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Critiques de Josep Busquet (95)
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L'étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde, Tom..

Alors que je viens tout juste de terminer – on pourrait tout aussi bien dire dévorer – ce roman, je ne peux résister à l’envie de vous en parler de suite …



Cela faisait un moment que je voulais m’attaquer à ce texte, en partie parce que je ne connaissais pas l’histoire réelle, seulement le mythe, et aussi parce que cela me permettait de lire en anglais … Mais il se trouve que la curiosité a bien vite pris le pas sur le “devoir” et que je n’ai tout simplement pas pu le reposer une fois commencé. Je tiens à préciser que malgré ma lecture passionnée, je me suis accrochée au texte anglais jusqu’au bout … pour la beauté de la langue !



Car ce qui m’a le plus accroché de prime abord, c’est de retrouver l’anglais du XIXe siècle que j’ai pour la première fois apprécié en lisant Frankenstein, de Mary Shelley, en classe de première. C’est dans cette optique que j’ai commencé Jekyll car j’avais dans l’idée que les textes pouvaient être proches, et ce fut bien le cas. A la fois dans le style, très descriptif mais très efficace, qui donne une ambiance très gothique au texte; et dans le mode de narration, à l’aide de témoins étrangers, de lettres explicatives, de récits à posteriori.

De la même façon, Victor Frankenstein (qui est le savant créateur, et pas le nom du monstre …) et le Dr Jekyll, deux savants fous, ont créé de toutes pièces leur destin, la perte de leur âme et leur mort, dans le désespoir et la peur, comme la renonciation de ce qu’il peut y avoir d’humain en l’homme.



L’histoire



Quelle est finalement l’histoire originelle de Dr Jekyll et Mr Hyde, avant qu’elle ne soit reprise et déformée sur le grand et le petit écran ?



Un notaire enquête sur des faits étranges impliquant un éminent et charitable médecin londonien, le docteur Jekyll et une sombre créature, Edward Hyde, qui semble être le mal à l’état pur (ce que l’on voit dès les premières pages par divers incidents démontrant sa personnalité). Petit à petit, on prend conscience que ces personnages ne sont en réalité qu’un seul (mais le récit est monté d’une façon qu’il est difficile – en tout cas si l’on ne connaît pas l’histoire – de deviner cela au début). En effet, Jekyll, précurseur des tendances de la médecine psychanalytique moderne, a diagnostiqué deux éléments de sa personnalité (“man is not truly one, but truly two”), qu’il arrive à dissocier par hasard grâce à des poudres chimiques. Il peut ainsi se livrer à ses plus bas instincts, tout en restant sous le couvert de sa respectabilité. Or, rapidement, ces instincts prennent le dessus et il lui est de plus en plus difficile de se débarrasser de Hyde, qui se renforce de jour en jour (c’est d’ailleurs intéressant de voir qu’au départ, ce dernier est un petit nain blafard, plus jeune que Jekyll, comme s’il avait moins vécu … ce qui est vrai ! et puis Jekyll s’affaiblit et c’est Hyde qui grandit …).



Mon avis



On a affaire ici à un chef d’œuvre de la littérature. Le fait de connaître l’histoire ne gâche en réalité que très peu le plaisir, qui est niché dans la manière de traiter le sujet, et les réflexions finales de Jekyll. En effet, comme Frankenstein, le docteur Jekyll prend conscience non pas de la dangerosité de la science, ce n’est pas véritablement le sujet, mais bien de la fragilité de ce que l’on appelle l’homme et de la limite extrêmement mince qui existe entre l’humanité et la bestialité la plus basse. Jekyll a fait tomber cette barrière, pensant qu’il pourrait être plus pleinement lui, en se débarrassant de la honte des mauvais actes que son bon côté désapprouve :



“the injust might go his way, delivered from the aspirations and remorse of his more upright twin; and the just could walk steadfastly and securely on his upward path, doing the good things in which he found his pleasure, and no longer exposed to disgrace and penitence by the hands of this extraneous evil.”



Mais il s’aperçoit rapidement que c’est un échec (ou plutôt un plein succès ?), que le monstre en lui est allé trop loin (“Edward Hyde, alone, in the ranks of mankind, was pure evil”, ce dont tous ceux qui le rencontrent ont conscience sans savoir d’où vient ce sentiment). Cependant, il a alors un moment d’hésitation : “between these two I now felt I had to choose.” Mais comme il le dit : “Strange as my circumstances were, the terms of this debate are as old and commonplace as man”.



Il choisit finalement le côté positif en lui. Mais il est trop tard, car sa partie “bonne” est aussi coupable, ayant laissé s’échapper le côté négatif. A partir de là, Jekyll est mort, il ne reste plus que Hyde. Cependant, Stevenson ne reste pas sur une note négative, puisque Hyde est pris de remords face aux sentiments de Jekyll, et il aura à la fin, son comportement le plus humain.



Pour conclure



C’est un roman extrêmement complexe, qu’il est difficile d’analyser en quelques lignes. Mais ce fut une expérience littéraire comme je les aime, bien loin du simple roman noir auquel je m’attendais : celle qui force à réfléchir, celle dont le souvenir ne nous lâche pas pendant des jours, des semaines, et qui revient nous hanter des mois et des années durant. De la même façon que je n’ai jamais oublié ma découverte de Frankenstein, je place ce livre dans mon panthéon littéraire.
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Ceux qui restent

Par cette nuit tranquille, Ben dort paisiblement quand soudain, par la fenêtre, apparaît une créature à l'étrange allure, un wumple venant tout droit du pays d'Auxfanthas. Elle réveille le petit garçon, un peu apeuré, et lui explique que son royaume est en danger et qu'elle a besoin de lui pour le sauver. Maintenant excité et curieux, Ben accepte cette proposition, certain qu'il va vivre une aventure aussi intrigante que passionnante. Ils s'envolent alors tous les deux vers le royaume...

Le lendemain matin, Susan et Edward Hawkins sont étonnés de l'heure si tardive, Ben ne manquant pas de les réveiller tous les matins. Et quelle n'est alors pas leur surprise et leur tristesse lorsqu'ils se rendent compte que Ben est introuvable dans toute la maison. La police, dépêchée aussitôt sur les lieux, peine à croire à une disparition, certaine que l'enfant a fugué et qu'il reviendra très vite. Les médias se mêlent de cette tragique histoire, la population se mobilise, on fait des battues, des affiches sont placardées... Le gamin reste malheureusement introuvable. Des semaines plus tard, celui-ci réapparaît soudainement, racontant l'histoire incroyable d'un monde fantastique, d'eau pourpre, de duels, de dragon bleu. Interloqués, les parents le font examiner mais rien n'indique que Ben souffre de quelque désordre psychologique. Des parents qui ne sont pas malheureusement au bout de leurs surprises...



Quelles aventures extraordinaires, héroïques et époustouflantes doit vivre Ben au pays d'Auxfanthas, en compagnie de Wumple ! Car, au vu de son état à son retour, le gamin est plus ravi que jamais, loquace sur son voyage et émerveillé. Il n'aurait presque qu'une seule hâte : y retourner. Mais qu'en est-il de ceux qui restent ? De ses parents, désemparés et désarmés, qui se morfondent de son absence jugée bien trop longue ? De ces recherches effectuées pour le retrouver ? De ces regards accusateurs, de cette attitude dubitative et de la police et de la population locales ? Et comment expliquer ce retour aussi inattendu ? Et surtout ces histoires féériques et fabuleuses, jugées affabulatrices ? Dans cet album fantastique, Josep Busquet prend le parti de ne raconter et ne montrer que ce que subissent les parents de Ben. Du voyage de ce petit garçon, il n'en sera jamais question. C'est donc dans une ambiance de plus en plus oppressante et captivante que nous plonge l'auteur, la voix-off accentuant ce sentiment. Ce conte oscillant entre fantastique et thriller psychologique, un brin décalé, original de par son parti pris, fait montre d'une maîtrise parfaite, tant sur le fond que sur la forme. Graphiquement, Alex Xöul, de par son trait semi-réaliste, sa mise en scène, ses jeux d'ombre et de lumière et ses tons pastel réussit parfaitement à nous plonger dans une atmosphère à la fois mélancolique, nostalgique et angoissante.
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L'étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde, Tom..

Le titre nous en donne déjà l'indice, nous sommes dans un cas vraiment étrange, et de quoi découle cette étrangeté, c'est en tout le combat que va se livrer le notaire Mr Utterson, d'une part il y a un singulier personnage dont les attitudes dures ou les airs aigres turlupinent toute personne qui le rencontre, dressent les cheveux comme si on était en face d'un fantôme, d'autre part il y a le Dr Jekyll dont l'attachement à Mr Hyde parait insolite, leur cohabitation est aussi chimerique car on ne les a jamais vu ensemble, l'un utilise la porte de devant et l'autre la porte de derrière...étrange!!! Enfin, dans ce beau récit, Robert Louis Stevenson nous fait comprendre qu'en chacun de nous, sommeille d'un coté le Dr Jekylle et de l'autre Mr Hydre, l'homme est un lieu d'affrontement de ces deux personnages!

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Ceux qui restent

Un petit garçon, Ben, disparait une nuit, alors qu’il était couché dans son lit.

Ses parents n’ont rien vu, rien entendu. La police va mener l’enquête, sans succès.

Et un jour l’enfant revient, avant de disparaitre à nouveau quelque temps plus tard.

A partir de là, l’histoire prend une dimension un peu surnaturelle et on se demande jusqu’où tout cela va bien pouvoir aller.

Cette bande dessinée nous décrit le quotidien de parents dont les enfants ont disparu, sans qu’on sache s’ils sont vivants, s’ils vont bien, s’ils sont retenus contre leur gré, ce qu’on leur fait subir…

On ressent bien l’attente, l’angoisse permanente, la sollicitude des voisins, des amis, de la famille et peu à peu on voit que cette compassion se transforme en doute, en soupçon, en peur, en colère.

Comment vivre quand on attend en permanence le retour de son enfant ?

Doit-on tourner la page, continuer sa propre vie du mieux qu’on peut, l’espoir n’est-il finalement pas une chose plus terrible encore que le deuil ?

J’ai beaucoup aimé cette bande dessinée très originale même si elle ne baigne pas vraiment dans la joie.

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Ceux qui restent

Roman graphique qui ne peut laisser indifférent, où les questions affluent après l’avoir fermé. Une nuit, une étrange créature vient solliciter le jeune Ben, seul apte à sauver leur planète. Effondrement des parents pour leur enfant disparu. Quelques semaines après, il réapparaît tout heureux de la féerie qu’il a vécu. Il semble que le temps écoulé n’a pas la même durée dans les deux mondes. Nouvelle disparition... Ils vont alors passés de parents à plaindre à soupçonnés par la police, les médias et les voisins. Les planches ne présentent que le terre à terre. Le suspens et les pages aux belles illustrations poussent le lecteur à ne pas poser l’ouvrage pour y découvrir la suite. Je pense que chacun doit faire sa propre interprétation. La mienne est dirigée vers l’attente que subissent les parents avec leurs enfants ados qui oublient de nous prévenir de leur absence et nous racontent qu’ils ont vécu des choses merveilleuses hors de nous.
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Ceux qui restent

Les auteurs nous proposent ici une histoire très originale. Vous connaissez Peter Pan ou Les Chroniques de Narnia, ces histoires fantastiques où des enfants s'échappent vers un monde merveilleux qu'ils doivent sauver ? Ici les auteurs s'intéressent au sort de "Ceux qui restent", les parents dont l'enfant disparaît sans explication et qui sont tout aussi désemparés lorsqu'il revient et raconte ses aventures...



L'histoire de ces enfants aventuriers est aussi le prétexte pour raconter ce qui arrive lorsqu'un enfant disparaît "dans la vraie vie" : la détresse des parents, l'enquête policière, les médias plus ou moins intrusifs, les voisins pas toujours bienveillants...



Le récit n'est pas très gai, il faut bien le dire, puisque ça ne se finit pas très bien pour ceux qui restent autant que pour celui qui est parti. J'ai cependant beaucoup apprécié cette histoire qui sort des sentiers battus.
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Ceux qui restent

C’est une histoire d’enfant qui part dans un pays imaginaire, entre Peter Pan, le Monde de Narnia, Jumanji… Mais ici, les auteurs ont choisi le point de vue des parents, “Ceux qui restent”, ils proposent un point de vue très original, encore jamais proposé. Le récit est plutôt un policier, mêlant affaires de mœurs, enquête policière, rumeurs, journalisme, vie privée… Le ton de narration est assez neutre, comme dans un reportage, et le graphisme est du même registre, soigné, aux couleurs pastel, renforçant l’idée de l’absence, absence de l’enfant, absence de bruit, de couleurs.

Mais ce n’est pas l’idée originale qui fait la qualité d’une œuvre. J’avoue que je n’ai pas compris où voulaient en venir les auteurs : si c’est une ellipse sur la mort d’un enfant, c’est pas vraiment très clair, et si ça n’est pas le cas, c’est encore plus gênant, ensuite, le rythme n’est pas entraînant, sans doute à cause du ton de reportage. Du coup, les personnages n’ont pas non plus le moindre intérêt, tous plus insipides les uns que les autres. On ne perçoit pas non plus la magie, le merveilleux, qui n’apparaissent qu’à peine. le graphisme trop sage, trop lisse ne met pas d'intensité dans le récit, c'est juste bien fait, et moi, ça ne me suffit pas. Ni poétique, ni dramatique, je me suis presque ennuyé. L’attrait est uniquement basé sur l’originalité du point de vue, et à part ça, il n’y a pas grand chose à retenir.

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Ceux qui restent

On connait tous ces histoires où les enfants quittent le domicile pour vivre des aventures extraordinaires dans des mondes fantastiques. Mais ce que l'on sait moins c'est ce que deviennent ceux qui restent. Les parents éplorés qui retrouvent la chambre vide...



Une idée originale assez tentante pour cette bande dessinée qui au final ne va pas du tout s'attarder sur les aventures de l'enfant mais plutôt sur ses parents qui subissent la disparition, puis de comment l'enfant retourne à la réalité.

Au départ c'est plus comme un policier. Il y a une enquête, on recherche partout le petit Ben. Puis au bout de quelques semaines l'enfant revient raconte d'incroyables histoires. Les parents pensent que le pire est derrière eux, mais un jour Ben redisparait... Comment affronter l'absence, comment continuer de vivre et de construire? Et pour l'enfant qui une fois trop proche de l'age adulte, comment se reconstruire.

J'ai trouvé le récit plutôt triste dans l'ensemble mais bien construit et original. On ressent bien la psychologie des parents et de Ben. Et non tous les contes ne finissent pas bien...



Les dessins sont sympathiques, les couleurs pastelles à l'aspect aquarelle reflètent une certaine nostalgie, une certaine tristesse qui va bien au récit.
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Ceux qui restent

Ceux qui restent, ce sont les parents dont l’enfant disparaît au Pays imaginaire.

Mais ici, on n’est pas chez Barrie, et encore moins chez Disney. Pas de Peter Pan ni de fée Clochette.

Enfant disparu, c’est enquête policière, interrogatoires, relevé des traces.

Ce sont les affichettes collées aux arbres, la compassion des voisins.

C’est un groupe de parole pour les parents dans le même cas.

Et au retour de l’enfant, qui raconte avec précision d’impossibles aventures, c’est le tour des spécialistes : a-t-il été séquestré, a-t-il vécu un traumatisme ?

Tous s’interrogent.

Jusqu’à ce qu’à nouveau, l’enfant disparaisse…

Tout au long de cet album, aux illustrations classiques mais belles et efficaces, on navigue entre rêve et réalité : rêve de l’enfant, réalité des autres, les parents, la société. Entre les deux, le groupe de parole constitue une sorte de sas qui ouvre sur le fantastique.

On ne voit pas trop où le scénariste veut nous emmener : parler du deuil d’un enfant ? Parler du syndrome de Peter Pan ?

C’est bien raconté, bien ficelé, c’est triste mais c’est beau tout de même.

Challenge Bande dessinée 2023
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Korokke et la fille qui a dit non

Bon, en gros, c'est une histoire de Pokemon, d'êtres étranges qui se bagarrent, avec une histoire de samouraïs par dessus, et une revisite de Cendrillon, je n'ai pas compris grand chose (mauvaise foi assumée), les personnages sont moches, je n'ai pas aimé du tout, ce n'était certainement pas pour moi.
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Ceux qui restent

J'aimais bien l'idée de cette BD de traiter le ressenti des parents dans le cas de disparition d'enfants. Leur quotidien durant l'enquête mais aussi leurs rapports aux autres et leur survie quotidienne pour surmonter le chagrin.

Avec en plus une touche d'imaginaire avec les enfants qui vont sauver d'autres mondes. C'est intéressant, ça rend le récit un peu plus original. Mais ça perd aussi un peu le message que veulent passer les auteurs. Comme les enfants reviennent de temps en temps et évoluent à leur manière, à la fin on se demande ce qu'on voulut dire les auteurs, ce qu'ils ont vraiment voulu faire passer à travers cette BD.

La lecture est quand même très fluide et intéressante. J'ai passé un bon moment. Un récit pas très gai (on s'en doutait vu le sujet) qui ne va pas en s'arrangeant. On ressent bien les émotions des parents.

Sans que ces derniers soient très détaillés dans leur caractère et psychologie, on se sent proche d'eux, on ressent de l'empathie et ils sont attachants. Même le petit Ben qu'on voit rarement est touchant.

Les dessins ne sont pas extraordinaires. Le trait est simple et les visages pas très harmonieux. Rien de très dérangeant, ils se fondent rapidement dans la lecture sans la gêner. La colorisation apporte une note de douceur et de nostalgie.
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Ceux qui restent

Ceux qui restent : qui ne connait pas Peter Pan, ces enfants qui se rendent au pays imaginaire ? Dans cette BD, le scénario est identique, sauf que le lecteur restera sur place avec ceux qui restent, donc les parents. Le désarroi de la disparition mystérieuse d'un enfant laisse aussi pantois la police, nourri les papiers. Et encore plus quand l'enfant revient puis repart ! Allons donc ! Qu'est ce donc que cette histoire. Heureusement la famille sera prise en charge par une association qui réunit tous les parents victimes de ces disparitions bien incompréhensibles pour le commune des mortels.

Je n'ai pas particulièrement été séduite par le graphisme, notamment les visages, manque de netteté, sans doute parce que je suis habituée à d'autres auteurs comme Servais dont les dessins sont très précis.

Par contre j'ai bien aimé le ton sépia de l'album.

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Ceux qui restent

Ne vous êtes-vous jamais demandé ce qui se passait pour les parents de tous ces jeunes héros transportés dans d’autres mondes pour vivre de grandes et épiques aventures ? Pour ma part, oui, trouvant parfois même dommage que les auteurs occultent complètement les parents comme s’ils étaient une donnée négligeable. Alors quand j’ai vu cette BD qui donnait enfin la parole aux parents de jeunes héros, je n’ai pas hésité une seconde pour la lire.



L’auteur nous plonge dans la vie d’un couple dont le fils, Ben, a disparu sans laisser de traces, si ce n’est une chambre désordonnée, un peu comme si une mini-tempête s’y était abattue. Ils auront néanmoins le bonheur de retrouver leur fils sain et sauf avant que ce dernier ne disparaisse une nouvelle fois, puis une autre. Or, si lors de la première disparition, le couple a pu bénéficier d’un certain élan de solidarité, les choses se compliquent par la suite. De parents que l’on prend en compassion, ils passent à suspects ! Comment se fait-il que leur fils disparaisse comme par magie ? Et si, c’était de leur faute et que la prochaine fois, le petit Ben ne réapparaissait pas ? Cette suspicion, parfois teintée de malveillance, est entretenue par un journaliste qui se fait le devoir de calomnier ce couple déjà bien désemparé par la situation… Teigneux et vindicatif, il se comporte bien plus comme un harceleur en manque d’audimat que comme un professionnel respectable.



Mais les Hawkins ne sont pas seuls, et ils obtiendront l’aide d’une association d’un genre spécial, une association venant en aide aux parents d’enfants aventuriers et leur offrant un espace d’échanges, d’entraide et de libre parole. Car si notre couple a longtemps douté des propos fantasques de Ben qui parle de créatures étranges et de magie, ils finissent par accepter la vérité : leur fils ne ment pas et ses aventures ne sont pas issues de son imagination. Mais le monde n’est pas prêt à l’entendre et il va leur falloir ruser devant les absences répétées de leur fils sous peine d’attirer de nouveau l’attention de la police, et de devoir encore répondre à des questions dérangeantes.



Au fil des pages, les émotions et les états d’âme de ces deux parents deviennent les nôtres : détresse devant cette situation qu’ils ne maîtrisent pas et qu’ils ne comprennent pas, tristesse de voir leur enfant unique préférer vivre mille aventures plutôt que rester à leurs côtés, angoisse à l’idée de tous les malheurs qui pourraient arriver à leur petit garçon, sentiment de vide… Une situation d’autant plus angoissante que le temps s’écoule différemment pour Ben qui semble ne grandir et vieillir que très très lentement. Encore une chose difficile à expliquer et à gérer lors de ses réapparitions. Mais au-delà de la douleur, certains sentiments plus sombres et violents apparaissent, notamment pour le père de Ben atterré par l’égoïsme de son fils, qui ne semble pas conscient du mal qu’il fait tout autour de lui et de la situation délicate dans laquelle il place sa propre famille.



Une réaction qui nous presque comme une étape essentielle d’un processus de deuil qu’il faudrait entamer, car plus le temps passe, plus le sentiment que Ben ne retrouvera jamais sa place au sein de sa famille s’impose à nous. Mais ses parents sont-ils prêts à l’accepter ou vont-ils se laisser consumer par l’attente et l’espoir en un futur meilleur ? J’ai adoré la délicatesse et la sensibilité avec lesquelles l’auteur répond à cette question. Je n’en dirai pas plus, mais ne vous attendez pas à une ambiance et à une conclusion à la Disney, l’auteur faisant primer avant tout le réalisme. Cela n’en rend d’ailleurs les tourments et l’histoire des Hawkins que plus émouvants. Au fil des pages, on en vient naturellement à occulter tout le côté fiction et fantastique pour ne garder que l’aspect émotionnel et la détresse d’un couple à la dérive, qui ne souhaite rien d’autre que retrouver une vie de famille « normale ».



Si cet ouvrage se concentre essentiellement sur les oubliés des histoires fantastiques pour enfants, les parents, il évoque également brièvement les jeunes héros : courageux et vaillants quand il s’agit d’affronter des monstres et sauver des mondes, mais égoïstes et aveugles à la douleur des leurs dans leur propre réalité. À cet égard, la fin est particulièrement frappante, nous donnant le sentiment que si les parents sont les premières victimes, certains enfants le sont tout autant, prisonniers d’une vie d’exploits à laquelle ils ont par la suite des difficultés à renoncer. Hélas pour eux, toutes les bonnes choses ont une fin et quand l’innocence de l’enfance, clé pour d’autres mondes, s’évanouit, que leur restent-ils ? Sous le prisme de la fiction, on aborde ainsi avec subtilité le fameux Syndrome de Peter Pan et la délicate question du passage à l’âge adulte…



Quant à l’ambiance graphique, elle participe pleinement à la force des émotions qui nous assaillent durant notre lecture. La douceur des couleurs, loin de les compenser, souligne la douleur de l’absence et le poids des doutes. J’aime d’ailleurs beaucoup la couverture avec le contraste entre ses teintes chaleureuses et le vide dans laquelle elle nous plonge. N’est-il pas triste de voir un parc sans vie comme il est triste de voir des parents privés des éclats de rire et des sourires de leur enfant ?



En conclusion, avec beaucoup de délicatesse et de poésie, l’auteur répond à une question bien souvent occultée : que se passe-t-il pour les parents des enfants de romans et de contes qui partent vivre mille et une aventures sans se retourner ? Comment font-ils face à la situation et le peuvent-ils seulement ? À travers une ambiance graphique belle et pesante à la fois, le quotidien bouleversé d’un couple prend vie sous nos yeux, nous permettant de ressentir au plus près le poids de l’absence et ses conséquences. Beau et touchant, Ceux qui restent est un ouvrage que je ne peux que vous recommander.
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Ceux qui restent

Voici une BD qui présente de réelles bonnes idées mais qui n'a pas réussi à me convaincre.

Un enfant, Ben, disparait sans laisser de trace d'une maison fermée de l'intérieur. Il a été emmené par un personnage fantastique venu d'un autre univers afin que Ben puisse sauver son monde. Mais ça, bien sur, seule le lecteur le sait. Pour ses parents, par contre, le mystère reste entier, comme celui de la réapparition, aussi mystérieuse que sa disparition.

L'enfant n'a pas de séquelle mais ne se fait plus à son monde. Bientôt il redisparait.

La très bonne idée, c'est qu'on ne suit pas les aventures fantastiques de Ben mais bien la déconvenue des parents et leur tristesse mais aussi les doutes de la presse et de la police.

Il y a d'autres éléments très intéressant, surtout à la fin du volume.

Mais j'ai trouvé plusieurs choses plutôt décevantes. L'aspect fort taiseux de l'histoire, le manque de dialogues et la multiplication à l'excès des parties narratives, les personnages qui sont relativement mal cernés et peu construits, les rendant insignifiants dans l'ensemble, et enfin les dessins que j'ai trouvés relativement faibles. Petite mention négative supplémentaire aussi pour les anachronismes...Dommage parce qu'il y avait vraiment une bonne idée de départ
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Ceux qui restent

Quand les enfants disparaissent pour aller dans des pays merveilleux et magiques pour combattre des méchants, qu'advient-il des parents ? Comment font-ils pour supporter l'absence de leur enfant ? La police a beau enquêter, ils ne trouvent rien, pas un seul indice. Pour eux, ils s'agit d'une fugue.

Cette BD nous emmène dans la vie du couple Hawkins dont leur enfant Ben a mysterieusement disparu une nuit.



Les histoires nous content toujours les aventures de ces enfants parties dans des pays imaginaires combattre l'infâme méchant, mais on ne nous montre jamais l'envers du décor avec l'attente insoutenable des parents qui recherchent désespérément leur enfant. Comment la police, leurs amis, leur voisinage ou de simples inconnus peuvent les aider avant de se retourner contre eux et se mettent à les soupçonner du pire.



Une belle BD, certes avec un sujet pas marrant, mais qui se lit avec plaisir.
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Ceux qui restent

Ben est un enfant joyeux qui ne manque de rien et surtout pas d'amour.

Un jour, il disparaît alors qu'il est dans sa chambre. La police mène l'enquête et les parents sont anéantis.



Deux mois plus tard, Ben réapparaît en racontant une histoire fantastique, une histoire d'aventurier sauveur d'un monde imaginaire...



Ce n'est que le début de ses absences répétées.

Ses parents subissent son absence douloureuse mais aussi les soupçons qui se portent désormais sur eux: des tortionnaires, des kidnappeurs, des meurtriers...



Ils sont loin d'imaginer qu'ils ne sont pas les seuls dans ce cas de figure.



Commence alors une vie d'attente, loin de leur enfant occupé à être le personnage principal dans un monde qui échappe au rationnel des adultes.



Une très belle histoire qui s'arrête sur le point de vue des parents, on ne suit pas Ben, mais la vie de ceux qui restent...



J'ai été touchée par cette histoire qui conte l'absence, le désarroi, la tristesse, l'incompréhension des parents.

Très poétique.
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Ceux qui restent

Ceux qui restent, ce sont les parents.

Tous ces parents dont les enfants ont disparu du jour au lendemain, sans même quitter la maison. Ces parents qui restent dans l’incompréhension et le désespoir.



Ceux qui restent, ce sont les enquêteurs, aussi.

Ces enquêteurs qui, faute de preuves, suspectent les parents d’avoir commis l’irréparable.



Cette histoire parle également de ceux qui sont partis.

Ces enfants qu’on est un jour venu chercher pour sauver un pays imaginaire et qui ont disparu dans une autre dimension. Ici Ben, mais également Peter Pan et bien d’autres…

Ces enfants qui ont vécu des aventures extraordinaires et heureuses sans se douter de l’impact que leur disparition pourrait avoir.

Ces enfants qui réapparaissent parfois, puis repartent.



Ceux qui restent est une bande dessinée aux couleurs ternes qui nous montre où en sont les adultes quand les enfants ont disparu. Ici, seulement le côté obscur et triste, contraire à l’imaginaire enfantin, coloré et plein d’aventures.

Une thématique originale traitée sous un angle inattendu. Une trame qui nous installe dans l'histoire et nous donne envie de connaître la fin.. et quelle fin !



Je recommande vivement à qui aime les histoires nostalgiques et tristes.
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Ceux qui restent

Connaissez-vous les virevoltants? Ce sont ces boules de végétations qui voltigent au gré du vent que l’on retrouve souvent dans les images des westerns. La couverture avec ses tons marrons, ses papiers volants et son jardin d’enfant désertique m’a évoqué cela. Il ne me manquait plus que le son du vent et de la balançoire qui grince pour me plonger dans une scène post-apocalyptique riche en tension. Le titre calligraphié comme une confession « Ceux qui restent » ne laissait aucun doute sur la gravité de cette bande-dessinée : des enfants disparaissent pour vivre ailleurs des histoires fantastiques. Pas d’aventure pour leurs parents qui restent dans l’ignorance et l’angoisse puis dans la culpabilité. Mais pourquoi ces enfants reviennent pour repartir sans se soucier du mal qui ronge leurs proches? Baignés depuis l’enfance dans des contes édulcorés, nous avons oublié que les récits initiaux étaient cruels. Peter Pan, héros qui détestait les adultes était décrit comme joyeux, innocent et sans-cœur. Pourquoi s’embarrasser alors de leurs tourments?

Une œuvre originale qui a le mérite de nous faire vivre à l’opposé des histoires merveilleuses d’enfants qui nous sont racontés à longueur de temps. Des scènes comme la couverture et des visages marqués qui nous plongent irrémédiablement dans l’angoisse. Ici, on parle à notre âme de parent et non d’enfant. Il était une fois des histoires qui ne finissent pas toujours bien. Une bande-dessinée originale et saisissante.
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Ceux qui restent

Une très belle bande dessinée, graphisme soigné et scénario vraiment original qui prend les histoires d'aventures d'enfants comme Peter Pan, le Petit Prince ou Alice sous un autre angle : ceux qui restent, les parents angoissés, soupçonnés.

Ben disparaît puis réapparaît à plusieurs reprises à la demande de Wumple, une créature fantastique issue d'un autre monde. A aucun moment, il ne se met à la place de ses parents, n'imagine leur désarroi, leur attente angoissée tant ce qu'il vit est palpitant. Cependant, Ben lui même peine à se réadapter au monde réel lorsqu'il revient, il est décalé psychologiquement d'autant qu'il n'a pas la même perception du temps que son entourage. Tout a une fin, y compris la magie et les rêves de l'enfance.

Un coup de coeur pour cet album inclassable, thriller psychologique, fantastique et quasiment philosophique.

J'ai beaucoup, beaucoup aimé.
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Korokke et la fille qui a dit non

Josep Busquet et Jonatan Cantero nous embarquent dans l'univers des Yokaï, des créatures surnaturelles issues du folklore japonais, à travers l'histoire d'Anzu proie d'une famille avide de pouvoir.



Au départ, j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire car quelques pages défilent sans texte et je n'ai pas compris tout ce qui se passait dans les vignettes. Et puis le texte apparaît et les connexions se font.



C'est un livre dynamique, à l'univers graphique et folklorique riche, au suspens bien dosé. Le bestiaire de Yokaï est foisonnant : le petit dossier de présentation final est un bonus que j'ai apprécié.



J'ai adoré suivre Anzu et le Kappa dans leurs aventures. C'est un bon roman graphique jeunesse. Néanmoins, il y a des scènes suggérées qui peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes donc plutôt à conseiller à partir de 12/13 ans.
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