Citations de Jospeh Wajsblat (13)
" Aussi le survivant se disait-il :
qui oublie devient le complice de l'ennemi ,
qui contribue à l'oubli paracheve son oeuvre .
Il faut donc déposer pour ne pas se ranger aux cotés de l'ennemi . "
Elie Wiesel
" D'ici , lui ont-ils dit , il n'y a que deux façons de sortir : vers l'Allemagne avec un commando de travail ou par la cheminée "
A cette période de 1944 , on le saura plus tard , on gaze à Birkenau plus de dix mille déportés par jour .
" Jo, je ne sais pas où nous allons ... Je ne sais pas si nous reviendrons. Quelqu'un de notre famille doit rester en vie pour témoigner. Fais tout ce que tu peux. "
Tous les juifs de son age survivants de la Shoah , quelle que soit l'origine de leur famille ( ou de ce qu'il en reste ) , ont à l'époque la meme attitude en partie inconsciente : mettre au monde des enfants , comme une réponse au massacre dont ils ont été témoins .
Bientot , les Allemands construiront un pont de bois enjambant l'avenue , à la hauteur du troisieme étage , et permettant de passer d'une partie du ghetto à l'autre . Pendant des mois , les Allemands y afficheront cet avis : " Les juifs désireux de se suicider doivent avoir en poche leurs papiers d'identité . Il est interdit de les empecher de sauter ! "
Pour se nourrir , on est pret a tout . Jo cite le cas d'un couple qui tua un de ses enfants , handicapé , pour s'attribuer sa ration de soupe ! Une des voisines , rue Franciskaia , garda chez elle , pendant trois semaines , le corps de sa petite fille morte de privation pour toucher les bons d'alimentation de l'enfant .
La seule arme qui nous reste , c'est de devenir indispensables à l'économie des nazis .
Récemment , deux évadés ont révélé que les convois déversaient leurs cargaisons de déportés dans un vaste camp nommé Tréblinka et qu'on y tuait méthodiquement tous les arrivants . On ne les a pas crus . Le Conseil juif a jugé bon de les rappeler à l'ordre : " Cessez de répandre de fausses nouvelles ! " leur a-t-on dit .
" Lorsqu'on nous a fait sortir pour une distribution de soupe, la première depuis des jours et des jours, raconte Jo, c'est une véritable ruée au point que les soldats , débordés, tirent dans le tas : certains s'effondrent, touchés aux jambes. Je vois un homme avalé si vite sa portion de soupe qu'il vomit aussitôt : d'autres détenus se battent pour recueillir le liquide rejeté. Des détenus se disputent sauvagement pour un morceau de pain. La faim leur a fait perdre la raison. Le souvenir de ces scènes atroces s'est gravé dans ma mémoire. "
" Un autre détenu s'approche de moi et, sans me regarder, il me demande en yiddish : " Quel âge as-tu ? - 15 ans - Si on te le demande, dis que tu en as 17 ! " ".
" A Lodz, un de ses oncles, avant de partir pour le camp, avait dit à Jo : " Essaie de survivre, petit. Sinon il n'y aura plus aucune trace de nous. " Jo a essayé.
" N'oubliez pas que dans le ghetto, le travail est notre seule garantie de sécurité ! "