Joanna Olech

Je dois dire que Pompon est un sacré numéro. Ça ne va pas être simple d'en faire un honnête dragon (…) Hier, je l'ai encore surpris sur le balcon à cracher des pépins sur des chiens attachés devant le magasin de légumes, alors qu'ils ne lui avaient rien fait. Pas de chance, nous sommes tombés sur un dragon voyou... 

- Les dragons aussi devraient avoir leurs représentants au Parlement, lance-t-il un jour en regardant le journal télévisé.
Tu parles de QUELS dragons précisément ? Veut savoir maman.
Je représente une minorité, mais le fait d'être le seul de mon espèce ne doit pas me priver de bénéficier des mêmes droits que tout autre citoyen.

Pompon est devenu célèbre comme Beckam (et tout aussi prétentieux). Trois fois par semaine, il astique ses écailles avec un chiffon de flanelle. Après chaque repas, il se lave vigoureusement les dents avec du liquide vaisselle. (…) Encore un peu et il pourra s'inscrire à un concours de bonnes manières , ou faire son entrée en politique.

S'il quelqu'un vous dit que travailler dans le show-biz est facile et agréable, il MENT !

Pompon est notre animal de compagnie. C'est une DRAGON !
Aaah ! Vous croyez sans doute que je délire, et qu'il s'agit en fait d'un chien ou d'un cochon d'Inde...Mais pas du tout !
Pompon est un VRAI dragon, un dragon qui crache du feu et qui peut griller les saucisses rien qu'en soufflant.

Même le plus désespéré des vampires n'arriverait pas à te mordre dans le cou, j'ai dit. Tes écailles te protègent, espèce d'idiot au carré. Dracula en personne serait obligé d'utiliser un tournevis. Ou une perceuse.

La fillette resserra sous son menton les cordelettes de son chaperon rouge et avança vers la forêt qui s'étendait derrière l'angle de la rue des Fraisiers et de la rue des Choux. A vrai dire, c'était un bois, un bosquet dirait-on même, à la périphérie de la ville. De l'autre côté, dans une maisonnette couleur omelette, vivait Mère-Grand. C'est à elle qu'étaient destinées toutes les douceurs dans le panier du Chaperon. La petite fille suivait le tracé de l'étroit sentier et dardait vers les fourrés environnants les pommes de pin qu'elle trouvait sur son passage, quand soudain...

Il était une fois, dans un pays pas si lointain, une petite fille au nez retroussé couvert de taches de rousseur et aux pieds curieusement grands toujours chaussés de tennis rouges.
Un beau jour (mardi dernier, pour être précis), la fillette ouvrit le portillon vert de sa maison, au numéro 13 de la rue des Fraisiers, et sortit de chez elle, chargée d'un panier en osier rempli de friandises. Du sirop de framboises, des noix au miel et une tarte aux prunes soigneusement emballée dans du papier alimentaire. Au-dessus, il y avait encore un tube d'aspirine et le tout nouveau numéro d'Ordinateur Magazine, la revue préférée de sa Mère-Grand.