Citations de Jane Washington (44)
Ceux qui savent faire, font ; ceux qui ne savent pas faire...enseignent.
Ensemble, nous formions un océan. Mais seule ? J'étais juste un truc rejeté sur le sable.
« — Arrête ! s’écria le sol attaché à l’arbre.
L’arbalète – et celui qui la tenait – marqua une pause. Le carreau frémit… et tout le monde se tourna pour me regarder, parce qu’il était à présent pointé droit sur moi.
— Ne fais pas attention à eux, me consola Jerath en faisant un pas en arrière.
— Tu me dis ça sérieusement, alors que tu t’éloignes de moi ? sifflai-je entre mes dents.
— Ce sont les frères Abcurse ou, en tout cas, deux d’entre eux. Coen possède le don de la Douleur et Siret celui de la Supercherie.
— Celui qui a le don de la Douleur… serait-il par hasard celui qui tient l’arbalète ?
— Ouais…
— Vraiment ? grommelai-je, même si mon cœur faisait tout un foin dans ma poitrine et que mes yeux restaient rivés sur l’agaçant carreau de cette arbalète. Je n’ai même pas survécu à un « pas » dans le Bois des élus. »
Je ne voulais même pas l’ouvrir. Je voulais garder ce cadeau parfait pour toujours, conservé dans son papier d’emballage, à la fois vieux et magnifiquement neuf. Cependant, je dus me résoudre à insérer la clé dans la serrure. Je la tournai et ouvris la porte.
Vous sauriez que le « gris » n’était qu’une couleur pour mes personnages, mais pour moi, c’était bien plus. C’était une personne ; la personne qui a inspiré mon livre. L’amour de ma vie.
J’ai été inspiré par une fille que je connaissais. Le livre ne parle pas d’elle, mais je sais qu’elle a affronté les mêmes problèmes, et je l’ai vue lutter contre ces problèmes avec plus de force que je ne pourrai jamais l’écrire dans un livre.
C’est la vérité simple que nous ignorons tous. La vérité simple que nous aimons tous détester, car personne n’aime affronter la réalité. C’est fragile et brillant. Sans prétention et simple. C’est la plus belle couleur du monde.
Ça n’arrivera pas. Ni aujourd’hui, ni demain, ni dans cinq ans. Ça n’arrivera pas quand un connard te brisera le cœur ni quand tu comprendras l’effet qu’ont tes petites robes estivales sur tout le monde. Ça n’arrivera pas non plus quand tu auras trente ans, ou cinquante ans. Je vais te pousser dans tes derniers retranchements, te briser, te faire pleurer, mais au final… je te sauverai.
Elle était suffisamment escarpée pour le masquer à ma vue, sauf lorsque je m’approchai du bord. Il était presque en bas à présent ; j’entrepris de le suivre. Il se tourna pour me regarder descendre. Je ne savais pas ce qu’il se passait, mais je ne pouvais m’en empêcher.
Je détestais le fait qu’il ait su comment me consoler. Je détestais le fait qu’il ait toujours une réponse et que ses réponses soient toujours si justes.
En regardant bien, tout était vide chez lui à cet instant. Il était sur la défensive, son expression n’était ni chaleureuse ni familière, l’émotion dans ses yeux se cachait derrière une neutralité soigneusement construite. Un filet d’appréhension coula le long de ma colonne vertébrale.
J’avais envie de m’y précipiter et de jeter leurs smartphones dans l’océan pour les obliger à admirer la beauté austère qui les entourait où qu’ils regardent : l’océan agité, la peinture écaillée de la base du phare, les boutiques usées par le temps qui s’alignaient le long de la promenade. C’était beau car c’était temporaire, et c’était austère car c’était beau. Moins il y avait de témoins, plus c’était temporaire : envolés en un claquement de doigts, gâchés en arrière-plan. Mais ça ne servait à rien de penser au changement. Je le savais, parce que j’avais été parmi ces adolescents il n’y a pas si longtemps. Je savais ce que c’était d’être aveugle au monde qui nous entoure ; à la beauté et au danger.
Ses lèvres étaient maquillées d’une jolie teinte rose, ses ongles vernis en bleu marine, plus sombres que ses yeux.
J’avais été si proche. Si proche de briser ma coquille, de me souvenir, de ressentir . Je voulais m’éloigner de cette femme, la femme de Nicholai, et me remettre à courir. Je voulais aller plus vite, plus loin, jusqu’à laisser la douleur physique prendre le pas sur la douleur mentale. C’était une forme d’auto-soulagement destructeur : un échange. Une douleur réelle contre une douleur conçue. Ça valait le coup, car la douleur conçue n’avait pas de limites.
Je ne souhaitai pas faire quelque chose que je regretterais. Avec lui, ça comptait. Personne d’autre ne comptait… mais personne n’était Nicholai. Ils avaient tous des défauts, des démons dans les yeux et le poids de la société sur le dos.
Il avait une fille sur les genoux, dans la même position que celle que j’avais occupée, buvant certainement dans le même gobelet que moi. Elle me jeta un regard noir alors que je passais devant eux à la suite de Jean.
Je n’arrivais pas à identifier les émotions qui volaient les mots que j’avais sur le bout de la langue. L’insécurité, peut-être ; ou la culpabilité. Ils ne méritaient pas une amie comme moi. Je ne méritais pas d’avoir un autre ami pareil à tous ceux qui étaient passés avant eux. Je réalisai qu’ils m’obligeaient à prendre une décision… et que j’avais évité tout type de choix depuis plus d’un mois à présent.
Le gris est ma couleur préférée. C’est la seule qu’on n’associe pas à une émotion. Elle ne fait qu’exister.
Il devenait impossible d’extraire la vérité des rumeurs ; une impossibilité qui résidait dans la nature même d’une rumeur, transmise de bouche en bouche, perdant en crédibilité à chaque étape. Le midi, j’allais voir Nicholai. Il me donnait des sandwichs achetés à la cafétéria. Ce n’était pas nécessaire. J’avais de l’argent. Je le lui avais dit, une fois. Il s’était contenté de secouer la tête ; je présume qu’il avait raison.
Je possédais un mauvais indice de solvabilité en amitié, aucune de ces personnes n’investirait chez moi. Je ne savais pas trop ce que ça voulait dire de l’amitié, si ce n’est que ça ne semblait pas représenter grand-chose.