AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jean-Luc Douin (7)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Bertrand Tavernier, cinéaste insurgé

Un cinéaste engagé





En plus d'être une véritable encyclopédie du cinéma, voir sa série documentaire "Voyage à travers le cinéma français", Bertrand Tavernier était un homme en colère. Il avait un coté rebelle, un peu anarchiste, toujours prompt à dénoncer toutes les formes d'injustices et à rêver à une société faite de fraternité et d'amour. Dans la plupart de ses films, ce libertaire se dressait contre les puissants, hommes ou institutions, se rangeait toujours auprès des gens ordinaires, les personnes qui sont dans la "vraie vie" comme il le disait.





C'est ce que cet ouvrage nous démontre.



Tout commence par une analyse approfondie de chacun des films du cinéaste avec le pourquoi du choix de tel sujet, le comment, le travail effectué ainsi que des témoignages des principaux intervenants, techniciens ou acteurs. Tout ce qui participe à faire un film.



Jean-Luc Douin nous propose ensuite une longue mais jamais ennuyeuse interview du réalisateur. Comme toujours avec Tavernier, les propos sont truffés d'anecdotes, souvent savoureuses, de petits secrets de fabrication et de confidences sur le cinéma qui aident à comprendre l'homme et son oeuvre.



La dernière partie reprend des très nombreuses déclarations ou interventions du cinéaste dans différents médias. Là encore, il parle avec passion de tout ce qui fait son métier, de ses acteurs, réalisateurs, musiciens préférés mais aussi de tous les thèmes qu'il a ou aurait aimé aborder dans ses films.







Un ouvrage très intéressant sur un grand cinéaste dont on peut regretter à la vue des multiples projets qu'il n'a jamais pu faire aboutir, ou obligé d'abandonner dans sa carrière, qui démontre un amour du cinéma engagé et qu'il aurait pu ou du nous gratifier d'encore plus de très beau films.







Commenter  J’apprécie          412
Hitch et moi

"- Messieurs, commença-t-il, voilà comment nous annoncerons la sortie du film. Vous êtes prêts ?

Il y eut un moment de silence et de suspense - le maître allait parler. Hitchcock leva les bras en l'air et, écartant les mains, s'écria : "Les Oiseaux va sortir !"

C'était un coup de génie : un slogan apparemment bancal sur le plan grammatical, qui alliait humour et suspense."



Il est de notoriété publique qu'Hitchcock pouvait se montrer très empressant avec ses actrices. Son comportement virant parfois carrément à l'obsession. Demandez à Tippi Hedren !



Ed McBain, qui n'est encore à l'époque qu'Evan Hunter et pas l'auteur de polars reconnu qu'il deviendra plus tard, va travailler avec lui en tant que scénariste et nous narre ici son expérience édifiante.



Si sa collaboration au scénario des Oiseaux, librement inspiré de la nouvelle de Daphné du Maurier ira à son terme, il n'en sera pas de même avec Pas de printemps pour Marnie.



Hunter considère que la scène du viol de Marnie (Tippi Hedren) par son futur mari Mark Rutland (Sean Connery) n'est pas adaptée. Il fait part de son désaccord au maître, lui proposant même une seconde version. Las, cette scène est LA raison pour laquelle Hitchcock a voulu tourner ce film ! le scénariste apprend alors, par un tiers bien entendu, qu'il ne fait plus partie de l'aventure…



Un récit qui, s'il ne rend pas le maître éminemment sympathique, a le mérite d'apporter un éclairage concret et riche d'enseignement sur la personnalité, trouble, d'un créateur de génie. Une plongée fascinante dans les arcanes de la création du maître du suspense et de son esprit pour le moins…tourmenté !


Lien : https://bouquins-de-poches-e..
Commenter  J’apprécie          341
Agnès Varda : Patates & compagnie

Quel plaisir de retrouver Agnès Varda dans ce beau catalogue d'exposition alors que je viens de lire dans la presse que l'année 2023 est la sienne parce qu'elle est largement commémorée pour le quatrième anniversaire de sa mort.

C'est dans sa ville natale d'Ixelles en Belgique que l'exposition "Patates & compagnie" a eu lieu en 2016. Cela tombe bien parce que les pommes de terre en Belgique, ils connaissent. Mais la "compagnie" du titre n'est pas de trop parce qu'il faut dire que l'œuvre d'Agnès Varda est foisonnante. Elle fut tout à la fois réalisatrice pionnière de la Nouvelle Vague, photographe reconnue, militante féministe et plasticienne.



On retrouve dans cette exposition sa "Mélangite" en référence au titre de son projet de film de 1959 non abouti, qui montre son parti pris d'associer, de questionner, de rapprocher ses souvenirs d'enfance, ceux de sa mère ou de la mer, à travers des images fixes et des images mobiles, le figé et le temps qui passe, l'instant suspendu et le mouvement.

J'aime beaucoup la façon dont Agnès Varda matérialise la superposition de ses souvenirs, on sent que les surréalistes ne sont pas loin même si l'on reconnaît son style très personnel dans des jeux d'opposition et de répétition. Elle sait utiliser les objets et nous ouvre son coffre aux trésors.

Quelle émotion de retrouver le tricotin qui sert à apprendre à tricoter en confectionnant une chaînette de laine. Elle en fait une sculpture monumentale au format XL (en référence à sa ville natale) car il renvoie à un amusement de l'enfance.



Et les Patates me direz-vous ?

Elles nous rappellent l'excellent film "Les glaneurs et la glaneuse" sur le glanage et le gaspillage, la récupération et le recyclage et le zoom sur les déchets de pommes de terre que les producteurs rejettent parce qu'elles n'ont ni le gabarit ni la grosseur pour être commercialisées. Agnès Varda a fait une collection de patates en forme de cœur qu'elle a filmé en train de vieillir, de germer et de repousser, à l'origine du projet Patatutopia, une installation vidéo présentée à Venise en 2003. Elle voue donc un véritable culte à ce précieux tubercule jusqu'à s'en faire un costume.

Une femme qui a décidément la patate !





Challenge Riquiqui 2023

Challenge Plumes féminines 2023

Commenter  J’apprécie          80
Films à scandale !

Plus qu'aucun autre art le cinéma a été depuis sa naissance celui qui a provoqué le plus de polémiques : polémiques, passions, esclandres, débats. Cet essai relate les plus grands scandales qu'il a suscité car, parce que le cinéma est avant tout un art de l'image, la vérité peut se dévoiler toutes nues. D'ailleurs, c'est par la nudité que le cinéma va le plus se faire remarquer : des premiers corps dénudés de femmes jusqu'aux représentations les plus réalistes des actes sexuels. Mais le cinéma est aussi un art qui s'affranchit rapidement des convenances au point de trouver dans le militantisme un puissant moyen de s'exprimer : lutte contre l'obscurantisme et les religions, illustration des aspects les plus sombres de la société, dénonciations des guerres. Un essai passionnant.
Commenter  J’apprécie          30
Hitch et moi

Intéressant pour connaître la façon de travailler d'Hitchcock avec ses scénaristes.
Commenter  J’apprécie          30
Bertrand Tavernier

Bertrand Tavernier a construit une oeuvre qui, pour être étonnamment diverse, n'en est pas moins profondément cohérente, en prise sur la vie, ouverte sur le monde, enracinée dans des espaces et des paysages qu'il filme comme personne. S'il aime s'immerger dans le passé, ancien (Que la fête commence) ou plus récent (Le Juge et l'assassin, La Vie et rien d'autre, Laissez-passer), c'est pour rechercher comment l'Histoire a forgé les hommes d'aujourd'hui. Si son regard sur la société contemporaine est parfois rempli de colère (L.627, L'Appât, Ça commence aujourd'hui), c'est parce qu'il fuit plus que tout la dérision et le cynisme, croyant profondément que le cinéma peut changer le monde. Si tous ses films, par-delà la variété de leurs sujets, parlent des rapports entre les générations et si certains sont entièrement consacrés à la famille (Un dimanche à la campagne, Daddy Nostalgie), c'est parce qu'il est hanté par la question de la transmission, transmission d'un savoir, de valeurs, d'un amour, qui donne un sens à la vie humaine. Ce volume présente et analyse l'oeuvre vibrante et mélancolique d'un metteur en scène jamais résigné
Commenter  J’apprécie          20
Le cinéma français

130 longs métrages, c'est forcément subjectif, mais bon ! L'auteur nous entra^pine à la découverte ou redécouverte de perles qui ont émaillé le cinéma français d'hier et d'avant-hier. Une promenade en noir et blanc et en couleur dans un patrimoine qui a fourni des pépites dont on parle toujours et qui font toujours le bonheur des habitués de la cinémathèque. Un livre nécessaire dans la mesure qu'il sert de mémoire populaire et qu'il contribue à vulgariser notre passé cinématographique. Merci pour cet ouvrage !
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Jean-Luc Douin (46)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz autour du livre "virus L.I.V 3 ou la mort des livres"

Pourquoi Allis est-elle différente des autres Voyelles ?

car ses parents sont des zappeurs
car elle utilise des écrans pour pouvoir communiquer
car elle arrive à communiquer avec Soon, le chef des zappeurs

11 questions
487 lecteurs ont répondu
Thème : Virus L.I.V.3 ou la mort des livres de Christian GrenierCréer un quiz sur cet auteur

{* *}