Selon sa mythologie personnelle, un travail en entreprise est obligatoirement maléfique, et toléré seulement en attendant que la personne trouve sa Voie.
La guerre, ça signifie des chambres de tortures, des pères tués, des maisons qui brûlent et des enfants qui crient dans le grenier.
Dans le sud des États-Unis, la mort est omniprésente. L’esclavage et la révolution ont ensanglanté son sol. Partout, on croise des signes de l’Histoire, de la tragédie, de l’échec. Des kiosques à musique ont recouvert les tombes, mais aucun artifice ne masquera les faits. C’est le grand charme du Sud, même si, de là où je suis assis, il n’est pas certain qu’il subsiste encore longtemps. De l’autre côté de la place, en effet, un groupe de touristes à casquettes rouges admirent l’écran de télévision haut de deux étages qui s’étale sur un flanc du nouveau palais des congrès. Un drôle de dessin animé y est diffusé. Les grandes villes du Sud, tout en lotissements et autres palais des congrès, ont rompu avec l’histoire de leur région. Aucune nation n’a jamais tiré profit d’un cimetière, et les élus locaux du Dixieland le savent mieux que quiconque.
Ce qui m’a fait changer d’avis, c’est l’amour. L’amour de l’argent. Je ne plaisante qu’à moitié. Il peut y avoir des satisfactions à avoir un portefeuille bien rempli, mais seuls ceux qui en possèdent un sont à même de le comprendre. Ce n’est pas bien de se moquer du rapport des autres à l’argent. Après, vous passez pour un satiriste. Et, en fait, ce n’était pas qu’une question d’argent ; simplement, Ma Destinée n’est jamais apparue. Ce n’est pourtant pas les saines occupations qui manquent en ce bas monde, et chaque fois qu’une noble cause se présentait, elle était remplacée par une autre. En choisir une puis tracer sa route c’est bien, s’il n’y a pas d’autres options.
Cela ouvrait un espace pour que deux personnes puissent parler, même vaguement, sans que le talc des bons sentiments poudre le tout.
Ce qui me motive, c’est le confort apporté par l’argent, oui, et aussi de faire partie de cette communauté de gens brillants et pour la plupart efficaces ; le sentiment d’appartenance que l’on éprouve au sein d’une bonne équipe.
Le marché ne pardonne pas. » Je me surprends moi-même. Le marché… Qu’est-ce que j’y connais, au marché ? J’ai une équipe à nourrir et chérir, des logiciels à développer, coder, tester. Le marché, je le laisse aux économistes.
Le silence s’installe. Ce n’est pas gênant. C’est plus une habitude familiale, histoire de prendre la température.
Plus ça va, plus je me dis que ce pays a besoin d'une bonne guerre.