Couronné du prix
Max-Pol Fouchet, ce recueil de poèmes nous entraine dans une errance en Côtes d'Armor.
« On est emporté par l'itinéraire. Traversé de regards, d'angles et d'envols brusques. »
Il faut se laisser aller aux images de ces poèmes sans titre, au rythme de ces vers de longueur variable, qui nous englobent dans ce « on » qui revient inlassablement.
La poésie de
Jacqueline Saint-Jean n'a pas d'affèteries, elle fait corps avec les paysages d'eau, de sables et de vent. Elle « fait bouger la langue »
« On s'amenuise, presque transparent sous les yeux de gypse des géantes qui regardent plus loin.
Vers la peau du fleuve peut-être, sueur de lumière sur la chair profonde. »
Dans cette poésie intimiste qui s'écrit face au paysage, on se sent entrainé, bousculé par les éléments et le rythme du poème. Car il s'adresse à nous dans ce « tu » qui explore la substance des êtres.
« Tu dépouilles tes peaux d'ombre
et tes chevelures de lierre. »
Sa poésie est universelle, elle s'ouvre au vaste monde, n'hésitant pas à s'éloigner de la côte. C'est une poésie de haute mer, de plein vent.
« Tu es dans les sursauts de toute histoire
de toute image remuée d'eau vive. »
La poétesse ouvre la mémoire, convoque l'enfance. Mais le silence et l'oubli nous guettent
« et la nuit couvrira nos mains
lentes immenses délivrant
l'eau des écluses entre les corps. »
Il faut écouter ce chant « aux confins de la terre et de l'eau. »