AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de James Cañon (71)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Dans la ville des veuves intrépides

Lu pour Le Club des Lectrices. Nous voulions sortir un peu de nos lectures franco-anglo-américo-centrées, et nous avions donc pour consigne de proposer un roman africain ou latino-américain. Devant l’impossibilité de nous décider, ce roman a brusquement été proposé. Aucune de nous ne connaissait le titre ni l’auteur mais le sujet nous a intrigué. Rajoutez à cela qu’il était désigné comme le digne héritier de Gabriel Garcia Marquez et de Vargas Llosa, et hop c’était emballé !



Et j’avoue que je ne suis pas déçue … sans être un coup de cœur, ce texte est un beau moment de littérature …



Un beau jour de 1992, dans un petit village colombien, les guérilleros débarquent pour réclamer des armes et de la nourriture. Devant le manque de coopération des habitants, les soldats se radicalisent et embauchent tous les hommes de plus de 12 ans. Immédiatement, les femmes savent qu’elles ne les reverront pas et se mettent en deuil … Mais rapidement les problèmes se posent : comment assurer la marche du village, sa subsistance ? Et puis surtout comment combler le vide émotionnel et organisationnel créé par l’absence des hommes ?



« Son Mariquita chéri s’était mué en un village de veuves dans un pays d’hommes. »



Très vite, les situations deviennent cocasses, aussi diverses que toute la palette de sentiments qui compose la nature humaine. Les jeunes filles condamnés à rester vierge, les épouses heureuses d’être débarrassées de leur mari, un homosexuel qui sera « l’autre veuve »; le prêtre qui reste le seul homme et va proposer d’assurer la continuité du village : les portraits sont bien dressés et très intéressants.



Dans cet univers instable et violent – ce qui est rappelé par les chapitres intercalaires racontant la fin d’un certain nombre de guérilleros. Petit bémol : je n’ai pas réussi à faire le lien avec les maris enlevés, cela aurait peut-être rajouté un peu de force.



Du côté de l’écriture, j’ai retrouvé ce style si particulier aux auteurs latino-américains, fluide, original. Un style parfait pour le genre du réalisme magique auquel se plie James Canon, dans la droite lignée de Gabriel Garcia Marquez. Un style qui montre une grande maîtrise narrative, transformant le récit en une sorte de conte qui intègre une sorte de malédiction, l’effacement du temps lui-même et une vie en autarcie totale.



En même temps, il propose une analyse très poussée des avantages et contraintes du communisme, en parallèle de ceux d’une société matriarcale. Ou comment les habitantes, poussées par la nécessité, ont bien dû se reposer entièrement sur la communauté. Des habitantes qui s’épanouissent souvent pleinement loin de la société des hommes (considéré comme un procréateur).



Cette chronique tragico-burlesque (l’ironie est très présente) d’une bourgade perdue au fin fond de la Colombie a donc beaucoup de charme. Malheureusement, elle n’a pas réussi à tenir mon attention constante durant 500 pages. Certains passages m’ont parus trop longs, ou sans intérêt. Alors que la fin est très bonne, et clôture parfaitement la vingtaine d’années étranges qu’ont vécu ces femmes.



« Le village dans lequel vous viviez autrefois n’existe plus, voyez-vous. Vous êtes maintenant à La Nouvelle-Mariquita, une communauté entièrement féminine, indépendante, qui a des caractéristiques sociales, culturelles et économiques particulières et des liens étroits avec la nature. »



Une belle découverte, un dépaysement assuré, grâce au Club des Lectrices !
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
Commenter  J’apprécie          131
Dans la ville des veuves intrépides

Que faire des jeunes filles qui veulent désespérément un homme? Que faire quand plus personne n'a de de notion du temps? Que faire quand le village n'a plus de quoi se nourrir? Les anecdotes sont bien croustillantes , ces bonnes dames sont des beaux personnages tour à tour grotesques ou émouvantes ...

Le rythme est très enlevé, l'histoire est bien menée : aucun risque d'ennui! Les femmes et leur curé, après une période de désarroi , décident de se prendre en main pour éviter de sombrer dans la misère. Elles finissent par chasser le curé , s'adapter à un monde sans hommes et fonder un village idyllique où tout est partagé, où l'on vit en harmonie avec la nature. Un peu d'optimisme et de tolérance dans un monde de brutes...



Le contexte , on le connait, malheureusement : la guerilla en Colombie qui s'oppose aux paramilitaires et au gouvernement. Les portraits de soldats qui apparaissent à la fin de chaque chapitre nous plongent dans la cruelle réalité de la guerre civile. Car du reste , une fois que les hommes sont partis, réquisitionnés par la guerilla, les souris dansent... Non, disons que les femmes qui restent sentent souffler le vent de la liberté et qu'il sera difficile de leur lui enlever même quand les hommes reviendront...

Commenter  J’apprécie          10
Dans la ville des veuves intrépides

Onirique, poétique, magnifique... Quel serait le meilleur adjectif pour ce voyage dans le temps et l'espace ?

Mariquita, petit village colombien, est un jour attaqué par des guérilleros qui enrôlent de force (et tuent ceux qui refusent) tous les hommes du village. Les femmes se retrouvent seules à bord et doivent réorganiser leur société et repenser leur manière de fonctionner...

Je n'aime pas spoiler les bouquins donc je n'en dis pas plus. Mais j'ai fortement pensé au réalisme magique cher à Garcia Marquez tout au long de ma lecture. Les chapitres concernant les habitantes du village alternent avec ceux racontant la guerre paramilitaires/guérilleros dans le reste du pays. Et vers la fin, certains chapitres sont entièrement dédiés aux pensées et émotions d'une personne en particulier : c'est là que la magie opère.

On lit le livre d'une traite : du suspense (les hommes vont-ils revenir au village ?), de l'humour (les insultes truculentes ou certaines descriptions des vieilles dames et leur "moustache soyeuse" sont à hurler de rire), de l'amour (ben oui, plus aucun homme pendant des années, les femmes vont parfois virer leur cuti), et de belles réflexions sur les notions de pouvoir et de démocratie. Une des mes bouquins préférés ces derniers temps...
Commenter  J’apprécie          90
Dans la ville des veuves intrépides

Comment bâtir une société idéale fondée sur le respect et l'équité ? En se débarrassant des hommes bien sûr ! Et l'amour me direz-vous ? C'est justement là le problème : encore faut-il d'abord rétablir la paix, et puis aussi l'égalité, et puis peut-être après inventerons-nous la douceur... Comme les hommes du village de Mariquita en sont dénués, qu'un coup du destin nous en débarrasse ! Et c'est ce que fit le destin : voilà qu'un jour les guerrilleros réquisitionnent tous les hommes du village. Dès lors, l'anarchie s'installe lentement : avant de résoudre le problème de l'électricité et de rétablir l'eau courante, le plus important c'est le corps. Pour le satisfaire, ces dames créent un bordel ambulant. En patronne moderne Emilia met en place un plan de formation avec des positions et des techniques sexuelles hors du commun en faisant passer des « oraux » à ses congénères. Mais le drame devient fatalité lorsque la petite communauté se met en quête de procréer. Le prêtre lui-même se lance dans une croisade de reproduction sacrificielle, baisant allègrement au nom du Seigneur. Mais de ses visitations divines, ne sortent que le souffle du vide et quelques brutalités. Quelle fatalité encore frappe les jeunes adolescents en qui on place tout le salut séminal du village, lorsque le jour de l'exploit attendu ils subissent une tombée magique de pénis ? Bref le destin s'est abattu sur le petit village de Mariquita pour qu'aucun homme n'y survive.
Lien : http://ameleia.over-blog.com/
Commenter  J’apprécie          10
Dans la ville des veuves intrépides

Un bijou ! Drôle, amusant et surprenant. Mais aussi une histoire qui ouvre à la réflexion.

À lire. Sans conteste !
Commenter  J’apprécie          50
Dans la ville des veuves intrépides

Cette histoire se passe à Mariquita, petite ville de Colombie. Alors que les hommes du village sont partis, recrutés par les guerilleros, les femmes peu à peu reprennent leur village en mains. Elles y créent un système de gouvernement communitaliste (j'aime bien ce mot !). C'est une histoire hors du temps, un peu utopique. Un essai de vie communautaire. Livre pas toujours facile à lire, des chapitres longs, mais on a envie d'aller jusqu'au bout. Bon ! Sans plus !
Commenter  J’apprécie          40
Dans la ville des veuves intrépides

Un super moment de lecture. Une histoire originale écrite avec un humour décapant !
Commenter  J’apprécie          20
Dans la ville des veuves intrépides

Magique, drôle, fantasque, fou, coloré, amusant…. Le premier roman de James Cañón est un petit bijoux scintillant; un petit bonbon coloré et sucré pour les gourmands. Comparé au très célèbre Gabriel Garcia Marquez (je me suis rappelée Cent ans de solitude en lisant le roman), James Cañón évolue dans ce que tous appellent le réalisme magique.

L'auteur, à l'imagination follement débordante, pense la société sans homme et spécule. Comment les femmes s'organiseraient -elles sans la présence de l'Autre masculin? Dans ce petit village colombien, Mariquita, les femmes sont désormais seules. Les hommes ont “disparu”, tous sont réquisitionnés par les guerilleros révolutionnaires qui ont débarqué un beau jour dans le village.



Déboussolées au départ, pleurant la disparition des hommes et leur propre perdition, les veuves et autres femmes de Mariquita vont commencer à s'organiser sous l'autorité de la tenace Rosalba qui, à la suite d'une auto- proclamation, est devenue maire du village. Sous l'impulsion de cette veuve, au caractère trempé, les femmes de Mariquita vont travailler l'agriculture et l'élevage pour assurer leurs besoins alimentaires. Elles vont progressivement et effectivement, non sans quelques difficultés et réticences de la part des plus “fortunées”, pratiquer l'idéal communiste. Sur une période de près de 10 ans, elles vont assurer l'existence d'une cité plus égalitaire et plus démocratique, qui repose sur un partage réel des richesses. Toutes participent à la vie de lacité. Certaines s'occupent de la Terre, de l'élevages, d'autres encore sont tenues de la réparation des toitures, des maisons… etc. Mariquita s'organise en une véritable communauté. De propriété privée, il n'en existe pas.



Sans la présence de l'homme “viril”, les femmes se sentent libres. Libres, elles le sont effectivement. Cette sensation de liberté est sans le doute le fruit de cette nouvelle organisation communautaire mais résulte également de l'absence de toute oppression masculine. Tout change. Le village. Le calcul du temps. L'organisation. Les moeurs. Les femmes. Le regard de la femme sur le monde, la nature et les choses.



Parmi les changements opérés, leur rapport à la nudité. Les femmes délaissent progressivement leurs vêtements et se promènent nues dans les rues de Mariquita. Quel intérêt de porter des vêtements quand on ne vit qu'entres femmes? Le vêtement a été sûrement conçu, à l'origine, pour protéger le corps humain de l'extérieur, du mauvais temps, du froid mais a, au fil du temps, requis une importance toute particulière; le vêtement pouvant être la manifestation d'une oppression masculine. C'est que les moeurs et les “entreprises religieuses” sont passées par là. Il serait intéressant de s'informer sur l'origine du vêtement et l'évolution du rapport humain avec la question de la nudité, considérée dans nos sociétés occidentales et orientales comme dépravante et de l'ordre de la débauche. Puisque l'actualité s'intéresse au port du foulard, du niqab et autre tissu qui couvre la tête, le visage ou le corps féminin dans son ensemble, je me demande si les femmes voilées et autres continueraient à le porter dans une société sans homme? A voire.

Certes, les femmes de Mariquita apprennent à vivre sans les hommes. Mais qu'en est-il de leur sexualité? Et bien, dans l'imaginaire de l'auteur, les femmes pratiquent le lesbianisme. La grande majorité de ces veuves intrépides s'abandonne en effet à la pratique homosexuelle. De quoi faire plaisir à tous ceux qui, faute d'arguments pertinents, s'amusent à décrire les féministes comme des lesbiennes en puissance.

L'homme “viril” est lui réduit à son rôle procréateur. Sa présence est nécessaire pour la procréation et la perpétuation de l'espèce humaine. C'est en cela que son absence inquiète et perturbe la magistrate, Rosalba, qui espère le renouvellement de la population de Mariquita. Alors, le prêtre du village, seul homme “viril“, se propose pour apporter la semence. Au nom de Dieu, il baise toutes les femmes volontaires pour tomber enceinte. Généreux et véritable serviteur de Dieu, il viole même une jeune fille mineur. Mais le “programme” échoue. Le prêtre est effectivement stérile. Alors la magistrate trouve une autre idée: attendre que les quatre jeunes garçons du village - Che, Hochiminh, Vietnam et Trotski - atteignent l'âge de 15 ans pour choisir l'épouse de leur choix et procréer. Au jour fatidique, surgissent les problèmes. Les garçons se féminisent, chacun à leur façon. L'un perd son pénis, l'autre voit apparaitre des seins, le troisième pisse le sang comme s'il avait ses règles quand le quatrième parle comme une femme. Ces éléments surnaturels disparaissent rapidement mais le projet de Rosalba ne pourra être appliqué. En effet, le prêtre tue les quatre jeunes et se fait expulser du village de Mariquita.



Ne reste dans ce village que deux hommes; deux homosexuels qui ont des traits assez féminins. L'un d'eux est même travestie. Ils n'ont rien de l'homme “viril” et s'accomodent très bien de la vie en communauté exclusivement féminine. A croire qu'il faut développer son côté féminin pour accepter l'autorité nouvelle et officielle de ces femmes.



Dans ce premier roman, James Cañón dresse donc un portrait assez élogieux de l'être féminin en imaginant une micro société utopique et idéale et revèle le parcours nécessaire à l'émancipation de la femme. Cette émancipation ne peut se faire qu'à partir d'une prise de conscience de sa propre soumission et à condition de vouloir son indépendance et de se penser en dehors de l'homme. Dans la ville des veuves intrépides, les femmes, soumises au départ et effacées, apprennent l'indépendance, se découvrent et finissent par imposer leur modèle de société. En effet, seul quatre hommes sont revenus de la guerre, ayant pu s'échapper des mains des guerilleros. Les femmes, conscientes du problème que leur présence peut causer à leur nouvelle organisation, leur laissent une chance. Soit ils acceptent le mode de vie adopté en leur absence, soit ils quittent le village. Un seul des hommes sera chassé du village, n'ayant pas accepté les règles posées par les femmes.



Mariquita nous parait d'autant plus idéale et utopique que l'auteur nous raconte, en parallèle, la guerre que se mène les hommes. Guerrilleros révolutionaires, militaires et paramilitaires nagent dans le sang, l'horreur, la mort. Ils tuent, éventrent, brûlent, pillent, violent, se vangent quand les femmes, à Mariquita, vivent dans la paix et la sérennité, ayant pu et su appliquer les idéaux pour lequels sont sensés se battre les guerilleros colombiens.



En bref, ce roman est à conseiller au plus grand nombre. Il est envoûtant, plein d'humour, fou et intelligent… une réussite que je préfère à Cent ans de solitudede Gabriel Garcia Marquez. La comparaison avec cet auteur très célèbre n'a rien de hasardeuse puisqu'on retrouve quelques mêmes ingrédients littéraires.
Commenter  J’apprécie          21
Dans la ville des veuves intrépides

A Mariquita, un petit village de Colombie, les hommes ont un jour disparu. Les guérilleros de passage les ont en effet enrôlés de force et arrachés à leurs femmes. Démunie de toute virilité, la bourgade peine à subvenir aux besoins de ses habitants et les conflits émergent. Alors que la "Casa Emilia", bordel de la ville, cherche sa clientèle dans les villages alentours, de jeunes filles célibataires en mal de mâles s'offrent aux premiers venus... Rosalba, veuve du brigadier, s'autoproclame maire du village et le Padre Rafael, rescapé de la rafle, propose de lancer une campagne de procréation. Mais peu à peu pourtant, les femmes vont réussir à s'organiser, à se libérer du joug masculin et d'un mode de pensée misogyne. Elles trouveront leur propre fonctionnement en communauté, au rythme d'un temps féminin et où la notion de partage remplace celle de productivité...



Ce roman se découpe en chapitres, certains décrivant une femme du village et son histoire et d'autres, plus courts, racontant un passage de la vie des guérilleros, des paramilitaires ou des soldats du pays. Le tragique historique se mêle donc à la fable burlesque et au fil des pages les liens se tissent entre tous ces destins.



Il est difficile de décrire ce livre tant il est désopilant et sort des cadres habituels (en tous cas de ceux de la littérature nord-américaine et européenne, que je connais mieux). La force de son propos est sûrement dans l'humour presque omniprésent, qui accentue le tragique de la guérillera. Et puis surtout, cette fable, presque farce, ces femmes qui finiront par vivre ensemble nues et en partageant les ressources de chacune, est magnifique par son absurdité et son affranchissement des notions de virilité, de pouvoir et même du temps futur.



J'ai trouvé quelques longueurs dans la mise en place de communauté et les difficultés que rencontrent les femmes avant de réussir à s'organiser, mais les descriptions finales valent l'attente, vraiment !



Très surprenant, drôle et émouvant, ce roman est à découvrir !



Céline






Lien : http://enlivrezvous.typepad...
Commenter  J’apprécie          90
Dans la ville des veuves intrépides

Colombie, années 1990. Les hommes du village de Mariquita ont été réquisitionnés par les guérilleros. Il ne reste que le prêtre et un jeune garçon, Julio, que sa mère a réussi à faire passer pour une fille. La sécheresse, la famine, les pénuries sont désormais le lot de ces veuves et de leurs enfants.

Une jolie découverte que ce récit, d'abord déroutant par sa construction, mais rapidement envoûtant. Des portraits hauts en couleur des habitants de Mariquita - essentiellement des femmes - alternent avec des témoignages brefs et percutants sur les violences masculines (guérilleros, paramilitaires et armée nationale) au cours de cette guerre. Se succèdent des situations cocasses et amusantes (les souvenirs de la tenancière du bordel), des épisodes très émouvants (la belle histoire douloureuse de Pablo et Santiago), du tragicomique ("le projet de procréation") et, comme des flashs, l'horreur de la guerre (tortures, viols, massacres), mais aussi ses trêves. Le style et certaines anecdotes évoquent la plume de John Steinbeck... Je regrette, faute de connaissances sur la situation colombienne, d'avoir parfois eu du mal à démêler la fable de la réalité, notamment en ce qui concerne l'état de dénuement du village... Un roman très réussi, un témoignage important... même si le récit tend hélas à s'essouffler après les deux premiers tiers.



Commenter  J’apprécie          40
Dans la ville des veuves intrépides

Ce roman est vraiment loufoque et inattendu. Beaucoup d'imagination et d'humour pour décrire une vie utopique sans hommes et dénoncer les dévastations que font les guerres civils.

On voit la vie de ce village sans hommes (ou presque) qui petit à petit s'organise à travers des différents personnages « féminins » haut en couleurs. En parallèle, on assiste à de courtes scènes violentes et « masculines » entre militaires et guérilleros.
Lien : http://aproposdelivres.canal..
Commenter  J’apprécie          50
Dans la ville des veuves intrépides

je conseille ce livre aux personnes qui aiment les romans un peu décalés, personnellement j'aime bcp les auteurs sud américains, avec peut etre un fin un peu trop moralisatrice à mon gout.

Commenter  J’apprécie          00
Dans la ville des veuves intrépides

Je commence la lecture, m'attendant à un livre drôle et décalé. Au fil des pages, je découvre quantité de meurtres, de scènes de torture, de viols, de situations de guerre civile et de misère plus pathétiques et noires les unes que les autres. Du coup j'avais laissé le livre de côté. Une amie, le voyant traîner chez moi, me le demande à prêter. Je me décide quand même à le finir avant. Et c'est la découverte de la seconde moitié du livre, dans laquelle les veuves parviennent enfin à sortir de la misère en créant un vivre-ensemble tout à fait nouveau ! J'ai été positivement surprise par ce revirement ; c'est principalement cette construction d'un "nouvel ordre social" autarcique et féminin qui m'a intéressée. Mais je regrette qu'il arrive si tard dans le roman.
Commenter  J’apprécie          20
Dans la ville des veuves intrépides

Cette histoire se situe dans un village colombien, à notre époque. Il n'y vivent que des femmes, les hommes ayant été tués ou embrigadés de force par les guerilleros. Elles construisent leur société peu à peu, les hommes ayant disparu récemment semble-t-il. Chaque chapitre est séparé par une brève description d'une situation d'un guerillero ou d'un paramilitaire, englué dans la guerre et préocupé de sa survie. C'est un peu déjanté, drôle, cruel, peut-être un tout petit peu trop long.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
Commenter  J’apprécie          10
Dans la ville des veuves intrépides

Sur fond de guérilla colombienne, James Canon met en scène un village perdu aux odeurs d'orchidées et de mangues, où ne demeurent plus que des femmes.

Après la disparition des hommes, ces dames s'organisent comme elles peuvent. ces femmes sont surtout l'occasion pour l'auteur de livrer des réflexions profondes, mais toujours teintées d'humour, sur ce qu'endure le peuple colombien, sur le Communisme, la politique et l'économie.

l'histoire qui est à la fois drôle, touchante, originale et exotique.

j'ai beaucoup aimé ce roman.



lu en 2012.
Commenter  J’apprécie          30
Dans la ville des veuves intrépides

Le 15 novembre 1992, un dimanche comme tous les autres, une troupe de guérilleros pénétra dans Mariquita, village de la cordillère colombienne, et emmenèrent ou tuèrent tous les hommes de plus de douze ans, excepté le padre Raphaël.



Ainsi commencent Dans la ville des veuves intrépides et les multiples péripéties des femmes de Mariquita. Veuves, célibataires et vieilles filles ont vu, impuissantes, disparaître au nom d'une énième guerre civile, qui un frère, un mari, un fils, un fiancé, une possibilité d'avenir... Un temps, le village sombre dans le chaos et les ruines laissés par les guérilleros.

Rosalba, veuve du brigadier assassiné, autoproclamée maire, décide de se relever, et Mariquita avec elle.



Les choses ne vont pas sans mal ni sans erreur et frictions. James Cañon présente dans son roman une savoureuse galerie de portraits féminins - plus quelques hommes. On assiste à l'évolution des habitudes et des mentalités, une prise de conscience que "du temps des hommes", leur personnalité et leur féminité étaient rabaissées à des corvées domestiques et à une soumission au modèle patriarcal.



L'auteur ponctue les chapitres relatifs à Mariquita de témoignages de guérilleros, miliciens paramilitaires de droite et soldats de l'armée nationale colombienne. Tout n'y est que violence, mort et désolation, au nom du communisme, d'une dictature militaire ou d'un gouvernement bancal. Ces récits masculins offrent un véritable contrepoint à la révolution lente mais en marche dans l'esprit des femmes du village.



Dans la ville des veuves intrépides relève du réalisme magique propre à la littérature sud-américaine, même si l'auteur l'a rédigée en anglais. Je me suis attachée aux personnages hauts en couleur de Mariquita. James Cañon met bien en avant les forces, les failles et les défauts de ces femmes et des quelques éléments masculins qui restent. L'orgueilleuse et quasi dictatoriale Rosalba réserve des surprises, Santiago m'a beaucoup émue au retour de Pedro parti des années auparavant tenter sa chance à New-York, la folie qui s'empare de Francisca après sa surprenante découverte sous son propre plancher, ...



On assiste au fil du temps qui passe à une évolution captivante de la communauté. Les dignités se redressent et le rapport à la masculinité et même à la religion, les deux formes de soumission subies depuis des générations par les femmes du pays, se transforme radicalement. Dans les esprits comme dans la chair. Utopie féministe et humaniste mise en application vaille que vaille, avec force trébuchements.



Je garderai de cette lecture un souvenir très plaisant et qui donne à réfléchir. Ainsi que des moments et des caractères d'anthologie. La force que James Cañon insuffle à ses personnages se propagent via les pages jusqu'à la personne qui lit et ranime volonté et moral qui iraient chancelants. Pourquoi s'en priver?
Commenter  J’apprécie          370
Dans la ville des veuves intrépides

Dans une Colombie ravagée par les horreurs de la guerre civile, le village de Mariquita se voit privé de tous ses hommes, enlevés par les guérilleros ou tués. Il devient alors un village de femmes, veuves et vieilles filles, qui tenteront d'y faire naître une sorte de société idéale...

C'est donc à travers l'histoire de certaines "personnalités fortes" du village que l'on suit les différentes étapes, et tout autant de péripéties, qui vont contribuer à la construction de la Nouvelle-Mariquita.



Dans la lignée de Gabriel Garcia Marquez, James Canon nous livre là un récit qui oscille délicieusement entre légende et vérité, qu'il n'hésite toutefois pas à ponctuer de dénonciations subtiles de l'absurdité de la guerre civiles, et des horreurs perpétrées entre guérilleros et paramilitaires.

C'est un livre comme je les aime: on rit, on imagine, on voyage...C'est aussi un livre sur la tolérance et sur le féminisme intelligent.



En résumé, il s'agit d'un grand moment de littérature, on se régale d'exotisme, d'humour et de tendresse.
Commenter  J’apprécie          80
Dans la ville des veuves intrépides

Roman agréable à lire, histoire légère mais qui ne m'a pas touchée
Commenter  J’apprécie          20
Dans la ville des veuves intrépides

Une belle découverte que cet ouvrage. Une belle surprise aussi puisque l'histoire n'est pas seulement la description un peu légère d'un village que tous les hommes ont été forcés de quitter. En lisant la quatrième de couverture, je m'attendais à passer un moment simple et divertissant. Mais la présentation qui est faite des personnages principaux du roman est très réductrice. Au fil des pages, on s'aperçoit que ces caractères sont beaucoup plus complexes et que loin de n'être que des farceurs, ils sont surtout des êtres humains pleins de complexité. Chacun rencontre sa part de souffrance et d'obstacles. .../...
Lien : http://itzamna.over-blog.fr/..
Commenter  J’apprécie          40
Dans la ville des veuves intrépides

Géniale épopée dans un village colombien privé d'hommes à la suite d'une razzia de la guérilla. Un roman digne des grands de la littérature sud-américaine : Vargas Llosa, Garcia Marquez ou Alejo Carpentier.
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de James Cañon (424)Voir plus

Quiz Voir plus

Démasqué ! 🎭

"Le Masque de la mort rouge" est le titre d'une nouvelle écrite par ...

Oscar Wilde
William Irish
Edgar Poe

12 questions
139 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature française , critique littéraire , théâtre , littérature étrangère , carnaval , culture littéraireCréer un quiz sur cet auteur

{* *}