Citations de Jean-Luc Roquet (142)
Patient ; - J'ai souvent du mal à m'endormir le soir
- A quel moment, le soir ?
- Quand je me couche.
- Et quand vous avez du bien à vous endormir, comment ça se passe ?
- Du bien ?!...
- Oui, souvent vous avez du mal, donc parfois vous avez du bien, n'est-ce pas ?
- Ah ? Vu comme ça, sans doute oui ?...
- Et sans doute, quand vous avez du bien, comment vous endormez-vous ?
C'est cela qui fait que vous êtes là aujourd'hui, dans ce fauteuil. Autrement dit, si ce séisme n'avait pas eu lieu, vous ne seriez pas né ! Et bien sûr, vous n'auriez pas non plus traversé ces évènements qui désormais appartiennent à votre histoire...
Voulez-vous lever votre main en tournant la paume vers vous ? Voilà, parfait ! Je vais vous demander de faire comme si... Comme si vous teniez dans votre main un état d'hypnose. Quelle forme ou couleur a-t-il ? Voilà, tenez votre main à hauteur de votre regard. bientôt, vous allez constater un changement, voilà, vous allez rapprocher progressivement votre main de votre visage tout en continuant de regarder votre état d'hypnose dans le creux de la main. Voilà, cela commence, vous allez sentir comme si l'état d'hypnose se rapproche de vous et devient plus concret aussi à l'intérieur... La main se rapproche de plus en plus et vous, de plus en plus confortable... Et de plus en plus profond... et quand la main touche le visage, les yeux se ferment, et c'est comme si vous plongez à l'intérieur de vous; Parfait... ensuite la main, à son propre rythme, va commencer à redescendre tranquillement, doucement, pour se poser, se reposer... Détendue, voilà, en paix, très bien...
On n'oublie rien ni personne, on ne peut pas amnésier ! Simplement, après le travail thérapeutique, on est capable de penser à la personne défunte sans que cela ne réveille de souffrance.
Les larmes sont la manière qu'à l'organisme d'éliminer les toxines produites par le choc de la perte. De cette façon, il digère, au sens littéral du terme, les émotions fortes qu'il a pu éprouver, pour que l'organisme revienne à l'homéostasie. L'être humain est donc en principe capable de surmonter un deuil, car il est physiologiquement adapté à ce processus.
Le chagrin, la tristesse sont des émotions visant à un retrait, un repli, propice à la reconstitution des réserves d'énergies dépensées.
... avez-vous eu la curiosité de regarder de près un arbre couché depuis longtemps ? De vraiment près ? Alors qu'on le pensait fini, mort, inutile, on s'aperçoit qu'il abrite tout un monde, encore... Des petits animaux ont élu domicile dans ses creux jusque-l inaccessibles, des mousse ont poussé sur un tronc, qui leur offre un abri stable, des insectes se régalent de son bois... Bref, il vit encore de tout ce qu'il est. Au bout d'un très long temps, il se désagrège, évidemment, mais que croyez-vous qu'il advienne de ce désagrément ? Cela fait de l'humus, qui nourrit la terre, qui va faire germer toutes les graines qu'il a laissées... Finalement, il vit toujours quelque part, dans la forêt... De l, s'envoleront d'autres oiseaux, vers d'autres contrées, qui porteront partout où ils iront, la trace du chêne à l'encre...
Vous pourriez par exemple tout à fait continuer à ne pas être d'accord avec ce que je vous dis, et même en totale opposition, vous pourriez aussi éprouver de la colère contre moi, ce serait bien naturel, après tout, on ne se connaît même pas, je vous dis depuis tout à l'heure que je pense savoir des tas de choses sur vous, ce que vous ressentez, ce que vous pensez, alors qu'en fait je n'en sais rien du tout... Et vous avez tout à fait raison !... C'est pour cela que vous pouvez tout à fait fermer vos oreilles et ne pas m'écouter consciemment...
On ne va pas se mentir, je sais que vous n'êtes pas du tout installé confortablement ; je sais que la douleur est importante, même si vous avez des médicaments pour vous aider à la supporter , je sais que le corps est martyrisé [...]. ... Et vous avez raison d'avoir toutes ces peurs... Elles sont légitimes...
Aussi, je ne vais pas vous raconter d'histoires... Je ne vais pas vous demander d'imaginer que vous êtes confortablement installé. Je ne vais pas vous demander non plus d'avoir de l'espoir, je sais que cela ne serait pas utile dans votre situation.
Lors d'un voyage, il y a toujours des changements, parce que le temps du voyage nous fait changer, et les expériences aussi, et dans un voyage il y a beaucoup d'expériences utiles à prendre…
… regarder […] le petit voyant lumineux qui montre une cigarette barrée d'un trait pour signaler qu'il n'est pas permis d'oublier de ne pas fumer dans l'avion…
… les fumeurs qui sont dans l'avion, sont capables de rester des heures, parfois de nombreuses heures, même quand le voyage dure très longtemps, 15 ou 24 heures, sont capables de rester sans fumer du tout, pendant tout ce temps…, et l'on pourrait légitimement se dire qu'ils ne sont sans doute pas aussi fumeurs que ça… Et alors, le voyageur, on pourrait aussi imaginer qu'il réfléchirait à tout ceci, en se disant qu'après tout un fumeur est un non-fumeur de naissance et qu'il est devenu fumeur pour plein de raisons possibles, et qu'il est toujours capable d'être ce qu'il a été.
Il m'apparaît vident aujourd'hui qu'aucune méthode ne peut s'appliquer de manière uniforme pour tout le monde, car on doit tenir compte des problématiques de chacun, des liens qu'il entretient avec la cigarette. […]
Cependant, tout en tenant compte des paramètres individuels, on peut brosser une trame générale, donner une orientation grâce à des séances présentées par différents praticiens.
La relation entre les racines des plantes et les champignons est connue sous le nom de mycorhize et est bénéfique pour les deux parties concernées : les plantes fournissent aux glucides des champignons et en échange, les champignons aident à rassembler l'eau et fournissent des nutriments tels que du phosphore et de l'azote à leur plante partenaire. » Un « Terre-net », en quelque sorte ! Il y a donc une véritable circulation d'informations dans ce réseau. Et tout comme sur le Web, on y trouve de tout ! De la solidarité aussi bien que de la concurrence, et même de la criminalité !
La nature a beaucoup plus de similitudes, d'affinités, de ressemblances avec l'être humain que l'on pourrait le croire. L'humanité fait partie de la nature, et la nature ressemble beaucoup à l'humanité, dans son organisation.
Ce ne sont pas les changements qui créent la souffrance, mais la résistance » qu'on leur oppose. Et lus la résistance est grande, plus grande est la difficulté… On ne peut pas s'opposer à la survenue de la nuit…
Le cerveau de l'être humain est l'ultime continent à découvrir.
Pour ma part, cette aventure me conforte dans l'idée que l'hypnose est décidément une pratique multiple dans ses applications et ses formes. Je n'hésiterais pas à l'utiliser à nouveau si cela devait se reproduire. Et pour cela, prendre le temps de l'urgence !…
... une chance ! Oui, celle qui fait que le choc de l'accident provoque spontanément une transe hypnotique. Certes négative, car centrée sur la douleur, mais transe tout de même (effraction dans la pensée rationnelle). Il n''t donc que de réorienter l'attention de la personne, en se saisissant de cette induction « toute-faite » !
Utiliser l'hypnose dans l'urgence n'est pas une première pour moi, mais c'est la première fois que, dans de telles conditions, je suis impliqué affectivement avec la patiente. Faire de l'hypnose était aussi un moyen d'amnésier l'inquiétude que je pouvais éprouver pour cette amie proche et de trouver en moi un espace de calme pour faire revenir le professionnel en lieu et place de l'ami perturbé. Cela m'a été d'une aide précieuse.