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Critiques de Jean-Pierre Ancèle (12)
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Au rendez-vous des Pas-pareils

Dehors de la boue... A l'intérieur du bistrot "Le Cran d'Arrêt", des habitués ont trouvé refuge dans ce rade déshérité, en marge de la grande ville.

Des braves du comptoir et leurs brèves de comptoir...



"On boit du petit lait " autour de Madoval le patron, de Failagueule, de Comdinitch et autres "accoudés du zinc". Surtout de Comdinitch et de ses histoires "fort de café":

-" ...Mais moi le matin, je bois. Parce que la soif, hein. Alors, je sors Popaul et je pisse comme de juste. Notez que je la tenais pas serrée, histoire de guider le jet..



" A ce moment là, elle s'détache, putain.

E me glisse entre les doigts, elle s'faufile. Une anguille, je vous dis.V'là t'y pas qu'elle tombe dans le trou des chiottes. merde, c'est pas vrai. Là dans le trou, au fond."



"Alors là comme un con", je me penche et je me rattrappe à la chaîne de la chasse;" ALORS LA CHAÎNE, c'te blague, je la tire. Et v'là ma bite qui se met à tourner avec le siphon..."



Mais nul n'y "prend son café aux dépens des autres".

Ici, m'sieur dame, les pluies , la gadoue et leur pauvre condition, tout concourt à leur exclusion. Berland, Failagueule et son fauteuil roulant (à clous ) qui dérape dans la boue... Mais réunis dans ce débit de boissons, ils rient, ils pleurent...



«Il faudrait qu'à l'auto-école, on nous apprenne à conduire bourrés, on apprend bien la conduite sur glace». Brèves de J.M Gourio.

"Un premier roman tendre et perlé comme une gorgée de muscadet, aux accents de Raymond Queneau ou de Marcel Aymé." Patron, un autre !
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Au rendez-vous des Pas-pareils

De la boue, de la boue partout. Et de la pluie qui n’arrange rien. Ils en parlent, au Cran d’arrêt, de cette gadoue et du chantier mystérieux. Ils s’y retrouvent autour de Comdinitch, le bavard pas avare d’anecdotes, Failagueule, dont les roues cloutées de son fauteuil rayent le carrelage, Berland et le docteur. Ils s’interrogent : sur l’hémorragie de la population, qui part en car pour ne jamais revenir. Et puis le mystère du bois où jadis on a trouvé une main, mais pas sa propriétaire …



Il n’y a que le tablier fleuri de Mésange pour égayer le décor. Jusqu’au jour où débarque une luronne qui crache des gros mots…



Le style est remarquable, fleuri lui aussi, relavant plus de l’oral que de la littérature. Peut-être un peu trop ?



Allégorie d’un monde à l’ancienne qui peu à peu se noie dans la décomposition d’une époque révolue, que l’entêtement des survivants ne parviendra pas à épargner.



Original, surprenant, avec une galerie de personnage bien illustrée par la photo de couverture.


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Rose museau

Un texte très surprenant et qui ne manque pas de mordant !



On identifie rapidement l’auteur des réflexions en italique, ce qui confère au récit un petit quelque chose de magique. Mais ce qui fait tout l’attrait de ce roman étonnant, ce sont les dialogues. Originaux par l’art qu’a l’auteur de restituer les travers de langage des personnages, par l’humour parfois un peu noir qui transparait au détour d’un paragraphe, par l’originalité du sujet et au second degré la morale que tout cela implique.



C’est très réussi, déstabilisant à souhait et attachant par le charisme des personnages. La description habile et drôle d’un microcosme inattendu, qui restitue également l’ambiance particulière du coeur du vingtième siècle.


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Rose museau

Un petit moment de bonheur, la lecture de ce roman de Jean-Pierre Ancèle « Rose museau ». A moins que vous soyez allergique à la bébête, n'hésitez pas à vous le procurer.

Cocasse, truculent, un peu déjanté, tous les ingrédients sont présents pour passer un agréable et amusant moment avec des dialogues mitonnés aux petits oignons.

Aux temps où la banlieue (parisienne) était à la campagne, sur les marchés, on rencontrait des attractions pittoresques.

Urbain ne déroge pas à la règle, il est dompteur. Ah oui, dompteur d'ours, me direz-vous ? Que nenni, dompteur de rats. Il côtoie le père Mistol avec sa chorale d'oiseaux et Bourfre le vendeur de chats, quelle ménagerie ! qui ne fait pas forcément bon ménage.

Ce jour-là, l'attraction d'Urbain a attiré une dizaine de badauds, deux rats progressent sur une planche longue de trois mètres et arrivent sur la petite plateforme que forme l'un des deux escabeaux aux extrémités, rejoints bientôt par trois autres. le dresseur émet quelques sons gutturaux et de brefs sifflements et tire de sa poche une guimbarde, oreilles et moustaches frémissent : « les cinq rats entamèrent sur la plateforme une curieuse chorégraphie qui s'ouvrit sur une ronde, puis le premier tourna sur lui-même avant de sauter par-dessus les quatre autres arc-boutés côte à côte, en appui sur le museau et les pattes arrière. La figure achevée, les rats firent le tour de la plateforme pour finir assis comme des enfants jouant à la chandelle ».

Pendant ce temps, seul dans sa cage un gros rat semble dormir, museau dans le ventre. Urbain raconte à Modard , un spectateur avec qui il a entamé une discussion, qu'il n'ose plus sortir ce dernier. Un mois plus tôt, ce rat facétieux s'est échappé pendant l'exhibition de ses congénères et a infligé les pires outrages aux chats enchainés du père Bourfre parti soulagé sa prostate et mangé des saucisses. Pourtant, c'est la star, le clou du spectacle « triple pirouette renversée amorcée par un pivot espagnol et terminé par une double roue vrillée », et cela le désole d'autant plus.

Une idée germe dans la tête de Modard, cet ancien trapéziste de cirque qu'un malheur a désoeuvré. Il veut en entretenir Urbain et se trouve à le raccompagner chez lui. Les deux hommes s'attablent autour de bouteilles de Sauvignon pour parler du projet. L'alcool aidant les langues se délient et les deux protagonistes se racontent leur vie peu commune. Modard fait la connaissance de Paulette surnommée Belette, la jeune fille d'Urbain, gentillette mais qui a un problème avec la grammaire et la syntaxe et d'un inquiétant voisin Mompro…, affublé de lunettes en yeux-de-guêpe, qui

transforme, dans le hangar de la propriété, des carcasses récupérées en une étrange mixture.

Modard réussit, enfin, à expliquer à Urbain son projet, il envisage de faire un numéro de voltige avec notre rat vedette.

Rassurez-vous, les méchants seront châtiés !

De cet univers loufoque, certains resteront, peut-être, à la porte mais pour moi c'est un grand oui. Classé roman noir mais sortant des sentiers battus, avec ces trois personnages principaux attachants, sa lecture fut pour moi un moment de légèreté, un comble pour ce type de littérature.

Merci à l'agence Trames et aux Editions Fugue, pour cette évasion.

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Rose museau

Le portrait de la première de couverture

m'a tout de suite tapé dans l'oeil :

un drôle de type l'air rongeur aux oreilles décollées

affublé d'un petit nez rose et humide

chaussé d'une paire de lunettes de soleil

habillé d'un perfecto et d'un col à Mao.

Top ! Tout l'air d'une souris déglinguée.

En espérant que ce ne soit pas une souricière,

je tente mon coup à la Masse critique de Babelio

et reçoit ce Rose museau qui est vraiment au poil !

En fait de souris, c'est un gros rat qui est à l'affiche.

En plus d'être fortiche, c'est la terreur des chats

et il s'avère aussi bien plus malin que les humains...

Ce Rose museau de Jean Pierre Ancèle

a vraiment de la gueule et de la gouaille !

Les dialogues font souvent mouche,

les grenouilles jouent de la trompette,

les belettes s'embrouillent avec la syntaxe

et recherchent désespérément Félie qui n'est plus ici aussi,

les dresseurs de rats dératent, les acrobates font le cirque,

les hercules de foire nous tordent de rire

et les rats mènent une drôle d' enquête !

Un univers déjanté et de haute voltige comme je les aime.

Après le clap de la fin, je sens encore ce Rose museau frétiller...

Je remercie masse Critique Babelio et les éditions Fugue pour la découverte

de cet auteur que je vais, de ce pas, suivre à la trace.

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Rose museau

Un numéro époustouflant



Un rat qui nous livre ses confidences est la vedette de ce premier roman. Jean-Pierre Ancèle, qui retrace la genèse d’un numéro de cirque jamais tenté à ce jour, réussit son entrée en littérature avec un conte plein d’humanité et des dialogues joliment ciselés.



Ce matin au marché, Urbain, un dresseur de rats, propose son numéro au public. À son affaire, il réussit à récolter quelques piécettes dans la soucoupe qui circule parmi les spectateurs. Mais, il faut le souligner, la prestation du jour n'a rien d'exceptionnelle, d'autant que le rat le plus doué de la troupe est laissé au repos. Accusé d'avoir attaqué violemment à un chat, il est séparé de ses congénères.

Mais Modard, qui a assisté avec gourmandise au spectacle, reste convaincu du potentiel de cet animal. L'ancien trapéziste va se rapprocher d'Urbain et, après lui avoir raconté sa tragique destinée – il a perdu sa compagne et son gagne-pain quand son partenaire a laissé échapper sa compagne d'un trapèze situé à 8 m du sol – va lui proposer de s'associer pour créer un spectacle totalement inédit. Un numéro d'acrobatie associé à un rat.

Un projet qu'il va pouvoir détailler au dresseur qui a accepté de le prendre dans sa camionnette et de l'inviter chez lui.

Enfin, chez lui, c'est aller vite en besogne. La maison, le hangar et la cave où se trouvent les cages des rats sont à Bourfre, un homme peu commode qui peut chasser la petite compagnie à la moindre occasion. Mais pour l'heure Urbain et sa fille Paulette, que tous appellent Belette, peuvent encore profiter du domaine, même si l'entourage n'aime pas savoir tous ces rats à proximité.

La belle idée de ce roman, c'est de donner la parole au rat. Une sorte de contrepoint aux certitudes du dresseur, persuadé de son talent et d'un savoir-faire hors du commun, affirmant même qu'il était parvenu à décrypter le langage de ses bêtes de concours. La version de l’animal est bien différente, soulignant les défauts des uns, les préjugés des autres. Ce faisant, il va aussi faire état de suffisance, mais après tout, il reste l’acteur principal de cette tragi-comédie.

Soulignons que pour son premier roman, Jean-Pierre Ancèle fait montre d’une belle habileté à tricoter des dialogues qui entraînent le lecteur avec bonheur dans cette fête foraine. On s’amuse, on s’indigne, on se laisse emporter d’une émotion à l’autre tout au long de cette quête d’un numéro qui fera date dans les annales des arts du cirque.

NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu’ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024». Enfin, en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Rose museau

Il faut rendre à César ce qui est à César. Même quand il s’appelle Jean Jacques.

Sans mon libraire, je n’aurais sans doute pas jeter un regard sur le museau de ce bouquin même si son pelage ne passe pas inaperçu en rayon.



On y croise un dresseur de rat, un trapéziste à la recherche d’un nouveau partenaire, une Paulette appelée Belette, des seconds rôles qui en valent des premiers et surtout des rats dont le plus doué semble goûter la compagnie sexuelle des chats.



Un roman qui déborde d’inventivité tout en assumant un côté rétro, façon banlieue parisienne et gouaille franchouillarde. Un travail d’équilibriste rondement mené, porté par une profusion de dialogues au poil.

Pour faire un parallèle cinématographique, je le verrais bien dans la filmographie de Jeunet et Caro, à la confluence du réalisme poisseux, du burlesque et de la poésie.



Difficile de classer la bête dans un style. Sa place se trouve quelque part entre le noir léger et le rose profond, juste à côté des romans de janvier à ne pas manquer.
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Rose museau

Un délicat moment de plaisir, voici le deuxième roman de Jean-Pierre Ancèle, roman noir tendre et hilarant. Urbain, Belette et Modard, trois personnages épatants avec qui vous allez vivre de jolies surprises. L'un élève des rats, l'autre est trapéziste, la troisième est aussi flamboyante que mystérieuse. Tout ceci dans un environnement assez loufoque de seconds rôles plus ou moins délicieux. Sans oublier bien entendu la compagnie des rats et notamment, l'extraordinaire mais capricieuse vedette du roman.

A noter des dialogues savoureux, un texte rythmé et beaucoup d'humour, le tout pour ce titre de Fugue, maison d'édition indépendante créée en 2022.
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Rose museau

Dans ce livre, tu vas partir en voyage dans la banlieue parisienne des années 50-60, où tu vas faire la connaissance d'Urbain, un dresseur de rats, et de sa fille Paulette, surnommée Belette. Leur vie va basculer quand ils vont croiser la route de Modard, un acrobate de cirque. Entre les manigances d'un voisin malveillant, les mystères d'une mère disparue, et les péripéties d'un numéro de cirque inédit, tu ne vas pas t'ennuyer !

J'ai eu un coup de cœur pour ce livre OVNI, qui m'a fait beaucoup penser aux films que peut réaliser Jean-Pierre Jeunet, dont je suis fan. A Delicatessen, plus précisément, si je devais t’en citer un, pour son côté poétique et décalé. L'écriture de l'auteur est soignée, on y trouve des dialogues savoureux et drôles, c'est complètement loufoque et l'auteur a su me faire rire par moment. J'ai aimé suivre ces personnages attachants et originaux, qui donnent un côté émouvant et burlesque à cette histoire. L'auteur nous offre aussi une belle leçon d'humanité et d'amitié, à travers le regard du rat Rose museau, qui nous confie ses pensées tout au long du roman.

Bref, tu l'auras compris, j'ai adoré ce livre, qui a su se démarquer par son originalité et son ambiance. Je pense très vite me procurer le premier roman de cet auteur, et je te conseille vivement de lire celui-ci.

Donc si tu aimes les livres du genre roman noir, drôle et touchant, ce livre est fait pour toi.



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Rose museau

Commençons par la couverture et le titre. Ce rat qui semble sorti de l'univers des Peaky Blinders avec ce titre en décalage qui appelle à la mignonitude. Je reconnais que je ne sais pas trop dans quelle lecture je me lance. Le joueur de flûte de hamelain, le fabuleux Maurice de Pratchett?

Les discussions tournent à l'absurde, un peu comme en attendant Godot...mais j'avoue m'y perdre au bout d'un moment. Pourtant j'aime ce genre d'humour autour des mots et de l'absurde.

Un vrai amour de la langue française maniée de façon assez virtuose et truculente, je dois bien le reconnaître. Ce verbe haut permet également de se plonger dans cet univers entre ville et campagne.

Les personnages sont haut en couleur, mais j'ai eu du mal à suivre l'histoire, même si ici, cela semble secondaire.
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Au rendez-vous des Pas-pareils

Il y a longtemps que je n'avais pas pris autant de plaisir à lire un livre. Sans vouloir raconter des histoires comme Comdinitch ou faire le savant comme le Docteur, deux habitués du Cran d'Arrêt, il y a du Simenon dans le choix des personnages et du cadre glauque, dans la fausse simplicité de l'histoire aussi; il y a du Frédéric Dard "soft" dans le style et même j'ose dire du Ionesco dans cette histoire de boue envahissante qui, tels les rhinocéros, vient d'on ne sait où et on ne sait pourquoi.

Et moult petits détails qui invitent à chercher un peu pour savoir exactement de quoi il s'agit, comme le "nez de cochon".
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Au rendez-vous des Pas-pareils

Il était une fois un endroit étrange, ni ville ni campagne, sans nom. Lieu de ralliement, le café-restaurant Le Cran d’arrêt est dirigé par Madoval et sa fille Mésange. S’y retrouvent de drôles de paroissiens comme Failagueule ou Comdinitch. Ou encore Berland, un type curieux qui, depuis deux ans, surveille un chantier où il ne se passe rien.


Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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