Jean Mouttapa vous présente l'ouvrage "Histoire juive de la France" aux éditions Albin Michel. Entretien avec
Jean Petaux.
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Note de musique : © mollat
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"lorsque on ne considère que le corps qu'on a, on le chosifie,on en fait un objet extérieur à soi.
prendre conscience du corps que l'on est, c'est le considérer dans la plénitude de ce qu'il est:
il est le sanctuaire, l'athanor dans lequel se joue le Grand Œuvre dans lequel se joue le Grand Œuvre de notre vie, en même temps que la matière première de ce grand Œuvre.
nous avons à le construire en travaillant avec lui et sur lui"
Seule la parole, disait-il, engage totalement son auteur. Elle l'oblige à se tenir à proximité de l'autre. L'oralité ne pardonne pas. Elle démasque impitoyablement tout manque d'authenticité. Tel ton de voix, tel clignement d'œil, telle hésitation trahissent immanquablement le beau parleur, le faux parleur, le rhéteur. L'homme de parole, lui, s'implique entièrement, et cet engagement donne sang et chair à son verbe.
Lorsque l’on ne considère que le corps que l’on a, on le chosifie, on en fait un objet extérieur à soi. Prendre conscience du corps que l’on est, c’est le considérer dans la plénitude de ce qu’il est : il est le sanctuaire, l’athanor dans lequel se joue le Grand Œuvre de notre vie, en même temps que la matière première de ce Grand Œuvre. Nous avons à le construire en travaillant avec lui et sur lui.
D'où les difficultés que vivent les adolescents : ils n'ont pas en face d'eux le modèle d'un Homme véritable. Le monde extérieur ne leur renvoie que l'image d'une âme-groupe animale à apparence humaine. A quoi voulez-vous qu'ils s'identifient, si ce n'est à une communauté grégaire qui occulte la personne que chacun d'eux est en profondeur ?
p. 44
Nommer son dragon intérieur amène à le résoudre, il n'y a plus refoulement mais transmutation des énergies.
La Qabbale est en profondeur le jeu divin du Verbe dans le monde créé. Entrer dans cette musique du Verbe, il n’y a rien de plus grand. Mais étant donné qu’il s’agit d’une relation d’amour quasi ludique entre le Un et la multiplicité de nos perceptions du monde – couleurs, formes, nombres, symboles… – on peut très vite en arriver à jongler avec les symboles sur le plan uniquement intellectuel, et oublier de vérifier la rigueur de ses propos en les confrontant à la Tradition. On peut très vite oublier aussi que l’essentiel est la métamorphose de l’être, dans son intérieur, et dans sa relation au monde et à l’autre. On glisse alors vers le « qabbalistique » et l’on aboutit au n’importe quoi, à des élucubrations sans racines dans le réel.
Dans le nom d'Adam, il y a le sang, Dam, précédé de la lettre Aleph qui est Élohim. "Dieu dans le sang", ainsi pourrait-on lire le nom d'Adam. (..) Ce qui me fait dire que le sang doté du Souffle divin, pulse l'énergie ; et le coeur obéit à cette pulsion.
C'est le sang, dites-vous qui fait battre le coeur, et non l'inverse ?
(...) le battement du coeur demeure un mystère, me dirent les cardiologues, car lorsqu'on fait passer du sérum à la place du sang dans la circulation du coeur, celui-ci ne bat plus...
p. 239
Il n’est aucun élément du monde, du moindre brin d’herbe au moindre de nos organes, qui ne soit la manifestation de l’Esprit, le champ d’une respiration avec le monde divin.
L'a-zyme est un pain non fermenté, car tout pain levé en pays de servitude n'a pu que fermenter dans la violence et les querelles.
Dans les familles juives, un nettoyage radical des maisons a lieu durant les jours qui précèdent la Pâque pour supprimer toute source de fermentation. Ce nettoyage est l'élimination de ces "gaines de violence" qui sont les nôtres, et qui signifient notre état d'esclavage intérieur. La matsah est donc un pain de pureté.
p. 236
La Tradition est transmission, mais contrairement à l’image que l’on en a souvent, elle ne véhicule pas un message qui appartient au passé, mais une Présence qui se révèle peu à peu et transfigure notre présent. C’est pourquoi ceux qui veulent « conserver » la Tradition n’ont rien compris, car elle est un perpétuel devenir !