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Citations de James Cañon (45)


« Bien sûr que nous avons un avenir. Qu’il soit bon ou mauvais, c’est une autre affaire. » (p. 315)
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Si un homme pouvait faire ce travail, elle le pouvait aussi. Il n'existait rien de tel que le sexe faible. Les femmes étaient faites de chair et de sang, exactement comme les hommes. Une femme qui avait ses deux pieds plantés là où ils devaient l'être pouvait travailler comme un homme, ou même mieux.
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- la maison de Dieu n'est pas un établissement commercial !s'exclama-t-il.
- Oh, Padre, vous savez très bien que si. Les gens viennent ici pour acheter la paix de leur âme. Ils vous paient pour intercéder en leur faveur auprès de votre invisible Seigneur. Les mots j'aillissaient d'elle avec facilité, soulevant l'ire du padre.
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Depuis que les visites avaient commencé, vingt-huit femmes avaient fait une place dans leur lit au petit prêtre, qui, d'après les rumeurs courant au marché, était doté d'un gros pénis bien qu'il fut un amant médiocre. « Il finit avant que vous vous rendiez compte qu'il a commencé », avait dit Magnolia Morales à ses amies lors de la réunion du soir sur la place. Une veuve avait eu un retard de règles, mais ce fut une fausse alerte. Nulle n'avait encore déclaré être enceinte.
Page 219
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Finalement, les douze jeunes filles en arrivèrent à la conclusion que Dieu leur avait donné deux yeux pour mieux regarder les hommes, deux oreilles pour mieux entendre ce que les hommes pourraient avoir à dire, deux bras pour les embrasser et deux jambes pour les enlacer, mais un seul coeur à offrir. Les hommes quant à eux, aimaient avec leurs testicules, et Dieu leur en avait donné deux.
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Je suis devenu une sorte de magicien. Mes meilleurs tours consistent à présent à faire apparaître de la nourriture à partir des déchets de quelqu'un d'autre, et à faire disparaître l'argent des poches des hommes et des sacs à main des femmes.
Ces tours-là, je les appelle des "tours de survie".
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Elle but les dernières quelques gorgées d'eau bouillie, et se mit soudain à voir toutes ses peurs entrer, une par une, dans la maison. Solitude fut la première à se présenter - seule, bien sûre. Francisca la reconnu immédiatement, car elle parcourut avec une feinte timidité toute la maison en quête du bon endroit où se loger. Elle s'installa en fin de compte dans la poche intérieure de l'un des nouveaux manteaux de fourrure de Francisca et ne bougea plus. Culpabilité arriva peu après, pointant vers elle de logs doigts réprobateurs. Elle se glissa dans un chemisier en soie rouge et, enfonçant ses doigts à travers les longues manches, continua de harceler Francisca. Puis, main dans la main, Rejet et Abandon firent leur entrée. Ils se déplacèrent librement dans la pièce, sans faire attention à Francisca. Sous peu, ils choisirent une paire de chaussure fantaisie à talons aiguilles et disparurent chacun dans une chaussure différente. Francisca se rendit compte que ses peurs étaient venues en même temps que sa fortune. Elle avaient seulement attendu l'occasion propice, un moment de faiblesse et de désespoir complet, pour se révéler.
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Par un après-midi ensoleillé dont personne ne se souvient, dans un village dont personne ne se rappelle l'existence, une pauvre première magistrate revêtue de ses habits du dimanche errait par les rues, semblables à une fourmi, avec le sentiment d'être une bonne à rien.
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Mais votre Dieu n'habite pas dans ce village, padre [...] Il nous a lâchées, et vous êtes vraiment têtu pour continuer à croire en lui.
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Francisca fit comme si elle n'avait pas entendu la réponse sèche. "Je me demande quel effet ça fait d'être amoureuse d'une autre femme, poursuivit-elle. Tu penses que c'est mal?
- Non. L'amour est une chose belle qui ne peut jamais être mal, de la même façon que la haine ne peut jamais être bien."
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Le jour où les hommes disparurent Mariquita, le 15 novembre 1992
LE JOUR OÙ LES HOMMES DISPARURENT commença comme un dimanche matin ordinaire à Mariquita: les coqs oublièrent d'annoncer l'aube, le sacristain ne se réveilla pas à temps, la cloche de l'église n'appela point les fidèles à assister à l'office des matines, et (comme chaque dimanche depuis les dix dernières années) une seule personne se montra à la messe de six heures : doña Victoria viuda de Morales, la veuve Morales. Celle-ci était habituée à cette routine, de même que le padre Rafael. Les toutes premières fois, cela avait été gênant pour eux deux : le petit prêtre presque invisible derrière la chaire, prononçant son homélie ; la veuve assise seule au premier rang, grande et bien en chair, complètement immobile, la tête couverte d'un voile noir qui lui descendait jusque sur les épaules. À la longue, ils décidèrent de se débarrasser de la cérémonie et prirent l'habitude de s'asseoir dans un coin à boire du café et à papoter. Le jour où les hommes disparurent, le padre Rafael se plaignit auprès de la veuve de la diminution sévère des revenus de la paroisse, et ils discutèrent des différentes façons de relancer la dîme payée par les fidèles. Après leur causette, ils convinrent de laisser tomber la confession, mais la veuve reçut néanmoins la communion. Ensuite, elle récita quelques prières avant de rentrer chez elle.
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Tout de suite après que neuf heures eurent sonné au clocher de l'église, alors que l'écho du dernier coup résonnait encore dans les oreilles du sacristain, trois douzaines d'hommes en uniformes verdâtres usés jusqu'à la corde surgirent de tous les points cardinaux de Mariquita, tirant des coups de fusil, et criant «¡Viva la Revolución!». Ils avancèrent lentement le long des rues étroites du village, leurs visages bronzés maquillés de noir, et leurs chemises collées par la sueur à leurs torses malingres. « Nous sommes l'armée du peuple, déclara l'un d'eux avec un mégaphone. Nous nous battons pour que tous les Colombiens puissent travailler et être payés selon leurs besoins, mais nous ne pouvons pas le faire sans votre soutien! » Les rues s'étaient vidées ; même les animaux errants avaient fui en entendant les premiers coups de feu. « S'il vous plaît, poursuivit l'homme, aidez-nous, apportez-nous tout ce que vous pouvez. »
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Par la fenêtre ouverte de son salon, la veuve Morales entendit les marchands ambulants essayer d'intéresser les 12 lève-tôt à leurs amuse-gueule : «¡ Morcillas !» «¡ Empanadas !» «¡ Chicharrones !» Elle ferma la fenêtre, plus incommodée par l'odeur désagréable des boudins et de la friture que par les voix stridentes qui en vantaient les mérites. Elle réveilla ses trois filles et son unique fils avant de retourner à la cuisine, où elle sifflota un cantique en préparant le petit déjeuner pour sa famille. À huit heures du matin, la plupart des portes et des fenêtres de Mariquita étaient ouvertes. Des hommes passaient des tangos et des boléros sur de vieux phonographes, ou écoutaient les nouvelles à la radio. Dans la rue principale, le premier magistrat du village, Jacinto Jiménez, et le brigadier, Napoleón Patiño, tiraient dehors sous un immense manguier une grande table ronde et six chaises pliantes pour jouer au Parcheesi avec quelques voisins triés sur le volet. Dix minutes plus tard, au coin sud ouest de la place, don Marco Tulio Cifuentes, l'homme le plus grand de Mariquita, propriétaire d'El Rincón de Gardel, le bar de la ville, transportait dehors ses deux derniers clients ivres, un sur chaque épaule. Il les étendit sur le sol, côte à côte, avant de fermer boutique et de rentrer chez lui. À huit heures trente, à l'intérieur de la Barbería Gómez, un petit bâtiment en face de la mairie de Mariquita, don Vicente Gómez se mit à affûter ses rasoirs et à stériliser à l'alcool ses peignes et ses brosses, tandis que sa femme, Francisca, nettoyait les miroirs et les fenêtres avec des journaux humides. Pendant ce temps-là, deux rues plus bas, sur la place du marché, l'épouse du brigadier, Rosalba Patiño, marchandait à un fermier au visage rougeaud une demi-douzaine d'épis de maïs, tandis que des femmes plus âgées, sous des stores verts, vendaient de tout, de la gelée de pied de veau aux cassettes piratées de Thriller, de Michael Jackson.
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Les femmes étaient idéalistes et romantiques par nature, et même si les hommes avaient toujours vu ces caractéristiques comme des défauts, peut-être était-il temps pour les femmes de les honorer comme des qualités féminines uniques et d'en faire usage dans leur vie quotidienne.
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À huit heures trente-cinq, dans le champ situé en face de la maison de la veuve Morales, les frères Restrepo commencèrent (tous les sept) à s'échauffer en prévision de leur partie de football hebdomadaire, en attendant David Pérez, le petit-fils du boucher, qui possédait l'unique ballon. Cinq minutes plus tard, deux vieilles filles aux cheveux longs et aux corps un tantinet trapus firent le tour de la place, bras dessus bras dessous, en maudissant leur célibat et en repoussant à coups de pied les chiens errants qui se trouvaient en travers de leur chemin. À huit heures cinquante, à quelques centaines de mètres de la place, dans la maison à la façade verte située au milieu du pâté de maisons, Ángel Alberto Tamacá, l'instituteur, n'arrêtait pas de se tourner et de se retourner dans son lit, en nage, rêvant d'Amorosa, la femme qu'il aimait. À neuf heures moins trois minutes, dans les faubourgs de Mariquita, à l'intérieur de La Casa de Emilia (le bordel du village), doña Emilia (en personne) passa de chambre en chambre. Elle réveilla ses derniers clients, les avertit qu'ils allaient avoir de sérieux ennuis avec leurs épouses s'ils ne partaient pas à la minute même, cria après l'une des filles parce qu'elle laissait sa chambre en désordre.
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Il la suivit des yeux tant qu'elle fut dans le bâtiment, et fut surpris de se rendre compte qu'il n'avait pas prêté attention à sa nudité. Etonnante, pensa-t-il, la rapidité avec laquelle l'oeil humain s'habitue ; et, pendant un moment, il s'imagina lui-même ainsi que des centaines gens descendant tout nus la Cinquième Avenue, s'arrêtant de temps à autre pour voir leurs parties génitales et leurs postérieurs réfléchis dans les grandes vitrines de boutiques de luxe vendant tout sauf des vêtements.
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Julia, la plus belle des filles Morales, était méprisée par ses sœurs en raison de sa beauté. Elle avait de grands yeux ronds de couleur noisette mouchetée de gris, qui ressortaient, étincelants sur sa peau brune. Son nez était petit et légèrement retroussé au bout, comme celui d'une poupée, et ses lèvres charnues et bien dessinées. Sa démarche était si spectaculaire que la regarder marcher sans escorte autour de la place était souvent l'événement le plus attendu du soleil. Julia était plus grande que la plupart des femmes du village, et ses manières étaient des plus raffinées. Elle avait aussi de superbes cheveux noirs qui ondulaient en longues vagues jusqu'à sa taille, et un grand pénis qui lui pendait entre les jambes.
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« Il n’existait rien de tel que le sexe faible. Les femmes étaient faites de chair et de sang, exactement comme les hommes. Une femme qui avait ses deux pieds plantés là où ils devaient l’être pouvait travailler comme un homme, ou même mieux. » (p. 68)
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La femme eut l'air perplexe. Elle dévisagea Cecilia, comme en attente d'un conseil, mais la secrétaire était absorbée dans sa tâche. Elle s'approcha donc de Cleotilde.
"Combien vous paie-t-elle pour nettoyer son bureau? murmura Cleotilde en pointant le doigt vers la pièce.
- Je vous demande pardon? répliqua la femme d'un air offensé.
- Combien le maire vous paie-t-elle? répéta Cleotilde à la dérobée.
- Je suis le maire", répondit la femme.
Cleotilde se couvrit la bouche du bout de ses doigts et partit d'un rire nerveux. "Je m'excuse", réussit-elle à dire. Puis, se levant de sa chaise, elle ajouta: "Je suis Cleotide Guarnizo, votre humble servante.
- Rosalba viuda de Patino, dit l'autre sur un ton rude. Maire de Mariquita."
Aucune des deux femmes n'essaya de serrer la main de l'autre.
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Un jour, après avoir utilisé les toilettes, elle sortit des cabinets situés à l'extérieur et lança d'une voix forte et assurée : "Je viens de finir de chier mon amour pour Rodolpho ! "
Depuis lors, Orquidea n'avait plus jamais eu ni petit ami ni diarrhée.
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