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Citations de Jean Malrieu (53)


Saison dorée


extrait 7/7

  Provisoirement
  J’habite une cabane au bord d’une route.
  Les trésors naturels ont accouru vers moi.
  Le jour avec Apollon sur un tracteur empli de paille,
  Le soir, avec Hécate, la secrète, à la fenêtre.
  Quelqu’un parle.
  Peut-être l’eau qui se souvient de l’océan dans la fontaine
  Ou bien la fée rougissante, prisonnière dans l’érable.

  Quelqu’un pleure.
  Ce n’est pas nous.
Nous sommes de la race des lanceurs de couteaux.
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Saison dorée


extrait 6/7

Vous aurez fait de moi, sur un porche roman
  Un scribe portant la palme.
J’écrivais ce que dictait la lumière.
  Et la terre va devenir cathédrale et nef d’or
  Sur l’enluminure d’un livre d’heures que couronne un château
    d’âme
  Avec dans ses marges des squelettes laboureurs chantant
  Le chant de l’appareillage.
Je suis votre frère et je m’appelle Jean.
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Saison dorée


extrait 5/7

Les obliques rayons du soir se réfractent, se brisent.
  Les Sébastien du songe se nimbent de flèches d’or.
  Bienheureuse, suppliciée des rires et des lèvres,
  Adorée et broyée,
  En nous toute une race chante
  Sur l’échelle des fumées qui monte des bûchers
  Où les poètes s’envolaient, pleurés par de saintes femmes,
Chantés par les guitares flamenco.
  Car le verbe est synonyme de la chair
  et voici que la chair est triste.
  Et quelqu’un crie.
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Saison dorée


extrait 4/7

  Rythmiques, passent les chansons.
  Une femme confie au vent sa lingerie.
  Et les baigneuses de Septembre reviennent de la plage avec des
    chevelures de comètes.
Vont venir, battant au champ, les tambours voilés
  De l’âge d’or en son apothéose.
Car c’est l’heure de lancer l’amarre, d’arrimer dans le premier décan
La voile de la saison où le Soleil, comme un navire, entre dans la
    Balance.
  Les vents vont se calmer.
  A vous, mes butineuses, d’engranger le monde.
  Au trésor,
J’apporte ma journée sur l’épaule comme un grain d’orge.
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Saison dorée


extrait 3/7

Nous ne flânerons pas sur les berges du vent. Il n’est plus
    pour nous.
Pas plus que le matin réveillé en brouillard auprès des sources
Pareil à ces voiles d mariées piquetés de feuilles rousses et de
    colchiques.
Nous marcherons ensemble avec la solitude
  Comme un grand chien à nos côtés.
J’aurai la géographie sentimentale. J’écouterai
  L’élégie de l’ombre auprès des chênes,
  La voix rauque de cinq heures du soir
  Quand, au couchant les métairies s’enflamment.
  Les taureaux du sang devenir fous.
Nous ne nous fierons plus aux livres anciens qui chantent le désarroi.
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Saison dorée


extrait 2/7

Gloire ! Mes flammes n’ont rien à envier à l’enfer
  Il n’est pas d’enfer dans l’amour,
  Mais, simplement, lieux où les blessures
  Fructifient, comme les mûres des ronciers et les arbouses.
  Je sais désormais tout par cœur.
  Ma main est remontée vers le jardin des Hespérides.
  La nuit donne son jeu d’étoiles,
  Porte la Grande Ourse en sautoir.
  Bientôt je serai son prophète.
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Saison dorée


extrait 1/7

Gloire ! Dans l’air claquent des fouets.
  Les chevaux du temps se cabrent à ma porte
  Et , sur le pré, le poirier sauvage surchargé s’est incliné.
  Passez, automne !
Je sais des sentiers sur les hauteurs où l’on converse familièrement
    avec Dieu,
Où les épeires des jardins bâtissent des radars solaires où se prend
    la rosée.
Une mort bûcheronne m’a peut-être marqué au front,
  Me couronne.
Je vais en rire et payer mon écot de chansons.
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Le veilleur extrait 2/2


À minuit
Dans les rues désertes si le fantôme mendiant de la neige vient à passer
Ne ferme pas ta porte. Même de lui l’espérance va renaître.
Les rennes dessinés sur les rochers se rassembleront
Et viendront rafraîchir une soif de pierre sur les vitres
Les fleurs de givre donneront enfin des graines.
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Le veilleur extrait 1/2


Le vent n’a pas assez traversé assez de pays
Essoufflé d’oiseaux émondé de branches
La vague n’a pas assez roulé
Il manque un grain de sable au désert
Il manque un jour de plus à la terre
Un peu de poids dans le nuage
Encore une ravine au visage
Encore une lettre à l’alphabet
...
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LA GALÈRE


La terre me fut vaste. La terre fut adolescente.
Moi aussi j'ai rêvé sur les cartes,
Cherchant l'impossible lieu de l'amour.
Mais je n'ai su obéir à l'appel des vagues et sur le sable devais
 dormir
Quand les marins partirent sans m'éveiller.
À quel carrefour ai-je perdu la route
Où le monde s'est dispersé ? Les remords ont leur houle
De tessons de verre brisés.
Terre et ciel sont étroits. Les nuits charrient des épaves.
À l'entrée du chenal
La proue de la galère engloutie nage entre deux eaux
Et si je la serre dans mes bras.
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APPROCHE D’UN VILLAGE



1. EXERCICES SPIRITUELS
         4

Pourrait-on laver à grande eau
La vie ?

Mais c’est la nuit.
Quelqu’un respire.
C’est un oiseau héraldique
Sur l’ivoire des songes.

On sait.
Et on se tait.

On s’alarme : la jalousie, la méfiance,
La porte fermée.
Derrière le rideau, des lèvres avares
Et, par-delà le pont,
Des sépulcres sur les hauteurs,
Inviolés.

L’été devient terre étrangère.
Le vent est sur ses gardes,
Le même qui flotte auprès des étendards fanés des champs.
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APPROCHE D’UN VILLAGE



1. EXERCICES SPIRITUELS
         1

Pour entrer
Il faudrait marcher de biais
Entre la lune et le buisson,
La vie étroite
Et le temps mesuré.

Le cheval ne hennit pas.
La lune par temps de siège,
Est étrangère.

Il faudrait avancer.
Mais nous sommes maladroits
Et lourds.
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APPROCHE D’UN VILLAGE



PROLOGUE

Le chemin dit : « Ne me suis pas. »
L’eau de la rivière coule dans le mauvais sens.
Les oiseaux me distraient. Les ronces
Me tirent par la manche.

Les sentiers sont empoisonnés.
L’amande est creuse et l’eau salée.
Le genêt est hors du temps.

Voici que j’arrive et ma mère est morte.
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