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Citations de Jacques Bardin (16)


Andrieux jeta un coup d’œil au rétroviseur, haussa les épaules. Il se faufilait entre les voitures, jouait du klaxon, frappait impatiemment de la paume de la main sur le volant. Tantôt il prenait le couloir des autobus, tantôt le trottoir même, sur lequel des retraités affolés tiraient précipitamment leur chien vers eux, en criant des propos inintelligibles.
– Est-ce votre première affaire ?
– Oui.
– Vous savez, rien ne presse. En règle générale, les cadavres sont très calmes, et les assassins partis depuis longtemps.
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C’est l’instant que choisit le commissaire Baccialon pour faire irruption, par la porte au fond du couloir. Il est accompagné de trois hommes en blouse blanche qui se donnent des airs importants et préoccupés de chercheurs de la NASA, tandis que la navette spatiale est en difficulté à 10 000 kilomètres au-dessus de La Garenne-Colombes.
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Toutefois, l’auteur ne voudrait pas ralentir l’action. Et puis, pour tout dire, il se sent assez incapable d’un tel travail – d’ailleurs un peu démodé, pourrait-il ajouter avec mauvaise foi.
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Le légiste jeta un regard ironique à Arsonneau, qui haussa les épaules. Ses excellentes plaisanteries ne le faisaient pas toujours rire. Il sortit à son tour, fit quelques mètres dans le couloir. S’arrêta. S’adossa au mur. Respira profondément. S’aperçut que, malgré son apparente indifférence, toute professionnelle, l’émotion lui avait fait avaler sa pilule.
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Les deux mains sur les hanches, les jambes écartées, Behloul contemplait le cadavre. Il fit un geste en direction des inspecteurs.
– On va la retourner. Tenez, vous, le jeune, vous allez la prendre par les épaules. Attention de ne pas vous salir, hein, ça va dégouliner. Ça ne va pas ? Vous préférez peut-être aller me chercher les brancardiers qui sont restés dans l’ambulance ? Oui, vous avez l’air de préférer. Eh bien, allez-y. Je vous attends.
Andrieux ne se le fit pas dire deux fois. Avec empressement, il tourna les talons, quitta la chambre. Remuer les cadavres ne constituait pas exactement son idéal. On entendit le bruit vif de ses pas décroître dans le couloir.
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– Morte comment ? reprit-il.
– Poignardée. Il paraît que ce n’est pas très joli à voir. Disons même une boucherie. En moins propre.
– Et vous semblez pressé d’arriver...
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– Bon, bon, si vous me disiez où nous allons.
– « Les Glycines », ça s’appelle. Maison de retraite et de santé.
– N’est-ce pas un peu contradictoire ? Retraite et santé, ces mots ne vont pas très bien ensemble. Pour ma part, dans deux ans, j’arrête le métier, et je ne me sens pas très bien. J’avais d’ailleurs rendez-vous chez le docteur, cet après-midi. Enfin... Quelqu’un a été tué ?
– Une pensionnaire. Dans les 90 ans.
– Histoire d’amour ?
– Très drôle. Une fille de salle l’a trouvée morte, ce matin, dans sa chambre, en lui apportant son petit déjeuner.
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Qui vous a prévenu ?
– Le commissaire Baccialon. Il y a plus d’une heure déjà. Il avait téléphoné au légiste, au procureur et aux services de l’identité. Il a exigé que vous m’accompagniez, car il ne pouvait pas rester sur place.
– Et qu’avez-vous fait pendant une heure ?
– J’ai pris un véhicule, j’ai dû m’arrêter pour mettre de l’essence. J’ai cherché une place près de chez vous. Et je suis monté à pied. Votre ascenseur est en panne.
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Andrieux prit Arsonneau par le bras et lui expliqua à mi-voix qu’ils étaient appelés sur une affaire.
– Mais je ne suis pas de service, aujourd’hui, répondit Arsonneau avec un peu d’agacement.
– Le commissaire Baccialon a exigé votre présence.
– Je ne suis pas le seul inspecteur de la brigade, tout de même.
– Il a besoin de tout le monde. Deux affaires coup sur coup. Une petite fille vient d’être assassinée, et puis un autre dossier, qu’il nous confie.
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Lorsque l’inspecteur Andrieux poussa la porte du café, Arsonneau, accoudé au comptoir, un verre de vin blanc-cassis à la main, discutait activement avec deux ouvriers en salopette. La conversation portait sur les mérites comparés des apéritifs anisés et des boissons inventées par le chanoine Kir.
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Imaginez : la jeune femme qui se trouvait dans l’encadrement de la porte avait une tête de plus que lui (mais cela n’en faisait jamais qu’une au total). La ceinture du peignoir blanc qui l’enveloppait avait tendance à se dénouer et on voyait paraître, par l’échancrure, avec une lenteur qui semblait calculée, une cuisse longue, fine et musclée. Une main sur la hanche, l’autre sur le chambranle, elle fixait l’inspecteur qui la regardait bouche bée.
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L’inspecteur Andrieux sonna à la porte du quatrième étage d’un index sûr et conquérant. En réponse, une pile de quelque chose s’écroula avec fracas, suivie sans doute de l’étagère et, comme le plancher vibrait longuement, peut-être de l’armoire tout entière. Enfin, des pas se rapprochèrent. La porte s’ouvrit. Il ne s’attendait pas à ce spectacle, qui le cloua sur place – c’est, bien sûr, une image. Et il y avait de quoi, si le lecteur le permet.
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Un tout petit temps, gris, froid et pluvieux, s’était installé depuis plusieurs jours. Pour le dire en un mot, Nice était maussade. Il releva le col de son blouson, enfonça énergiquement les mains dans ses poches, et se mit à marcher. Il tourna au coin de la rue, marcha encore, évitant les parapluies hargneusement brandis par des retraités allant faire leur marché, poussa la porte du numéro 13, et se dit que la chance l’avait abandonné. L'ascenseur était en panne pour une durée indéterminée. Il fallait se taper les quatre étages à pied. L’auteur voulait-il se moquer de lui ?
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Décidément c’était, pour l’inspecteur Andrieux, jour de chance. On venait de lui confier la première affaire de sa carrière et il ne fit que trois fois le tour du pâté de maisons avant de trouver une place pour sa voiture. Il tamponna bien un peu les pare-chocs dans sa fébrilité joyeuse, dut s’y reprendre à deux fois, mais enfin il gara le véhicule banalisé.
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La secrétaire, une dame d’une quarantaine d’années, était, comme le reste du personnel, en blouse blanche. Mais cette blouse semblait plutôt, par je ne sais quel miracle, la déshabiller. Pour un peu, on aurait pu donner la marque du soutien-gorge qui prenait soin d’une opulente poitrine, presque disproportionnée sur une taille aussi frêle. Les mains aux doigts fins jouaient avec un gros stylo. Le sourire avait des langueurs incontrôlées. Elle ne disait rien, et le faisait avec beaucoup de grâce.
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Andrieux frappa à la porte de son énième bureau. Il avait acquis l’assurance d’un représentant de commerce, car il entra sans attendre la réponse. La secrétaire du sous-directeur, ou du directeur adjoint, comme on voudra, lui jeta un regard surpris par-dessus ses lunettes. Regard interrogateur, muet, soudain adouci. Il y a des phrases qui ne veulent rien dire et, heureusement, des regards qui parlent des visiteurs, muet comme le cinéma du même nom.
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