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Critiques de Hyeonseo Lee (27)
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La fille aux sept noms

Petite enfance dorée, famille au statut social élevé, école maternelle où les châtiments corporels sont interdits et où on apprend les merveilleuses légendes de la dynastie Kim, vacances chez oncle opium ou tante jolie. En primaire commencent les autocritiques et dénonciations obligatoires, la peur de la police, du Bowibu.



1994, mort du dirigeant, gestion désastreuse, perte du soutien russe et s'ensuit une terrible famine engendrant même du cannibalisme.



Elle a bientôt 18 ans, l'age adulte et sa tolérance zéro. C'est sa dernière chance pour une petite incursion en Chine, de l'autre côté du ruisseau. Elle ne remettra plus les pieds en Corée du Nord mais ne laissera jamais tomber sa famille.



On est trop pris par cette fille candide, courageuse, intelligente et comme est profond le bourrage de crâne pour ces veinards ayant obtenu la nationnalité de Corée du Sud mais chez qui subsiste la haine des USA et parfois même le désir de retour au pays.

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La fille aux sept noms

Née dans une famille aisée et bien vue par le régime, Hyeonseo Lee n'a que 17 ans quand la curiosité la pousse à traverser le fleuve qui sépare la Corée du nord de la Chine. Elle pense revenir bientôt mais les circonstances l'obligent à rester en Chine et à y vivre dans la clandestinité. S'ouvre alors une période difficile pour Hyeonseo. Passées la surprise et la découverte d'un autre monde, la jeune adulte se rend compte qu'elle devra toujours vivre dans l'angoisse d'une expulsion vers son pays et qu'elle ne pourra plus jamais revoir sa famille. Après dix ans de clandestinité, elle décide d'entamer le long périple vers la Corée du sud pour enfin pouvoir être libre et peut-être faire venir sa mère auprès d'elle.



Sans misérabilisme ni auto-apitoiement, Hyeonseo Lee raconte son enfance dans l'enfer nord-coréen. Une enfance qu'elle qualifie volontiers d'heureuse, dans une famille qui ne souffre ni de la faim, ni des persécutions du régime. Pourtant, très jeune, elle se rend compte que cette patrie qu'on lui a appris à aimer de tout son cœur, cache une sombre réalité. Qu'y-y-il de normal à être obligé d'épier son voisin ? A assister à des exécutions publiques ? A devoir dénoncer son camarade de classe et à être dénoncé soi-même chaque jour à l'école ? A surveiller chaque mot, chaque geste, même en privé ? Grâce à la contrebande de cassettes vidéos et aux chaînes chinoises qu'elle regarde en cachette, la fillette sait qu'il existe un autre monde au-delà des frontières de son pays mais elle est loin d'imaginer l'ampleur de la mystification du régime des Kim. C'est en Chine et plus tard en Corée du sud que la transfuge se rend compte de la misère dans laquelle vit son peuple, économique et aussi psychologique. Son témoignage raconte l'odyssée d'une adolescente curieuse et téméraire qui a fait le grand saut vers l'inconnu presque par inadvertance. Il est une précieuse mine d'informations sur la vie en Corée du nord mais aussi sur le difficile parcours des transfuges, malmenés en Chine, soupçonnés en Corée et leur difficile adaptation à une société libre et démocratique. Mais comme tous ceux qui ont fuit la dictature de Pyongyang, Hyeonseo Lee a fait preuve de courage, de culot parfois, et de beaucoup de ténacité pour faire sien ce sud à la fois si proche mais si différent, pour oublier le conditionnement dont elle a été victime et aussi pour libérer les siens du joug des Kim. Là encore, les transfuges sont la proie de passeurs peu scrupuleux ainsi que des gouvernements voisins peu enclins à aider ces réfugiés encombrants. Sortie plus forte de ces épreuves, la jeune fille est devenue, comme nombre de ces compatriotes, la porte-parole de ce peuple sans voix pour qui la liberté n'est même pas un concept.

Une lecture édifiante et passionnante.
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La fille aux sept noms

La fille aux sept noms est le récit autobiographique d’une jeune transfuge nord-coréenne. Nous suivons Hyeonseo Lee de son enfance à sa vie de jeune adulte sous les différents noms qu’elle a pu porter. Venant d’une famille plutôt aisée et bien lotie dans son pays de naissance, Hyeonseo Lee découvrira, bien malgré elle, que son pays n’est peut-être pas le paradis que l’on semble lui faire croire.



Dans la première partie, Hyeonseo Lee nous décrit son enfance et l’idéologie de son pays, idéologie qui lui semble totalement normale, mais qui, pour nous lecteur, nous choque par certains aspects et nous rappelle les dictatures du XXe siècle. Dans la seconde partie du roman, Hyeonseo Lee nous explique les circonstances de sa fuite et les difficultés rencontrées dans son parcours, elle découvrira également le regard que peut porter les autres pays (notamment les pays voisins comme la Chine ou la Corée du Sud) sur son pays de naissance. Hyeonseo Lee découvrira un autre monde et le choc de la réalité n’est pas forcément très facile à gérer : dur de gérer sa vie quotidienne quand on est habitué à être totalement contrôlé par son gouvernement.



La fille aux sept noms fut un roman autobiographique particulièrement enrichissant pour ma part. Finalement, je me rends compte que je ne connaissais vraiment pas grand-chose de la Corée du Nord. On est surpris, on tremble et on espère pour Hyeonseo Lee. Finalement, je conseille ce roman car je pense qu’il est important de comprendre ce pays qui tente de garder précieusement ses secrets.
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La fille aux sept noms

Une histoire vraie qui se lit comme un roman. Une vie bouleversante qui devrait faire cesser les plaintes de bon nombre de personnes qui ont perdues le sens des valeurs, autant que celui de la réalité. Des personnes qui ont la chance d'être nées dans un pays où ils peuvent s'exprimer librement, et manger à leur faim. Hyeonseo Lee, nous raconte avec beaucoup d'humilité l’oppression d'un régime totalitaire, la famine, la répression, mais elle nous parle aussi de courage, de soif de vivre, d'amour et d'espoir.

Elle nous démontre que quelque soit la difficulté du périple, il faut garder la foi, et bien d'autres choses que je vous invite à découvrir.
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La fille aux sept noms

Que sait-on de la liberté et de la démocratie quand on ne les a jamais éprouvées ? Pourquoi envier des notions dont on ignore tout ?

A travers l’histoire d’Hyeonseo Lee, on comprend l’incroyable ignorance dans laquelle sont tenus les citoyens nord-coréens sur ce qui se passe à l’extérieur de leur pays : la police, le culte de la personnalité de la famille Kim, la propagande toute-puissante et la délation parviennent à maintenir tout un peuple dans un état d’arriération total, un peuple persuadé que le monde entier envie la Corée du Nord et que les Sud-Coréens et les Américains sont de terribles ennemis….

C’est par « inadvertance » si l’on peut dire, que l’auteure a quitté la Corée du Nord : à 17 ans, à la suite d’une incursion clandestine et temporaire en Chine, elle réalise qu’elle ne peut rentrer sans mettre en péril sa mère et son frère. Commence alors un parcours du combattant dans la clandestinité et elle ne reverra sa famille que douze ans plus tard.

Il ne faut pas se laisser arrêter par le titre et la couverture qui peuvent paraître un peu mièvres, La fille aux sept noms est un récit passionnant sur l’un des derniers régimes totalitaires et la difficulté d’en sortir et de s’adapter à la démocratie.

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La fille aux sept noms

Hyeonseo Lee naît en 1980 en Corée du Nord, un pays communiste asiatique dirigé par Kim Il-sung et son fils Kim Jong-il, sous forme de dictature. Les libertés individuelles sont sévèrement contrôlées, il est interdit de critiquer les chefs politiques, l'histoire du pays est réécrite dans un sens favorable à la Corée du Nord… Périodiquement, la pauvreté et des famines se répandent dans le pays. A l'adolescence, la jeune fille rêve de traverser le fleuve voisin pour découvrir la Chine de l'autre côté. A 17 ans, elle concrétise son projet mais se rend vite compte qu'elle ne peut plus revenir en arrière et qu'elle court de grands dangers si son identité est découverte. Elle réussit à aller à Shanghai puis en Corée du Sud mais ce n'est pas la fin de ses difficultés pour autant…



Je ne connaissais pas du tout le régime politique de la Corée du Nord et ce témoignage m'a appris beaucoup de choses à ce sujet. Les faits rapportés par l'auteur sont tellement incroyables qu'on se croirait presque à une autre époque.

A travers cette lecture, on voit la corruption omniprésente dans la Police par exemple, à quel point avec beaucoup d'argent on peut se sortir des situations les plus difficiles. C'est un climat de désenchantement qui saisit le lecteur. En même temps, on apprend le poids des traditions dans ce pays, l'importance de la famille, le sens du bonheur pour les Nord Coréens.

Ce livre ayant été écrit par une réfugiée elle-même, il paraît plus touchant encore que s'il avait été écrit par une personne extérieure.

Pour finir, je rends hommage à Hyeonseo Lee devenue porte-parole des réfugiés de Corée du Nord et à tout le courage dont elle a fait preuve à travers sa fuite hors de son pays natal. Je ne suis pas sûre qu'il existe beaucoup d'écrivains de ce pays tant ce régime politique les censure et les menace.
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La fille aux sept noms

Née dans le mauvais pays, cette fille aux sept noms nous raconte son épopée éprouvante pour en sortir. Encore une fois, un témoignage qui mérite d'être lu et qui nous raconte, de l'intérieur, ce qu'est vivre en Corée du Nord, pays auquel nous n'avons pas facilement accès. De l'allégeance sans concession à la famille qui les gouverne, de l'endoctrinement à la petite école, des règles à suivre, du régime totalitaire, tout y passe dans la première partie du bouquin et nous aide à comprendre ce désir de fuite... Et puis, vient ensuite les 17 années où Lee fuira, enfin, en espérant d'un monde meilleur, où les gens mangent à leur fin, où le droit de parole n'est pas brimée, où les esprits peuvent être libres sans crainte et peur. Un récit qui se lit très bien, qui est captivant, et qui nous émeut... Le genre de bouquin qu'on prend, qu'on lâche pas, et qui restera en tête longtemps...
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La fille aux sept noms

Née en Corée du Nord, une dictature depuis 1950, Hyeonseo Lee, qui n'a pas toujours porté ce nom, quitte le pays par le fleuve Yalu un soir de 1997 et se rend en Chine, de l'autre côté de la rive. Faisant plus ou moins partie de privilégiés en n'ayant jamais vraiment connu la faim ou en ayant accès à des objets rares et souvent interdits provenant de Chine, elle ne mesure pas vraiment le risque qu'elle prend. Elle partira, pour ne jamais revenir. Elle raconte son histoire, avant et après avoir quitté le pays qui l'a vue naître...



On n'a pas sept noms dans sa vie pour s'amuser. Si Hyeonseo Lee les a cumulés, c'est pour fuir la Corée du Nord, son pays natal, pour une vie meilleure, dans un monde où la liberté est ordinaire pour tout un chacun mais ne devrait pas être considérée avec légèreté.

Des tonnes de bouquins développent les aberrations de la dernière dictature militaire totalitaire communiste au monde et le quotidien de ses habitants endoctrinés sans généralement le savoir. Mais ce témoignage d'une transfuge nord-coréenne qui a passé 17 ans de sa vie à fuir ou aider les siens à fuir est vraiment complet et aborde de manière très factuelle tous les aspects de la vie en Corée du Nord, tous les enjeux souvent vitaux de la corruption et la réalité de la famine qui perdure. Tout y passe, des séances d'autocritique à la valeur de son songbun (la caste qui détermine rien de moins que le chemin que prendra sa vie), en passant par les coupures d'électricité et les exécutions publiques, les séjours en prison et les camps de concentration. Ce témoignage est marquant car très fourni, à la fois si personnel mais si commun à tous les ressortissants et autres transfuges.

Et puis la fuite, le mépris des pays limitrophes comme la Chine qui chasse les fuyards autant que la Corée du Nord, le parcours éreintant et extraordinaire de cette jeune fille, le dévouement pour sa famille au mépris de sa propre vie, avec un brin d'inconscience mais une montagne d'amour, la perte constante de repères pour survivre, les coups de chance et les nombreuses fois où ça a été vraiment à deux doigts de foirer.

Tout ça c'est du vécu, c'est vrai, et ça se ressent dans l'écriture, bien menée à l'aide de David John. Si vous voulez aborder le "problème" de la Corée du Nord et comprendre ce qui s'y passe, c'est LE livre à lire. Il y en a d'autres bien évidemment, mais celui-ci n'a rien de mélodramatique, se lit avec aise et surtout soulève de manière vive et qui se passe de commentaires absolument tous les aspects de la vie nord-coréenne, d'un fugitif, d'un transfuge, d'un rescapé, d'un migrant qui fuit la misère et la tyrannie. En ces temps sombres où l'Occident accueille (et encore...) toujours des millions de réfugiés qui ne pensent qu'à sauver leur peau d'un carnage sans nom, cela met le lecteur dans la peau d'un évadé légitime qui est traité comme de la merde par les autres pays et autres cultures au nom de sacro-saintes frontières et d'un protectionnisme à mille lieues du concept de solidarité.

J'ai personnellement été d'autant plus marquée par ce témoignage tout simplement parce que cette fille a cinq ans de plus que moi. Et tout en sachant qu'on ne peut bien sûr pas porter la misère du monde sur ses épaules ou s'excuser d'être né dans un pays démocratique, je n'ai pu m'empêcher de penser, grâce aux évènement chronologiques datés, que quand j'avais 12 ans et me plaignais de devoir porter des bagues, elle quittait sans vraiment réfléchir aux conséquences la Corée du Nord et devenait une ennemie publique de l'état parmi tant d'autres, commençant une vie de fugitive. Il fut aisé de mettre en parallèle nos deux vies grâce à ces dates, et cela permet clairement de remettre beaucoup d'idées en perspective, se disant sans cesse : "Et moi qui à cette date faisais XXX..."

Informatif, bien fait (sauf la traduction, qui mériterait de reprendre les concordances de temps), poignant, haletant. Voir en parallèle de sa lecture la vidéo de ses retrouvailles avec son bon samaritain australien n'a en outre pas de prix...
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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La fille aux sept noms

Un témoignage bien mené et important pour entendre la voix d'une Nord-coréenne ayant changé de vie avec sa famille après une bravade adolescente qui tourne mal, un long périple de mensonges, corruptions, courages et chances. J'avais déjà abordé le thème du régime de terreur et de délation, né du communisme, par d'autres pays et d'autres histoires (pour la Corée du Nord, le roman court Place des commémorations), je n'ai donc pas l'impression d'avoir découvert tant de choses même si ça reste toujours intéressant d'en savoir plus sur le système collectif de lavage de cerveau au profit du pouvoir de quelques-uns... Je n'avais pas réalisé combien les pays autour en profitent aussi en exploitant la vulnérabilité du clandestin.

Un témoignage qui permet d'approcher les cultures coréennes et chinoises et de réfléchir à la notion de liberté.
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La fille aux sept noms

Le livre commence en 1977 avec la rencontre de deux jeunes nord-coréens dans le train. Un coup de foudre entre cette jeune fille et cet officier. Mais leur famille les sépare et elle épouse un fonctionnaire dont elle va avoir une petite fille Kim JiHae. L'amour est plus fort que tout, à la naissance de sa fille elle obtient le divorce et se marie avec son bel officier. Premier changement de nom pour la narratrice qui devient alors Park MinYoung. C'est grâce à ce changement de nom que sa mère la sauve des projets d'abandon de la grand-mère et lui offre un papa qui va la chérir plus que tout.

Cette petite fille avait malgré tout, les bonnes cartes pour être heureuse, sa famille a un bon niveau de vie, elle a des parents qui l'aiment, puis très vite un petit frère adorable. Mais c'est une nord-coréene. La vie hors du cocon familial est très difficile. Endoctrinement, peur des autres, menaces incessantes. La dictature met tout en place pour garder la population sous son jouc et ne recule devant rien : emprisonnements, violences, exécutions en place publique.

L'enfance, l'adolescence, la narratrice confie au lecteur son histoire: la succession du pouvoir politique de Kim IlSung à son fils Kim JongIl, la famine nationale et le décès brutal du père de la narratrice, déchu et assassiné par le gouvernement.

C'est à quelques mois de ses 18 ans qu'elle décide de braver l'interdit , traverser la rivière pour passer sur la rive d'en face, eldorado chinois. Ce qui n'était qu'une bravade d'adolescente, un séjour de quelques jours chez de la famille en Chine va devenir l'odyssée de la liberté.



Je vous conseille fortement de lire ce témoignage. Comment Lee HyeonSeo se libère physiquement et mentalement du jouc de la dictature, comment elle sauve sa famille. Une histoire riche d'enseignements sur la vie des nord-coréens, sur la souffrance avant mais aussi après. Rien n'est fait pour aider les transfuges dans leur fuite. De terribles expériences pour parvenir au sésame du passeport sud-coréen. Certains n'y arrivent pas et restent au mieux des clandestins dans des pays du sud de l'Asie, parfois enfermés comme des criminels au pire renvoyés en Corée du Nord.
Lien : https://leslecturesdecallie...
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La fille aux sept noms

Je remercie la maison d’édition Stock ainsi que Babelio pour ce Masse critique.

Mon avis :



J’ai toujours une appréhension sur les livres autobiographiques, la peur de lire des textes trop enlevés sur les faits. Et bien dans ce roman il n’en est rien. Il est percutant. L’auteur nous livre avec une certaine « tendresse » ce que fût sa vie dans son pays d’origine. Puis elle nous emmène dans la découverte du monde, contraire à ce qu’elle a toujours apprit. Pour affronter d’autres difficultés. Elle aura besoin durant ce voyage d’utiliser pas moins de 7 identités pour assurer sa sécurité et sa clandestinité.



Tout commence avec l’enfance de Hyeonseo. Elle a la chance d’être issue d’une famille ayant une bon Songbun – c’est à dire d’une caste élevée. Ce positionnement social est hérité du comportement patriotique de la famille. Et il est difficile de ne pas le perdre. Hyeonseo nous décrit de quelle façon est rythmée la vie des nord-coréens. Dès le plus jeune âge ils sont endoctrinés à respecter et servir leur dirigeant. Pour eux c’est un héros de guerre, le père de la nation. Celui qui les protège des maux et du désastre du monde. Il est plus important de sauver des flammes les portraits de la famille dirigeante que ses biens. La corruption bat son plein dans ce pays, à condition de toujours vénérer le dirigeant. De l’enfance à l’adolescence les cycles d’endoctrinements s’enchaînent, l’école jouant bien entendu un rôle majeur. L’Histoire est revisitée, ce n’est pas la Corée du Nord l’agresseur mais le diable impérialiste américain et la Corée du Sud. Il est intéressant de voir la vision qu’ils ont d’au-delà des frontières.



L’auteur vit près de la frontière avec la Chine, et décide un jour de faire comme beaucoup de nord-coréens, c’est à dire franchir la frontière. Elle se retrouve rapidement dans des situations compliquées, taraudée avec l’envie de vivre et celle de rentrer auprès des siens. Elle va parcourir la Chine, se méfiant de tous. Elle se sent traquée et la Chine facilite le travail des agents nord-coréens chargés de retrouver les fugitifs. Durant cette fuite elle va se rendre compte de la réalité sur son pays, de l’effondrement de son univers. Ce qui donne certains passages d’évasions sur une jeune femme qui découvre enfin la vie.



En tout cas on est saisit par la difficulté que rencontre les fugitifs, le périple qu’ils doivent affronter pour rejoindre la Corée du Sud. La souffrance de ce peuple s’exerce aussi hors de ses frontières. Entre la corruption, le vol, le trafic humain, la suspicion d’espionnage, le parcours vers la liberté est rude. Et puis ensuite il faut apprendre à vivre avec des codes jadis interdits. Il faut s’adapter à l’éloignement de sa famille. Hyeonseo va tout faire pour permettre à sa mère et son frère de la rejoindre. Mais ce n’est pas aussi simple que de payer un billet d’avion.



Ce livre témoigne d’une situation que tout le monde connaît, à savoir un pays qui met à mal son peuple par la terreur. Mais il met en lumière toutes les difficultés que rencontrent les personnes qui fuient ce régime totalitaire. Il est difficile de fuir ce pays mais il aussi compliqué de ne pas y être renvoyé. Et une fois libre il faut se reconstruire pour exister. Reprendre des études, des langues étrangères, des codes sociaux inconnus jusqu’alors. Autant d’embûches qui forcent à l’admiration de ceux qui ont réussi.



Ce livre captive par la qualité du récit, de l’écrit et par les sentiments qu’il véhicule. Outre nous faire voyager dans des contrées lointaines, il nous met face à une situation sur laquelle on ne peut plus fermer les yeux une fois le livre terminé.



Le style



Il est simple, percutant. L’auteur nous fait voyager à ses côtés. Les phrases sont courtes pour donner du rythme dans certains passages, elles nous aident à faire monter la pression. Les descriptions sont équilibrées et ne perdent pas le lecteur. Et puis il y a surtout cette humanité dans ses mots, pas de la colère juste l’envie de vivre. Elle parle avec une nostalgie relative de son pays natal, de son enfance, brutale mais simple.





Mon petit point positif :



La Corée du Nord est un pays dont on parle beaucoup mais dont on ne sait que peu de choses. Le témoignage de l’auteur nous ouvre les yeux sur ce que vivent les nord-coréens.
Lien : http://www.murmuresdekernach..
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La fille aux sept noms

Reçu dans le cadre d’une masse critique Babelio, j’avais hâte de me lancer dans la lecture de ce témoignage marquant sur la Corée du Nord et les conditions de vie de ses habitants.

Pays complètement fermé, la Corée du Nord est l’une des dictatures les plus brutales et secrètes qui existe à ce jour. Les droits de l’Homme n’y ont guère leur place et toute influence extérieure est rejetée. Chaque année, de nombreux Nord-Coréens fuient leur pays pour se réfugier à l’étranger. Malheureusement, quitter leur pays n’est pas suffisant pour assurer leur sécurité et ce n’est que le début d’un long périple. C’est ce que va découvrir malgré elle Hyeonseo, une transfuge nord-coréenne qui nous raconte ici son histoire.



Hyeonseo a grandi en Corée du Nord sous le nom de Park Min-Young. Possédant un bon songbun – un système de caste qui permet de déterminer le statut social d’une famille en fonction des actes passés de leurs membres qui ont su prouver leur loyauté vis-à-vis du régime – Hyeonseo avait en quelque sorte un statut de privilégiée. Les activités illégales de sa mère et la position de son père au sein de l’armée lui ont ainsi épargné les pires situations. Son songbun et l’argent de sa famille ont permis de faire taire les soupçons qui auraient pu être éveillés car quoi de mieux pour inciter à fermer les yeux que quelques billets glissés dans la bonne poche ? Que les soupçons reposent d’ailleurs sur des faits avérés ou pas n’a aucune importance dans cette société où il est impossible de faire confiance à qui que ce soit. Le banjang, le chef de l’unité de voisinage, se veut les yeux du gouvernement, quitte à mettre à profit, sournoisement, quelques citoyens.

Hyeonseo fait preuve d’un sens critique très développé qu’il n’est pas forcément bon de posséder dans un pays où la moindre pensée est susceptible de vous faire condamner à mort. Les citoyens nord-coréens n’ont pas de conscience politique. Le gouvernement y veille précieusement par le biais d’une propagande intensive dès le plus jeune âge car ce sens politique serait particulièrement mal venu pour la stabilité du régime. Mais l’adolescente est d’une nature curieuse et décide un jour de franchir le fleuve qui sépare la Corée du Nord de la Chine pour aller voir, juste une fois, comment est la vie de l’autre côté de la rive. Elle ne savait pas que cette nuit là, sa vie en serait complètement bouleversée.



Ce roman était une vraie source d’informations et était très intéressant d’un point de vue culturel. Il m’a permis d’en apprendre plus sur la façon de penser de ces réfugiés politiques et de comprendre pourquoi certains d’entre eux étaient prêts à retourner dans ce pays qui les a tant fait souffrir.

Les Coréens disent souvent qu’il est difficile pour les étrangers de comprendre cette fierté nationale qu’ils ressentent. Les Sud-Coréens comme les Nord-Coréens possèdent les uns comme les autres un amour très fort pour leurs pays respectifs. Même en ayant fui ce régime terrible, l’auteur ne peut s’empêcher d’éprouver un fort sentiment de nostalgie. Après tout, en partant, elle a laissé derrière elle tout ce à quoi elle tenait : sa famille, ses proches, ses souvenirs… et même son identité. Pourquoi est-elle partie ? Non pas parce qu’elle se sentait opprimée – d’ailleurs elle le dit clairement, l’absence de conscience politique fait que les gens ne partent pas parce qu’ils se sentent opprimés mais parce qu’ils ont faim – mais parce qu’elle souhaitait découvrir le monde derrière la rive avant ses 18 ans. En effet, le rapport à la criminalité n’est pas envisagé de la même façon en Corée du Nord. Les différents types de trafics, en particulier celui de la drogue, sont tolérés dans la mesure où ils ne portent pas atteinte au régime. Oublier de souhaiter l’anniversaire du Grand Dirigeant est un crime bien plus grave encore et davantage punissable que de faire passer de la drogue. Quand à la fuite, celle-ci est lourdement punie.

En fuyant son pays, Min-Young s’est donc exposée aux pires châtiments. Pour autant, il existe une forme de tolérance pour les mineurs. C’est pour cette raison qu’elle tenait tant à voir la Chine avant de fêter son dix-huitième anniversaire, persuadée que si elle se faisait prendre par les autorités, il ne lui arriverait presque rien. Ce qu’elle n’avait pas prévu, c’était que son départ soit aussi rapidement remarqué. Il ne lui reste alors plus que deux possibilités : revenir chez elle et prendre le risque de s’exposer elle et sa famille à une punition exemplaire ou bien fuir et vivre dans l’espoir de revoir ses proches un jour. C’est cette dernière solution que la jeune femme va choisir. Mais ce ne sera pas facile car si les autorités chinoises se rendent compte de son statut de fuyarde, elles pourraient bien la renvoyer dans son pays… Commence alors une difficile quête de survie mais également la découverte d’un monde totalement différent de ce que le régime lui avait fait croire.

Ouvrant les yeux sur le monde extérieur, Min-Young réalise alors à quel point la Corée du Nord n’est pas « le meilleur des mondes »… Cette douloureuse prise de conscience va la conduire à se battre pour sa famille mais également pour tous ces autres transfuges qui fuient la Corée du Nord et ses malheurs dans l’espoir d’un avenir plus radieux.



Témoignage marquant et bouleversant d’une jeune femme courageuse et déterminée, La fille aux sept noms est également un appel à l’aide et une réflexion sur la situation de la Corée du Nord. Si certains en appellent à la réunification des deux Corées, prenant l’exemple de l’Allemagne autrefois, Hyeonseo Lee se demande pour sa part, si, le temps passant, il sera encore possible de les réunir, alors même que le Nord et le Sud sont devenus si différents.
Lien : http://drunkennessbooks.blog..
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La fille aux sept noms

J’ai toujours été intriguée par la Corée du Nord. Ce pays sous dictature complètement refermé sur lui-même avec un système d’absolue dévotion pour le dirigeant.

Cependant je ne m’étais jamais renseignée ne pensant pas trouver d’informations. J’étais trop naïve pour penser que des nord-coréens essaieraient de fuir cette vie. Alors quand j’ai lu le résumé de cette jeune femme qui a décidé par curiosité de voir ce qu’il y avait de l’autre côté du fleuve et pour finalement s’échapper de son pays, la Corée du nord, je me suis jetée dessus.

On découvre dans cette histoire, la vie quotidienne de ces habitants : l’école, les cours, les obligations, la séance hebdomadaire de « critique » ; le travail, la maison, les classes sociales. Tout est décrit. Tout nous est expliqué. On comprend alors comment fonctionne ce pays. Ce n’est pas l’état communiste par excellence. Il y des classes sociales, des rangs qui les suivent tout le long de leur vie mais aussi celle de leurs enfants et autres générations à venir. Ils sont catégorisés avant même d’avoir été conçus ou d’avoir pu montrer ce qu’ils valent.

Ensuite, il y a l’histoire de cette jeune fille. Elle nous raconte son périple, les difficultés qu’elle a dû affronter pour tenter de s’en sortir et de se construire un nouvel avenir. Je ne pensais pas qu’il y avait autant d’inconvénients à s’exiler d’un tel pays.

On trouve donc beaucoup d’informations sur la Corée du Nord et son fonctionnement. Mais il y a aussi la nature humaine qui est mise en avant : des personnes effrayées qui cherchent à se sauver, des personnes dotées d’une générosité sans limite, des hommes sans scrupule. Et surtout, toute une palette de sentiments que l’on peut ressentir face à telle situation: la peur, le patriotisme, les habitudes, l’abandon. On comprend grâce à cette histoire qu’il n’est pas facile de quitter un pays aussi tyrannique soit-il.



Merci à Babelio et aux éditions Stock pour cette découverte!
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La fille aux sept noms

Enfin un témoignage sur la vie en Corée du Nord et un témoignage de première main puisque l’auteur y est née et y a vécu jusqu’à 17ans. On a tous entendu parler de ce régime totalitaire de la pauvreté et la famine vécues par la population malgré les images télévisées montrant des gens heureux à Pyongyang. C’est sûrement ce qu’il y a de plus extraordinaire, ce peuple aime son pays et ses Dirigeants. Ils sont opprimés, espionnés, punis atrocement mais ils l’acceptent parce que c’est pire ailleurs. Lorsqu’ils s’enfuient, ce n’est pas pour raisons politiques, c’est parce qu’ils ont faim et la fuite passant obligatoirement par la Chine, l’épopée est très dangereuse. Ils sont tellement coupés du monde extérieur , on leur « bourre » tellement le crâne quotidiennement, c’est leur seule information, leur seule éducation qu’ils ne peuvent même pas imaginer qu’il existe des pays où les gens sont plus heureux, je ne dirais même pas libres, ils ne savent pas ce que cela veut dire.

Un système de « caste » au mérite a été mis en place qui donne des avantages aux bons citoyens, ceux

qui adorent haut et fort leurs dirigeants, espionnent et dénoncent leurs voisins. Ceux là vivent mieux, mangent mieux, donc tout le monde veut y accéder donc la corruption est partout et acceptée car quand on est dans la mauvaise caste, les châtiments tombent vite et nombreux. Je ne peux pas rentrer dans le détail de toutes les exactions commises mais c’est inimaginable qu’en 2020 le monde tolère un pays comme celui-ci.

Pas d’émotion dans le livre, des faits, rien que des faits, la vie de l’héroïne, son évasion, sa longue épopée en Chine (10 ans/7 faux noms) avant d’arriver en Corée du Sud et d’être enfin libre.

A lire absolument.
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La fille aux sept noms









" La fille aux sept noms" d' Hyeonseo Lee (360p)

Ed. Stock

Bonjour les fous de lectures...

Voici l'histoire d' Hyeonseo.

Ella a grandit en Corée du Nord dans une ville frontalière avec le Chine.

Une rivière sépare les deux mondes.

D'un côté la répression .. de l'autre l'espoir de liberté.

Hyeonseo va, par défi, traverser la rivière gelée pour rejoindre le pays des lumières. Juste pour voir, se faire une idée.

Elle était loin de s'imaginer qu'elle ne pourrait plus jamais rentrer dans son pays, qu'elle allait mettre de longues années avant de revoir les siens et qu'elle allait devoir apprendre à vivre clandestinement en Chine avant de s'établir en Corée du Sud.

12 années vont se passer avant qu'elle puisse faire sortit sa mère et son frère de l'enfer de la Corée du Nord.

Voici l'histoire d'une transfuge., de sa vie en Corée du Nord, ses difficultés d'adaptation en pays capitaliste.

Nous apprenons beaucoup sur cette dictature nord coréenne, sur les difficultés rencontrées par tous ceux qui parviennent à s'en échapper.

Mais est aussi abordé les difficultés pour se reconstruire, réapprendre à vivre.

La vie en pays libre n'est pas simple… la nostalgie des racines colle à la peau.

Ecriture simple mais efficace.

J'ai appris beaucoup de choses tant sur la vie des nord-coréens que sur leurs parcours du combattant pour échapper à la dictature et vivre une autre vie.
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La fille aux sept noms

Voilà une jeune femme contemporaine qui a déjà un passé bien lourd. Deux valeurs cohabitent chez cette transfuge de la Corée du Nord : le courage et la ténacité. Changer de vie, de pays, de culture est à ce prix mais rien ne pourra lui faire oublier sa famille. Alors que son statut se stabilise et s'officialise, elle prendra tous les risques pour faire venir sa mère et son frère la rejoindre en Corée du Sud, sa nouvelle patrie. Son bonheur peut alors se (re)construire.
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La fille aux sept noms

C'était le premier témoignage d'une transfuge que je lisais et j'avoue m'être passionnée pour l'histoire de HyeonSeo Lee qui n'a pas eut une vie facile.

Elle raconte avec beaucoup de détail son enfance en Corée du Nord, jusqu'à son adolescence. Elle décrit avec un réalisme déconcertant les pratiques dans ce pays fermé au monde par une dictature bien plus que abusive. Cela permet au lecteur de comprendre certaines choses auxquelles il n'aurait pas pensé avant. "Pourquoi le peuple ne se révolte-t-il pas contre le gouvernement ?", "Pourquoi la Chine est toujours alliée à la dictature de Kim Jong-Un ?", c'était des questions que je me posais avant.

Vraiment, pour tout ceux qui aiment comprendre le monde, tout ceux qui aiment l'Asie et qui veulent en connaître l'histoire, un conseil: ne passez pas à côté de "La fille aux sept noms". Parce que ce livre fait partie de mes plus belles découvertes de 2015 et que je suis certaine qu'il plairait à beaucoup de personnes, je le conseillerai autour de moi.
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La fille aux sept noms

Un témoignage bouleversant, déchirant.

J'avais repéré ce livre à sa sortie et je ne suis pas déçu de l'avoir pris, il prend aux tripes, on découvre la Corée du Nord de l'intérieur, c'est juste un cauchemar, mais c'est aussi très dur une fois sorti de ce pays pour se faire accepter, la narratrice raconte ici sa propre histoire avec beaucoup de recul afin de nous livrer les moindres détails.

Elle est d'ailleurs maintenant considéré comme une terroriste par le régime de Pyongyang.

Un livre qui devrait faire parti du programme scolaire français.
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La fille aux sept noms

J'ai beaucoup aimé ce récit fort d'une vie incroyable, celle d'une jeune fille qui refusait de céder à une vie toute tracée ainsi qu'à des choix de facilité, qui a opté pour la curiosité. Ce rapport à son pays, les questions liées à l'identité et aux liens qui unissent la famille m'ont beaucoup intéressé. Une vraie leçon de vie, pleine d'humilité.
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La fille aux sept noms

J’ai beaucoup aimé la façon dont le livre était divisé. Partie 1 : la vie en Corée du Nord décrite de façon à ce qu’on décèle l’ignorance dans laquelle les habitants vivent. Ensuite vient son périple pour retrouver sa famille ainsi que sa liberté.

Ce roman autobiographique regorge de détails, c’est très intéressant même si j’aurais aimé en savoir encore plus sur la vie en Corée du Nord.
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