Creangă est traditionnellement considéré comme un des trois grands classiques de la littérature roumaine (avec Eminescu et Caragiale). Ici, c'est dans une édition classique roumaine, qui ressemble assez à la Pléiade en France. le travail d'Elena Vianu pour la traduction des contes en français est étonnant.
Pour situer un peu mieux : il y a deux parties dans ces oeuvres pas tout à fait complètes. D'abord les souvenirs d'enfance où Creangă raconte les 400 coups que fomentait le jeune Ion. Puis les contes, qui sont parus au fil de l'eau dans des revues, avant d'être réunis après la mort de l'auteur. Les textes brillent par la simplicité presque universelle, par la valeur documentaire aussi, c'est-à-dire la précision avec laquelle est retranscrite la vie d'autrefois, enfin par leur côté spirituel, malicieux (pour certains, on devine même un sous-texte).
Du point de vue plus large de la littérature roumaine, c'est la tradition orale, qui a certes ses limites, mais sur laquelle tout le monde s'est appuyé par la suite. La fondation.
Commenter  J’apprécie         180
Une seule critique pour Ion Creangă dans une édition bilingue classique d'entre les classiques, c'est bien peu de choses.
Pour situer l'auteur pour les lecteurs francophones, c'est le grand classique populaire en matière de prose roumaine. Il a vécu pendant la seconde moitié du dix-neuvième siècle. Depuis, ses oeuvres ont connu, au moins en Roumanie, mais aussi à l'étranger, de multiples éditions. On peut aussi préciser qu'une large partie de ces éditions est destinée aux enfants qui souvent se les arrachent. La première partie du livre contient en effet les souvenirs d'enfance de l'auteur (un véritable genre en Roumanie à cette époque et à la suite de Creangă), c'est-à-dire une sorte de répertoire de ses meilleures bêtises.
En seconde partie, des contes populaires "dopés" au langage explosif et malicieux du conteur. On n'a pas fait mieux depuis.
Commenter  J’apprécie         180
Je ne sais comment sont les autres, mais moi, quand je pense aux lieux où je suis né, à la maison paternelle de Humulești, au pilier de la cheminée où maman attachait une ficelle garnie de papillotes – ah ! ce que les chats pouvaient jouer avec ! – au rebord de l'âtre glaisé où je m'appuyais quand j'ai commencé à me tenir sur mes petites jambes, au four sur lequel je me blottissais quand on jouait à cligne-musette, à tant de jeux pleins de gaîté et de charme puéril, mon cœur bondit encore d'allégresse.
Nu ştiu alţi cum sunt, dar eu, când mă gândesc la locul naşterii mele, la casa părintească din Humuleşti, la stâlpul hornului unde lega mama o şfară cu motocei la capăt, de crăpau mâţele jucându-se cu ei, la prichiciul vetrei cel humuit, de care mă ţineam când începusem a merge copăcel, la cuptiorul pe care ma ascundeam, când ne jucam noi, băieţii, de-a mijoarca, şi la alte jocuri şi jucării pline de hazul şi farmecul copilăresc, parcă-mi saltă şi acum inima de bucurie!
On dit bien d'ailleurs : jusqu'à vingt ans, on se marie tout seul ; de vingt à vingt-cinq ans, ce sont les autres qui vous casent ; de vingt-cinq à trente, seule une vieille peut réussir le coup ; après trente ans, il faut que le diable s'en mêle.
Și apoi este o vorbă: că până la 20 de ani se însoară cineva singur; de la 20-25 îl însoară alții; de la 25-30 îl însoară o babă, iară de la 30 de ani înainte numai dracu-i vine de hac.
Faut croire que les hommes sont ainsi : ils ne sont pas faits pour vivre seuls.