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Critiques de Juanjo Guarnido (662)
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Les Indes fourbes

Je ne suis pas une adepte des bandes dessinées mais j’avoue avoir vraiment beaucoup aimé celle-ci qui m’a été conseillée par mon mari.

Dès que je l’ai ouverte j’ai été séduite par son graphisme et ses couleurs. Les dessins sont très soignés avec une multitude de détails. Les visages sont très bien croqués et donnent une identité et une personnalité marquées aux différents personnages.

Avec un rythme effréné allant de péripéties en rebondissements, Pablo raconte l’histoire de la deuxième partie de sa vie après qu’il ait émigré dans le Nouveau Monde pour tenter de devenir enfin riche. Son récit est ponctué de quelques retours en arrière évoquant son enfance en Espagne. Génie d’inventivité, Alain Ayroles imagine un héros mal né, gueux, vaurien et qui devient parfois même escroc pour pouvoir s’en sortir “sans travailler” suivant un des précepte de son père. Un héros qu’on adore malgré ses mauvais côtés. L’auteur multiplie les situations cocasses et originales dans le récit du voyage de Pablo pour tenter de rejoindre l’Eldorado.

Suivant le principe du plus c’est gros plus ça passe et mêlant le vrai au faux Pablo s’amuse à égarer ses auditeurs pour notre plus grand plaisir. Je suis admirative de la construction soignée et réfléchie de toute l’histoire. On croit deviner ce qui va se passer, on pense avoir raison et on s’aperçoit alors que nous aussi, comme les autres personnages, nous nous sommes fait duper par Pablo.
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Les Indes fourbes

Une BD divertissante qui nous plonge dans une époque formidable, entre l'Espagne et le Pérou, dominée par le colonialisme, la recherche de l'or et de l'Eldorado. Une thématique pleine de rebondissements, complots, vengeances, trahisons ou encore d'escroqueries.



L'histoire d'un gueux prêt à tout pour devenir riche et accomplir la devise que son père lui a asséné toute son enfance : "Tu ne travailleras point".

Une vie tourmentée et chaotique qui alterne entre misère, esclavagisme et richesse, opulence. C'est une des caractéristique de ce personnage, Don Pablos de Ségovie. Déterminé et tenace, à plusieurs reprises, il met tout en oeuvre pour échapper à son destin de nécessiteux.

Usant de ruses et de stratagèmes, il parvient parfois à connaître la vie d'opulence tant désirée mais cela ne dure jamais vraiment longtemps. C'est ce qui fait, à mon avis, la force et l'intérêt de ce roman graphique.



Le graphisme est sublime, les couleurs et le dynamisme sont rendus à merveille, avec un clin d’œil à Velasquez et ses Ménines qui ouvre et ferme le livre, invitant notamment à la réflexion sur le pouvoir de l'image ou encore sur le statut et la fonction du pouvoir lui-même.



En conclusion, une lecture rythmée et jouissive, une pépite à découvrir sans tarder.
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Les Indes fourbes

En conclusion, Noël approche à grand pas et je suis certaine que vous arriverez à caser cette sublime bande dessinée dans votre liste. Moi, je dis ça, je dis rien! Mais, l’objet en lui-même est magnifique, c’est un one-shot et vous serez ébloui par les magnifiques dessins à l’aquarelle de Juanjo Guarnido ainsi que par le scénario intelligent d’Alain Ayroles. Toujours pas convaincu? Allez! Il doit bien y avoir quelqu’un dans votre entourage qui serait intéressé, non? On a toujours un passionné de BD dans sa famille ou parmi ses amis! Tentatrice? Moi? Meuh nooon! 😉



Pour une chronique plus complète, rendez-vous sur mon blog :
Lien : https://labibliothequedaelin..
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Blacksad, tome 3 : Âme rouge

J’avais beaucoup aimé le premier tome, avec une histoire passionnante, un véritable enquête policière, bref du pur polar comme on en voit de moins en moins.



Par contre avec ce troisième tome, je suis assez déçu. J’ai trouvé les personnages caricaturaux, l’intrigue molle et ennuyeuse. Le coté complot politico-social ne m’a pas vraiment passionné, et je termine ma lecture sur un sentiment de frustration.



Dommage, quand on voit la qualité du premier tome. J’espère que les autres histoires seront plus intéressantes.
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Blacksad, tome 7 : Alors, tout tombe (2/2)

• Blacksad, Tome 7

• Juan Diaz Canales (Scénario) & Juanjo Guarnido (Dessin)

• Dargaud



Cela fait déjà quelques années que j'ai lu les Blacksad et à l'époque j'avais adoré (avec une préférence pour le tome 2, Artic Nation).

Alors évidemment, lorsqu'en 2021 j'ai vu qu'une suite sortait, il était évident que j'irais dessus.

Néanmoins, le fait que cette nouvelle aventure soit prévue en diptyque m'a fait patienter encore un peu, le temps que le deuxième tome sorte afin de les lire d'un coup.

Ainsi, les deux tomes étant la, me voila sur ma lecture.



Côté dessin, rien à dire, c'est toujours aussi beau !

Pour le scénario, c'est très bon également. Le fait que ce soit en deux tomes au lieu d'un permet de développer plus longuement, je me suis toutefois demandé si on nous racontait plus de choses que dans les aventures se déroulant sur un tome unique, qui dans mes souvenirs, ne souffraient pas d'un format trop court.



Quoi qu'il en soit, se relancer dans du Blacksad, c'est toujours plaisant, on est sur un monument de la BD, et on ne se lasse pas de suivre ce chat noir.
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Blacksad, tome 6 : Alors, tout tombe (1/2)

Il y a quelques auteurs de BD dont j’ai conservé l’envie de suivre les séries. *

Blacksad, commencé en 2000 en fait partie.

Il eût été dommage de s’arrêter alors que ce sixième tome et le septième à suivre semblent clore la série.



Blacksad, le chat qui a du chien, est l’archétype du détective américain, sombre et désabusé.

Il traîne sa silhouette dans une ville américaine gangrénée par la mafia.



Guardino sait donner des airs plus qu’humains à ces animaux qui menacent, s'étonnent, boudent, expriment leur quant-à-soi.

On peut se demander si, comme chez La Fontaine, les animaux ne sont pas plus appropriés pour raconter la vie des hommes.



Parfois, il arrive que l’on décroche du scénario à cause des dessins si riches et captivants.

Je râle souvent lorsque l’on divulgâche, mais ici je remercie Marina 53 de m'avoir permis de “m’accrocher” à l’histoire.



J’ai attendu pour lire ce tome que le 7 paraisse… chronique à suivre.

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Blacksad, tome 6 : Alors, tout tombe (1/2)

Alors il est comment le dernier Blacksad ? Il est superbe !



J’en ai profité pour relire les cinq précédents et le cinquième (Amarillo) était un peu faiblard tant au niveau du scénario que du dessin. Mais après de nombreuses années d’attente, le duo d’auteurs nous a concocté un retour de premier ordre :

Blacksad est revenu à New York et se voit mêlé à de sombres histoires d’urbanisme, de corruption, de syndicats et de mafia. Dans les parages, il y a toujours son pote Weekly. Et en toile de fond, une troupe de théâtre qui met en scène des pièces de Shakespeare dans un parc de la ville.



Les planches sont superbes et les auteurs ont le don de trouver les animaux qui collent parfaitement aux personnages. L’histoire est bien ficelée et beaucoup moins brouillonne que dans l’avant dernier.

Bref j’ai hâte de lire la suite puisque cet épisode sera en deux tomes.

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Les Indes fourbes

J'ai passé un formidable moment à la lecture de cette bande dessinée. Entre le récit picaresque rocambolesque aux incroyables rebondissements, le dessin superbe d'une géniale expressivité et le très savoureux texte, on peut dire que c'est vraiment une belle oeuvre à lire, relire et partager !
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Les Indes fourbes

Je vous conseille de bien vous installer pour lire cette bande dessinée. Autant par son format hors norme que par son histoire envoutante.



On est directement envoyé en XVIIe siècle en compagnie de Pablos. Pablos est une fripouille, un gueux qui passe tantôt par la richesse tantôt par le dénuement le plus total. Il quitte Madrid en direction du nouveau monde en espérant faire fortune.



Le titre nous annonce dès le début qu'il y a anguille sous roche, qu'il faut se méfier des apparences... eh bien non, je suis tombée dans le panneau ! Mais cela prouve que les auteurs de cette bande-déssine sont de grands scénaristes (enfin je m'en doutais déjà avant). J'ai adoré me faire rouler dans la farine et découvrir petit à petit tous les ressorts pour que la fin soit une surprise totale ! On adore détester Pablos, ce personnage sympathique mais en même temps machiavélique et qui a de la suite dans les idées !



Les graphismes sont, de plus, magnifiques et nous transportent directement sur le lieu de l'action avec une mention spéciale pour la double page centrale simplement sublime.



Gros coup de coeur !
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Les Indes fourbes

Sous-titre – Une seconde partie de l'histoire de la vie de l'aventurier nommé Don Pablos de Ségovie, vagabond exemplaire et miroir des filous ; inspirée de la première, telle qu'en son temps la narra don Francisco Gomez de Quevedo y Villegas, chevalier de l'ordre de Saint-Jacques et seigneur de Juan Abad.



La bande dessinée s'ouvre une séance de travail de Velázquez quand il peint les Ménines. Ou plutôt, la bande dessinée prend la suite du roman de Francisco Quevedo. « À la fin de ce roman situé en Espagne, le picaro Don Pablos embarque vers l'Amérique – les Indes, comme on disait alors. Quevedo annonce une suite, qu'il n'écrira jamais. » Ou plutôt, la bande dessinée commence par le récit de Pablos, à demi mort, qui raconte comment il a découvert l'Eldorado et ses richesses infinies, en accompagnant Don Diego, hidalgo plein de panache. Il est question de têtes réduites, du terrible rebelle El Tigre, de voyages épuisants, d'esclaves marrons et de bien d'autres choses. Son aventure suscite l'intérêt de l'alguazil et du corregidor. Mais cette histoire est-elle digne de confiance ?



Évidemment, elle ne l'est pas ! Pablos est paresseux, ambitieux, filou, menteur et traître, mais également hautement sympathique. « À force de constance dans la fourbe et d'invention dans la friponnerie, un obscur lève-tard peut y devenir le souverain d'un empire sur lequel le soleil ne se couche jamais ! » (p. 154) Dans cette bande dessinée, j'ai retrouvé tout le sel des romans picaresques que j'apprécie tant. « J'étais parti de trop bas pour renoncer à m'élever. » (p. 28) Mais il y a plus encore, et notamment des références à des œuvres picturales et littéraires, certaines évidentes, d'autres plus subtiles. Entre autres choses, il est question de lama aux pratiques salivaires étonnantes quand ils sont fâchés. Ce flot de clins d'œil n'est pas étonnant puisqu'Alain Ayroles est aux commandes du scénario et qu'il m'a déjà enchantée par sa maîtrise de l'intertextualité dans la série De cape et de crocs. Quant à Juanjo Guardino, il fait très fort avec des dessins superbes et une palette de couleurs flamboyante, comme dans la série Blacksad. Je suis restée sans voix devant les pages sans texte et devant la magnifique double page sur l'Eldorado.



Les Indes fourbes est une réussite sur tous les plans. Voilà une bande dessinée que j'aurais plaisir à relire très souvent !
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Blacksad, tome 6 : Alors, tout tombe (1/2)

• Blacksad, Tome 6

• Juan Diaz Canales (Scénario) & Juanjo Guarnido (Dessin)

• Dargaud



Cela fait déjà quelques années que j'ai lu les Blacksad et à l'époque j'avais adoré (avec une préférence pour le tome 2, Artic Nation).

Alors évidemment, lorsqu'en 2021 j'ai vu qu'une suite sortait, il était évident que j'irais dessus.

Néanmoins, le fait que cette nouvelle aventure soit prévue en diptyque m'a fait patienter encore un peu, le temps que le deuxième tome sorte afin de les lire d'un coup.

Ainsi, les deux tomes étant la, me voila sur ma lecture.



Côté dessin, rien à dire, c'est toujours aussi beau !

Pour le scénario, c'est très bon également. Le fait que ce soit en deux tomes au lieu d'un permet de développer plus longuement, je me suis toutefois demandé si on nous racontait plus de choses que dans les aventures se déroulant sur un tome unique, qui dans mes souvenirs, ne souffraient pas d'un format trop court.



Quoi qu'il en soit, se relancer dans du Blacksad, c'est toujours plaisant, on est sur un monument de la BD, et on ne se lasse pas de suivre ce chat noir.
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Les Indes fourbes

Les Indes fourbes ou "une seconde partie de l'Histoire de la vie de l'aventurier nommé don Pablos de Ségovie, vagabond exemplaire et miroir des filous" est une bande-dessinée d'Alain Ayroles et de Juanjo Guarnido. Il s'agit d'un grand format (34 x 25 cm). L'auteur et le dessinateur proposent une suite du roman picaresque El Buscón de Francisco de Quevedo, publié en 1626.



L'ouvrage comporte trois grands chapitres. Dans le premier, Don Pablos est interrogé par l'alguazil à propos de l'Eldorado. Face aux menaces de l'alguazil, Don Pablos, presque mourant, fait traîner le récit de ses aventures.



Don Pablos de Ségovie est voleur, menteur et possède tous les vices. Son seul but est de s'enrichir et de s'élever dans la société. Il relate son embarquement depuis l'Espagne pour le Nouveau Monde. Sa quête de la fortune l'entraîne dans de nombreuses tribulations.



Il rencontre notamment des esclaves marrons : "Était-ce le début de mon ascension ? À défaut de m'enrichir, j'avais trouvé plus pauvre que moi ! Car si tout mon bien se résumait à moi-même, ces gens, eux, ne se possédaient même pas". Il fait également la connaissance de natifs des Indes ou encore du Père Balthazar, un extirpateur. Don Pablos part rapidement à la recherche des mines d'argent. Les péripéties sont nombreuses. Dans les deux chapitres qui suivent, les évènements prennent une tournure à laquelle on ne s'attend pas.



Cette bande-dessinée nous plonge dans l'histoire coloniale espagnole avec l'exploitation des ressources et des peuples du Nouveau monde. "Au long d'années d'errance, j'ai fui l'horreur, la misère, l'ignominie. Pour cela, j'ai même changé de monde. L'Horreur m'attendait sur place. La Misère aussi. L'ignominie fit la traversée avec moi."



Un ouvrage très travaillé, une histoire réfléchie et des dessins de qualité pour nous faire vivre les aventures passionnantes de ce personnage qui se révèle attachant et drôle malgré ses nombreux défauts.



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Les Indes fourbes

One shot de près de 150 pages propulsé par Guarnido, dessinateur acclamé pour sa série Blacksad, et par Ayroles, auteur génial de Garulfo et de de capes et de crocs, qui est ni plus ni moins que l'un des meilleurs scénaristes de BD français à l'heure actuelle (se tirant la bourre à mon avis avec Xavier Dorison), je me doutais que ce truc était du lourd et effectivement, c'est très, très solide.

L'histoire, celle d'un gueux prêt à tout pour sortir du caniveau, et qui ira très, très loin, est passionnante et romanesque à souhait, et la construction en trois parties est très originale et bien pensée, même si elle superpose les données supplémentaires sans pour autant changer complètement l'histoire, et ne révolutionne pas non plus le genre de l'histoire à tiroirs.

Les illustrations sont de toute beauté et le scénario sait traiter des sujets très graves comme l'esclavage des noirs ou l'extermination des Amérindiens, sans jamais se départir d'un humour qui fait mouche et n'apparaît jamais comme obscène.

En bref, on n'est clairement pas loin du chef d’œuvre avec cet opus-fleuve qui se lit pourtant d'une traite... Il m'a juste manqué un peu de clarté, un peu de liant par endroits, et peut-être un peu plus de différences entre le point de vue du chapitre deux et celui du chapitre trois, pour atteindre au modèle du genre.

Finalement, le principal reproche que j'ai à lui faire, c'est qu'il est tellement grand qu'il ne rentre dans aucune étagère de mes trois bibliothèques !

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Les Indes fourbes

Je voulais lire Les Indes fourbes depuis sa parution mais je n’en avais encore jamais eu l’occasion. Il fait partie de tous ces livres que j’ai reçus pour Noël et je n’ai pas été déçue de cette lecture, qui m’aura beaucoup tenue en haleine.



C’est l’histoire de don Pablos de Ségovie et de son arrivée aux Indes, les actuels États-Unis. L’intrigue se passe à l’époque de l’âge d’or Espagnol et de la recherche de l’Eldorado. On peut y voir beaucoup de pauvreté et de misère gouvernés par une poignée de hauts gradés et riches commerçants.



L’histoire de don Pablos est narrée en 3 temps : la fable, et donc ce qu’il souhaite montrer de lui-même aux autres, ce que les gens disent de lui et enfin les faits racontés par lui-même. Tout cela montre bien le fossé qui existe entre ces trois manières de voir une même histoire.



L’intrigue et les personnages sont hauts en couleur et les rebondissements sont divers et variés : on ne voit pas venir certaines choses. Don Pablos est un personnage ambigu : c’est un très bon menteur et comédien, qui met au point un stratagème de génie pour accéder au pouvoir, tant convoité. La part belle est donnée à la chance dans son entreprise.



C’est tout un mythe espagnol qui se dévoile devant nos yeux au travers de magnifiques planches : les illustrations et les couleurs sont un régal pour les yeux ! (Je ne peux malheureusement pas les montrer ici à cause d’un problème technique)



Les Indes fourbes a été un gros coup de cœur, créé par ce duo de choc ! J’espère que vous aurez l’occasion de le lire, il en vaut vraiment le coup d’œil !
Lien : https://reveuseeveilleeblog...
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Les Indes fourbes

Ce n'est pas dans mes habitudes de mettre 5 étoiles. Mais lorsque j'ai le plaisir de le faire, c'est toujours avec joie car les "bonnes" histoires, qui tiennent leurs promesses du début à la fin, sont rarissimes.

Très honnêtement, je ne m'attendais pas à lire une histoire aussi savamment construite, drôle, grave et étonnante en à peine 150 pages.

Parlons du dessin, de ses couleurs tantôt vives, représentant à merveille les paysages touffus et autres jungles mortelles... Tantôt grisâtres et ternes, pour appuyer les passages sombres et pesants. C'est vraiment splendide.

Parlons du rythme, magnifiquement pensé, parfaitement maîtrisé. Tout du long, on est habité par ce sentiment de "allez, encore une dernière page...".

Et surtout, parlons de l'histoire. Qu'est ce que c'est bien écrit ! Dans la forme et dans le fond. Le personnage de Pablos est... Inclassable. On le déteste autant qu'on le plaint. Les personnages secondaires sont également très réussis.

La cinquième étoile est méritée car la fin est absolument grandiose.
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Les Indes fourbes

Si la couverture, telle une toile de maître, semble tout droit sortie d'un musée, le chef d'œuvre artistique se prolonge à l'intérieur de l'écrin. Magritte aurait pu dire que ceci n'est pas une bande dessinée ; toujours est-il que cette dernière, tout au long de ses cent cinquante pages, nous entraîne dans un art pictural digne de Vélasquez, avec des détails aussi finement pensés que précisément ciselés et des couleurs dont l'impression permet toute l'expression, comme seules les aquarelles en connaissent le secret. Pas de doute, si cet ouvrage, édité en 2019, a déjà remporté plusieurs prix, ce n'est pas le signe du hasard mais celui d'un destin savamment travaillé.

Justement, la destinée du héros est sans commune mesure. Pauvre diable fainéant, voulant vivre de la ruse et de la tromperie, il décide de quitter l'Espagne pour rejoindre les Indes et trouver l'Eldorado, objet d'une infinie convoitise et d'innombrables quêtes. Bien sûr, parfois, le fourbe s'embourbe. La traversée de l'Atlantique lui fait connaître des navires qui le préparent à bien d'autres galères dans lesquelles il s'embarque, même sur terre, menant parfaitement sa barque en faisant tourner les autres en bourrique.

Effet de style garanti, ces péripéties sont souvent racontées par le biais d'un narrateur dont le rôle contribue à clarifier l'histoire en lui apportant des liants et quelques clés de décryptage. De fil en aiguille, les supercheries du voyageur fripon sont ainsi révélées. Ajoutés à de superbes illustrations, ces fragments s'assemblent pour reconstituer un scénario complexe et intelligent, plein de rebondissements.

Le contenant est verni, le contenu est brillant.
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Les Indes fourbes

Cette BD, ou ce roman graphique - puisqu'il s'agit de la suite inventée d'un roman picaresque écrit en 1626 par Francisco de Quevedo, Vie de l'aventurier don Pablos de Ségovie - est superbe. Graphisme, couleurs et scénario sont excellents. Rien à redire !
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Les Indes fourbes

Imaginer la suite d'un roman picaresque qui n'a jamais été écrit ? Voilà une entreprise ambitieuse et oser pour un projet de bande dessinée !



On suit donc le récit des aventures de Pablos, un gueux de Ségovie, neveu d'un bourreau et fils d'un mendiant professionnel et d'une tenancière de bordel. Un bagage culturel et social qui prédispose à la recherche d'un Eldorado où l'or coulerait à flots sans avoir rien à faire; ou presque !

Fidèles au genre, les auteurs ont produit un récit très grandiloquents , plein de rebondissements ou foisonnent les détails (tant au niveau narratif que graphique) et les hyperboles. D'ailleurs, en dehors du superbe travail qui est fait et a été déjà signalé dans de nombreuses critiques, il faut bien signaler que cette lecture nécessite d'être attentif aux détails car tout n'est pas dit par le texte - ce qui n'aurait été qu'implicite dans un roman est savamment semé dans les planches ! Ce "détail" en plus des différents niveaux de narration en font une lecture pas si aisée qu'on pourrait le croire.



Au fil de cette lecture, j'ai tout de même beaucoup apprécié la façon dont les auteurs se sont ré-appropriés le mythe de l'Eldorado comme l'utopie de tous les possibles dont chacun a sa propre interprétation, et leurs nombres avec la multiplication des regards sur celui-ci créé autant de délectation humoristique pour le lecteur qu'une satire sur cette conquête des Nouveaux Mondes - dont les récits picaresques sont les Evangiles, mais ici Guarnido et Ayroles reprennent à leur compte l'ironie et le pastiche qu'on pouvait voir dans le duo de Cervantes ( Don Quichotte et Sancho Panza) pour esquinter sérieusement les discours paternalistes des puissants.

Quant au personnage principal, Pablos, il a tout de l'antihéro, loin de toute considération morale en dehors de son propre intérêt (comme tous les colons en fait!) mais passé tellement maître dans l'art de la ruse, la fourberie et la traitrise qu'on a parfois du mal à en vouloir tant il donne du relief au récit et permet de nombreux rebondissements inattendus - certes un peu gros parfois, mais c'est dicté par le genre! Malgré son caractère peu recommandable, on voit tout de même biens les personnages laissés pour compte de cette conquête et cette fièvre de l'or grâce à la représentation aussi bien d'Incas que d'esclaves noirs et des femmes !

Avec la verve, la maîtrise graphique et la maestria du scénario je suis presque déçue de voir qu'il n'ont pas fait un équivalent de cette histoire vécue par un de ces personnages féminins tant cette vision aurait pu complémenter celle de Pablos !
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Les Indes fourbes

Ouaouh !

Là je suis épatée par la construction de ce récit.

Tout le monde me disait que c'était bien, qu'il fallait lire absolument cette BD.... mais j'ai un peu tardé. La lecture fait tout de même plus de 150 pages, et je ne sais pas pourquoi ça me rebutait un peu.

Et au début j'ai eu un peu de mal... je trouvais cette histoire bien longue, bien tordue et je me disais qu'il y avait une faille quelque part... que ça cachait quelque chose.... mais impossible de savoir quoi ! Alors j'ai continué à lire et j'ai adoré me faire berner et promener...

Et pour ne rien gâcher, l’entourloupe est très jolie a regarder, j'aime beaucoup ces dessins. Bref c'est un pur régal.

Ça faisait quelques semaines (ou mois ?) que je n'avais pas lu une aussi bonne BD.
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Les Indes fourbes

Une Bd très attendue par le superbe duo d'auteurs, qui n'ont seulement ne devrais pas décevoir les fans mais également convaincre de nombreux nouveaux lecteurs à la BD. le pitch est a la hauteur des récits picaresques en vogue en Espagne, avec son héros sans le sou mais libre et qui va se confronter à toutes les couches sociales lors de ses pérégrinations. 150 pages d'aventures haletantes au dessin coloré, dynamique et dépaysant. 10 ans de travail à été nécessaire et il est certain que cette Bd est un plaisir de lecture incontournable !
Lien : http://www.liresousletilleul..
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