Je déteste le hockey. Encore plus que le brocoli, dont je hais profondément le goût… Ma mère me force à en manger parce que c’est bon pour la santé. Elle a raison, mais ce n’est pas ma faute si les petites graines me lèvent le cœur. Un jour, j’aurai des enfants et je prendrai ma revanche. Ils en boufferont, du brocoli ! Sinon pas de dessert…
Sous le choc, je reste immobile au centre de la cuisine, incapable de réagir. Ai-je bien entendu:Jacob viendra dîner à la maison avec son père? Impossible!
Le patin, c’est toute ma vie. Je n’ai jamais pris de leçons de piano, de dessin ou de danse. Rien d’autre ne m’intéressait.
Disons que c’est un début. J’apprends. Je me sens bien, entourée de livres. J’aime les manipuler, leur odeur… Il y a aussi de la papeterie, des articles de décoration et des jouets.
Jacob Cloutier est devant moi, telle une apparition. Je cligne des yeux plusieurs fois pour m'assurer que je ne rêve pas. Seigneur, faites qu'il soit bien réel.
nous sommes en novembre, mais j'ai l'impression qu'il fait aussi froid qu'en février tellement l'air est humide.
J’étais folle de croire que nous deux, ça pouvait fonctionner. Je rate tout ce que j’entreprends. C’est sûrement mon karma ! C’était trop beau pour être vrai. Dans mon cas, les histoires à l’eau de rose, ça finit toujours mal.
Plus personne ne considère que la communication dans un couple, c’est important. C’était à la mode dans les années 1970, mais maintenant, c’est trop compliqué ! C’est plus facile de recommencer avec un nouveau partenaire.
Je quitte la route des yeux deux secondes et demie pour vérifier si mon cellulaire clignote pour signaler l’entrée de nouveaux messages. C’est un réflexe, une obsession. On m’a déjà demandé si je pouvais me passer de cet instrument pour une période de huit jours ! Juste à y penser, j’ai failli paniquer. C’est une vraie drogue, ces trucs électroniques ! Pire que la nicotine. Ça nous bousille le cerveau, nous tient en haleine. On reste toujours sur le qui-vive, même si, la plupart du temps, c’est simplement pour découvrir les statuts ridicules de nos amis sur Facebook.
Je me fous qu’elles roulent les yeux en me jugeant. Elles ne savent rien de ma situation et ce serait trop long à leur expliquer. Will n’est pas jaloux ni contrôlant, il a peur que je me fasse frapper au coin d’une rue. En fait, il ne m’a jamais dit de quoi il avait peur exactement. Qu’il m’arrive quelque chose en général, je suppose. Je récupère enfin mon téléphone qui était coincé dans mon agenda. Je l’éteins toujours pendant les cours. J’ai raté deux appels et cinq textos de Will. Je suis en train de lui écrire quand Rosemary tapote mon avant-bras.