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Citations de Jennifer Tamas (17)


Depuis bien longtemps, notre culture classique nous est transmise par des lectures masculines pétries de fantasmes. Il est temps de s'en affranchir! Les hommes préfèrent imaginer des refus mais ignorer ceux qui se disent clairement. Pour galvaniser un esprit guerrier, rien de plus excitant que de croire à la fiction du non. Mais quand il faut parvenir à ses fins, mieux vaut faire la sourde oreille qu'écouter celle qui se refuse.
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La rivalité féminine n'est que l'un des effets de la domination masculine.
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Des générations de lycéens qui n’ont eu qu’un accès partiel au texte. Savent-ils qu’Andromaque finit par remporter la couronne et anéantir ses agresseurs ? Elle sort victorieuse d’une lutte de plus d’un an qu’elle a menée selon une stratégie dont le public peut mesurer toute l’efficacité : la résistance passive. En répondant ni « oui » ni « non » au chantage de Pyrrhus, Andromaque ne se soumet pas. Elle résiste à l’ultimatum (épouser Pyrrhus, donc renoncer à honorer la mémoire d’Hector et sauver son fils). Elle l’invalide même.
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Les contes recèlent un secret : leur sens ne s'épuise jamais et évolue en fonction des âges de la vie. Ils sont comme des couvertures magiques qui nous enrobent et grandissent avec nous. Mais surtout, ils nous aident, tout simplement, à vivre ensemble.
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Le travail des intellectuels au XIXème siècle a fait émerger une certaine littérature classique. En canonisant un héritage culturel masculin ainsi que l’œuvre de quelques rares femmes comme Madame de Sévigné ils ont effacé beaucoup d’œuvres des femmes d’autrefois. Ces érudits appartiennent à une société patriarcale que Napoléon a consolidée sur le plan des lois comme sur celui des idées. L’héritage de Rousseau est aussi lourd de conséquence puisqu’il nourrit une vision romantique du monde […] la femme est alors mise sur un piédestal, éthérée si bien qu’elle souffre d’une forme de déréalisation que le libertinage du siècle précédent ne permettait pas d’envisager
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La plupart ont pris la plume une fois devenues veuves : elles jouissent alors d’une plus grande liberté pour s’exprimer.
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Pour chacune des ces femmes, l’identité dérive d’un attribut physique : Cendrillon est aussi connue sous le nom de « Cul Cendron » (le derrière dans les cendres). Blanche-neige tire son nom de la pureté de son teint (et peut-être de son âme), tandis que la Belle au bois dormant évoque la beauté ensommeillée que vient déchirer l’irruption du soleil : au sens propre, l’astre qui met fin à la nuit, et au sens figuré le prince solaire qui viendra la sauver.
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« Belle est une héroïne du non, mais elle a sur la bête un pouvoir de vie et de mort. La Bête est même le personnage vulnérable, celui qui manque de mourir faute d’avoir su dire non et qui est sauvé in extremis par Belle qui s’arroge le droit de le couvrir de baisers pour le réveiller. Dans ce conte d’autrefois, la jeune fille propose et dispose du corps de l’autre. Sujet désirant, Belle fait des rêves érotiques que Madame de Villeneuve se plaît à décrire pour nous faire comprendre la domestication du désir.
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Ces femmes attendent (…). D’aucuns y voient la passivité propre au sexe féminin, tandis que d’autres y perçoivent un besoin de maturation sexuelle nécessaire aux femmes. Selon Sigmund Freud puis Bruno Bettelheim, le corps féminin, qui ne serait pas excité aussi rapidement que celui de l’homme, doit se préparer à la rencontre du corps masculin, ce qui rend nécessaire une forme de latence.
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L'amour courtois ou la galanterie qu'on érige en modèles pour mieux les décrier étaient avant tout des fantasmes, des rêves parallèles, le résultat stylisé d'une pensée qui voulait justement se distinguer de son temps et contrer les pratiques sexuelles alors en vigueur.
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Essai agréable, avec visite des classiques et des contes de fées et approfondissement des personnages féminins, longtemps voués à l'attente et à la passivité. La raison en est que les oeuvres littéraires sont conçues et vues à travers le "male gaze" (terme issu des études de genre américaines) : les héroïnes n'y servent que de faire-valoir des valeurs masculines ou de modèle pour l'édification des jeunes filles. Quelques unes, il est vrai, déchirent l'écran, telles Phèdre et Bérénice. Qu'est-il possible d'en conclure ? Jennifer Tamas évoque également la réappropriation des contes par les hommes, principalement Perrault et Grimm, à des fins qui n'étaient pas celles des contes oraux retranscrits initialement par des femmes telles Madame d'Aulnoy. Elle s'attarde sur la véritable définition de la "galanterie", qui n'est pas celle reprise dans leur pétition par Catherine Millet et Catherine Deneuve, laquelle se rapprocherait plutôt de son contraire, c'est-à-dire manières de hussard et irrespect. Elle réhabilité la figure de la Princesse de Clèves et évoque la possibilité de ne pas consentir même désirant.
Je recommande cet ouvrage qui, sans mettre au jour de nouvelles notions, a l'immense mérite de les préciser et de les ordonner en un tout cohérent à partir duquel organiser ses propres réflexions.
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On a peine à reconnaître le conte lorsque ce sont des hommes qui adaptent à l’écran, qu’ils s’appellent Disney (1991, 2017), Cocteau (1946) ou Gans (2014). Dans toutes ces versions, Belle est séquestrée par la Bête et finit par mystérieusement par s’éprendre d’elle. Le préjugé est toujours le même : les femmes aiment les brutes et savent découvrir leur cœur.
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Ces héroïnes classiques que cet essai met à l’honneur ont toutes un point commun : alors même qu’elles sont cristallisées par l’histoire littéraire, leur refus a été effacé. Leur résistance a été spoliée. Même si leur nom figure en titre, elles sont réduites à ce que le regard masculin a fait d’elles : des femmes fragiles et dénuées de tout pouvoir d’action.
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Interroger les codes culturels de l’Ancien Régime, que ce soit la galanterie ou le libertinage m’a donc paru absolument nécessaire. C’est en contemplant autrement nos classiques que l’on pourra se débarrasser des assignations faites aux femmes aussi fausses que délétères. Non, la princesse de Clèves n’est pas un modèle de pruderie et de frigidité. Refusons de conclure que « Titus n’aimait pas Bérénice » : la reine de Palestine ne se réduit pas à une femme éplorée, prototype de la femme hystérique qui ne se laisse pas quitter.
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Réduire la galanterie à une pratique masculine est pourtant dangereux, car cette simplification annule le geste créateur des femmes et nie leur contribution au jeu social et littéraire. Effectivement, certaines nourrirent l'espoir d'une civilité galante à des fins honnêtes.
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La puissance du fantasme masculin est telle qu'il colonise l'imaginaire des femmes.
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Ainsi les films Disney projettent une lutte idéologique où la victoire du bien est assimilée à une force masculine, les femmes étant soit des proies à sauver, soit des obstacles à éliminer.
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