Citations de Jérôme Bonaldi (86)
Il se trouve que travailler à flux tendu profite à beaucoup de monde.
Pourquoi un investisseur s'endetterait t-il pour un modèle industriel qui peut, dans les dix prochaines années, ne plus rien rapporter à ses actionnaires ?
En 2004, lorsque le baril a menacé de dépasser les 50 dollars, l'Arabie Saoudite avait promis d'augmenter sa production... sans y parvenir.
Une impuissance expliquée par la raréfaction des ressources et surtout par le manque d'investissements engagés.
Un avenir sans crises pétrolières est assez peu probable, même si l'on retient des hypothèses optimistes. Il ne suffit pas, en effet, que les ressources et les techniques soient disponibles, encore faut-il que les investissements permettent l'augmentation des capacités de production soient réalisés à temps. Or les investissements ne sont pas au rendez-vous.
La hausse actuelle des cours par des - facteurs irrationnels - voire - essentiellement psychologiques - .
Des qui montrent, même si le marché reste - bien approvisionné - , qu'il suffirait d'un petit rien pour gripper la machine.
Et la liste est longue : conflits au Moyen-Orient, bourbier irakien, menace nucléaire sur l'Iran, attentats terroristes, prise de contrôle de Gazprom par Poutine, nationalisation du pétrole en Amérique du Sud, prises d'otages au Nigeria, cyclones dans le golfe du Mexique... De quoi donner des insomnies à de nombreux traders.
Le jour où les Chinois commenceront à acheter des voitures, il faudra s'attendre à voir rouler plus de 650 millions de voitures et voir monter la demande mondiale d'énergie à 108 millions de barils par jour.
Or la production mondiale, pour 2015, est estimé à 100 millions de barils par jour.
Les capacités ne peuvent plus augmenter, seul le prix jouera le rôle de régulateur de marché. Un prix qui devra nécessairement monter.
Pour réduire lav demande de 8 %, le prix du pétrole devra être multiplié par 7. CE QUI DONNE 380 DOLLARS LE BARIL.
On trouve aujourd'hui en Chine 16 véhicules pour 1000 habitants contre 576 en France.
Aussi, les experts s'inquiètent-ils du jour où, en plus de l'énergie consommée pour leur production industrielle, le niveau de vie de la Chine permettra à tous ses habitants d'accéder à un confort se rapprochant de celui des pays occidentaux : une voiture, un système de chauffage au fioul ou électrique, réfrigérateur, un ordinateur, et autres objets indispensables...
La hausse du prix du pétrole, contrairement à ce qu'on pourrait penser, ne réduit pas la demande mondiale.
Une hausse du prix de 25 % baisse la demande de seulement 1 %.
Les capacités de production supplémentaires- celles qui peuvent encore apparaitre aujourd'hui - sont quasiment proche de zéro.
Nous ne voulons pas dire que les pays de l'Opep sont en train de manquer de pétrole. Mais la question est de savoir si on pense que les capacités de production en temps réel vont croitre d'année en année pour suivre le rythme de croissance économique.
Si ce n'était pas le cas, autrement dit s'il n'y avait pas assez de pétrole pour tout le monde, à combien pourraient monter les prix et qui pourraient encore en acheter ?
Le coussin de sécurité disponible aujourd'hui, les barils assurances, ne s'eleve plus qu'à environ 1.5 million de barils.
Soit à peine la moitié de la production journalière d'un pays menacé d'embargo comme l'Iran.
Le gouvernement français prévoyait pour cette année-là un baril à 36 dollars alors qu'il est juin 2006 à plus de 70 ! Cette grosse boulette fait dire à certains experts que la façon dont les prix pétroliers se formulent est en train de changer : Le marché scruterait désormais un horizon plus lointain. Il se focaliserait sur un manque de capacités de production et de transformation à, cinq ou sept ans, et sur la fameuse fin du pétrole, le monde consommant de puis des années plus de brut qu'il n'en découverte.
Un élément de preuve : depuis un an, les prix à longue échéance ont augmenté plus que les autres.
En 1985, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole décide de calculer les quotas des pays producteurs à partir de leurs déclarations de réserves
En gros, plus ils déclarent de réserves et plus ils ont le droit d'extraire.
Qui ne cendrerait pas à la tentation d'augmenter sa production et donc ses revenus sur la foi des déclarations invérifiables ?
Ainsi, et sans qu'aucun gisement nouveau soit découvert, les réserves de l'Arabie Saoudite ont plus que doublé de 1989 à 1990 de 170 milliards à 257 milliards de barils. Idem pour Abou Dhabi qui triple ses réserves de 1987 à 1888 de 30 milliards à 92 milliards de barils, l'Iran double les siennes dans la même période.
Le passage d'un système basé sur les hydrocarbures à un système utilisant d'autres sources d'énergie, nucléaires ou renouvelables, ne peut être que long et couteux.
Il ne se fera pas du jour au lendemain.
l'homme du XXe siècle a pris beaucoup d'assurance grâce au pétrole. Il peut scier, pomper, creuser élever, moissonner, labourer, chauffer, rouler, plus vite...Sans parler de ce qu'il ne pouvait pas faire et qui est désormais possible, comme voler.
Nous avons donné les clés de notre économie, de notre travail, de nos loisirs, et plus généralement de notre quotidien, au vrai génie de la lampe : à Monsieur Pétrole, magicien de la modernité.
L'homme sans pétrole saura-t-il se montrer aussi brillant et aussi inventif que celui qui a marché sur la Lune ? C'est fortement à espérer.
A 75 dollars avril 2006 et après une augmentation de 150% depuis aout 2003 29 dollars, certains spécialistes estiment qu'il sera négocié, dans dix ans, sur les marchés aux alentours de ... 380 dollars.
Personne ne maitrise plus aujourd'hui le prix du baril.
S'inquiéter de savoir quel pourra être notre sort dans un avenir proche, c'est mettre le réveil un peu avant l'heure pour ne pas être totalement au dépourvu, c'est nous préparer à pouvoir admettre l'inimaginable.
Nous sommes aujourd'hui dépendant de cette énergie trop bon marché et nous n'avons bêtement pas su, ou pas voulu, anticiper le jour où elle ne serait plus.