Ricochet (http://www.ricochet-jeunes.org) est le site de référence dédié à la littérature jeunesse francophone. Il est géré par l'Institut suisse Jeunesse et Médias ISJM.
Le 15 de chaque mois, Ricochet vous propose une chronique filmée autour d'un titre de littérature jeunesse. Ces « Feuilles de chaîne » sont réalisées par le cahier de lecture de Nathan.
Pour ce troisième épisode, nous vous emmenons à la découverte de Qui suis-je ? Où vais-je ? Quand est-ce qu'on mange ?, d'Anne-Caroline Pandolfo (Talents Hauts, 2019).
A mesure que je respire, le silence atténue l'explosion d'étoiles dont les retombées crépitent encore dans ma tête.
Ma cheville est scellée, pied et jambe à angle droit.
Je la coltine comme un poids, à la verticale, elle bascule dans la pierraille et la griffe des buissons.
La nuit est opaque.
p 17
L'été était le plus joli moment de l'année, quand les branches de cornouillers se balançaient et étincelaient, à croire qu'elles servaient de refuge à des nuages entiers de papillons blancs.
Il y a dans les livres autant de voix que d'étoiles dans le ciel.
Mine, je ne sais pas si tu es un rêve, mais si tu es un rêve... qu'est-ce que je suis doué pour les rêves !
- T'as pas vu le chat là-haut ? (...)
- Hé ! Gaspard ! Profites-en pour l' mettre dehors ! Pas d'animaux ici !
- Dans ce cas, on doit tous sortir... Pas vrai mon Léon ?
On fait croire aux pauvres qu'ils n'ont pas d'imagination. Comme ça, il ne font que travailler.
Marjan Gruzewski
Sur la valeur artistique de l'oeuvre de M. Gruzewski, je me garderai d'émettre une appréciation... Elle outrepasserait ma compétence.
Mais je me permettrai de dire que son imagination est d'une promptitude remarquable.
Sa connaissance des attitudes, des mouvements, de l'anatomie est prodigieuses.
Techniquement et psychologiquement, cet étrange peintre est en fait un document psychologique d'une espèce rare * [*Revue Métapsychique,Année 1928-N°2 ]
- Alors on fait croire aux pauvres qu'ils n'ont pas d'imagination, comme ça ils ne font que travailler.
- Ils ont délimité le terrain pour abriter le cimetière avant même que la première baraque du camp soit installée.
- Ouais, pour qu'on voie tout de suite à quelle vitesse on passe de l'état de vif à celui de mort dans ces contrées.
Les histoires que je vais vous raconter se déroulent entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle. Il vaut mieux, en ce temps-là, être un homme, blanc, cultivé et bourgeois. Les femmes et les enfants n'ont aucun droit. Les paysans n'ont plus de terre, ils deviennent pauvres et ouvriers. Les vieux et les malades gênent, on les préfère isolés et enfermés. Ils sont toute une population d'exclus : négligeables, corvéables, insignifiants. Pourtant certains d'entre eux, du fond de leur gouffre, ont été touchés par la grâce.