Jean-Christophe Rufin

en dehors de lui-même , le voyageur ne pouvait compter , pour panser sa vieille mule , que sur un seul serviteur , un Mongol bancal , minuscule . Son visage plat , hideux pour les Persans que le seul passage de Tamerlan avait prévenus contre les tribus des steppes , était usé de rides épaisses et agrémenté au menton de trois ou quatre poils gris , robustes et tortillés comme des torons de sisal .
Autour de ses mollets , des fourreaux de chiffons étaient noués par de vilaines lanières de vache . P. 14