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Citations de Jacques Boulenger (35)


« Mon père m’a mise au monde à Douai, son pays natal, écrivait Mme Desbordes-Valmore à Sainte-Beuve. J’ai été reçue et baptisée en triomphe, à cause de la couleur de mes cheveux, qu’on adorait dans ma mère... » Et sans doute ses parents gâtèrent ils de leur mieux la petite fille qui leur était ainsi née toute rose et dorée, car Marceline garda toujours un souvenir ravissant de ces premières années de l’enfance, « où tout est beau quand même, où l’on accueille le bonheur comme une chose due et le malheur comme s’il se trompait d’adresse ».
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- Ce n'est pas de si tôt qu'elle sera brûlée ! Car si on condamnait au feu tous ceux et toutes celles qui se sont abandonnés à d'autres que leurs femmes et leurs maris, il ne serait guère de gens ici qui n'y dussent aller ! Je le ferais bien voir si je voulais. Et je connais mieux mon père que vous le vôtre, et votre mère sait mieux de qui elle vous a conçu, que la mienne ne sait qui m'a engendré.
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Mieux vaut bon silence que folle parole
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Qui jacasse commet péché
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Tant qu'il vit (mort, on ne sait pas) un artiste a horreur d'être rangé sous une rubrique. Un jeune auteur souvent se réclame d'une école, mais c'est parce qu'il y a quelque camarade; et déjà il hait qu'on lui en assigne une.
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Que M. André Gide n'ait pas encore obtenu du public le succès que devrait lui assurer son grand talent, il ne faut pas s'en étonner. Les personnes capables de goûter réellement les plaisirs de l'art sont rares ; si la foule apprécie souvent les belles oeuvres, c'est pour des motifs où le mérite proprement esthétique de celles-ci n'entre que pour bien peu. Un roman se vend parce qu'il est « amusant », parce qu'il est « émouvant », non parce qu'il est beau.
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Quoi de plus permis, même, que de chercher les tendances politiques d'une oeuvre ou d'un artiste? Mais que le critique ne nous laisse pas soupçonner que son goût esthétique est influencé par ses préférences politiques. De même, tâcher à dégager la leçon morale d'une oeuvre d'art, si elle en comporte une, c'est bien défendable, voire recommandable; mais ce qui l'est moins, c'est de mesurer la beauté d'une oeuvre à sa morale, et j'imagine que rien n'irrite davantage un artiste moderne que de le voir faire.
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L'histoire du succès de vente des divers auteurs nous offrirait un tableau des goûts du « grand public » ; l'histoire de leur succès d'estime nous permettrait de nous faire une idée des opinions esthétiques de la bonne société. A vrai dire, cette histoire-ci paraîtrait plus intéressante que celle-là, car nul doute que la première ne dût sembler monotone.
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Aussitôt le roi fit rassembler les ouvriers du pays pour creuser la terre, lesquels travaillèrent si bien qu’on mit à jour les deux grandes pierres qu’avait annoncées Merlin. Et dès qu’on en eut soulevé la première, un dragon blanc apparut, si grand, si fier et si hideux, que tout le monde se hâta de reculer. Puis, sous la seconde, on découvrit un dragon rouge, qui sembla encore plus grand et plus sauvage. Et tous deux ne tardèrent pas à s’éveiller et à se jeter l’un contre l’autre, en se déchirant horriblement des dents et des griffes. La bataille dura tout le jour, toute la nuit et le lendemain jusqu’à l’heure de midi. Longtemps le blanc eut le dessous ; mais à la fin, il lui sortit une flamme de la bouche et des narines qui consuma le rouge ; après quoi le vainqueur se coucha et mourut à son tour. Et Merlin dit au roi que maintenant il pouvait faire bâtir sa tour.
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Or si vous demandez comment s’appelait le chevalier inconnu, je peux bien dire que c’était messire Lancelot du Lac. En sortant du Sorelois, il était si dolent de n’avoir pu trouver Galehaut et si chagrin de se croire oublié de la reine, bref, il mangea, dormit si peu, que sa tête se vida et qu’il devint insensé. Tout l’été et jusqu’à la Noël, il erra.
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Or, sachez qu’en ce temps-là, c’était une si ignoble chose qu’une charrette, que nul chevalier n’y pouvait entrer sans perdre tout honneur. Et quand on voulait punir un meurtrier larron, on le faisait monter en charrette comme aujourd’hui au pilori, et on le promenait par la ville. Et c’est à cette époque qu’on disait : « Quand charrette rencontreras, fais sur toi le signe de la croix afin que mal ne t’en advienne ! » C’est pourquoi l’étranger répondit au nain qu’il irait bien plus volontiers derrière la charrette que dedans.
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Un être comme la France, qui est en parfaite santé et solidement constitué, n'a jamais rien eu à craindre de se nourrir richement, même si les aliments étaient un peu lourds : il sait bien rejeter ce qui ne peut lui convenir.
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Tout d'abord, en dépit des niaiseries gobinistes et pangermanistes, il n'y a, dans l'Europe occidentale, pas plus de race latine que de race germanique ou de race slave, ou plutôt il y a des races, mais elles ne correspondent pas le moins du monde aux nations. L'anthropologie n'est pas précisément une science joyeuse, mais enfin, si l'on s'en réfère courageusement aux travaux de M. J. Deniker, on voit qu'une légion de savants sont arrivés, à force de mensurations et de statistiques de mensurations (lesquelles se contrôlent les unes par les autres), à établir que, seules, les Iles Britanniques, les royaumes Scandinaves, l'Espagne et la Bosnie-Herzégovine-Dalmatie ont une certaine homogénéité ethnique.
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Le roman historique a mauvaise presse : on dit que c'est un genre faux, hybride, moitié roman, moitié histoire, où l'histoire nuit au roman et le roman à l'histoire. On n'a pas toujours pensé cela : on le pense depuis l'abus que les écrivains romantiques ont fait du roman historique et qui nous en a dégoûté , ; et surtout on le pense depuis que l'on s'est avisé que l'histoire est une science.
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Jadis, les gens de lettres touchaient des pensions des grands, moyennant quoi chacun d'eux s'obligeait à citer de temps en temps le nom de son protecteur avec les plus grands éloges; à présent, les gens de lettres reçoivent des prix des riches, moyennant qu'ils fassent leur cour à ceux qui distribuent ces récompenses au nom des donateurs. Il arrivait autrefois qu'un écrivain obtînt une pension sans trop d'intrigue; de même {soyons juste) il est arrivé qu'un prix littéraire fut décerné sans que le lauréat eût fait beaucoup de démarches; mais l'un et l'autre cas sont exceptionnels.
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Il y a quelques mois, un romancier un peu lourd sans doute, mais qui ne manque pas de talent à peindre les scènes populaires, M. Eugène Montfort notait dans une gazette que divers critiques avaient émis des opinions opposées sur la valeur de l'un de ses ouvrages, et il en concluait implicitement que « la critique » n'existe pas. Mais si plusieurs romanciers donnent des interprétations contraires d'un même épisode de la vie, en conclura-t-on que « le roman » n'existe pas? J'entends bien que M. Montfort considère le critique comme un juge chargé de rendre des sentences au nom des Muses. C'est bien trop d'honneur. Les Muses n'ont jamais révélé à personne la beauté absolue. Et M. Montfort songe-t-il combien il serait périlleux que tous les critiques, unanimement, s'accordassent sur la valeur des oeuvres d'art?
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J'entends ici par société, « la bonne société, c'est-à-dire cette classe de personnes privilégiées qui vivent dans l'oisiveté et le raffinement, et dont l'une des fonctions est de s'adonner au « ramage littéraire », voire, de nos jours [ou aux dix-septième et dix-huitième siècles], scienti-philosophique », — celle enfin dont M. Julien Benda, critique audacieux et pénétrant,
philosophe muni d'une érudition rare, esprit de qualité s'il en fut, et penseur très excitant, vient d'étudier les volontés esthétiques dans son Belphégor. Celle-là ne se borne pas à la lecture des épais romans qui forment depuis des siècles la pâture du « grand public », comme le prouve le succès du livre de M. Benda lui-même. Elle a des goûts littéraires et artistiques ; du moins elle en proclame ; et si son influence sur les artistes est moins puissante que celle d'un Louis XIV, elle existe pourtant, comme ne peut manquer d'exister l'influence de la clientèle sur la production.
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Giflet revint sur ses pas, pendant qu'il noierait le fourreau, mais non la lame. Et ainsi fit-il ; mais, quand il fut à nouveau devant son seigneur [Giflet ou Girflet selon les version est l'écuyer d'Arthur] :
- Qu'as-tu vu ? lui demanda le roi.
- Sire, rien que de naturel.
C'est donc que tu ne l'as pas encore jetée ! Va-t'en, et fais ce que je t'ai commandé : c'est péché que de me tourmenter de la sorte !
Alors le fils de Do, tout honteux, s'en fut au bord du lac pour la troisième fois et se mit à pleurer quand tint la bonne lame dans sa main, brillante comme une escarboucle ; pourtant il la jeta aussi loin qu'il put. Or, au moment qu'elle allait toucher l'eau, il vit surgir une main qui la saisit par le pommeau et qui la brandit par trois fois, puis disparut sous l'onde. Longtemps il attendit, mais il n'aperçut rien que l'eau frissonnante.
- C'est bien, dit le roi quand il connut ce qui s'était passé. Maintenant, beau doux ami, il vous faut partir et me laisser. Et sachez que jamais plus vous ne me verrez.
À ces mots, Giflet eut grand deuil.
- Ha, sire, comment serait-il possible que je vous abandonnasse de la sorte et ne vous visse plus ! Mon coeur ne le pourrait souffrir ! Il me faut vivre ou mourir avec vous.
- Je vous en prie, dit le roi, de par l'amour qui a toujours été entre nous !
Alors, les larmes aux yeux, Giflet fils de Do s'en fut sur son destrier. Et sachez que, lorsqu'il fut à un quart de lieue, il commença de pleuvoir si merveilleusement qu'il dut s'abriter sous un arbre. Mais, l'orage passé, regardant vers la mer, il vit approcher une belle nef, toute pleine de dames avenantes, qui aborda non loin du lieu où il avait laissé le roi, son seigneur ; l'une d'elles, qui était Morgane la fée, appela et le roi se leva, puis, tout armé, suivi de son cheval, il monta dans la nef qui tendit ses voiles au vent et s'enfuit comme un oiseau. Le conte dit qu'elle s'en fut droit à l'île d'Avalon où le roi Arthur vit encore, couché sur un lit d'or : les bretons attendent son retour.
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Et, peu après, le roi [Arthur] sommeillant toujours crut voir une très belle dame qui le prenait par les flancs et l'asseyait sur un siège au sommet d'une roue immense.
- Arthur, lui disait la dame, sache que tu es présentement sur la roue de Fortune. Que vois-tu ?
- Dame, il me semble que je découvre le monde entier.
- Tu le vois, Et tu as été l'un des plus puissants de ce monde. Mais il n'est nul, pour haut placé qu'il soit, qui ne doive un jour tomber.

In "La mort d'Arthur", p 480.
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- Sire, dirent-ils, les Gallois sont par nature plus sots que bêtes. C'est muser à la muse et perdre son temps à des folies que d'interroger celui-ci.

[Le gallois en question est, bien entendu, le jeune Perceval]

In "Le château aventureux", p 369
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