Citations de Judith Bannon (104)
Tu es incapable de dissocier ton passé personnel de ta vie professionnelle. Tu me fais vivre la conséquence classique de la fille blessée par un con qui châtie d’avance tous les hommes pour un geste qu’ils n’ont pas commis.
La vision positive est très importante dans la vie, gardons en tête l’angle de la détermination, théorise mon amie en coulant un regard vers Nathan qui l’ignore.
Ses yeux sont toujours braqués sur moi. Il n’essaie même pas d’être chaleureux. C’est le type d’homme qui n’accepte pas un non comme réponse. Mais qui pourrait m’en offrir un après mon offre.
L’attitude arrogante de Yanick me dérange. Elle reflète le snobisme dont j’ai moi-même fait preuve lors de ma précédente rencontre avec Nathan. Et je sais que, pour une rare fois, pour la première fois dans mon boulot, j’avais mal évalué les capacités financières d’un client.
Je préfère garder le silence à devoir lui avouer que les réponses aux deux dernières questions sont négatives. Surtout que je suis privilégiée d’avoir été relativement épargnée par la crise économique qui s’est installée après la pandémie. Car le succès semble totalement superflu dans un contexte de besoins essentiels.
Lucifer arbore son visage démoniaque, rouge vif, ensanglanté. Son regard furieux traverse l’objectif. J’ai l’impression qu’il me vise, moi.
Car depuis la visite de l’enquêteuse, depuis la découverte du corps pendu de mon client, j’essaie de fonctionner.
D’avancer.
D’oublier.
De taire.
Efficace. Ferme. Froide.
Son visage qui apparaît à côté de ma réponse me confirme qu’il en a pris connaissance. Les trois points de suspension qui dansent sous mon message piquent ma curiosité.
Ce n’est pas parce que c’est différent des normes sociales qui régissent qu’un homme et une femme doivent s’engager ensemble pour toute la vie que je suis dérangé.
Mon père a toujours eu un rythme de vie luxueux puisque ses compétences irréfutables comme consultant lui procurent un salaire exorbitant. Un style prospère que j’ai toujours eu la chance de partager avec lui.
D’autres fois, alors que l’adolescence me frappait de plein fouet, j’ai hurlé ma rage de devoir laisser mon premier amour, celui que je croyais être l’homme, ou plutôt le gars, de ma vie, et de quitter des amitiés aux saveurs invincibles alors que toutes mes émotions étaient amplifiées par mon corps envahi d’hormones enflammées.
Mais j’ai rapidement compris que les filles qui étaient des amies supposément inséparables pouvaient se transformer en professionnelles de la médisance ou avaient osé embrasser l’ex de l’autre. Ou même le chum actuel ! Et que celui qui était soi-disant l’amour de ma vie avait vécu une bonne dizaine de relations similaires à la nôtre avant la fin de son secondaire.
Yanick a besoin de séduire. De savoir qu’il séduit. Ce n’était pour lui que du sexe avec cette jeune femme. Il n’y avait aucune affection. Aucune émotion.
Mais pour moi, il s’agissait d’une trahison, d’une preuve supplémentaire qu’un attachement amoureux vient avec une date d’expiration.
Inévitablement.
Je suis le cas classique de la femme qui a noyé un revers personnel dans le travail. Je le sais, j’en suis consciente. Je n’ai pas besoin de passer des heures dans le bureau d’une psychologue pour le verbaliser. Au lieu de dépenser mon argent pour me conscientiser, j’en gagne.
Tout est une question de façade. D’apparence.
S’il y a une profession où the show must go on, c’est bien en vente immobilière. Car le client que tu rencontres peut arriver avec son bagage émotif – un mauvais début de journée, une instance de divorce –, mais de ton côté tu dois être souriante et empathique en permanence.
La patience mène à bien, la précipitation, à rien.
J’ai de la difficulté à imaginer cette femme vibrer d’une quelconque façon, mais s’il y a une situation qui doit lui faire changer d’expression, c’est certainement des indices ou une réponse à son enquête.
— L’expression « avoir la queue entre les jambes » ne pourrait pas être mieux représentée, affirme Caleb qui pose son regard sur son unique collègue masculin.
— Sa queue reste pendue rarement plus de vingt-quatre heures entre ses jambes.
Les vêtements sont inutiles pour toi, tu préfères être nu pour être prêt à toute offre sexuelle !
Les médias sensationnalistes nous conditionnent à percevoir le négatif ; il faut seulement changer d’angle de vue pour dénicher le positif, relativise Alizée.
Les médias parlent parfois d’incidents avec si peu d’humanité qu’ils auraient été capables de dévoiler les détails s’ils les avaient eus.
Pour m’assurer que mon maquillage que j’ai soigné ce matin tient toujours. Que ce fixatif à maquillage payé un prix extravagant fait vraiment son boulot. Car je veux être au mieux pour les visites de cet après-midi. Je veux reprendre le collier. Reprendre le rythme des ventes qui m’a permis de me hisser dans le top trois des meilleurs vendeurs de l’année sous la bannière de Luxim.
Et que je n’ai pu consolider avec la vente du manoir dans lequel mon client s’est enlevé la vie.
Ton expertise en relations humaines te permet d’évaluer rapidement et avec justesse les personnes que tu rencontres. C’est un atout non négligeable dans notre domaine. Vois où ça t’a menée en si peu de temps ! À une main tendue de la clé d’or, s’excite-t-elle.