Paru en 2004, « Révolte consommée. Le mythe de la contre-culture » a été réédité en 2020 par les éditions « L’ECHAPPEE ». Les auteurs, Joseph Heath et Andrew Potter, sont canadiens et spécialistes de philosophie politique.
Ils examinent les rapports entre les principes des « rebelles contre-culturels » et l’affirmation de la société de consommation en Amérique du Nord. Ils démontent les idées rebelles au regard de l’enracinement du libéralisme économique. Loin de s’y opposer, la contre-culture a renforcé et participé à la « victoire » du système libéral en favorisant l’individualisme et la liberté. Les exemples avancés sont nombreux et touchent le monde artistique, les comportements en société (vêtements, goûts, choix du lieu d’habitation…). Ils illustrent, parfois avec ironie et humour, la vie dans le monde nord-américain. Toutefois, le développement ne colle pas toujours avec le contexte européen et les exemples choisis "parlent" moins au lecteur français.
La démonstration est étayée par de nombreuses références de philosophes, sociologues. Elle est étoffée, développée et provoque réflexion .
La préface et la postface actualisent, avec clairvoyance, le propos. Les évolutions technologiques ont déclenché de nouveaux comportements et la consommation de biens matériels a évolué vers de nouveaux produits virtuels.
Au final, le livre interroge le lecteur-citoyen-consommateur. Sa lecture paraît digne d’intérêt, mais demande, cependant, un certain recul.
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Révolte consommée, le mythe de la contre-culture, de J. Heath et A, Potter : un essai doté d'une argumentation intelligente et d'une étonnante propension à l'auto-critique et où des personnalités comme Naomi Klein ou ce clown de Michael Moore y sont habilement décrié. Comme tous les bons essais, on est pas d'accord avec tout, mais il est source de réflexions. Et non : la révolution ne sera pas télévisée (comme le chantait si bien Gil Scott-Heron), elle ne se passera pas dans les légumes bio ni sur internet d'ailleurs...
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ce livre m'a rendue mal à l'aise, je ne suis d'accord qu'avec 1/4 de ce qui est écrit.
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