie de chat!
Je ne vais pas vous infliger le rappel du cortège d'horreurs commises par vous au nom d'un dieu d'amour, quel que soit le nom qu'on lui donne.
Et pour le présent, il suffit d'ouvrir vos radios, télés et Internet: je n'ai pas besoin d'en rajouter. Quant à vos progrès scientifiques, pendant qu'ils vous permettent de sauver un homme malade en plus, ils vous permettent dans le même temps d'en tuer dix milles bien portants. Vous sauvez au détail et vous tuez en gros. Et ne venez surtout pas dire que c'est la faute à Dieu, qui vous a fait ainsi.
Quant à l'avenir, j'ose à peine vous en parler. Il suffit de regarder ce que vous faites de vos enfants. Tout le monde les adore, mais les aime-t-on seulement? Pour mille bonnes et mauvaises raisons, dont aucune n'est bonne, par lâcheté surtout, vous les laissez croupir devant toutes sortes d'écrans à zapper entre la vulgarité et la violence.
Dites-vous que chacun de vos enfants a déjà été le témoin de 8.000 morts violentes à l'écran avant l'âge de 12 ans! Et l'on s'étonne qu'il considère la violence comme un mode d'expression naturel et qu'après avoir été gavé d'horreurs, sevré d'éducation et privé d'autorité, la misère de son verbe fasse la force de son poing? Sauf à noyer sa désespérance dans l'alcool, la drogue ou la mort.
Et cahin-caha, vous consacrez, à tenter de colmater les ravages, le temps que vous auriez pu mettre à les éviter.
Dieu ne pourra rien pour vous.
Prier Dieu pour résoudre vos problèmes, c'est un peu comme le disait l'un des vôtres, demander à Edison de venir réparer votre ampoule.
Tout ça devra finir par une apocalypse. Mais c'est vous et rien que vous qui la ferez. Mais, sans doute, ne sera-ce qu'un demi-mal tant vous aurez pris soin d'abîmer la terre et de la rendre invivable. Alors, je vous le dis, les yeux dans les yeux, suppliez tout ceux qui se prévalent de Dieu, et qui ont assez de religion pour se haïr et pas assez pour s'aimer, d'arrêter leurs querelles mortifères et grotesques. Que les prêtres, les imams, les pasteurs, les rabbins arrêtent une fois pour toutes de dépuceler des coccinelles, de faire des ronds avec leur encensoirs et de proférer des oraisons destinées à rassurer Dieu sur une gloire dont il n'a que faire. Et qu'ils mettent un peu plus leurs forces, leur temps et leur autorité au service du Dieu censé d'amour qu'ils sont censés servir. Et s'ils n'y arrivent pas, qu'ils appellent les femmes à la rescousse: elles sont le sel de la terre et sauront y faire bien mieux!
Voilà, j'en ai fini et je m'en vais.
Vous pouvez hardiment me condamner. C'est votre droit le plus strict. J'ai déjà connu pire et pour de moins bonnes raisons.
Je ne sais si ce que j'ai dit servira à quelque chose. Mais il me fallait dire ce que j'avais sur le coeur. J'aimerais avoir un peu ébranlé le vôtre.
Adieu!

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Mais la grande, et en fin de compte, l'unique objection qui revient sur toutes les lèvres est la suivante : « Si c'était vrai, cela se serait su ! »
Vraiment ?
A l'époque le cas Corneille-Molière était loin d'être unique. Bien des auteurs moins célèbres que Corneille ont laissé à des acteurs moins célèbres que Molière le soin de jouer leurs pièces sous le nom de l'acteur, pour mieux déjouer les rigueurs de la censure.
Les pseudonymes et les prête-nom étaient fréquents, la propriété inexistante, et les emprunts, pillages et plagiats monnaie courante.
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