Il était terriblement viril et toujours très gentil.
La nuit avait feutré son éclat et son énergie ,et sa tendresse avait une douceur particulière.
Après ces quelques instants volés, nous nous élancions au galop dans les allées du parc juste après l'aube, alors que des lambeaux de brume restaient accrochés aux branches des arbres et que la rosée exhalait tous les parfums de la nuit.
C'était magique.
Nous n'éprouvions pas le besoins de communiquer pendant ces chevauchées matinales.
Nous savourions le simple plaisir d'être ensemble, sans nous préoccuper du lendemain.
Sarah se redressa d'un bond, resserra la ceinture de sa petite chemise de nuit et alla vers la voiture sans se préoccuper de l'herbe mouillée entre ses orteils. Le brouillard s'était dissipé, les étoiles étincelaient dans le ciel et la nuit était d'une extraordinaire beauté.
page 151
Elle portait une robe d'été blanche et se tenait pieds nus au milieu de la pièce, un livre à la main. Une douce lumière tamisée provenait de la lampe de chevet.
Elle entendit la camionnette, et immédiatement après son passage, elle reposa son carnet, haussa les épaules, puis laissa échapper un soupir. Elle portait une mince chemise de nuit dont la large jupe balayait le sol et couvrait ses orteils. Elle posa son carnet par terre.
page 17
Il voulut raccompagner Sara jusqu'à sa porte. Elle lui dit que s'était inutile, et elle le remercia quand même. Une fois à l'intérieur, elle attendit pour écouter le bruit des pneus sur le gravier tandis qu'il reculait. Puis elle se pencha et enleva ses sandales tropéziennes, et, les tenant à la main, elle monta l'escalier sur la pointe de ses orteils, dans l'obscurité jusqu'à sa chambre. Elle se coucha et pensa à tout ce qui s'était passé.
page 109
Puis elle s'asseyait dans sa camionnette pour peindre jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus supporter la chaleur, sa longue chevelure indisciplinée relevée en chignon, ses couleurs étalées sur le siège du passager, son pied nu se balançant par la portière ouverte, un bouquet de fleurs calé sur le tableau de bord.
Je crois que les zélotes n'ont pas le monopole de la moralité et qu'une ferveur de missionnaire peut animer même un âme déchue comme la mienne ; je crois que je peux faire un peu de bien en ce monde, même si mon coursier boite, si ma lance est émoussée, et si j'ai pour seule armure mon honneur en lambeaux.
Le silence qui les enveloppa tandis qu'il la reconduisait jusqu'à ca voiture était dénué de la gêne qu'ils avaient pu ressentir a d'autres moments; c'était un silence différent, inquisiteur, suggestif, fertile, qui préparait leur coeur à la germination de pensées et de sentiments à venir. Un silece qui les liait d'une façon qu'ils ignoraient pour l'instent, qu'ils ne pouvaient meme pas soupçonner, par une chaîne impalpable mais pourtant aussi solide et sûre q'un frôlement, une caresse, un baiser.
Certains préjugés sont gravés si profondément en nous qu'ils nous habitent jusqu'à la fin de nos jours. Mais il est des hommes que des préjugés emprisonnent comme les murs d'une prison. Sils parvenaient à s'échapper de cette geôle, alors ils pourraient agir selon leur cœur, guidés par des principes universels de dignité humaine plutôt que par un arsenal de lois rigides enracinées dans la tradition et les privilèges et par l'illusion d'une prétendue supériorité morale.
Je sais que je viens de vous appeler, mais je me rends compte qu'en fait je préfère vous ecrire. Peut-être parce que je sens que j'ai des choses à dire par écrit.