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Citations de Ion Creanga (24)


Il paraît que pour faire la nique à la Mort, il se mit alors à griller du pétun et à écluser de la gnole et du raki comme un diable.
─ Bamboche sur bamboche, Ivan ! Autrement tu deviens fou d’ennui, se disait-il.
Mais qu’aurait-il pu faire d’autre, le pauvre homme, puisque la mort était aveugle et ne le voyait pas ?…
Ainsi vécut Ivan l’immortel des siècles innombrables et peut-être qu’il vit toujours, s’il n’est pas mort.

(Ivan Turbinka)
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Puis il y eut les noces et après, allez savoir !… De partout les curieux s’étaient vite rassemblés, la lune et le soleil au firmament riaient…On convia la reine fourmi, la reine abeille et la reine des fées, merveille des merveilles ! Sans compter dames, princes et hobereaux, ces gens comblés par la fortune, et un conteur de niaiseries, couvert d’argent comme un crapaud de plumes. Une grande félicité dans l’assemblée régnait et même la populace mangeait et s’amusait. Ce beau festin tint des années, d’ailleurs, il dure toujours ! Qui va là-bas mange du rôti et peut boire tout son soûl. Qui vient chez nous, la poche pleine de pistoles, les boit vite-fait de peur qu’on les lui vole. Quant à celui dont l’escarcelle est vide, regarde d’un œil chagrin et point ne dilapide!

(L’histoire d’Esclave-Blanc)
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Évidemment, on ne peut guère ajouter foi à la parole des hommes, car nous savons le peu de cas qu’ils font de la vérité. D’autre part, je ne saurais renoncer, devant l’étrangeté de la chose, à procéder à un minutieux examen. La politique de notre empire exige que nous connaissions la raison de toute chose, en bannissant l’erreur et le doute.
(p. 76)
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Alors, la chèvre et le biquet prirent une meule de foin et la jetèrent sur le loup pour apaiser le feu, puis ils fondirent sur lui avec des pierres et tout ce qu’il leur tomba sous la main et l’achevèrent. C’est ainsi que la pauvre chèvre se retrouva sans ses biquets mais se débarrassa aussi du loup. Et je dis bon débarras ! En apprenant la nouvelle, les chèvres du voisinage furent très contentes. Elles se réunirent toutes pour la veillée et mangèrent ensemble et se réjouirent…

J’étais là, moi aussi et, aussitôt après, j’enfourchai une selle pour venir vous conter l’histoire entière, j’enjambai la chaussée pour vous conter ces billevesées, je traversai une métairie pour vous conter cette grosse menterie!

(L’histoire de la chèvre et de ses trois biquets)
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Je ne sais comment sont les autres, mais moi, quand je pense aux lieux où je suis né, à la maison paternelle de Humulești, au pilier de la cheminée où maman attachait une ficelle garnie de papillotes – ah ! ce que les chats pouvaient jouer avec ! – au rebord de l'âtre glaisé où je m'appuyais quand j'ai commencé à me tenir sur mes petites jambes, au four sur lequel je me blottissais quand on jouait à cligne-musette, à tant de jeux pleins de gaîté et de charme puéril, mon cœur bondit encore d'allégresse.

Nu ştiu alţi cum sunt, dar eu, când mă gândesc la locul naşterii mele, la casa părintească din Humuleşti, la stâlpul hornului unde lega mama o şfară cu motocei la capăt, de crăpau mâţele jucându-se cu ei, la prichiciul vetrei cel humuit, de care mă ţineam când începusem a merge copăcel, la cuptiorul pe care ma ascundeam, când ne jucam noi, băieţii, de-a mijoarca, şi la alte jocuri şi jucării pline de hazul şi farmecul copilăresc, parcă-mi saltă şi acum inima de bucurie!
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On dit bien d'ailleurs : jusqu'à vingt ans, on se marie tout seul ; de vingt à vingt-cinq ans, ce sont les autres qui vous casent ; de vingt-cinq à trente, seule une vieille peut réussir le coup ; après trente ans, il faut que le diable s'en mêle.

Și apoi este o vorbă: că până la 20 de ani se însoară cineva singur; de la 20-25 îl însoară alții; de la 25-30 îl însoară o babă, iară de la 30 de ani înainte numai dracu-i vine de hac.
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L'Histoire d'une Pine aurait fort bien pu, malgré son non-anonymat, figurer dans la vaste anthologie de folklore érotique publiée à la fin du dix-neuvième siècle en Allemagne sous le titre de « Kryptadia ». Le thème des maïs phalliques, leitmotiv du récit créanguien, se retrouve d'ailleurs dans diverses œuvres érotiques européennes, telle « Parapilla » de Borde [voir Guillaume Apollinaire, « Les Diables amoureux », Gallimard, 1954, coll. « Idées », p.225, note1], poème s'originant dans « La Novella dell'Angelo Gabrielle ». Rien d'étonnant à cela : et Poggio Bracciollini, remontant, sous la Renaissance à la source indo-européenne des historiettes croustillantes, le savait fort bien, tout comme l'Afanassiev des « Récits secrets des Russes », qu'Apollinaire allait relancer dans sa collection « Les Maîtres de l'amour ».
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–Voyons un peu, à la campagne, on ne trouve plus de pine en abondance ? 
La fille semblait sincèrement curieuse, et sans doute que dans ses souvenirs antérieurs à son départ du village pour aller chercher du travail en ville, il y avait quelque chose qui justifiait son étonnement que cette « abondance de pines » ait pu disparaître en quelques années.
– Eh oui, je n'en ai pas vu la couleur depuis l'été dernier, se plaignit la paysanne.
– Même pas venant du kolkhoze ? On ne vous en donne plus ? À combien de pines avez-vous droit par journée de travail ?
– Au kolkhoze ? Que diable ! Mais qui va encore bosser là-bas ?  (Mircea Nedelciu)
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On raconte donc qu'il y avait dans un village un paysan. Un beau jour, ledit paysan s'en va dans son champ semer du maïs. Pendant qu'il semait, vient à passer par là le Christ flanqué de Saint-Pierre. Mieux aurait valu que le Christ passât son chemin sans s'arrêter ! « – Que sèmes-tu là-bas, brave homme ? demanda-t-il au paysan. – Ben, j'sème des pines ! lui répondit celui-ci avec outrecuidance. – Tu as bien dit : des pines ? Dieu fasse donc que tu récoltes alors des pines ! » dit le Christ en bénissant des deux mains les semailles et en passant son chemin. Et il s'en alla avec Saint-Pierre, lequel n'arrêtait pas de s'étonner des paroles prononcées par le Christ, car jamais le seigneur n'avait eu un langage aussi cru. Le paysan, une fois la besogne terminée, rentra chez lui. 
(Ion Creangă)
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La plume de Jacques Derrida pourrait à son tour nous suggérer une interprétation « disphallique » de la fin textuelle : lorsque Creangă écrit, pour clore son conte, que « le pope court toujours », n'entend-il point par là signifier l'impossibilité radicale, pour le lecteur comme pour le scripteur, de sortir de l'univers phallocentrique ?  (« Préface cynégétique : deux discours sotadiques vachement alertes », de Maître Luca Piţu)
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Faut croire que les hommes sont ainsi : ils ne sont pas faits pour vivre seuls.
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La pauvre vieille rendit l’âme le jour même et ses brus, échevelées, la pleurèrent à en faire trembler le village. Après deux jours, ils l’enterrèrent avec beaucoup de pompe et toutes les femmes du village et des contrées voisines, parlèrent de la belle-mère aux trois brus en disant : « Elle a du s’en aller en bienheureuse, car elle savait ne point manquer de pleureuses ! ».

( La belle-mère et ses trois brus)
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Il se mit alors à grogner de façon terrible et à trépigner de douleur. Furieux contre la renarde qui l’avait berné, il s’en alla la battre à mort. Mais la renarde, rusée, avait su comment se prémunir de la colère de l’ours. Elle était sortie de sa tanière et s’était caché dans le creux d’un arbre proche. Voyant arriver l’ours, elle se mit à crier :
─ Alors, compère ! Serait-ce que les poissons ont mangé ta queue, ou bien tu as été trop gourmand et tu as voulu vider la mare ?

(L’ours berné par la renarde)
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–Père Califar, j'ai appris que vous étiez un maître comme on n'en a jamais vu, un homme qui fait enrichir celui qui vient vous le demander. Me voilà, je suis venu pour cela.
(p. 42, Le Vieux moulin)
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Nu ştiu alţi cum sunt, dar eu, când mă gândesc la locul naşterii mele, la casa părintească din Humuleşti, la stâlpul hornului unde lega mama o şfară cu motocei la capăt, de crăpau mâţele jucându-se cu ei, la prichiciul vetrei cel humuit, de care mă ţineam când începusem a merge copăcel, la cuptiorul pe care ma ascundeam, când ne jucam noi, băieţii, de-a mijoarca, şi la alte jocuri şi jucării pline de hazul şi farmecul copilăresc, parcă-mi saltă şi acum inima de bucurie!
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Apoi, dă, cucoană, dac-așa le cheamă, cum hastă pulă să le mai zicem?
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[...] căci sprinţar şi înşelător este gândul omului, pe ale cărui aripi te poartă dorul necontenit şi nu te lasă în pace, până ce nu intri în mormânt!
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─ Est-ce que le biscuit est déjà trempé ? demanda alors le paresseux avec une moitié de bouche, sans bouger d’un iota.
─ Qu’est ce qu’il a dit ? demanda la dame aux villageois.
─ Que voulez-vous qu’il dise ma bonne dame ? Il demande si le biscuit est trempé...
─ Mon Dieu ! s’écria la dame abasourdie, je n’ai jamais entendu une chose pareille ! Il ne peut pas se le tremper tout seul ?
─ T’entends, vaurien ? T’engages-tu à tremper ton biscuit tout seul, oui ou non?
─ Non, répondit le paresseux. Passez votre chemin ! Pourquoi tant d’efforts pour cette satanée panse ?

(L’histoire d’un homme paresseux)
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Le vieux, par contre, était devenu fort riche. Il se fit construire des belles maisons et de beaux jardins et il vécut très bien. Par pitié, il garda la vieille comme servante dans sa basse-cour. Partout où il allait, il emmenait son coq avec lui. Et celui-ci portait un collier en or autour du cou et des bottines jaunes à éperons  et on aurait plutôt dit un prince charmant, pas un coq juste bon à mijoter dans la soupe !

(Deux liards dans l’escarcelle)
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Depuis mon enfance j'avais appris comment coincer le diable. On fait un cercle autour de lui avec un couteau, on lui dit quelques mots à l'oreille, et il ne bouge plus, le temps qu'on veut. Seulement il faut pouvoir si on peut l'attraper !
(p. 25, Le maître de Transylvanie )
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