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Citations de Jacqueline Saint-Jean (32)


Tu es dans le sommeil du livre
quelque part dans l'inachevé
là où les noms vivent la nuit

là où vont s'ouvrir
dans les bogues de l'ombre
les yeux humides des chevaux

là où tressaille
ce frêle visage en fuite
dans l'affolement des feuilles
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Jacqueline Saint-Jean
Mirage de janvier
étincelles de gel
où la prairie s'étoile
en cosmos matinal

L'arbre roide et nu
attend de renaître
sous l'écorce blessée

Et le dehors pénètre
au miroir intérieur
des mues et merveilles

" Sauver l'hiver" , Encres Vives n 505
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CHEMINS DE BORD



Inscrit dans cette écriture

Inscrit dans cette écriture côtière en proie à l’érosion,
on en suit la ligne brisée.
Chronique trouée d’éclats de visages, tessons de
voix blessées, éclipses et naufrages.

Au bout de la jetée déserte le signal d’un feu pâle.

Aucune île ici n’apprivoise le large.

Corps, continents enfouis. Haleine lente des marées.
Baleines gisantes.

Sur le fil de la falaise, les hampes dressées des roseaux.
Calames sur l’abîme.


p.19
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CHEMINS DE BORD



Où sont les récitants...

Où sont les récitants de ce rivage ?
Boucanier et poètes, conteurs de tempêtes
et d’eldorados.
Mirage d’écailles.

Quelques grappins pour la mémoire errante.
Cormorans hiératiques sur la falaise, cordons de cris
rauques.
Soldat oublié dans es casemates.
Peigne de soleil ou de laminak.

Mais en fin de parcours la lande ouvre on orbite
béante sur la même noyée dans son lit d’algues
rouges.


p.18
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CHEMINS DE BORD



L’œil questionne

L’œil questionne ce vieux rivage, de chocs,
de surrections, de blockhaus disloqués, rouges
sur le couchant.

La falaise ouvre ses archives de vertige. Ponctuées
de sternes et de cristes-marines.

Mots pris dans l’épaisseur du temps.

Des haillons d’écume cherchent le corps des vagues.

Surgi hors des eaux, saurien pétrifié, un îlot dressé
sur ses pattes, goélands à la gorge, nous fixe du
fond du crétacé.


p.17
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CHEMINS DE BORD



Qu’on me laisse seul au centre

On se croise, couverts d’écritures.
Arpenteurs de songes, casqués de musiques.

Le vent rallume des braises de récits épars
derrière les murs.
Sable ténu des voix qui traversent les pores,
on habite un vieux soliloque.

Une phrase engloutie se lève ;


Qu’on me laisse seul au centre.
Dans l’agora brûlée, là où frémit l’arbre invisible.


p.16
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CHEMINS DE BORD



ON FARDE MAL SON VISAGE

On farde mal son visage nocturne.

Ivoire craquelé, lèvres pivoine noire, moirures
nostalgiques.

Séquence recommencée de masques souffrants.
Processions somnambules sur leurs fausses pistes
de phosphorescences.

Par intermittences, trois motocyclistes sombres
emplissent l’espace de leur masse.

Dans les déchirures de l’ombre, une fenêtre blanche
bat, apatride.


p.15
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CHEMINS DE BORD



FACE AUX LIGNES D’ÉCUEILS

Face aux lignes d’écueils, on fixe le haut récit noir.

La mer affamée se jette dans les rêves.

Et le sommeil déverse ses mouettes mortes sur
le seuil.


p.14
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CHEMINS DE BORD



ON VA ET VIENT

On va et vient, creusé par le vent, le visage gagné par
l’érosion des rives.

Un quai magnétique au fond des fatigues.

Les regards se perdent dans la forêt blanche des
mâts d’hivernage. Hublots sans visages.



p.14
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CHEMINS DE BORD



On s’amenuise, presque transparent sous les yeux
de gypse des géantes qui regardent plus loin.

Vers la peau du fleuve peut-être, sueur de lumière
sur la chair profonde. Fuite d’empreintes, torse
parcouru de frémissements.

On est emporté par l’itinéraire. Traversé de regards,
d’angles et d’envols brusques. Aucun sillage.
Chaque tentative abrège le parcours.

Puis le tableau déborde, une eau de fable flue sous
la langue, où les statues blanches, la nuit, se glissent
dans le lit voluptueux du fleuve.


p.13
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CHEMINS DE BORD



Il faut

Il faut bien quitter les auvents, suivre les appels d’air
et le bleu des voix.

La distance tend ses miroitements.

Chevilles enroulées de papiers errants, on traverse
des places vides de fête éteinte.

Un jeu d’arcades lointaines ouvre le livre de la mer.

Tout retourne à ce personnage gris qui arpente
l’estran, toujours entre deux rives.


p.12
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CHEMINS DE BORD



À Versenvers

À Versenvers, les soirs sans rêve, on se rabat contre
les murs, les bras défaits, dans la cage des averses.

Animal oublié, qui tressaille à chaque lueur.

Toute chasse est achevée.

La nuit masquée remue à peine ses hochets de
paille sur nos têtes de son.

On cherche son visage ancien.

Et sur l’autre versant, des enfants crépusculaires
dont trembler leurs fêtes de métal.


p.11
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Tu es dans le sommeil du livre



Tu es dans le sommeil du livre
quelque part dans l’inachevé
là où les noms vivent la nuit

là où vont s’ouvrir
dans les bogues de l’ombre
les yeux humides des chevaux

là où tressaille
ce frêle visage en fuite
dans l’affolement des feuilles


p.71
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Tu longes les maisons désertes
prises dans le vieillissement des pierres
la pesanteur de ce qui vient
Le soir s'est vidé comme un lavoir
La dernière écolière à sa lucarne
attend peut-être son étoile filante
Et sur un évier blanc d'hiver
une main passe lentement l'éponge
sur des mésanges de carrelage.
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Langue lente la fable roule encore
dans les lourds sables rouges
Un nom revient dans les écumes
aux bouches ouvertes des épaves
Les dunes là-bas s'éboulent en silence
Langue immergée
flux et reflux sur tes épaules bleues
tes gestes échoués dans les algues du temps

ce rêve d'étrave ouvrant le corps du large.
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Reste une robe vermeille
qui court au dernier pont des fuites

Reste une sanguine
une encre qui s'obstine
au palimpseste du temps
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Ici le fil des femmes
recoud la nuque et le temps
redresse la tête.
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Ici à travers les tracés
La broussaille des signes
et les empreintes de passage
filtre une odeur de foin d'enfance.

Là-bas s'éloigne la montagne
où s'amenuise à distance
le pointillé des traversées

Entre dedans et dehors vibre
une cartographie secrète.
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Et je m'approche les mains aveugles
silencieuse comme une bruine
où s'échangent les formes

Je lève ton corps d'écorce
où vient se poser l'encolure
d'un cheval surgi de l'enfance

Derrière la clôture
je cherche la prairie ouverte
où l'instant foisonne
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Parfois le cœur brûle
tel une étoile qui s'effondre
aspirée dans un trou noir

Quand le siècle nous percute
de ses impacts violents
Chacun cherche à tâtons
son système solaire

Quelques voix ouvrent encore
des clairières d'horizon...
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