L’empire Malazéen a vu le jour sous la plume de Steven Erikson, avec l’inoubliable série Le livre des Martyrs, dont le neuvième et avant dernier tome vient de paraître aux éditions Leha. Cependant à sa genèse, il y a un deuxième homme, un deuxième archéologue Ian Cameron Esslemont. Lui aussi a écrit des histoires qui se passent dans cet univers fantasy, dont la trilogie sur la Voie de L’Ascendance, un préquel des livres de Steven Erikson.
Je rejoins la remarque paru dans The Fantasy Book Review (présente sur la quatrième de couverture du livre), pour apprendre à connaitre cet univers, le premier tome de la Voie de l’Ascendance est nettement plus abordable que le premier tome du Livre des Martyrs de son homologue. Dans ce dernier, le lecteur était pris directement à la gorge avec une bataille épique, ou les personnages déjà nombreux nous étaient rapidement présentés. Charge au lecteur de s’en sortir.
Ici dans la Complainte de Danseur, le récit commence plus doucement, il laisse ce petit temps d’adaptation. Nous découvrons les deux protagonistes principaux dans la grotte d’une créature fantastique, Dorian, un assassin en manque de contrat, et Wu (un faux nom), un drôle de magicien assez facétieux. Le deuxième joue un mauvais tour au premier. Dorian décide donc de traquer le plaisantin pour venger son égo.
Simple, assez classique, c’est après que cela se complexifie. Les deux compères vont se retrouver dans une ville assiégée, défendue par une mystérieuse Protectrice, elle-même aidée par cinq magiciens. Dans cette ville coexistent plusieurs bandes rivales qui se partagent le marché noir. En dehors de la ville, en plus des assiégeants, il existe une créature mi-homme, i bête qui terrorise la population.
Très rapidement, le lecteur va faire la rencontre de beaucoup de personnages, dans et hors de cette Cité Etat de Li-Heng. Plusieurs intrigues vont se mêler à la principale. Nous allons découvrir les motivations de chacun, mais aussi leurs évolutions.
Li-Heng est un carrefour de destin, un carrefour qui peut paraître compliqué à prendre, tant il va falloir retenir qui est qui, mais une fois cet exercice fait, le lecteur vogue dans une histoire passionnante, pleine de rebondissement, un vrai plaisir pour une lecture qui se fait d’une traite.
S’il me fallait pointer un défaut, ce serait le même que pour le livre des Martyrs de Steven Erikson. Il manque une contextualisation au récit, le lecteur est embarqué dans l’histoire très rapidement, les enjeux apparaissent assez tardivement. C’est presque la marque de ces deux auteurs. Nous ne sommes pas dans un récit posé, ou l’auteur prend soin de son lecteur en lui expliquant tout. Il faut s’accrocher, les réponses aux questions vont venir, juste quand il le faudra.
Edition Leha, cela va être dur d’attendre l’hiver 2022/2023 pour découvrir le deuxième tome de cette trilogie, intitulé Le Seuil de la Maison des Morts. En croisant les doigts pour que vous traduisiez ensuite les autres livres de Ian C. Esslemont.
YJ
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