Les baleines arrivent de toutes les mers, chargées d'histoires étranges, de légendes invraisemblables, et aussi d'un krill qui a lui-même couvert d'immenses nappes d'eau.
En l'espace d'un instant, il comprit que la vie est une chanson de l'âme, une chanson qui se forme entre l'âme humaine et l'âme du monde. Elle n'est pas donnée. Il faut la chanter. Sans cette chanson, l'homme n'est qu'une trompette dans son étui.
La détresse sociale n'est pas qu'une conséquence économique parmi d'autres, elle est le symptôme le plus criant de notre barbarie.
S'il y a un fondement à l'éthique, c'est que l'être prime le langage, que le langage est subordonné à l'être. Bref, le mensonge survient lorsque la parole perd pied vis-à-vis de l'être. Le signe de cette perte : les uns se tuent à l'ouvrage, les autres meurent dans l'oubli, et, au-dessus, des discours rendent cela normal, banal.
L'idéal dans une philosophie créationniste (où l'intelligence n'est pas tant un organe de connaissance qu'un organe de création) est un appel au dépassement et à la multiplication de toutes les formes possibles du beau, du bon, du vrai, du juste.
Exclure le pauvre, c'est exclure cette vérité que l'être est d'abord un manque d'être qui pousse à créer de l'être.
L'être humain naît et se développe dans le désir. [...] Le misérable, lui, n'est pas désiré - s'il l'était, il ne serait pas misérable. Entrevoir, même confusément, la souffrance de n'avoir jamais été désiré donne des frissons dans le dos.
L'homme moderne se promène à travers les pauvres, enjambe les mendiants, convaincu que son sacrifice au travail justifie son indifférence. Mieux, il arrive à se convaincre que, s'ils sont pauvres, c'est parce qu'ils refusent le sacrifice.
L'être est ce devant quoi toutes les rhétoriques échouent. L'être n'est pas là pour être enveloppé de connaissances mais pour créer et ce avec toute l'angoisse et tout le risque que cela suppose.
L'homme est un constructeur, il s'abrite dans la maison de ses images.