Je remercie en premier lieu Babélio dans le cadre de sa dernière opération Masse critique et les éditions « Le Castor Astral » pour cette jolie découverte poétique.
La forme :
Une couverture sobre et texturée (nervurée) à laquelle j’adhère, blanche,
agréable au toucher,
information à la discrétion du lecteur : c’est le « 1123 ème ouvrage » publié par Castor Astral,
un marque page joint, une petite attention au lecteur potentiel,
et les encres de Pierre Zanzhucchi qui ornent le recueil de poésie, conférant à l’ensemble une zénitude..
Le fond :
Composé de six parties et hommage certain à une certaine modernité poétique, les petits poèmes en prose en rappellent d’autres,
des séries de vers libres aussi,
pas étonnant pour ce spécialiste de Rimbaud, Mallarmé et Jaccotet.
« Commensemencements
Sur la rive emplie de fantômes
l’instituteur valaisan apparaît
faisant danser « au brumeux horizon » *
tout un poème de Verlaine.
L’heure de la classe s’achève. Je lui demande
(et pour toujours demande)
ce que veulent dire la musique et les vers.
Dans l’entrebâillement de la porte
ou l’embrasure de la fenêtre
pénètre un rayon. Il forme sur le dallage
la réponse
mais personne pour la traduire ce jour-là.Une idée du ressassement, la poésie au service de la mémoire, saisir sur le vif, mais pas dans l’idée de figer l’instant, plus je pense ( mais ça n’engage que moi ) à la manière des résiliences, des échos savamment amenés au rythme des enjambements,
un éternel recommencement,
des blancs.
« Immuables et indifférents.
Quoi veille ?
Quels sont les pluriels et la valeur instinctive du singulier ?
Avec des questions en foule je passe le jour
comme on passe un fleuve.
Chacun ignore ce qu’il en est de l’autre rive.
Je m’abreuve de pensées primaires.
D’autres stagnent au fond de ma voix.
Atteindre est un vœu proféré
maintenant pour plus tard.
Ce qui n’a plus cours court en arrière.
Des arbres environnent les terres.
Le salut qu’ils adressent
répond à plusieurs désirs
informulés ou déformés.
La méditation prend toute la tête
ressort par les narines
comme un souffle exalté.
Au bout des doigts grésille ce moment
les rites usant les rebords de porcelaine
et quelque chose d’un amour que l’on regardera plus tard
parmi les archives filmées. » p.18″
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