Janet Dailey

Jamais la gloire ne l’avait tentée ! Elle rêvait d’être une actrice, de jouer des rôles ; peu lui importait la célébrité. Mais elle se rappelait son émerveillement à la première lecture du scénario.

Il était d’une beauté exceptionnelle, associant le charme à un évident sex-appeal. Un ensemble qui s’était révélé irrésistible depuis l’apparition de John Travis – une quinzaine d’années auparavant – sur la scène hollywoodienne. Il avait été promu presque tout de suite au rang de star.
En le regardant, Kit eut une fois de plus l’illusion de l’avoir toujours connu. Pourtant leur première rencontre datait d’à peine six semaines, au cours d’une réception précédant l’audition pour le premier rôle féminin de Pieux Mensonges. Elle avait finalement obtenu ce rôle et le tournage allait bientôt commencer.

Au-dessous, se dessina la puissante masse granitique des Rocheuses, hérissée d’épicéas. Terre sauvage et sans âge, âpre et belle, dont l’insolente noblesse lançait un défi permanent aux faibles et se moquait des tentatives de l’homme pour l’apprivoiser.

C'est devenu une obsession. Il n'y a pas que l'homme de la rue qui peut devenir fou. Elle a beau s'appeler Rina Cole, elle est tout aussi capable qu'une autre de perdre la tête.

Parfois, Lucy... mais parfois seulement... le rêve est meilleur que la réalité.

La première fois qu'il l'avait vue, il s'était dit que cette femme-là n'aurait pas peur d'accrocher un ver de terre au bout d'un hameçon, ce qui ne devait pas l'empêcher d'apprécier un long bain paresseux avec de la mousse jusqu'au cou. A son grand regret, il n'avait pu vérifier aucune de ces hypothèses. Il avait cependant découvert qu'elle buvait son whisky sans eau et s'inondait d'un parfum très féminin.

Ces propos banals ne l'intéressaient guère. En amour, il n'aimait que l'action avec toute la sauvagerie que celle-ci implique parfois. Mais il n'avait pas de quoi se plaindre ; sa compagne était à la hauteur de ce point de vue.

— Quelque chose me dit que vous ne manquez pas de bon sens.
— J’en ai suffisamment pour lécher la main qui me nourrit.
Les lèvres pulpeuses et frémissantes qui avaient lâché ces mots étaient de celles qui hantent les rêves les plus fous.

Elle avait conscience de sa beauté ; son assurance le proclamait. Bien des hommes avaient dû la regarder avec des yeux pleins de désuet il n’était qu’un homme semblable à beaucoup d’autres, conduit par les mêmes instincts.

Tous les hommes qui croisaient une femme attirante sur leur chemin se laissaient aller à quelques pensées érotiques, aussi éphémères fussent-elles. Mariés ou célibataires, les hommes étaient comme ça. Et la femme en elle ne put s’empêcher de répondre au regard du nouveau venu.

On ne pouvait pas oublier un homme dans son genre. Cela tenait à son physique mais aussi à une attitude « prière-de-ne-pas-déranger », dure et distante, qui attirait les femmes et leur brisait le cœur.

L'amour qu'elle éprouvait pour Stefan n'était pas celui d'une femme à l'égard d'un homme mais d'une orpheline à l'égard d'un ami très proche ou d'un parent qui prend soin d'elle et à qui elle doit beaucoup. Elle lui devait en tout cas d'être une épouse fidèle, même si en son for intérieur une petite voix persistait à lui dire qu'elle avait droit aussi à un peu de bonheur.

Pour la bonne raison que les céréales ne poussent pas dans la caillasse ni le riz dans le désert. Il y a des choses qu'on ne peut pas imposer à la terre. Ce type-là n'est pas du pays ; son ignorance est un peu excusable, mais toi, tu devrais le savoir. Je n'ai jamais compris pourquoi l'expérience des uns ne profite jamais aux autres.

Si l'acheteur n'est pas capable de voir qu'on lui vend un cheval boiteux, il a ce qu'il mérite.

Rien de ce qui en vaut la peine n'est facile.

Blonde aux yeux bleus, avec d'agréables rondeurs, on ne pouvait considérer Ruth que comme une jolie fille, mais sa beauté fade manquait de piquant.