Citations de Jérôme Bonaldi (86)
Aujourd'hui, faire moins de kilomètres, être solidaire de ses voisins, redécouvrir sa région, partir en vacance en vélo, enfiler un pull en hiver ou manger des légumes de saison semble à certains insupportable.
Cela ne l'était pas pour nos ancêtres. Cela le serait-t-il pour nos enfants ?
Ne comptez plus sur les patrons et dirigeants d'entreprise. Ils ne sont pas payés pour avoir une vision à long terme. Les yeux fixés sur le cours de la Bourse, sur le cours terme, ils ne sont pas là pour dire que l'on va vers le mur.
En résumé, ne comptez ni sur les compagnies pétrolières ni sur nos gouvernants pour tenir n discours responsable, pour tirer la sonnette d'alarme ou pour avoir une vision à long terme. Ne comptez pas sur eux pour se tirer une balle dans le pieds.
Peut-on imaginer un élu annonçant que notre modèle économique va devoir se transformer en profondeur, laissant sur le bord de la route les plus faibles.
Peut-on imaginer un sel instant le porte-parole d'une des majors annoncer que ses puits sont arrivés à mi- vie, que le but va devenir moins abondant et plus difficile à extraire ?
Le cours de Bourse de la compagnie plongerait immédiatement, ainsi que celui des compagnies sœurs par la même occasion, entrainant une panique boursière difficilement imaginable.
Malheur à celui par qui le scandale arrive.
Alors si, vraiment, le baril sera demain, inexorablement, inéluctablement à 380 dollars, pourquoi, ne sommes-nous pas plus nombreux à le dire ?
En 1979, par exemple, il fallait un demi-heure payée au Smic pour acheter un litre d'essence, alors qu'il ne faut plus, en 2005, que dix minutes pour acheter ce même litre...
Entre 1994 et 2004, le nombre de kilometres parcourus en France a augmenté de 17 %.
Dépêchons-nous d'économiser le pétrole. 90 km/m sur les autoroutes, la gratuité des transports publics, la circulation alternée, l'incitation au télétravail...
L a solution qui semble aujourd'hui la plus efficace et la plus rapide à mettre en œuvre a un air de déjà-vu puisqu'elle fut déjà appliquée lors des deux chocs pétrolier de 1973 et 19789 : les économies d'énergie.
L'Hydrogène : une idée de Jules Verne.
La France, pour couvrir ses besoins en carburants, aurait besoin de trois à quatre fois plus de surfaces cultivables. Il faudrait que le moindre hectare, routes, montagnes et villes comprises, soit entièrement planté de colza pour couvrir nos besoins.
La culture du blé, du colza, du tournesol ou de la betterave, à partir desquels peuvent être produits les biocarburants, rentreraient en conflit avec les cultures alimentaires.
Soit nous plantons du blé pour faire du pain , soit nous plantons du colza pour faire le plein.
Il se construit toute les semaines une centrale à charbon en Chine.
Le gaz et le charbon les faux frères du Pétrole.
La technologie peut nous aider à changer de modèle énergétique, mais elle n'est pas encore assez au point pour nous délivrer des charmes pervers des hydrocarbures.
Penser aujourd'hui que la technologie peut nous sauver ou nous éviter de rentrer dans le mur n'est plus raisonnable.
Avez-vous autre chose que du pétrole ?
Eoliennes, diester, chauffe eau solaire, panneaux photovoltaïques, moteur à hydrogène, charbon, bois, pile à combustible, géothermie, biomasse, gaz naturel, éthanol, énergie de la houle, centrale à bouses de vache, énergie microbienne, nodules polymétalliques, méthane liquéfié, usines marémotrice, fusion nucléaire...
Difficile de ce bric-à-brac de faire la part des choses, de reconnaitre les projets sérieux des idée folkloriques. La liste des énergies de remplacement est longue. LONGUE ET TROMPEUSE.
On se demande où les Américains pourraient demain faire leurs courses. L'Afrique, par exemple, est déjà la chasse gardée de la Chine. Le Kazakhstan est dans la sphère russe. L'Amérique du Sud a bien l'intention de rester libre de vendre à qui elle veut.
Les puits indonésiens sont presque à sec. Même chose pour ceux de la mer du Nord. La dépendance de nos économies à l'or noir dans les vingt prochaines années sera toujours très forte, ce n'est un secret pour personne.
Et c'est aussi pour ça que nous les payerons très cher.