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Critiques de Jean-Pierre Rochat (10)
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Berger sans étoiles

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Un petit livre caustique qui ne cherche pas à édulcorer la bouillante personnalité de son auteur !



Si Jean -Pierre Rochat , écrivain paysan , est un passionné , c'est aussi un révolté aussi sage qu'insoumis .

Un amoureux de la nature qui a bien des choses à dire depuis ses solitudes .

Il a commencé à publier au début des années 80 et je viens de découvrir cet écrivain suisse grâce à Masse Critique et aux éditions " La Chambre d'échos " lors de le réédition de l'ouvrage . Je les remercie vivement .





Cette chronique pastorale et philosophique écrite à la première personne est d'abord un beau portrait d'hommes qui vivent au coeur du Haut-Jura bernois : il y a le berger isolé avec ses animaux et il y a son ami Emil , un ermite qui aime à partager de temps en temps ses certitudes .



Un récit émaillé de tranches de vie , ça coule comme ça vient : pas vraiment de plan , il faut se laisser porter par le foisonnement d'idées , de considérations aux thèmes les plus variés .

Mais , cette truculence cache mal une quête d'absolu qui oscille entre utopie et amertume , entre révolte et sensibilité .



C'est authentique , brut , irrévérencieux et tellement sincère .

C'est profond aussi : beaucoup de réflexions ayant trait à l'universalité .



Et , si les idées m'ont beaucoup plu , le style , en revanche m'a moins convaincue : c'est souvent direct et même si le franc-parler a parfois son charme , ici la noblesse du lieu et la qualité de la pensée méritaient mieux .



Mais , cette petite échappée rebelle m'a permis des rencontres riches , celles d hommes intègres , qui portés par un souffle de folie sont capables de vivre des instants de pureté et de les partager .

Une découverte intéressante .

































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Berger sans étoiles

Premier roman d'un paysan suisse, «Berger sans étoiles» , dont la première édition date de 1984, est un petit bijou, truculent et dramatiquement vrai.



Rares sont les œuvres qui laissent une telle impression de force, d‘authenticité. Jean-Pierre Rochat a si bien réussi à faire passer son message que quelquefois on se prend à jurer avec lui. Il est impossible d'être indifférent à cette histoire, à ce cri de révolte d'un berger qui nous raconte son quotidien dans les montagnes suisses. Nous sommes loin des rêveries bucoliques de soixante-huitards reconvertis qui chantaient le retour à la terre, la communion avec la nature, le corps sain dans un esprit sain. Ici, il est d'abord question de solitude. Le grand mal des mâles de la campagne, explique l’auteur, c'est de n'avoir personne à attendre. Une situation qu'il comprend du reste fort bien: les filles ont raison de refuser les journées de quinze heures, les semaines de sept jours, les années sans vacances, la soumission aux caprices de la nature et de l’exploitation agricole qui porte si bien son nom.

Le mari crevé qui ne peut guère consacrer de temps à son épouse à la clé. Un tableau trop noir? Même peints en rose, les travaux de la terre laissent une fatigue éternelle… Ce court roman, récit d'une année dans les pâturages jurassiens, est un chef-d'œuvre. Car il ne faut pas s’y méprendre, la langue crue qui se mélange à la poésie est ici le fruit d’un travail sur la langue qui emporte le lecteur!

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La clé des champs

Les saisons et les jours de l’écrivain-paysan



Les chroniques jurassiennes rassemblées par Jean-Pierre Rochat sont une excellente introduction à une œuvre encore trop méconnue. N’hésitez pas à prendre La clé des champs !



Je me souviens de ce jour de 1984 où j'ai découvert le premier roman de Jean-Pierre Rochat, «Berger sans étoiles».

Je me souviens avoir été fasciné par son style, cette langue simple et crue et pourtant si riche de poésie.

Je me souviens aussi de la première phrase de ma chronique, «Rares sont les œuvres qui laissent une telle impression de force, d‘authenticité».

Je me souviens aussi des retours enthousiastes de lecteurs qui me disaient leur plaisir de lecture et leur impression d'avoir découvert un ton, une plume très originale.

Je me souviens aussi d'une rencontre avec son éditeur, installé en Suisse romande, et qui se désolait des difficultés qu'il avait à faire passer la frontière à ses ouvrages. Mais laissons là le débat sur la diffusion du livre et sur la frilosité des chroniqueurs littéraires parisiens, peu enclins à sortir des sentiers balisés.

Je me souviens aussi de ma rencontre quelques mois plus tard avec Jean-Pierre dans son village de montagne et de cette seconde révélation: derrière l’image de l’ours mal-léché se cachait un cœur en or doublé d'un observateur à l'œil acéré. Refaire le monde avec lui, autour de quelques verres, aura été une riche expérience.

Je me souviens aussi l'avoir perdu de vue et de l'émotion ressentie en découvrant il y a quelques jours l'existence de ce petit recueil d'histoires jurassiennes.

Ce très long préambule pour vous dire qu'il ne faut pas hésiter à lire Jean-Pierre Rochat. Les courts textes rassemblés dans ce recueil sont autant de bonbons acidulés auxquels vous deviendrez très vite addict. La manière qu'il a de dresser en quelques lignes le portrait de ses personnages, la façon de retranscrire sentiments et émotions, la sensualité qui accompagne ses écrits ont tout pour vous séduire.

Du reste, il est beaucoup question de séduction dans ce recueil, comme dans «Salut beau gosse!» qui ouvre le recueil, la rencontre improbable avec une psychologue prise à la hussarde. Suivront un chapelet d’autres femmes qu’il va égrener avec autant de respect que de volupté, autant d’envie que de poésie. Mais comment peut-il en être autrement quand on tombe amoureux d’une fleuriste?

L’écrivain-paysan, au soir de sa vie, va aussi revenir sur sa carrière et sur ses rencontres et nous offrir une belle occasion de retrouver les thèmes qu’il a développé dans ses romans. Une sorte de hors d’œuvre qui vous donnera sûrement envie de consommer le reste du menu. Car vous vous rendrez alors compte qu’il existe encore des auteurs prêts «se fait péter le cylindre pour atteindre l’inaccessible étoile de la littérature qui scintille dans la nuit».

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Berger sans étoiles

Un témoignage "à cru", sans fioritures, sans filtre, terre à terre.

Jean -Pierre Rochat nous livre sa montagne, sa vie de berger, sa solitude, son quotidien, ses voisins de fortune, bergers de leur état et ses relations difficiles avec le "monde extérieur".

A la lecture des premières pages je me suis dit "ok, ca va être trash jusqu'à la fin (j'aime bien ca ne me dérange pas) avec des propos peut être trop dénués de subtilité (les touristes sont des gros méchants consommateurs avec leur appareil photo, idée qui a du vrai je l'admets )" et en fait non, pas du tout.



J'ai été happée par ce récit, l'auteur nous offre une vision très fine des choses et des évènements qui l'entourent, de la société , de l'humanité même, avec une dimension philosophique qu'il ne cherche pas forcément à apporter de manière volontaire.



Je l'ai donc dévoré, me suis régalée, et quelques paragraphes m'ont réellement percutée.



Je remercie Masse critique et les éditions La Chambre d'Echos pour cet envoi et cette découverte coup de poing.
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Berger sans étoiles

Le récit sans concessions d’un jeune qui, à dix-sept ans, a quitté la ville pour s’installer berger en montagne.



Là haut la vie n’est pas de tout confort, notre homme n’est pas riche de deniers et, en même temps, il jouit de son environnement, du chant du vent dans les pins, des parfums et images de la nature. Son existence est rude, cependant notre gars se sent pleinement vivant, poète à ses heures et pragmatique gardien de troupeau.



J’ai lu ce livre en deux jours, j’ai souri des considérations du narrateur à propos de nos vies étriquées, chronométrées, qu'il exprime avec ironie.



J'ai savouré ses envolées lyriques lorsqu'il décrit les alpages, leurs sons, leurs couleurs ; lorsqu'il parle de Médaille, son cheval, de leurs longues et folles chevauchées.



J’ai envié sa liberté.



Sa solitude m’a émue même si, il l’a sainement apprivoisée.



Je n’ai pu qu’approuver son analyse du monde agricole, du servage financier dans lequel s’engouffrent nombre de paysans.



Choisir ce style de vie, c’est renoncer aussi à la compagnie des hommes, n’avoir que deux ou trois compagnons, voisins et garder le souvenir flamboyant d’une unique compagne de passage, vite lassée, vite envolée.



C’est aussi une existence âpre, des travaux exigeants, usants.



Cet homme se montre d’une grande sagesse, assumant ses choix sans aucun regret.



Ah si sagesse pouvait être communicative et ses mots influencer les choix de nombre d'entre nous, faire percoler leur philosophie dans nos quotidiens.

Je me promets de m’arrêter en chemin, contempler aubes et vesprées, cadeaux de grande valeur contrastant avec la violence de ce monde et de revenir me nourrir aux mots de cet auteur.



Merci à Babelio et aux éditions La chambre d'échos, cette lecture est une belle découverte, un témoignage précieux.



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La clé des champs

Ce n'est pas le genre de livres que j'affectionne le plus. Pour autant, j'ai apprécié les textes de ce recueil.

J'avoue que je n'avais jamais rien lu de cet auteur et je suis content d'avoir pu lire ces chroniques pleine de sincérité et de terroir.

Merci beaucoup à La chambre d'échos et à Babelio pour ce livre reçu dans le cadre de masse critique.
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Sous les draps du lac: Aubes

A travers trente et un récits toujours percutants, Jean-Pierre Rochat nous confirme son talent de nouvelliste. Avec pour fil conducteur un courant de conscience drôle et honnête, l’auteur-narrateur livre ses émotions sans artifice et nous tient en haleine jusqu'à la dernière phrase. D’aventures amoureuses aux souvenirs tragiques de guerre, de mort et de pauvreté en passant par les séances de thérapie ou la question des immigrés, les récits sont grivois, tragiques, crus et/ou tristes mais toujours profonds et philosophiques. Rythmés par une prose poétique, un humour espiègle et ironique, une sensualité charnelle et un sens aigu du rythme et du suspense, toutes les histoires décrites par Rochat fascinent, quel qu’en soit le sujet. Minimaliste, il parvient à créer un décor et une sensation en peu de mots par une écriture très personnelle — certaines de ses nouvelles se rapprochant plus de la poésie contemporaine. Très sarcastique mais non pas cynique, ce recueil est finalement une ode aux « tracas du quotidien », du moins aux tourments intérieurs et à l’expression, sans filtre et sans jugement, du creuset d'émotions qu’est le coeur humain.
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La clé des champs

Une écriture d’une beauté insolite que ces courtes nouvelles de Jean-Pierre Rochat, qui sont autant de billets d’humeur d’où se dégage une puissante poésie liée à l’expérience de la nature vécue au plus près, de l’intérieur, dès l’enfance par l’auteur, à ce jour éleveur de chevaux dans le canton de Berne. Mais ce ne serait pas lui rendre justice que de le « cantonner » au domaine bucolique, car cet irréductible au style vigoureux regarde les objets, les événements, les animaux et les humains en face, par delà les apparences, sans complaisance, avec une acuité qui frappe droit au but. Il se fait ainsi poète et voyant, au sens rimbaldien du terme.

Dès lors, les raccourcis d’écriture et les vraies fulgurances lui sont permis, avec la complicité émue du lecteur. La froidure, l’alternance des saisons ne font pas de cadeau, les alpages se méritent : l’écriture de Rochat nous fait toucher du doigt cette pratique assidue, à la fois amoureuse et sans illusions. Les illusions, en effet, il n’en a pas beaucoup sur les hommes, un peu plus, semble-t-il, sur les femmes, avec lesquelles il partage des étreintes fugaces, teintées de respect.

Mais pour goûter à la saveur de cette prose, rien de mieux qu’un extrait du texte final de La clé des champs, qui sonne comme un manifeste, post scriptum tout à fait cohérent avec ce que l’auteur nous donne à lire dans son volume, et intitulé « Vous êtes tellement normaux tous ! » La parole d’encre lui revient donc en conclusion, sans quoi il serait impossible de rendre ici justice à sa désarmante verdeur :

« Il n’y a plus de vrais fous dans la littérature, tous se sont mis à écrire des romans, des récits, des nouvelles présélectionnables pour des prix littéraires, plus personne se fait péter le cylindre pour atteindre l’inaccessible étoile de la littérature qui scintille dans la nuit, chacun écrit son affaire standard, linéaire de A à Z, les digressions étant des verrues dans les paysages préfabriqués.

Peut être chez les poètes la folie est–elle encore en vie. Mais c’est chiant la poésie, ça n’avance pas, on reste sous le même arbre et pourtant laisse–toi aller la poésie aussi peut finir en pâmoison. Vous êtes tellement normaux tous ! j’essayais de leur vendre un peu de folie dans votre vie. Dans notre littérature supère sérieuse de gens sérieux, même si tu déconnes ça reste sérieux parce qu’on t’a pas entendu, on entend seulement ceux qui suivent le parcours linéaire. Toi tu disais non-moi je remonte le courant comme si je traversais le roman à l’envers, avec le mot fin à l’entrée où tu glisses sur un toboggan de mots qui te chauffe le cul à blanc. Ma lectrice, mon lecteur, je les invitais pour une promenade dans la forêt, mais c’était pas plat, c’était si accidenté fallait s’aider des mains, se tenir aux racines et s’agripper à des touffes d’herbes sèches ou d’épines sans pitié pour le piéton.

[…] Peut être je vais aussi corrompre mon héros, le guider fermement de A à Z sans toutes ces digressions pour boire un verre ou s’arrêter pour pêcher la truite en Amérique. »

Garde au frais tes digressions, Jean-Pierre, nous en redemandons, des détours en promenade avec toi, avec ou sans godillots !

Nathalie Barrié, de Nouvelle Donne

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La clé des champs

Tout d'abord un grand merci à masse critique qui m'a permis de recevoir cet ouvrage ainsi qu'aux éditions "la chambre d'échos" !

A vrai dire, je ne m'attendais pas du tout à ça ;-) Ce livre est une succession de petits récits, qui n'ont pas forcément de liens les uns avec les autres, si ce n'est dans le style ou dans les thématiques. récits parfois fantasmés, parfois autobiographiques (enfin, je crois!!!), parfois juste rêvés... Le style est plutôt "j'écris comme je parle" avec quelques jolies touches de poésie, les thématiques sont constantes : l'amour (d'âme et de corps), la nature, la place de l'homme dans les deux et dans le monde...

Je n'ai pas aimé plus que ça. Il m'a manqué un fil conducteur, un peu plus d'exigence aussi dans le texte, mais j'ai aimé découvrir cette plume qui a publié de très nombreux ouvrages (je le découvre!)
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L'écrivain suisse allemand

Un roman surprenant et émouvant. L’auteur, paysan de montagne, nous raconte son amitié avec cet écrivain célèbre qui virevolte de voyages en conquêtes féminines. Il y a une fascination un peu envieuse mais toujours tendre pour ce personnage si brillant et inspirant, un regard lucide et amusé à la fois. Il y a aussi, en contrepoint, une affirmation humble et pleine d’humour de son propre choix de vie, si sédentaire et routinier en apparence, mais nomade qui voyage dans les subtiles variations du paysage et de sa vie intérieure, et vit l’intensité dans la profondeur des liens qu’il établit. A relever aussi le style rythmé, généreux et ludique qui en fait un roman qui se lit avec beaucoup de plaisir.
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