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Citations de Jane Washington (44)


Parfois, je ne les supporte pas ; l’obscurité, le silence. C’est trop lourd, comme ces promesses qu’on est sûr de ne pas pouvoir tenir, vous voyez ? Ça ressemble à la mort.
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Son odeur était toujours merveilleuse, telle la brise glaciale qui m’avait fouettée toute la soirée. Chaque inspiration si près de lui me rappelait la morsure vive et froide sur mes bras et jambes nus. Je ne comprenais pas pourquoi ce devait être à lui de tenter de m’aider. Je fermai les yeux pour ne plus voir son image et me pelotonnai dans sa veste.
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Ses yeux restaient résolument dans les miens, l’émotion s’y mouvait sous les profondeurs troubles. Tout semblait si clair, si propre, si translucide chez lui. C’était un mensonge. Ses yeux promettaient une immensité à rivaliser avec l’océan ; une onde bleu ciel pour masquer chaque pensée nuageuse qui se tapissait en dessous. C’était un mensonge. J’en étais persuadée.
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Mon nom était clairement inscrit. Nicholai saurait que j’avais fait des recherches sur lui. Peut-être que c’était mal. Pas éthique. Je ne pensais pas qu’il s’en formalise, cependant. Il voulait m’aider, certainement plus qu’il ne voulait aider ce flot constant d’adolescents qui passaient dans son bureau en temps normal. Je l’avais vu sur son visage.
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Le baiser était doux et persuasif cette fois. Ça l’excitait. Je pouvais le sentir. Le suspense. Le mystère. Qui étais-je ? Allions-nous nous faire prendre ? Sa respiration était irrégulière lorsqu’il s’écarta. La mienne n’avait pas changé. Je baissai les yeux et remarquai qu’il avait fait tomber la plante de mes bras. Le pot s’était brisé, le terreau formait un amas.
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L’alcool avait rendu mes joues rouges et mes lèvres l’étaient également. Je voulais me sentir coupable, mais ce n’était pas le cas. Je ne ressentais rien. Ni curiosité ni étincelle. Pas de culpabilité, de honte ou de dégoût non plus. Je ne l’aimais pas. Il ne représentait rien pour moi. Peut-être laisserais-je Duke m’embrasser encore, mais mon apathie se mêlait à la fatigue.
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Il avait une apparence de mauvais garçon, mais semblait inoffensif. Il cherchait à devenir mon ami. On aurait dit qu’il voulait l’être à tout prix. Peut-être que son apparence faisait fuir la plupart des gens. Smith et Marcus ne prirent place dans aucun des sièges.
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J’avais dépassé la notion de discipline, j’étais au-delà des ultimatums et des tentatives de motivation. J’étais furieuse parce que Nicholai Fell ne rentrait pas dans le lot. J’étais furieuse qu’il ait réussi à me mettre en colère et j’étais furieuse, car je ne perdis pas le contrôle cette nuit-là. Je n’eus aucun trou noir. Je me souvenais de tout. J’étais consciente lorsque je me couchai et j’étais consciente à mon réveil. Je réussis à ne pas vomir mon petit-déjeuner.
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Elle était incroyablement belle et, oui, ça me donnait envie de la toucher, de la tirer hors de ce lieu misérable et de goûter à la moue triste de ses lèvres, mais ça me brisait aussi le cœur. Moi qui pensais que cet organe inutile s’était asséché il y a bien, bien longtemps.

Il était temps de se débarrasser des règles.

 
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Notre seul espoir consistait à attendre sur la ligne de touche en agitant de pathétiques drapeaux d’encouragement chaque jour, tout en craignant la sonnerie stridente du téléphone chaque nuit.

Mais…

Parfois, je ne pouvais l’accepter.
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Je perdais encore. Je perdais des amis, des amis d’amis et des personnes que je ne connaissais pas. Je perdis un élève lors de mes six premiers mois dans une école. Ils tombaient comme des mouches autour de moi ; je perdais espoir.
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Il fallait se démener pour survivre. Survivre à la peine et la rage qui enflaient progressivement à mesure qu’on découvrait l’étendue de l’infernal spectre de l’expérience humaine.
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Rien n’irait jamais bien. Pas si les gens restaient là sans rien faire, à espérer au-delà des espérances et à croire sans être rationnels, à écrire leurs listes de « métiers originaux » et à organiser leurs objectifs de perte de poids alors que le monde entier s’effondrait autour d’eux. Il fallait se démener pour survivre. Survivre à la peine et la rage qui enflaient progressivement à mesure qu’on découvrait l’étendue de l’infernal spectre de l’expérience humaine.
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Il avait un visage affable, marqué par l’âge, le soleil et l’amour. Le genre d’amour qui vous remplit l’estomac et vous bouche les artères. J’étais certaine qu’il mourrait avec la peau du ventre tendue et une blague au bord des lèvres. Fameuses dernières volontés.
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J’étais en partie le produit d’éléments génétiques, en partie le produit de mes tourments.

La vérité se cachait dans cette photo, même si elle avait été prise il y a bien longtemps. Mon propre sourire, même à l’époque, était un acte : forcé, pas naturel. Mes sourcils blond foncé étaient légèrement trop bas pour l’expression de joie que j’étais censée afficher.
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Je ne me souvenais pas d’à quand remontait mon dernier repas. Ce n’était pas un problème d’argent ou de provisions, car Shel avait rempli le réfrigérateur de quelques essentiels. C’était parce que j’oubliais parfois de vivre. J’oubliais que j’avais des besoins vitaux. J’oubliais qu’ils étaient à disposition. On aurait dit un concept surréaliste ; je devais faire des efforts pour me maintenir en vie.
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Nous avons tous encore du chemin à parcourir. Toi aussi. C’est pour ça que ce sera bien pour toi. Être ici, avec nous… ça ne fera que te rappeler ce que tu as perdu, ma puce.

Elle m’embrouillait encore. Me tiraillait entre colère et désespoir. Ma puce, m’appelait-elle tout en m’annonçant que je n’avais pas le droit de faire partie de sa famille.
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Il était jeune, mais sa voix persuasive et ses yeux captivants l’avaient clairement mené jusque-là. Il avait cette expression : celle d’une personne qui peut influencer les autres ; qui peut les toucher d’un mot ou d’un regard ; qui peut plier le monde à sa volonté d’un simple geste.
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Il possédait une voix qui interpelle, et je relevais la tête à chaque fois. C’était le genre de voix qui vous suppliait de parler, de vous livrer sur un plateau dans l’unique but de l’entendre approuver vos actions. Le genre de voix que vous vouliez entendre dans un bureau comme celui-ci, un lieu bien fermé où les gens viennent discuter de leur recherche d’une vie à construire, ou où ils placent le bout de leur laisse sur le bureau pour la faire inspecter.
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Il avait des yeux intenses, sans fin et qui semblaient tout savoir. Bleus, comme l’océan. Ces yeux allaient m’obséder, je le savais déjà.
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