Citations de Jenna Black (48)
Il se leva et fit mine de s’avancer.
Là, pour le coup, je n’ai pas vraiment réfléchi. Je me suis contentée de réagir à la douleur, la colère et, oui, la peur, qui avaient pris possession de mon corps. Lorsqu’il s’approcha de moi, je levai le genou et le frappai là où ça fait très mal. Il se plia en deux, agrippant à pleine main ses bijoux de famille.
Keane sortit les mains de ses poches pour les croiser sur sa poitrine en me fusillant du regard.
- Je suis le professeur, tu es l'élève. Tu fais ce que je te dis sans poser de questions.
Mince, quel trou du cul.
(...)
- Je ne sais pas quel est ton problème... commençai-je en lui plantant un doigt sur la poitrine.
Tout se passa si vite que c'est a peine si je le vis bouger. L'instant d'après j'était face contre terre, le poids de Keane me maintenant au sol, bras tordu derrière le dos.
J'avais plus ou moins espéré qu'il me relâcherait une fois que je lui aurais donné la bonne réponse, mais non.
- Bon je peux me relever maintenant?
- A mon avis, tu auras du mal à te relever tant que je serais sur ton dos, répondit-il, la voix teintée d'ironie amusée.
- Tu veux dire que tu veux vraiment que je te mette un coup de boule? demandai-je avec incrédulité.
- Sauf si tu tiens à passer toute la journée en tête à tête avec le tapis.
(...)
Et dire que j'avais insisté pour prendre ces leçons.
Vous connaissez ce vieux proverbe chinois disant qu'il faut se méfier de ses rêves parce qu'ils pourraient bien se réaliser? Je ne l 'avais jamais aussi bien compris.
Si mes mains avaient été sous les draps, je crois que j'aurais croisé les doigts. Après tout, souvent femme varie et je ne disais peut-être pas la vérité, toute la vérité, rien que la vérité.
(…) Je vis en Avalon parmi les humains depuis plusieurs siècles. Et s'il y a bien une chose que j'ai apprise sur eux, c'est qu'il est inutile d'essayer de les arracher à leurs propres démons s'ils ne veulent pas être sauvés.
(dixit le père de Dana à propos de l'alcoolisme de la mère)
Maman ne sut pas tout de suite quoi répondre. L'alcool et le sens de la répartie ne font pas bon ménage.
Je n'avais jamais été une grosse fan des bad boys au lycée. Toujours tellement imbus d'eux-mêmes, ils croyaient que se conduire comme des abrutis faisait d'eux des mecs cool. Évidemment, ils n'étaient pas vilains à regarder. Et un bad boy faë... Je ne vous raconte pas.
J'étais venue en Avalon pour fuir ma mère, mais je crois qu'une autre partie de moi avait secrètement espéré trouver chez Papa les conseils et les attentions qui me manquaient. Je voulais qu'un adulte plus âgé et plus sage que moi m'aide à donner un sens à ma vie et à envisager l'avenir.
Vous connaissez ce vieux proverbe chinois disant qu'il faut se méfier de ses rêves parce qu'ils pourraient se réaliser ? Je ne l'avais jamais aussi bien compris.
- Je t'ai promis d'être honnête avec toi, alors je vais l'être. Ce que nous allons décider, bien sûr, te concerne au plus haut point. Mais je peux t'assurer, ma chère enfant, que tu n'auras pas ton mot à dire.
J'en restai bouche bée.
- L'honnêteté n'est pas toujours un cadeau, dit-il. Tu es jeune et inexpérimentée, et tu es à peine consciente de l'étendue de tes pouvoirs. Je suis également ton père, et tu es légalement sous mon autorité.
Pour vous dire la vérité, j'étais bien contente qu'il ait remis ses lunettes, ou j'aurais fini par me casser la figure à force de lui baver dessus. On pourrait croire que je n'avais jamais vu d'Apollon avant lui, mais pour être honnête, les faës tiraient la notion de beau gosse vers des sommets insoupçonnés.
Toutes ces années passées à la mépriser, à lui faire des reproches... alors que c'était à cause de moi qu'elle s'était mise à boire.
(Dana apprenant la vérité sur l'alcoolisme de sa mère).
J'estime que j'étais parfaitement en droit de ruminer la situation dans laquelle je me trouvais, mes craintes pour l'avenir, mes interrogations quant aux gens à qui je devais me fier. Mais quand je m'éveillai le lendemain matin, devinez ce que j'avais en tête ? Le baiser d'Ethan. Quelqu'un a-t-il aperçu mon sens des priorités ? Parce qu'il était visiblement aux abonnés absents.
- Les élèves de mon ancienne école trouvaient ça assez croustillant, me défendis-je. Ils ont fait de ma vie un enfer quand ils l'ont su.
[Kimber] balaya mon objection d'un geste.
- Peut-être, mais c'étaient des ados.
- Eh, tu veux scoop ? Nous aussi on est des ados.
- Mais on n'est pas des filles comme les autres, répondit-elle, et ses mots me firent l'effet d'un coup de poing. Je suis une étudiante de seize ans en deuxième année de fac qui vit seule, et tu es une Passemonde. On est tout sauf normales.
La vérité de ces paroles s'imposa à moi, même si j'avais essayé de le nier durant toutes ces années. Je m'étais toujours efforcée de me conduire comme le commun des mortels en toutes circonstances, et j'avais toujours su que j'étais à côté de la plaque. Mais je n'avais jamais voulu l'admettre.
- Que peut faire la magie ? demandai-je, avant de réaliser que c'était bien la question la plus stupide et la plus vague que j'aurais pu poser.
Kimber ne parut pas de cet avis.
- En théorie, la magie peut tout faire, si celui qui s'en sert est suffisamment doué. (…) La magie est une force élémentaire, originaire de la Faëry. Ce n'est pas exactement une forme de vie consciente, mais ça s'en approche.
Pour votre information, s'évanouir, c'est nul. J'avais toujours cru que tourner de l'œil consistait simplement à perdre connaissance pendant quelques instants. Je ne savais pas qu'il fallait y ajouter la nausée, la tête qui tourne, des frissons et la peau moite.
Je pense être plus mûre que les filles de mon âge, et c'est effectivement le cas dans beaucoup de domaines. Combien de filles de seize ans savent tenir les comptes ? Mais avec les garçons, j'étais à peu près aussi expérimentée qu'une gamine de douze ans, et ça se voyait. Ma langue restait collée à mon palais et j'avais une conscience aiguë de la façon dont Ethan me touchait.
- Tu appartiens à la cour des Ténèbres ? m'étranglai-je, dans ce qui tenait autant de la question que du cri d'horreur.
- En effet, confirma Ethan. Comme à peu près la moitié des faës résidant en Avalon. Et non, nous ne sommes pas tous maléfiques, tout comme les humains ne sont pas tous bons.
Le destin avait-il eu finalement pitié de moi et exaucé mes vœux ? Ou bien Ethan et sa copine étaient-ils les vrais méchants de l'histoire ? Sa belle gueule ne l'empêchait pas d'être pourri jusqu'à la moelle.
Pour la première fois depuis que j'avais fugué, je ressentis un pincement de culpabilité. Maman serait-elle capable de se prendre en charge et de s'occuper de ses factures maintenant que je n'étais plus là ? (…). Puis je me repris. Même si elle s'était de plus en plus reposée sur moi au fil des ans et se comportait comme une gamine, elle était quand même adulte et pouvait se prendre par la main comme une grande !