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Citations de Jean Daive (35)


3
Robert Creeley, (tombeau), 2016


Extrait 4

Est-ce que j’arrive, est-ce que tu y
arrives ?

Arriver comme
je longe un mur sans rideau. Arriver
comme tu y arrives
avoir dans les maisons près du soleil
celles que je longe aussi
aux rideaux toujours écartés
des femmes derrière des fenêtres aux rideaux tirés
elle s’affairent
et tu dis :
« elles sont des fantômes. Je les distingue. »
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Le cadavre Edgar…


Le cadavre Edgar remonte
le film. Jusqu'à ce plan.
Son père dispose dans une
vitrine ses vêtements.
Ouvre dans une vitrine son
parapluie noir. Jusqu'au
danger. Comment
poursuivre maintenant.

          *
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Un cours de géométrie commence avec de l’imprévu.
Il neige à gros flocons. La géométrie ne connaît rien
à la neige ni aux gros flocons.
Il n’y a pas de ligne droite ni de triangle.

Pourtant le monde t’apparaît losangé.

Tu apprends à regarder la neige tomber
pour t’initier à l’abstraction et à la perception
et à la perspective qui se creuse là
devant toi qui
se creuse là.

Tu regardes l’éclair.

C’est le seul langage à suivre.



La présentation - 3 ROBERT CREELEY 2016
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regard comme enfoncement d'astres dans le temps

par
l'eau regard sur la mort
après
le monde

signe devant ce qui continue de durcir
l'être de mort
dans la pensée
la croissance des os

qui
s'éloigne de ce sol
lumineux
sur lui
referme
ses ombres

solaire noire plantée de cerveaux
une langue

gonfle
rejeta par delà le vide
ses gorges envoûtées
qui
avec membranes et regards
commençaient l'orifice des mots

pas de nombre pas d'espace

rien
que la foudre dans des ciels
d'arrêt

(pendant l'écriture
se détruisent les autres ciels)

les glaces les années
jaunies

seules
les réponses ne
pourrissent pas
qui
pourrissent le mystère
de toute fin de tout
jugement

l'oreille se retire dans l'écho du
nom
cède encore à l'eau

le front bleuit
puis la tempe

le
flot la larme
accomplit la coction de pouls

qui
s'éloigne
de ce sol
dit
en retour
à
qui nomme et demande

« fut bâti dans l'invisible
par les signes »
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ELLE



E, ombre et lumière, rouge, bleu, vert : voyelle *
Disparue, j’écrirai votre beau chatoiement ;
E, sombre dentelle des anciens testaments
Ne léguant rien qu’une encre noire originelle.

Ténèbres : E, lumière de l’éden perdu,
Rires d’enfants, reine blanche, repos des cendres ;
E, vermeil, veines fendues, fleur des lèvres tendres
En les feux des ires et liqueurs défendues ;

E, cercle entrouvert qu’une ligne plane entame,
Genèse, mer semée d’étoiles, lettre femme,
Orne le verbe et sacre l’être délicieux ;

E accent grave, plein de saveur et de sève,
Velours émeraude des Forêts et des Rêves :
E muet en écho – epsilon silencieux.

                D’après l’auteur de « voyelle »,
                En l’attente de votre naissance…


* Le sonnet « Voyelles » d’Arthur Rimbaud revisité par //Jérémie Bennequin.
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nul ne sait…


nul ne sait à quoi elle cède
lorsqu'elle le suit et qu'elle le dépasse

il importe plus que la mer soit verte
puisque le bleu ne nous fait plus mal
dit-elle

(elle est le bleu en plus de la mer)

          *
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Trois longs bruits…


Trois longs bruits
soudain
près du rivage.

Le silence
est-il habitué aux bruits
du temps
qui s'écoule ?

Elle ne veut même plus
prendre une assiette
ou
tenir une cuillère.

Avant de mourir
elle s'interdit

de déplacer
quoi que ce soit.
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elle est…


elle est l'hiver
       blanc

       le point noir de l'orage
       au bas de l'horizon

(pourtant la neige ne la fit pas blanche)


elle est au cœur de l'éternel
       la blancheur de l'instant

          *
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elle dit…


elle dit
j'ai cherché le nom dont la chaîne parlée
ordonne le monde
anime les forces les silences la parole
et possède la blancheur
du refus et de l'insistance

je l'ai entendue pleurer dans sa race

          *
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3
Robert Creeley, (tombeau), 2016


Extrait 2

Bouche est un son. Voix est
un son. Bouche de moulage
est un son. Voix de moulage est un son et
non-réponse – parce que
ce qui aboie sous les voyelles
résonne en infini.

Un jour est un jour est une chambre est une ombre
est une femme est un chien est un lit est une lampe
est même toi.
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LE MONDE EST MAINTENANT VISIBLE…


Extrait 2

Plutôt le crime ou plutôt
la mort des amants ou
plutôt l’inceste du frère
et de la sœur ou ―

je prends le temps
de manger une orange.

Dans ces moitiés d’assiettes et
autres fragments trouvés
avec pierres taillées, dessinées ou peintes
masse de cailloux, graviers avec sable
mesurent un site
une ville que j’explore
avec l’énergie d’un oiseau.
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LE MONDE EST MAINTENANT VISIBLE…


Extrait 1

Le monde est maintenant visible
entre mers et montagnes.

Je marche entre les transparences
parmi les années
les fantômes
et le matricule de chacun.

Les pierres
les herbes sont enchantées.

Tout se couvre
jusqu’au néant
de pétroglyphes.

Je compte les mâts
penchés près du rivage.

À perte de vue, la prairie des cormorans
car chaque maison est un navire
qui se balance….
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Frères/du vent


Frères
du vent

parlent aux chevaux.

Les esprits
les histoires
accueillent l'enfant.

C'est un merle
qui siffle
dans les marécages.
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Guerrière…


Guerrière herboriste

elle coud
la feuille du mélèze
avec la première page.

Commence le Livre.
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Fille/du /tonnerre…


Fille
du
tonnerre ‒

il n'y a plus de vision.

Blanche
comme le sucre ‒ le sel ou la neige ‒

au contact
des chevaux volés

l'esprit
compte
des incantations.
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Les marchands ferment…


Les marchands ferment.

Ils n'ont à vendre que
des plats de feuilles.

Parmi les baigneuses
les morts de la colline sèchent au soleil.
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Il n'y a plus rien à manger…


Il n'y a plus rien à manger
que des oranges
et quelques œufs. Du miel d'érable.

La lune au cœur de la nuit
éclaire mal la colline.

Une seule ampoule dans la maison
pour déchiffrer
le mot sur la table
signé de l'adieu.
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Les hommes marchent …


Les hommes marchent dans la colline.
Cherchent les hommes.
Les pieds n'ont pas d'empreinte.

L'enfant au sourire caché
met Dieu
dans le trou noir des visages.
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ÉDEN


Extrait 5

Mais un sens cinétique du monde est évité.

Et le besoin retrouvé
de l'isolement.

Ton fauteuil
lui aussi
ne s'articule-t-il pas
à ce que veut dire l'auteur ?

Tu souris. Tu perçois une séparation.
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ÉDEN


Extrait 4

Une suspension de mots
à dominante grise.

L'essence teintée de rose
autour d'une maison
afflue.

Le jardin brûle.

Une pierre tombe
et tu n'es pas plus lourd.

Une fin se profile
comme après l'histoire d'une passion.
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