Un cri se fait entendre, de Jean Vanier
Le risque, c'est de croire que nous sommes quelqu'un parce que nous faisons des choses. Il est vrai que nous savons faire des choses importantes. Nous avons du mal à accepter notre personne profonde, cachée derrière le besoin de prouver quelque chose. Il nous faut découvrir que nous sommes aimés tels que nous sommes. Et c'est le mystère de Dieu. Il se révèle à nous pour nous dire: "Je t'aime comme tu es."
Être compatissant ne veut pas dire pleurer, mais aider les gens à se mettre debout.
C’est facile d’être généreux pendant quelques mois ou quelques années. Mais pour être continuellement présent à d’autres et pas seulement présent mais être nourriture pour eux, pour tenir le coup dans une fidélité renouvelée chaque matin, il faut une discipline du corps et de l’esprit. Il faut une discipline par rapport à la nourriture spirituelle, à la prière et au rajeunissement de l’intelligence.
Plus on chemine personnellement vers la guérison et l’unité intérieure, plus ce sentiment d’appartenance grandit et s’approfondit. Et pas seulement l’appartenance aux autres et à une communauté mais à l’univers, à la terre, à l’air, à l’eau, à tous les vivants, à toute l’humanité. Si la communauté donne à la personne un sentiment d’appartenance, elle l’aide aussi à assumer sa solitude dans une rencontre personnelle avec Dieu. Par là encore, la communauté est ouverte à l’univers et à tous les hommes.
Que se passe-t-il [...] si elle [sa mère] cherche à posséder l'enfant, à le garder pour elle-même, pour combler ses propres angoisses et son vide intérieur? [...] Il a peur, terriblement peur: il se sent seul et, de ce fait, angoissé. Ne se sentant ni aimé ni respecté pour lui-même, il pense qu'il est mauvais. C'est pour cela, croit-il, qu'on le contrôle jusqu'à l'étouffer [...] Ainsi se développent en lui une image négative de lui-même et des sentiments de culpabilité.
Ce sont ces moments où nous prenons conscience que nous formons un seul corps, que nous nous appartenons, que Dieu nous a appelés à être ensemble pour être une source de vie les uns pour les autres et pour d’autres. Ces temps d’émerveillement deviennent célébrations.
Plus on chemine personnellement vers la guérison et l’unité intérieure, plus ce sentiment d’appartenance grandit et s’approfondit. Et pas seulement l’appartenance aux autres et à une communauté mais à l’univers, à la terre, à l’air, à l’eau, à tous les vivants, à toute l’humanité. Si la communauté donne à la personne un sentiment d’appartenance, elle l’aide aussi à assumer sa solitude dans une rencontre personnelle avec Dieu. Par là encore, la communauté est ouverte à l’univers et à tous les hommes.
Il y a le danger à notre époque, d’être saturés d’information, et n’enregistrer que des choses très superficielles. Il est toujours bon de pénétrer avec notre intelligence dans un petit domaine de ce vaste monde de la connaissance qui est le reflet des choses visibles et invisibles. Si on creuse avec son intelligence un domaine restreint, que ce soit la croissance de la pomme de terre ou l’approfondissement d’un mot de l’Ecriture, dans chacune de ces réalités, on touche le mystère. Si on explore une chose à fond avec notre intelligence, on entre dans le monde de l’émerveillement et de la contemplation. L’intelligence qui touche la lumière de Dieu cachée au cœur des choses et des être renouvelle toute la personne.
Pour certaines personnes, s’abandonner à une puissance supérieure c’est prier. Mais prier n’est pas d’abord, dire des prières. C’est ouvrir cette partie la plus intime de soi à Dieu. C’est découvrir qu’au plus profond de son corps et de son être il y a une source et que cette source est Dieu.
La parole doit jaillir du silence et de la paix et conduire vers le silence et la paix. Elle fait renaître l’appel. Elle rend présents au cœur et à l’esprit la finalité et l’essentiel de la communauté.