Citations de Jackie Macri (11)
Faire la différence entre la laideur et la beauté de quelqu'un, à quoi cela sert-il ?Détecter la tristesse, la malice dans les yeux est facile, mais quelle valeur peut bien avoir l'esthétique ? Il suffit de s'habituer à voir, sans se laisser distraire, ce qui est difficile quand on nous rebat les oreilles et le regard à longueur de références. [...]
Il n'y avait sur le visage de Valérie aucun signe, aucune manifestation de méchanceté, cette force à causer du mal que l'on devine au rictus qui crispe un sourire et le fait devenir ricanement. Quand les visages expriment la confiance ils sont beaux, agréables à regarder.
Je ne portais pas encore de sac à dos à l'époque, les bras maternels me suffisaient.
C'est une bâtisse déglinguée, usée, oubliée au beau milieu d'une prairie rase, lorsque le vent d'automne prend l'allure de tempête, il répercute ses lamentations par saccades. Agnès la regarde chaque matin au lever, chaque soir au coucher et chaque soir, chaque matin, elle repousse l'idée de démolition. Ce serait l'arracher à la terre qui la retient, supprimer quelque chose du paysage. Le brouillard lui-même ne s'y risque pas, il faut voir comme il se love autour sans jamais l'étouffer.
- Tu seras un homme, bientôt.
- Qu'est-ce que c'est, un homme ?
Un homme, c'est quelqu'un qui porte haut tous ceux qui lui ressemblent, ceux qui ont le même sourire.
- Les blancs, ils ne nous ressemblent pas.
Grand-père a alors conseillé de ne jamais se fier à la couleur ou à la forme, qui ne sont que des leurres, et il a répété que c'est au sourire et seulement au sourire que l'on reconnaît les hommes. Le sourire est une façon de demander à être rassuré, et ceux qui ont les mêmes demandes ne peuvent être que semblables et rassemblés.
Il dit qu'il faut entretenir l'Ukumbusho, comme on entretient un feu. Pour la chaleur, pour la lumière. Parce que le passé sert à éclairer le futur.
la mémoire, ce feu allumé aux temps passés pour éclairer le futur
L'aube va pouvoir enfin rallier les arbres et les animaux, la terre et les hommes. Les blancs, les enchaîneurs et tous les hommes finiront par comprendre. Dans trois jours ! Pour patienter, il fredonne la chanson du soir. L'aube franchira la montagne, les hommes passeront leur montagne pour retrouver leur forêt. Trois jours, il devra attendre trois jours...Peut-être devenir un homme, c'est savoir attendre...
Il s'assoit et elle vient s'assoir près de lui. Perdus dans le désordre du monde, ils sont tous deux sur un rocher qui émerge d'une terre sans racines. Ils considèrent le paysage alentour, elle, à l'affût de quelque odeur familière en dérive, lui, en quête d'espérances. De temps en temps, elle balance sa grosse main sur l'épaule de Dogono qui fait de même sans parvenir à la déstabiliser. Ils s'inventent compagnons dans un jeu d'équilibre. Quelques minutes où l'animal n'en est plus vraiment un. Quelques minutes où l'humain voudrait rester enfant.
... quand on n'a pas le droit à la parole, comment se justifier et dénoncer une injustice ?
Il faut toujours se servir du passé pour préparer le futur
Faire la différence entre la laideur et la beauté de quelqu'un, à quoi cela sert-il ?Détecter la tristesse, la malice dans les yeux est facile, mais quelle valeur peut bien avoir l'esthétique ? Il suffit de s'habituer à voir, sans se laisser distraire, ce qui est difficile quand on nous rebat les oreilles et le regard à longueur de références. [...]
Il n'y avait sur le visage de Valérie aucun signe, aucune manifestation de méchanceté, cette force à causer du mal que l'on devine au rictus qui crispe un sourire et le fait devenir ricanement. Quand les visages expriment la confiance ils sont beaux, agréables à regarder.