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Critiques de Jean Jauniaux (16)
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L'année dernière à Saint-Idesbald

Saint-Idesbald est une station balnéaire de la côte belge. À travers les souvenirs qu’elle suscite, elle est le point commun de toutes les petites histoires qui constituent ce recueil de nouvelles. Comme pour ces enfants orphelins qui y passaient une semaine de vacances avec leurs surveillants chaque année. Pour eux, évoquer L'année dernière à Saint-Idesbald... était la promesse d'un souvenir joyeux, gourmand et léger, loin des tracas quotidiens.



Dans ce recueil, Jean Jauniaux donne la parole à des personnes qui ont rarement le droit de s’exprimer (sans domicile fixe, sans papiers…). Comme toujours, il trouve les mots justes pour décrire ces vies difficiles et évite habillement tout pathos inutile. Au contraire, la lecture de ce recueil nous fait toucher du doigt la grande sensibilité de ces personnes, que la poésie des mots nous rend plus proche.



Si les nouvelles sont inégales, les histoires racontées, particulièrement touchantes, font de L'année dernière à Saint-Idesbald une lecture agréable.


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Belgiques, tome 8

« En lisant "Vipère au poing", je m'étais rendu compte de cette vertu irremplaçable de la littérature de fiction : celle de miroir fraternel dans lequel le lecteur peut découvrir son double, un autre soi qui traverserait les mêmes épreuves et qui, ainsi, le rend moins seul à les affronter. » dit Jean Jauniaux dans une des nouvelles qui composent ce beau recueil, qui, c'est sûr, a été écrit pour moi. Elles sont nombreuses les pages au détour desquelles j'ai découvert mon image reflétée par ce « miroir fraternel ».

Pourquoi ai-je choisi ce livre ? Pour ce qu'en dit la quatrième de couverture ? Non. Elle ne nous apprend rien. Elle se contente d'énumérer les nouvelles qui nous attendent. Pour le titre ? Jean Jauniaux y apparaît comme un vrai Belge, fier de son pays, puisque « né dans le Hainaut, [il] travaille à Bruxelles et apprécie la Flandre », ce qui n'est pas du tout mon cas.

J'avais adoré « L'année dernière à Saint Idesbald » où on voyait déambuler à travers les pages un double de l'auteur lui-même. C'est aussi le cas dans « Belgiques » qui, certes, fait allusion à quelques temps forts de l'histoire de notre pays, puisqu'on y trouve une commémoration de son indépendance en 1830, l'Expo 58 ou la tragédie du Bois du Cazier. On y croise des figures marquantes comme Armand Bachelier (j'entends encore sa voix!), Théo Fleischman, Paul Delvaux ou Charles Plisnier. Mais on y retrouve surtout, à chaque page, notre auteur lui-même qui nous livre ses souvenirs personnels, doux-amers, et, je le suppose, transformés, réécrits, imaginés.

Ce qui me frappe le plus c'est la terrible solitude. Celle de ce tout petit enfant qui assiste au dernier soupir de sa maman. Celle de cet écolier dont l'unique ami est un Italien, fils de mineur. Ce qui les rapproche avant tout ? Leur petite taille qui fait d'eux la cible des quolibets d'une affreuse méchanceté. Les « grands » les interpellent d'un détestable : « le macaroni et (…) son nain » qui m'a fait frémir. J'avoue avoir eu la gorge serrée, les yeux embués devant la détresse d'Attilio qui demande : « Tu ne vas pas te moquer, hein ? » et s'assure auprès de son ami qu'il ne va pas « rire de son chagrin ». Moi, qui suis sensible, j'ai senti mon cœur se glacer à l'idée qu'on puisse tourner en ridicule les larmes d'un enfant.

De même, je me suis trouvée écartelée entre colère et tristesse devant cet adolescent dont les voisins, dans un élan de grande magnanimité, consentent à ce qu'il regarde de loin, dehors, derrière le carreau, leur téléviseur, puisque son père est intransigeant : chez eux, seuls les livres ont droit de séjour. De telle sorte que, pour lui, Beatles, Rolling Stones, Johnny Halliday ou Claude François ne sont que des noms qu'il a entendu prononcer par ses condisciples. Les films dont débattent passionnément les autres, il est contraint de les inventer. Et surtout, ce « 21 juillet, à 3h56, heure belge » il put « voir dans un silence sépulcral, grelottant dans l'humidité, à travers une vitre, les images de Neil Armstrong (…) posant le pied sur la lune ». Tristesse de ma part pour ce gamin contraint de quitter son lit en pleine nuit pour grappiller en tremblant de froid quelques images d'un moment historique. Colère contre les sans-cœur qui s'estiment si généreux de le laisser debout, derrière une vitre, attraper un peu de ces moments muets et flous, alors qu'eux en profitent pleinement dans le confort de leur intérieur. Qu'est-ce que cela leur aurait coûté de le faire entrer ? Si ce moment m'a tellement marquée, c'est que, chez nous non plus, la télévision n'avait pas sa place. Mais je me souviens avec gratitude de ces gens qui invitaient les petites filles que nous étions pour leur offrir un programme du dimanche, accompagné d'une boisson chaude et d'une galette.

Oui, je me suis promenée comme chez moi au fil des pages : « cette gare, un lieu inouï. Sentez ! Sentez ! L'arôme du chocolat... » Telle une madeleine de Proust m'arrive instantanément aux narines l'odeur de l'usine Côte d'or à la Gare du Midi. « Ô Claire, Suzanne, Adolphine, Ô ma mère des Ecaussinnes » éveille les notes de Julos Beaucarne qui habitait à quelques kilomètres de notre jardin enchanté de Néthen. Les vers si mélodieux de Max Elskamp me replongent dans ses « Huit chansons reverdies, dont quatre qui pleurent et quatre qui rient » que j'ai lues et relues dans la vieille anthologie toute dépenaillée de ma mère. Et cette salle de cinéma qui mettait « à l'affiche deux films par soirée précédés de courts métrages "Belgavox : le monde vu par les Belges !" », j'y suis. Je respire même encore les remugles poussiéreux des vieux fauteuils au velours usé. J'entends les notes de la bande annonce.

Et je ne vous dis rien de toutes les autres merveilles de poésie qu'il vous reste à découvrir. Comme cet homme qui, après avoir raté l'avion, se crée dans sa tête un périple par procuration, car, n'est-ce pas, « les plus beaux voyages se font par la fenêtre », comme l'écrit Daniel Boulanger.

Aussi, pour moi, ce livre fut un enchantement et, pour cela, j'ai envie de dire : Merci, Monsieur Jauniaux.
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Les mots de Maud

Dès les premières lignes, l’auteur m’a ferrée par ses phrases simples, fortes et poétiques. J’ai été touchée par la solitude de Jean-Baptiste et par ses souvenirs. Cet homme nostalgique, toujours hanté par la mort de sa mère dont il n’a pas fait le deuil, et seul. Si seul. Alors il se souvient… De son enfance en compagnie de son père muet « l’homme-livre », de son travail d’écriture, de ses errances nocturnes au cœur de Bruxelles mais surtout, il se souvient de Maud...



Avec l’odeur du café chaud ou du thé infusé en fond olfactif, nous assistons à cette rencontre épistolaire, cet amour de papier que l’imagination nourrit. Est-il possible d’aimer une personne sans avoir jamais entendu le son de sa voix ni même avoir vu son visage ?



Et si je me suis longtemps demandé quel était l’objectif de ce roman, le dernier tiers m’en a donné la réponse avec émotion. De la lecture des Mots de Maud, on sort chamboulé, les yeux humides, avec l’envie que la magie se poursuive et que le récit ne s’arrête jamais… Un texte comme je les aime.
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L'année dernière à Saint-Idesbald

Quand Jean Jauniaux m’a dédicacé ce recueil en 2014, il a parlé de « roman de nouvelles » et de fait, il m’a fallu arriver à la dernière pour comprendre que l’ensemble est enchâssé entre deux textes qui présentent Idesbald, le sans-abri qui tient un blog et invente (ou retranscrit) des histoires. Mais la fin de son histoire à lui me paraît bien dramatique, bien noire ; heureusement ses textes sont imprimés dans le recueil de Jean Jauniaux, mais jusqu’à quel degré d’autodérision l’auteur a-t-il vraiment voulu aller… ?



En tout cas, ces nouvelles sont empreintes d’enfance, de tendresse, de nostalgie. Des personnages récurrents les habitent : le petit garçon orphelin, le veuf enfermé dans un chagrin muet, le sans-abri aux visages divers. Trois lieux principaux sont aussi des personnages à part entière : Ecaussines et ses carrières de pierre, Bruxelles ‘Européenne et bien sûr Saint-Idesbald avec la villa Mieke Hill. Jean Jauniaux n’hésite pas à visiter aussi différentes époques, les années 50 et 60, l’expo universelle de 1958 à Bruxelles, la guerre de 14-18, notre époque et même un futur pas si lointain où la Belgique a éclaté et où le roi n’a d’autre recours que de faire appel aux écrivains, aux artistes pour redonner du sens et sauver son royaume.



A travers cette quinzaine de nouvelles, je suis passée par diverses émotions, divers états d’esprit devant la lucidité de l’auteur, son goût pour l’utopie, son humanité, son humour un peu absurde. Il me faut avouer que j’ai été touchée parce que, quand j’étais gamine, mes grands-parents emmenaient leurs petits-enfants à la mer pour les vacances, ensuite ce fut avec nos parents, et c’est bien sûr à Saint-Idesbald que j’ai découvert la mer du Nord. D’autre part, trois de mes cousines habitaient non loin d’Ecaussines et du plan incliné de Ronquières plusieurs fois évoqué dans le livre (c’est un ascenseur à bateaux inauguré en 1968 qui remplace une dizaine d’écluses sur le canal qui, à l’époque de sa construction, représentait une prouesse technique). Enfin, vous avez sans doute déjà deviné mon amour pour Bruxelles, notre capitale. Tout cela a fait que je me suis moi-même replongée dans mon enfance grâce à ces nouvelles et que j’ai apprécié cette vision de la Belgique qui s’éloigne un peu des clichés grâce à des personnages attachants qui, dans la vraie vie, n’ont pas souvent le droit à la parole.
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L'ivresse des livres

« Je n'ai jamais eu de chagrin qu'une heure de lecture n'ait dissipé », disait Montesquieu. Dans son nouveau recueil, Jean Jauniaux va plus loin.

Le titre nous interpelle : oui, l'ivresse délivre, mais, bien sûr, c'est de l'ivresse littéraire dont il est question. Et ici, la lecture se révèle en véritable thaumaturge. Non seulement les livres instruisent, distraient, consolent, mais ils ont ce miraculeux pouvoir de rétablir l'intégrité physique et mentale de ceux qui sont durement frappés par des maux effrayants.

Le lecteur se trouve projeté dans un temps imaginaire, sorte de futur proche, qui prétend nous préserver de « l'horrible danger de la lecture » (Voltaire). « Restaurants, cafés, cinémas, théâtres, librairies » ne sont plus que souvenirs, en passe, eux aussi, de céder le pas à la modernité. Pourtant, avant de disparaître sous les engins de chantier la petite librairie aura rapproché deux amateurs des mots imprimés. Ailleurs, la condamnation de jeunes barbares délinquants consistera à s'ouvrir l'esprit par la lecture. Là, une jeune SDF se console de son triste sort grâce à la modeste bibliothèque qu'elle s'est constituée. Dans cette glaçante civilisation régie par un pouvoir totalitaire, la culture est interdite. Il faut l'éradiquer par n'importe quel moyen. Un vieux prisonnier réussit malgré tout à préserver quelques pages.

J'ai frémi de découvrir dans « Nagra » mon pire cauchemar : la cécité. Néanmoins, cette histoire m'a fait penser à « Toutes les couleurs de la nuit » où Karine Lambert campe un personnage qui réussit à surmonter son terrible handicap. Celui de Jean Jauniaux, lui, aura encore bien plus de chance.

Au fil des pages, j'ai eu le bonheur de croiser des auteurs et des ouvrages qui me sont chers. Un visiteur de prison lit aux détenus « Simon la Bonté », le beau roman d'Aygesparse qui m'a laissé un excellent souvenir. A l'université, un de nos professeurs avait invité cet écrivain, déjà âgé, le premier auteur vivant que j'aie rencontré.

Dans les tranchées, avant un assaut qui s'annonce meurtrier, un jeune poilu se souvient du texte pacifiste de Victor Hugo qui commençait par les mots « un jour viendra ». Il écrit une lettre, peut-être la dernière, à l'enseignante qui le lui avait fait découvrir. Et à moi, ce titre évoque un poème d'Aragon, « Un jour, un jour », lui aussi dédié à la paix.

Ce petit garçon élevé par un père veuf s'entend répondre, chaque fois qu'il s'enquiert de son aïeul : « Mon père, ce héros au sourire si doux... » et cela me provoque un pincement au cœur, car papa me récitait si souvent ce poème de Victor Hugo, que j'avais fini par le connaître par cœur, moi aussi.

On sourit de constater que l'auteur lui-même se promène à travers ses pages et nous adresse un clin d’œil. Tel personnage se nomme Edmond, tel autre Jean. Le professeur de l'Academia medicina s'appelle Morrel et il emmène ses confrères à Saint Idesbald. (Pour ceux qui ne le sauraient pas, Jean Jauniaux écrit aussi sous le nom d'Edmond Morrel. Et un de ses recueils a pour titre « L'année dernière à Saint Idesbald ». Je vous le recommande chaudement d'ailleurs.)

C'est donc avec grand plaisir que j'ai savouré ce livre si riche, plein de nostalgie, de tristesse, d'humour, de badinage, voire de l'effroi d'un futur glaçant. Belle palette d'émotions, donc, et d'ailleurs, dans un des récits, les ouvrages de la bibliothèque sont classés non par titres, noms d'auteurs ou maisons d'édition, mais bien par sentiments.

Je ne peux que recommander cette lecture qui emporte dans une bienfaisante ivresse : celle que procure la littérature et je remercie l'auteur qui a eu la gentillesse de me l'offrir.
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L'année dernière à Saint-Idesbald

Saint Idesbald c'est le nom d'une station balnéaire belge qui évoque des souvenirs d'enfance , les gaufres , les babeluttes , les promenades sur la digue à pied ou en cuistax et d'autres choses dont on garde la nostalgie le reste de sa vie .

C'est aussi le nom de ce recueil de nouvelles où j'ai retrouvé ma préférée , l'histoire du grand - père traumatisé par la guerre et de son petit fils , histoire émouvante que j'avais lu à l'occasion de mini récits imprimé pour la fureur de lire , la plupart de ces nouvelles parlent avec tendresse de la Belgique , de son passé , présent et devenir .

Comme c'est souvent le cas je les ai trouvées inégales mais j'ai tout de même lu ce livre avec plaisir .
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L'année dernière à Saint-Idesbald

Des flonflons d’une expo 58 aux abords de l’église du Sablon, Jean Jauniaux gratte, d’une plume toute trempée dans le jus épais d’une lie fleurant bon la ‘‘belgitude’’, son histoire des dernières décennies.

D’un récit ficelé du fil que même une ‘‘Spark-Clanetti’’ envierait, l’auteur arpente les vastes étendues de sable enfouies dans ses souvenirs.

Seule l’empreinte de « l’absente » renaîtra après chaque marée…


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L'ivresse des livres

Ce sont douze histoires célébrant le livre, la lecture, le pouvoir des mots que nous propose Jean Jauniaux dans son dernier recueil de nouvelles "L"ivresse des livres" que l'on pourrait traduire par l'ivresse délivre, on parle bien entendu de l'ivresse littéraire.



On y rencontre deux amoureux des mots dans une librairie lisant à voix haute des passages de classiques oubliés. J'aime cela l'oralité de la lecture, entendre la puissance des mots, leur musicalité pour être emporté au plus profond des textes.



"Que justice soit faite" nous démontre que sans la lecture nous perdons la capacité de créer, de nous réfugier dans l'imaginaire, on prend conscience de l'importance pour un enfant, un ado de lire très tôt pour pouvoir se projeter dans le monde. La lecture une façon de se reconstruire, à prescrire de gré ou de force ?



J'ai beaucoup aimé "Nagra" bien que cette nouvelle me fasse peur, je ne peux imaginer une seule seconde de ne plus pouvoir lire pour cause de cécité, ce serait je pense pour moi la pire des choses.



"Peine perdue" ou le pouvoir de l'évasion par les mots, en prison l'importance pour notre protagoniste d'une heure de lecture. Pas n'importe quelle lecture, celle d'un auteur important pour notre pays, "Albert Ayguesparse" et "Simon la bonté".



Ce pouvoir des mots est aussi mis en avant dans "Medina".



"Un jour viendra" m'a également beaucoup touchée, lorsque dans les tranchées un soldat écrit à son ancienne enseignante et se souvient d'un texte magnifique pacifique de Victor Hugo. Magnifique.



Jean Jauniaux imagine également à plusieurs reprises un monde où le livre a disparu, les libraires sont amenés à disparaître suite à un régime totalitaire, sans mots, plus de liberté mais pour survivre au péril de sa vie un homme va petit à petit recréer un livre, l'objet bani indispensable en substituant des feuillets du précieux objet voué à la destruction.



Le livre ne serait-il pas aussi un remède pour notre mémoire, une manière de rester en éveil, de conserver la plasticité de notre cerveau, de le stimuler ? Le livre nous apporte bonheur, imaginaire, empathie et compréhension de l'autre. C'est le sujet de "Aloïs" que j'ai beaucoup aimé.



L'auteur s'amuse et se promène dans le recueil sous son prénom ou de son double Edmond Morrel, pseudo qu'il utilise pour nous parler dans la vraie vie de littérature. Il y laisse un peu de lui même, parfois nostalgique, triste ou en apportant des touches d'humour. Il nous fait passer par de belles émotions lorsqu'il nous parle de son père et de son enfance.



Un très bon recueil qui suscite vraiment de belles réflexions sur le monde du livre.



Ma note : 9/10
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Belgiques, tome 8

La collection "Belgiques" chez Ker éditions permet à des écrivain.e.s Belges de nous présenter leur vision de la Belgique, de nous la faire vivre à travers leurs yeux.



J'ai passé un excellent moment en compagnie de la plume de Jean Jauniaux. Par le biais d'expériences personnelles voire très personnelles il nous raconte des petits bouts de la Belgique à travers son regard d'enfant, d'adolescent ou d'adulte. J'ai eu le sentiment que Jean me livrait ses mémoires, son enfance, l'époque des années 60, qu'il était près de moi et me confiait ses souvenirs. Une bien agréable impression, une très belle lecture.



Le fil rouge, la Belgique bien entendu, mais entre réel et imaginaire. Quelle est la part de véracité et celle de l'imaginaire, la frontière est mince c'est tout l'intérêt. On se laisse emporter par ce que l'on sent de vrai et on se fait piéger.



L'humain est au centre de ces petits récits en nous faisant découvrir l'Histoire par ses confessions. C'est rempli d'émotions, de nostalgie et d'empathie. Un vrai régal !



Au programme un voyage dans le temps de 1830 à 1958.



Des épisodes marquants comme sa révolution de 1830 avec une reconstitution en costumes pour la télévision, lorsque tout jeune sortant du service militaire il est engagé pour cinq émissions "chroniques d'une révolution" de Jacques Cogniaux. Il cotoie à l'époque les grandes figures de l'INR/RTB ; Armand Bachelier, Georges Konen, Pierre Delrock, Jacques Bredael

Il nous parle du Goncourt de Plisnier et de l'Athénée de Mons, du Pen Club crée par Louis Piérard dont on fête le centenaire en 2020

Emotion au rendez-vous avec la rencontre d'Attilio , son ami "le macaroni" où il évoque la catastrophe du Bois du Cazier mais aussi la fraternité enfantine universelle, où il confie et partage ses blessures d'enfant.

On voyagera en Chine ou pas

On se promène dans le pays Noir de son enfance à la rencontre d'artistes peintres, stars de la radio ou du petit écran.

Il nous parle de l'Europe, du premier pas de l'homme sur la lune. J'ai adoré cette nouvelle , une façon inattendue de nous parler de cette événement qui en cachait un autre.

Il nous parle de son enfance orpheline, de l'expo universelle et de du cahier Atoma bien belge.

C'est un voyage tendre, touchant. On ressent le manque non pas d'amour mais d'expression de celui-ci, une enfance orpheline, un manque de chaleur humaine, d'écoute et de partage. Un grand manque d'ouverture vers le monde, il ne pouvait compter que sur son magazine Pilote et un transistor. et bien entendu les livres et leur pouvoir très important.



Jean est un merveilleux raconteur d'histoires, j'ai hâte de lire son dernier recueil "L'ivresse des livres".



C'est un joli coup de coeur. ♥
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Le pavillon des douanes

Dans ce recueil de nouvelles, Jean Jauniaux aborde des thématiques très différentes. Surfant sur l'actualité (suppression des douanes entre la Belgique et la France, guerres, tsunami, etc.), il n'en oublie pas moins de faire preuve d'humour. Comme dans L'émoi du Roi où Dieu organise un tournoi de Roland Garros au paradis, rassemblant plusieurs personnalités belges de toutes générations (Justine Henin, Kim Clijsters, le Prince Baudouin et sa mère Astrid...).



Tout le recueil témoigne de l'attachement de l'auteur à la Belgique. Il y met en scène les villes et villages belges, faisant aussi référence à l'actuelle Capitale européenne de la culture, dans la Lettre du Dragon à Georges où il est question du folklore montois et du Doudou.



Jean Jauniaux met l'accent sur les décors et les émotions de ses personnages. Ce qui me frappe particulièrement en lisant ce recueil, c'est la douceur qui se dégage de ces quelques nouvelles. Elles témoignent de l'attention de l'auteur pour son entourage ainsi que de son empathie pour le genre humain.
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Les chapeaux rouges

Isabelle, orpheline depuis son plus jeune âge, et aveugle de surcroît, traverse néanmoins la vie et ses épreuves avec optimisme, en éclairant le chemin de ceux qui l’entourent. Les chapeaux rouges est un roman court très agréable à lire. Un joli conte des temps modernes.
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L'ivresse des livres

L’ivresse des livres est aussi une réflexion sur l’acte de lire et l’impact de la littérature sur la société. Ainsi, l’auteur belge déplore la place de plus en plus restreinte occupée par les livres et la littérature dans l’enfance et la jeunesse, provoquant un manque d’imagination et une difficulté à se projeter dans l’avenir. Il imagine également un monde où les livres seraient interdits, remplacés par des écrans, mais dans lequel la lecture permettrait de guérir la maladie d’Alzheimer. A travers ces différentes nouvelles, Jean Jauniaux évoque le pouvoir des livres, l’ouverture vers de nouveaux horizons qu’ils permettent ou présente la lecture comme un refuge face à un monde bouleversé.



Les nouvelles prennent le temps de s’installer et nous emportent doucement dans leur sillage. Je trouve que la réflexion qu’elles suscitent est intéressante mais je n’ai pas été ébahie par les nouvelles. Je trouve qu’il leur manque une chute originale, une surprise, quelque chose qui va nous permettre de les retenir. Car dans mon cas, malheureusement, je sais déjà qu’il ne me restera pas grand chose de ces jolies petites histoires dans quelques mois.




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Les mots de Maud

Merci aux éditions Meo de rééditer ce roman publié en 2008 aux éditions Luce Wilquin, l'occasion pour moi de découvrir la plume de Jean Jauniaux dans un très beau roman.



C'est l'histoire de sa vie qui le hante depuis qu'il est gamin, l'histoire de son enfance solitaire avec ses amis de papier qu'il nous livre ici.



Jean-Baptiste a tour à tour été écrivain public, "nègre" pour écrivain à succès. Après avoir écrit 26 romandegares , âgé de 60 ans, il s'installe à Saint Idesbald, une petite station balnéaire de la côte belge.

C'est la solitude qui prédomine malgré la célébrité de son double. Il aimerait à présent, écrire des romansvrai.



Il se plonge dans ses souvenirs, la disparition de Claire (sa maman) lorsqu'il avait 4 ans, la froideur de son père Armand qui s'était juré de lire la bibliothèque au complet pour combler son chagrin, imposant de ce fait le silence à Jean-Baptiste. Lui donnant pour baillon à ses questions, un dictionnaire.



C'est alors pour lui la découverte des mots, l'importance de l'alphabet, des livres, le début de sa relation particulière aux êtres d'encre et de papier. Ensuite, la naissance de l'écrivain.



Jean-Baptiste se plonge alors dans ses archives où l'on trouve : des phrases pour vivre, des lettres écrites à lui-même, des lettres fictives (outil de l'écrivain). Il retrouve sa BOUEE : Boîte à Outils de l'Ecrivain Ecrivant ou encore en fonction des jours , Boîte à Outils de l'Ennivrement par l'Ecriture.



Dans les tiroirs de sa BOUEE, il y a la Bible (la vérité sur les personnages) les pastels, les haïkus, carnets, instamatics mais aussi la rubrique Epistolia. Epistolia et ses différentes correspondances dont celle échangée avec Maud qui fait le lien avec le titre de ce très beau roman.



Tout prend son sens, tout se lie , la quête de l'écriture du roman, la solitude de Jean-Baptiste et enfin l'accomplissement du deuil de son enfance.



Une très jolie plume, touchante, émouvante. Les phrases sont simples, très poétiques. C'est beau.



Ma note : 9.5/10
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Julos Beaucarne : La poésie comme royaume

Maintenant qu'il a rejoint son arc-en-ciel : le troubadour wallon Julos Beaucarne a été un homme aux talents multiples (poète, auteur-compositeur, écrivain, sculpteur). il était originaire d'Écaussinnes et vivait depuis de très nombreuses années à Tourinnes-la-Grosse, près de Beauvechain, en Brabant Wallon.Jean Jauniaux nous le présente sous l'oeil de l'admiration. Un artiste qui a accompagné la vie de beaucoup et dont le drame vécu (l'assassinat de son épouse par un détraqué) a marqué toute une génération par sa capacité à pardonner et à aimer en s'opposant à toute notion de vengeance.
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L'ivresse des livres

Dans « L’ivresse des livres », Jean Jauniaux nous montre combien la lecture est un bienfait, à consommer sans modération.
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Belgiques, tome 8

Belgiques de Jean Jauniaux est un recueil de treize nouvelles qui mêle histoire personnelle et Histoire avec un grand « H ». Un ouvrage à la fois drôle et sérieux, informatif et émouvant, qui se nourrit de l’expérience de l’auteur en tant que journaliste culturel.



Voir la chronique complète sur le blog
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