Citations de Jocelyn Lachance (39)
Autrement dit, il ne suffit plus d'apprendre aux jeunes à moins consommer d'écrans, il faut leur apprendre à vivre à l'extérieur du périmètre rassurant de la connexion, à se déconnecter provisoirement et partiellement de leur smartphone.
La norme se réajuste alors : il ne s'agit plus d'être joignable en permanence, mais de savoir alterner les moments et les espaces connectés et ceux qui ne le sont pas. L'accompagnement ne se contentera pas d'insister sur ce qui est vécu alors, il soulignera également que chacun peut échapper, s'il le désire, à cette continuité qui s'impose à lui.
Il ne suffit plus d'apprendre aux jeunes à moins consommer d'écrans, il faut leur apprendre à vivre à l'extérieur du périmètre rassurant de la connexion, à se déconnecter provisoirement et partiellement de leur Smartphone.
On peut d'ailleurs se demander si l'achat d'une tablette, d'un ordinateur ou d'un smartphone s'accompagne toujours de conseils d'utilisation ou, au moins, d'un discours sur l'importance symbolique que revêt le fait de détenir un outil facilitant la recherche d'informations et la communication, donc l'ouverture au monde.
L'expérience de déconnection doit être mise au service de l'individu, qui doit pouvoir l'utiliser à bon escient.
La déconnection ponctuelle ne devrait plus être présenté aux jeunes comme un moment exceptionnelle dans leur vie quotidien ne tandis que, le reste du temps, ils sont abandonnés à leurs tentations.
Interdire les Smartphones pendant les repas, refuser la présence des écrans dans une pièce choisie, se contenter d'un seul appareil connecté pour toute la famille durant les vacances...
Enseigner la déconnection partielle et provisoire aux plus jeunes. Encore faut-il qu'ils soient prêts à se déconnecter eux-mêmes...
C'est comme les réseaux sociaux. On veut nous faire croire qu'on est libre sur les réseaux sociaux, mais c'est le contraire.
C'est horrible, sur plein d'applications maintenant, on ne peut plus se déconnecter. Et ça, ça m'énerve, parce que je ne suis pas libre, pas libre de me déconnecter...
A l'ère de la multiplication des écrans au sein des familles, il est donc possible d'être seul - avec soi-même - , même lorsque les contraintes du quotidien obligent les uns et les autres à occuper le même espace.
Quand les parents ont le sentiment de manquer de temps, l'écran devient un accompagnateur acceptable, du moins le temps de reprendre son souffle.
Il semblerait plutôt que les écrans éloignent parfois les membres d'une famille quand ils sont réunis sous le même toit et les rapprochent lorsqu'ils sont séparés.
J'assume ma dépendance, et, encore, c'est pas du Smartphone quez je suis dépendant mais de ce qu'il permet.
- Que 'est-ce que ça changerait, si tu vivais dans un monde sans Internet ?
Je m'ennuierais.
Si l'on s'ennuie autant aujourd'hui, c'est aussi parce que notre société condamne l'oisiveté.
Et vous, vous arrive-t-il de vous retrouver derrière un écran parce que vous n'avez rien d'autre à faire, pour tuer le temps ?
J'ai peur que toute cette technologie casse les liens humains.
Le numérique est venu bousculer le cadre autrefois protégé du sommeille l'-advenance-, ou la possibilité qu'une chose inattendue, un contact inespéré, une nouvelle importante ou surprenante survienne dans le présent, se manifeste aussi la nuit.
Si les jeunes devaient autrefois faire un effort pour aller vers les autres, il leur faut aujourd'hui faire un effort pour se retrouver enfin seul.