Voilà un billet qui n'est pas facile à écrire car mon ressenti durant la lecture de ce roman n'a pas du tout été égal. J'ai beaucoup apprécié le fait que l'histoire se passe en Espagne et tout particulièrement à Madrid et j'ai trouvé intéressant le regard de l'auteur Juana Salabert sur la crise vécue par les Espagnols en 2012. En fait j'ai beaucoup aimé le contexte et l'aspect sociétal mais j'ai moins accroché avec l'enquête. Les intrigues policières en tant que telles trouvent en fait rarement faveur à mes yeux, il faut que les personnages me touchent (ce qui a d'ailleurs été le cas avec le jeune inspecteur Alard) et surtout que l'aspect psychologique soit prédominant. L'impact de cette crise économique sur le quotidien, le vécu et le ressenti des Espagnols englués dans les difficultés est très bien décrit et c'est la le point fort de ce roman. Je m'excuse donc pour ce peu d'enthousiasme vis-à-vis de ce livre mais il est dû uniquement au fait que l'intrigue policière prenne une très grande place. Cet avis est donc injuste puisque c'est un roman policier, j'en suis bien consciente !
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Madrid, un polar sur fond de crise économique espagnole.
Comme Petros Markaris l’a fait pour la Grèce, Juana Salabert met en scène un polar qui raconte aussi les difficultés des Espagnols, les pertes d’emploi, les coupures de salaires ou de retraite, la misère et le découragement de la population.
Dans ce contexte, des bijoutiers assassinés, de ces profiteurs qui rachètent à bas prix les bijoux conservés dans les familles. Sur la poitrine des victimes, un message d’indignation. En plus de suivre les péripéties de l’enquête, on fera connaissance d’un policier à l’histoire personnelle compliquée, de son coéquipier un peu bizarre, de son grand ami écrivain, etc.
Un bon roman policier, mais surtout un décor et une critique sociale qui ne manquent pas d’intérêt.
Anecdote personnelle : je suis allée à Madrid en 2010 et j’ai été étonnée d’entendre ces crieurs qui rabattaient les clients en gueulant « compra oro » (on achète l’or). Il faut dire que près de la Gran Via, la rue piétonne de mon hôtel était un peu particulière. Le matin, il y avait des jeunes femmes qui fumaient à la porte de plusieurs édifices. C’est un spectacle auquel on est habitué chez nous depuis qu’il est interdit de fumer dans les bureaux. Mais tout au long de la journée, les jupes raccourcissaient et les décolletés s’échancraient, il y avait de plus en plus de jeunes femmes, juchées sur les talons vertigineux, ou de jeunes hommes nonchalamment adossés sur les arbres ou les entrées. Le racolage était cependant discret et peu insistant. Ajoutons que sur ce petit bout de rue, il y avait aussi un poste de police…
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« Elle était en train de me parler, me disait que pendant tout ce temps elle m’avait vu reflété, presque comme un négatif dont on retardé le tirage, dans le plateau de l’instrument, comment ne m’aurait-elle pas reconnu si je continuais à boire dans les lieux publics avec l’inquiétude de celui qui craint d’être découvert par des ennemis qui n’ont rien d’imaginaire. »
Hier, une jeunesse en squat, boisson et écriture. Une rencontre difficile, en émotion indicible. Le poids du silence des choses qui ne peuvent être énoncées. Ander la nomme Nerea.
Elle disparaît, pour fuir un avant-hier violent, une histoire d’adoption, d’amour, de mensonges et de répression. Une trace profonde et une feuille de papier pliée en quatre.
Comment faire avec ces passés qui non seulement ne passent pas, mais envahissent le présent. Qui sommes nous au milieu de nos fantasmes, nos souvenirs, nos peurs et nos quêtes. « Mais en cette occasion personne ne me poursuivait pas même moi .»
Des phrases comme attente douloureuse, ombre permanente. Une femme au piano. Des brides de violence, d’indicible et quelque fois d’espoir jusque dans la noirceur de l’écriture.
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Tout d'abord, je remercie chaudement Babelio et les éditions Métaillé, grâce à qui j'ai pu avoir le livre (via Masse Critique).
Ensuite, je suis désolée du gros retard pour la critique!
Revenons-en au sujet principal: le roman "La règle de l'or"!
Cet ouvrage est excellent! Un roman noir que l'on dévore d'une traite (lu en une soirée pour ma part).
En plus d'une intrigue bien pensée avec un héros très attachant, dont on aimerait lire d'autres aventures d'ailleurs, on est immergé dans la culture Espagnole avec délice.
La plume de l'auteur est fluide, fort sympathique, ce qui permet une plongé totale dans le roman.
Le seul reproche que je fais au roman, est l'action manquante. Bien que l'enquête soit bien menée, que l'on soit en haleine de bon en bout, un peu de mouvement en plus serait préférable car parfois l'attention est porté trop longuement sur certains détails (l'interrogatoire des témoins qui tire en longueur, par exemple).
Ce fut un bon moment de lecture, on en redemande même!
Alarde (l'inspecteur héros du roman) sera t-il de retour? Ce serait top! Même les personnages secondaires sont intéressants et attachants que l'on aimerait aussi les revoir!
Une auteur que je ne connaissais pas mais que je vais suivre avec plaisir à présent.
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Un bijoutier a été égorgé sauvagement dans cette Espagne actuelle, rongée par la crise, les usuriers qui s'enrichissent en achetant à petit prix les bijoux des familles qui tentent de survivre.
Ce n'est pas le premier meurtre et un sentiment d'insécurité publique, après cette insécurité financière collective, commence à monter. Les clients de ces usuriers, contraints de brader leurs trésors sont tous autant de suspects potentiels, et les moyens de profiter des plus en détresse sont nombreux...
Un roman qui ne m'a pas tenue en haleine, mais qui a le mérite d'être ultra réaliste avec cet ancrage dans les problématiques des madrilènes d’aujourd’hui, pour lesquels la crise fait des ravages.
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La crise touche le monde entier. Les espagnol.e.s triment pour survivre.
Un des moyens de se faire un peu d'argent, c'est de revendre nos objets en or chez un bijoutier-prêteur sur gages.
Seulement voilà, les bijoutiers aussi galèrent. Certains ont vite fait d'arnaquer de pauvres gens pour s'enrichir.
Et fatalement, ça ne plaît pas. Trois bijoutiers sont ainsi retrouvés morts en plein Madrid.
Un tueur en série à l'âme d'un Zorro vengeur de pauvres ? C'est la seule piste, alors l'inspecteur Alarde l'exploite à fond.
Il faut trouver un lien entre ces trois victimes. Un même client, n'importe quoi.
Alors on piétine, on avance doucement. Et peu à peu, certains petits secrets se dévoilent, des liens sont mis à jour. Jusqu'à ce qu'on découvre toute la vite. Qui est le coupable, pourquoi et comment ?
J'ai beaucoup apprécié ce roman. Un peu court selon moi, mais la culture espagnole est quelque chose de fabuleux.
L'inspecteur Alarde est très attachant, c'est un personnage très humain.
L'écriture est agréable aussi, ça coule tout seul, le roman se lit très rapidement. Surtout parce qu'on crève d'envie de savoir qui est derrière tout ça.
Et je dois dire que j'ai adoré toute cette magouille, c'est drôlement bien trouvé, bien ficelé et bien mené.
Je suis juste un peu déçue par le manque d'action. On s'attarde aussi un peu trop sur les interrogatoires des témoins ou proches, pas assez sur le reste de l'enquête.
Mais j'ai tout de même passé un bon moment avec Alarde et pas mal d'autres personnages (même la personne coupable). Merci beaucoup à Babelio-Masse Critique ainsi qu'aux éditions Metailié
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