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Critiques de José Carlos Fernandes (5)
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Mer d'Aral

On dit que dans la mer d’Aral, les poissons pour survivre sont devenus des mutants. On dit que maintenant ils ont figure humaine et qu’il faut prendre garde à ne pas les croiser...

Les dessins de cette mer d’Aral asséchée sont oppressants, lugubres, une atmosphère de fin du monde, une terre battue par les vents et couverte de sel. Qu’a donc fait l’homme dans cette partie du monde pour que la nature en devienne si hostile !



Un boeuf sur le toit est une nouvelle très drôle et mérite qu’on s’arrête sur des expressions telles que « quand les poules auront des dents ». Ici ce serait plutôt quand « les boeufs voleront ». Alors imaginez la situation au premier degré !

Ici les dessins sont d’une extrême simplicité à l’image même de la réflexion pleine d’humour.



Habiller les morts. Cette nouvelle-là m’a laissée de marbre. Elle s’arrête en queue de poisson. Une façon d’achever l’inachevé ? That is the question and I have not la réponse. Alors bof, bof.

Le scénario est plutôt indigent, les morts ne seraient pas contents de leur costume pour la grande scène finale, mais heureusement le dessin sauve l’histoire. La mort n’est décidément pas un thème inspirant. Pas facile de faire parler les morts !



L’inauguration du canal de Panama est la nouvelle qui m’a le plus touchée. Elle met en scène une jeune femme qui attend une invitation pour l’inauguration du fameux canal. Une invitation promise mais qui tarde à venir et qui montre combien il est facile, et cruel en même temps, de se nourrir d’illusions.



Enfin la dernière nouvelle « L’art oublié de la nage à contre-courant » est une histoire tout à fait désopilante. Saviez-vous qu’il existait une école pour saumons ? Pour quoi faire ? On ne peut plus simple : leur apprendre à remonter le courant et savoir éviter l’ours !!!

Mais comme vous vous en doutez, la modernisation est passée par là et cette grande école a dû fermer. Quel gâchis !

En plus de la qualité de cette histoire, les dessins et le travail des couleurs sont magnifiques.



Cinq nouvelles sous forme de bandes dessinées vous sont donc proposées dans cet album. Cinq nouvelles pour vous faire réfléchir, frémir, rire, mais aussi vous étonner tant elles touchent des thèmes et genres différents.



Un album très séduisant pour ses dessins et un peu moins pour la qualité inégale des scénarios. Mais d’un autre côté les histoires sont tellement hétéroclites et certaines tellement courtes, qu’il est difficile de construire tout un roman en si peu de pages !

Une bonne pioche malgré tout.



Ha, j’oubliais ! Surtout ne passez pas à côté de la dernière page, vous y apprendrez qui sont véritablement José Carlos Fernandes, brillant chimiste dont les manipulations sont plutôt suspectes et Roberto Gomes qui serait lui un poisson bipède. Bizarre ! Vous avez dit bizarre ? Comme c’est étrange.

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Le plus mauvais groupe du monde : Episodes ..

Sur plus de 130 planches, des situations courtes se suivent avec, en toile de fond, une société ubuesque, caricature du mode de vie occidental contemporain. Un narrateur omniscient décrit la flopée d’hurluberlus qui composent ce premier tome.

Si les sujets proposés amènent à la réflexion, c'est souvent poussif et ça tombe également parfois à plat. J'espérais que tous ces personnages se rencontrassent (?), mais non, ou alors pas dans ce premier tome. C'est dommage et frustrant.

Le ton est très érudit, bourré de références culturelles parfois obscure pour le néophyte (étant donné que, pour corser la chose, les patronymes sont travestis...).

Difficile de rentrer dans cette BD et d'en apprécier vraiment toute la saveur.



En ce qui concerne le graphisme, ce noir et "orange" offre des paysages épurés mais des personnages parfois difficilement reconnaissables, d'où une certaine confusion (sans parler de la profusion des acteurs : en moyenne un nouveau à chaque double page...).
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Mer d'Aral

Dans « Mer d’Aral », le portugais José Carlos Fernandes nous propose cinq courtes histoires fantastiques et décalées.





D’emblée, j’ai apprécié le style visuel, dessins et couleurs. Je ne peux malheureusement pas en dire autant des mini-scénarios. Pour chacune de ces cinq histoires, j’ai eu l’impression de lire uniquement des extraits de BD. Chacune m’a paru inachevé avec des fins brutales. C’est dommage, elles partaient toutes avec un bon concept et une touche de folie appréciable.





Du coup, je suis resté sur ma faim en ne comprenant pas l’intérêt de cet ouvrage.
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Le plus mauvais groupe du monde : Tome 3, L..

Des longs couloirs du département de tachymétrie et de vérifications du ministère de l’ergonomie aux conclusions du laboratoire d’hystérèse sociale et de psychologie des masses, on peut faire confiance à l’humanité pour tracer le sillon de la prospérité. Pour les loisirs, les spécialistes vous proposent le seul et unique Féerique Parc des Perversions où chacun trouvera une distraction adaptée à ses goûts. De plus, on vient d’apprendre que le quartet de Sébastien Zorn y jouera ce-soir ! Elle n’est pas belle la vie ?



Dans Le plus mauvais groupe du monde, José Carlos Fernandes passe notre société à la moulinette. Plutôt que proposer une critique frontale, l’auteur portugais recrée double-pages après doubles-pages (le récit est formé d’une multitude d’anecdotes de deux planches) un monde où les excès et autres absurdités issues du consumérisme, du scientisme et autres nouvelles technologies sont considérées comme normales. Des chefs de départements aux noms impossibles racontent, avec toute la gravité des administrations, leurs projets improbables, le lecteur assiste à une compétition d’éloquence mathématique tandis que des amateurs de hi-fi ont tout logiquement fondé une loge des Chevaliers du Graal Sonique. La liste est sans fin, les très nombreux personnages se croisent et se recroisent. Le résultat, un album à la saveur du Brazil de Terry Gilliams et au ton rappelant les œuvres de Marc-Antoine Mathieu et Miguelanxo Prado.



Fernandes, malgré ses origines lusitaniennes, maîtrise à la perfection l’humour anglais. Tel un John Cleese déclamant les pires inepties tout en gardant un faciès de marbre, le dessinateur provoque l’hilarité en présentant posément et "logiquement" le pire, comme, par exemple, le programme l’école des hautes études en sophistique et dilettantisme (certainement l’alma mater de tous les politiciens de nos pays). Chacune de ses trouvailles fait mouche. D’un autre côté, il n’y a aucune volonté revendicatrice ou militante, au lecteur de se reconnaître et de rire de sa propre situation.



Graphiquement ainsi qu’au niveau de la construction, le travail de Fernandes peut rappeler Ben Katchor et son Julius Knipl. Le trait est particulièrement fin et très précis. La ville, totalement imaginaire, respire néanmoins l’authenticité tant ses rues, ses monuments et ses immeubles semblent réels. Le petit air de déjà vu qui ressort à la lecture de cette BD renforce encore plus le décalage du propos. Il serait injuste de ne pas saluer l’extraordinaire labeur qu’il a sans doute fallu à Dominique Nédellec pour traduire et adapter les multiples néologismes et autres pseudo-termes technico-scientifiques du texte.



Cette hilarante relecture du monde est chaudement recommandable.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
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Le plus mauvais groupe du monde : Episodes ..

Lecture Jeune, n°131 - septembre 2009 - Le plus mauvais groupe du monde est composé de S. Zorn, denteleur de timbres, I. Kagel, contrôleur municipal de briquets, I. Alzheimer, vérificateur météorologique, et A. Kopek, cryptographe de seconde classe. Ils répètent depuis vingt-neuf ans dans la cave d'un tailleur, sans jamais avoir été programmés. Peut-être parce qu'ils ne jouent pas tous la même chanson : « le plus mauvais groupe du monde est le résultat d'un mélange inouï d'ineptie et d'absence de sens musical ». On recroisera ces personnages, comme tant d'autres, dans divers lieux de cette ville singulière. Ici, vous pourriez aussi déposer vos suggestions dans le « kiosque de l'utopie », même si « d'aucuns disent que le kiosque est une farce et que l'État n'a que faire des rêves et des aspirations des citoyens. [...] D'autres assurent que les gouvernants ont décidé de retarder la concrétisation de l'utopie tant que les concitoyens ne seront pas parvenus à un consensus ». Vous pourriez également visiter le musée national de l'accessoire et de l'insignifiant, dont le directeur vous présentera des pièces rares : une collection de moustaches postiches (don de madame Klezmer), un inventaire de tous les livres et articles publiés sur la calvitie entre 1879 et 1924...

Soixante histoires, sur deux pages, mettent en scène des personnages aux réflexions absurdes, fantaisistes et inquiétantes. De cette société neurasthénique pas si éloignée de la nôtre émanent une ironie mordante et une poésie tendre. Sur des pages jaunâtres aux fonds bruns se détachent les décors d'une ville figée et les longues mines en noir et blanc des protagonistes en quête de sens : « Comment se fait-il que les jours passent si lentement et les années si vite ? » Sur tout cela planent les ombres bienfaisantes de Borges ou de Perec et, si l'on tend l'oreille, Duke Ellington ou John Coltrane devraient se faire entendre... Une lecture totalement réjouissante à conseiller à de jeunes curieux, un rien déjantés ! Hélène Sagnet



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