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Critiques de Jules Feiffer (37)
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Aboie, Georges !

Christina Hunger, une orthophoniste de San Diego en Californie, a appris à parler, à sa chienne Stella...

LINFO.re, le 11/11/2019.





Georges est un mignon chiot, qui a un mal de chien, (pardon!) pour aboyer. Quand sa maman le lui demande, il fait:

-Miaou!





-Mais non, les chats font "miaou", les chiens font "wouf".

Essaie encore!





Mais, à chaque fois, Georges fera:

-Coin coin

-Oïnk

-Meuh!





Sa maman se cache les yeux, avec un air de chien battu. Un vétérinaire viendra aider Georges en retirant de la gorge de Georges :

Une vache

Un cochon

Un canard

Et un minou...





Pauvre Georges, qui avait un chat dans la gorge! (Il avait pris froid?). A la fin du livre, Georges fera son cabot et dira:

"Bonjour". Tout content.

Moi aussi, quand j'ai eu un mal de chien, à terminer quelque chose, je suis content, la truffe au ras du sol, et je frétille de la... Euh!





Et Stella, la chienne qui parle ? On vous a mis la puce à l'oreille? L'orthophoniste a créé un dispositif spécial, un tapis qui permet à Stella d'exprimer ses besoins et ses sentiments. Chaque touche émet un mot... Stella utilise 29 mots, le premier étant... manger.

Ce sera tou-tout!

Certains maris, ou époux ne connaissent que ce mot. C'est le seul qu'ils prononcent de la soirée... Waf, waf!





"Combien pour ce p'tit chien dans la vitrine

Ce p'tit chien noir et blanc

Qui me regarde en frétillant ?"

Line Renaud.
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Aboie, Georges !

Un graphisme simple, des couleurs franches, une petite histoire drôle, des bruits d'animaux... Bref, LA formule pour un parfait album à lire aux petits. A condition que les grands y mettent du leur ! Alors échauffez vos cordes vocales et répétez après moi : Miaou ! Coin coin ! Oink ! Meuh ! Wouf !
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Aboie, Georges !

Dans un premier temps je n’avais pas accroché avec cet album, principalement en raison de son graphisme. Avec le temps je me suis mise à l’apprécier, surtout en constatant que son graphisme, justement, avait du succès auprès des plus petits et leur permettait l’accès à un contenu d’un abord pas forcément évident même s’il est présenté ici de façon simpliste pour un adulte. Le trait est simplissime mais les expressions des personnages sont travaillées. Georges est un chiot qui ne répond pas aux attentes de sa maman, elle lui demande d’aboyer et lui, miaule, cancane, meugle, … Elle l’amène alors chez le docteur (pardon, le vétérinaire!) et là, tout s’explique… dans une chute tout à fait inattendue. Un album tout simple pour montrer que les parents peuvent parfois se tromper en toute bonne foi, tout en faisant bien rire les enfants au passage. Un album qui convient parfaitement dès trois ans.
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L'ogre odieux

Cet ogre est le plus odieux, le plus grand, le plus laid, le plus violent, le plus cruel… de tous les ogres. Mais personne ne peut réellement en témoigner… Mais il est aussi le plus heureux des ogres puisqu’il est invincible. Il s’ennuie, cependant, et devient prétentieux, voire capricieux. La vie est bien trop facile pour un ogre à qui rien ne résiste. Mais un beau jour, alors qu’il prend la direction d’un village où il a prévu de se régaler, il aperçoit une petite maison qu’il n’a jamais vue. Là, personne ne le connaît et il arrive très en colère de l’effort que lui a coûté ce détour.Touché par la beauté de la demeure, lui d’ordinaire si indifférent à ce genre de détail est étonné de trouver une jeune fille en train de jardiner. La proie est trop facile à capturer, il va bien falloir jouer son rôle d’ogre et se fâcher un peu.



Mais la demoiselle n’a pas peur. Elle s’excuse même de ne pas l’avoir entendu approcher. Stupéfait, l’horrible bête reste sans réaction, alors que la mignonne le félicite au sujet de sa jolie voix, l’invite à prendre une tasse de thé, fait la liste des ses vilains défauts et lui donne quelques conseils de bonne conduite. La réputation de l’ogre est en jeu ! Il en pleurniche de rage. Lorsqu’elle lui offre des muffins tout chauds, c’en est trop. Il tente encore une fois de lui faire peur. Mais le spectacle lui vaut une salve d’applaudissements. L’ogre ne peut que s’enfuir, honteux, désespéré et mourir réellement de honte. « Le plus vulnérable n’est pas toujours celui qu’on croit ».



Le graphisme quelque peu torturé met en évidence l’incrédulité de l’ogre face à la gentillesse dont fait preuve cette jeune fille qu’il rencontre par hasard. Le trait devient hésitant et moins appuyé dès qu’il l’aperçoit. Image et texte résonnent donc dans cet album où l’ogre n’est pas terrassé par une horde de villageois en colère mais par une douce demoiselle. Peu commun donc.




Lien : http://crdp.ac-amiens.fr/cdd..
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The ghost script

Ce tome est le troisième d'une trilogie : Kill My Mother – A Graphic Novel en 2014, Cousin Joseph en 2016, The Ghost Script. La première édition date de 2018. Cette bande dessinée est écrite, dessinée et mise en couleurs par Jules Feiffer, auteur de dessins de presse et de BD, écrivain, scénariste de cinéma et auteur de théâtre. Le tome commence par une introduction d'une page rédigée par Jules Feiffer. Cette bande dessinée comporte 148 pages.



En 1953 à Hollywood, Archie Goldman (42 ans) s'est établi comme détective privé, travaillant avec sa mère Cissy. Comme presque tous les jours, il passe devant une manifestation d'un syndicat gauchiste, exigeant l'arrêt des essais nucléaires. La police les canalise sans intervenir. Soudain des gros bras réacs chargent dans la foule, armés de battes. Comme à chaque fois, il suffit qu'ils jettent un regard sur lui pour que les brutes soient convaincues qu'Archie Goldman fait partie des manifestants et pour commencer à le courser. Il finit par se faire mettre à terre et rouer de coups. Le soir, Ricky vient trouver Lola dans le nightclub Addie's Atelier. Il lui remet un grand carton qui contient une tenue rouge de dominatrice très révélatrice, avec un loup assorti. Il s'agit d'une commande d'un rôle à jouer en privé pour le riche monsieur Murchison. Il y a un texte à apprendre. Dans le même temps, Dame Voile (Lady Veil) se prépare pour entrer en scène et chanter pour les clients de Addie's Atelier. En 1931, Sam et Elsie Hannigan sont couchés dans leur lit conjugal et Elsie lui demande à quoi il pense. Elle finit par lui dire qu'un certain cousin Joseph a appelé.



En 1953, Archie Goldman pénètre dans l'extravagante demeure, un croisement entre un manoir et un château, de Lyman Murchison. Il se retrouve face à Baxter, un individu à la carrure d'armoire à glace qui sert d'assistant à Murchison. Madame Je-Sais-Tout (Elsie Hannigan) prend l'antenne à la radio pour son émission habituelle, livrant les derniers potins croustillants d'Hollywood, en réponse aux questions de Pattie. Baxter conduit Archie Goldman jusqu'à Lyman Murchison, dans sa serre privée. Murchison entame la conversation en lui parlant du film Le Grand Sommeil (1946) d'Howard Hawks, avec Lauren Bacall et Humphrey Bogart. Dans son monologue, il évoque également le fait que Cecile Goldman, la mère d'Archie était une communiste. Archie rectifie : elle était une socialiste et il se lève pour s'en aller. Murchison le fait se rasseoir et se lance dans un deuxième monologue, cette fois-ci sur la déchéance des États-Unis qui a commencé avec la politique du New Deal (1933-1938) qui s'est accompagnée d'une augmentation de la législation liberticide, et de l'organisation des syndicats de travailleurs. Dans son bureau richement décoré, Everett Kornblum (producteur) reçoit monsieur Rose (scénariste) pour lui expliquer que la première version de son script demande à être retravaillée pour pouvoir être acceptable. En particulier, la liste noire mentionnée doit être évoquée de manière métaphorique, par exemple par le biais d'un fermier utilisant un nouveau type d'engrais chimique qui s'avère être toxique. Monsieur Rose quitte le bureau en claquant la porte.



Dernier tome de la trilogie : il ne sert à rien de commencer par celui-ci car l'auteur ne fait que des rappels lacunaires sur les personnages déjà apparus, et des rappels encore plus étriqués sur les relations qui les unissent. Or Jules Feiffer a indiqué qu'il rend hommage aux polars de la fin des années 1930 et des années 1940. Il cite d'ailleurs explicitement Le Grand Sommeil (1939) de Raymond Chandler. Pour les lecteurs ayant lu les 2 premiers tomes, il faut y faire un petit tour pour se rafraîchir un peu les idées. Ce dernier tome se déroule en 1953, le premier en 1933 et 1943, et le deuxième en 1931 : on y rencontre donc tous les personnages encore vivants. Le lecteur doit bien se rappeler qui sont Elsie Hannigan et Sam Hannigan, Patty (Patricia Hughes), Billy Doyle, Cissy, Everett Kornblum, Sey Ackerman, Cousin Joseph, Addie Perl, Lady Veil. Il apparaît également quelques nouveaux personnages comme les 3 auteurs (monsieur Rose, Fay Bloom et Oz McCay), ou encore Sax McManus, Lyman Murchison, Orville Daniels. Comme dans les tomes précédents, Jules Feiffer réalise des dessins aux contours très lâches, évoquant un peu la fluidité des dessins de Will Eisner mais sous forme esquissée, ce qui fait que tous les personnages ne sont pas forcément identifiables au premier coup d'œil.



Armé de courage, le lecteur commence donc cette bande dessinée, avec l'espoir bien clair de pouvoir comprendre le fin mot de ce polar noir et caustique, et peut-être même d'enfin comprendre qui exactement est Lady Veil. Arrivé à la page 8, il se rend compte qu'il lit des pages qu'il a déjà lues dans le tome précédent. Effectivement, il retrouve ainsi 12 pages extraites soit du tome 1, soit du tome 2. Il s'agit pour l'auteur d'effectuer un bref rappel sur des événements survenus précédemment. Du coup le lecteur peut plus facilement assembler des pièces du puzzle de l'enquête. Comme dans le tome 2, l'auteur a construit son récit sur la base de la recherche d'un script fantôme, et sur la volonté d'Elsie Hannigan de venger la mort de son mari. Du coup, le lecteur peut suivre le fil directeur et s'y raccrocher quand il ne sait plus trop quel personnage il est en train de suivre, ou ce qu'il est sensé déjà savoir sur lui. Comme dans les 2 premiers tomes, Jules Feiffer découpe son récit en brefs chapitres : il y en a 63 pour 148 pages, changeant de personnages à chaque chapitre. Arrivé à la dernière page, le lecteur a réussi à comprendre qui s'est vengé de qui, qui est coupable de quoi, et il a obtenu sa réponse concernant l'identité de Lady Veil, ainsi que le sens de la page très mystérieuse du tome 1 où elle ramassait un revolver dans la forêt. Jules Feiffer ne lui a pas complètement facilité sa lecture, avec une répartition temporelle non chronologique entre les tomes 1 et 2, avec des lignes de vie de personnage qui se croisent à plusieurs reprises, certains ayant même changé d'identité en cours de route. Mais au final, il est possible de tout comprendre, avec un peu d'attention et une lecture active.



Le lecteur retrouve la narration visuelle si personnelle de Jules Feiffer : ces silhouettes et ces visages rapidement tracés avec des contours irréguliers, ces fonds de case régulièrement vides, des personnages qui évoluent parfois sur une scène totalement vide de repère. L'artiste semble prendre un malin plaisir à réaliser des pages qui prennent à rebours les règles basiques de la bande dessinée : mise en couleurs en bichromie, mais pas la même deuxième couleur d'une page à l'autre, découpage changeant systématiquement d'une page à l'autre avec une case qui dépasse parfois de la bande, des dessins en pleine page, mais aussi des pages comporter jusqu'à 20 cases, des tâches de couleurs quand ça lui chante (compréhensible pour la tenue en cuir rouge de dominatrice, très surprenant pour les chaussettes de Max McManus), des enfilades de tête en train de parler, des pages sans décors, des dessins en pleine page avec un personnage représenté dans plusieurs positions à des moments différents. Le plus fort, c'est que ça fonctionne. Le lecteur est régulièrement surpris, la narration est fluide et organique, avec une forte personnalité.



Dans son introduction, Jules Feiffer annonce qu'il a souhaité rendre hommage à Milton Caniff (1907-1988) et Will Eisner (1917-2005), ce qui se perçoit dans sa narration visuelle. Le lecteur s'attache rapidement aux personnages, comprenant bien leurs motivations et percevant bien leurs émotions. Toujours dans l'introduction, Jules Feiffer avoue ingénument qu'il s'est pris à son propre piège : parti pour écrire un polar poisseux aux relations entremêlées entre les personnages, il a fini par intégrer des éléments sociaux, y compris pour ce dernier tome, évoquant directement la Liste Noire de Hollywood (créée en 1947) et le comité House Un-American Activities Committee (1938-1975). Il cite explicitement Clifford Odets (1906-1963) et son témoignage devant ledit comité, où il avait nommé des collègues communistes. Effectivement, l'auteur met en scène un microcosme hollywoodien, avec un riche individu soudoyant certains producteurs pour éviter la réalisation de films promouvant des idées trop à gauche, le racisme, l'antisémitisme, les délations, les passages à tabac par des groupe d'extrême droite venant casser du manifestant, les émissions à ragot de radio, la délation sous différentes formes, les manipulations à tiroir, l'avantage que les producteurs de cinéma tirent de la Liste Noire (des scénaristes travaillant pour moins cher), etc. Au fur et à mesure, le lecteur prend conscience que ces destins croisés impliquent des individus de toutes les couches de la société, et s'entremêlent pour tisser une riche tapisserie des intérêts et des trafics inavouables entre individus influents, tout en utilisant à bon escient les conventions du genre polar.



Alors qu'i s'apprête à passer un moment difficile, le lecteur découvre qu'avec le même niveau de concentration que pour les 2 premiers tomes, il arrive à assembler toutes les pièces du puzzle, qu'il côtoie des individus riches et complexes, qu'il plonge au cœur d'un environnement conflictuel, que les intérêts personnels supplantent bien souvent toute considération morale. Alors que la narration visuelle lui semble a priori accumuler les défauts sur la base de dessin pas finis, il tombe sous charme en moins de 5 pages, pour ne plus prêter attention à ses écarts par rapport à la norme. Jules Feiffer conclut sa trilogie avec élégance, intelligence, et facétie.
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Kill my mother

Ce tome contient une histoire complète qui ne demande pas de connaissance préalable. Il peut être lu indépendamment de tout autre. C'est aussi le premier d'une trilogie : (1) Kill my mother, (2) Kill my mother, Tome 2 : Cousin Joseph publié en 2016, (3) The Ghost Script publié en 2018. Ce tome a été publié pour la première fois en 2014, et il est écrit, dessiné et mis en couleurs par Jules Feiffer, écrivain, scénariste, professeur d'université, auteur de littérature pour la jeunesse, auteur de bande dessinée, journaliste. Dans sa préface en forme de dessin, l'auteur dédie cet ouvrage à Milton Caniff (1907-1988, bédéaste), Will Eisner (1917-2005, bédéaste), Dashiell Hammett (1984-1961, auteur de polar), Raymond Chandler (1888-1959, auteur de polar), James M. Cain (1892-1977, auteur de polars), John Huston (1906-1987, réalisateur), Billy Wilder (1906-2002, réalisateur), Howard Hawks (1896-1977, réalisateur) et Joan Z. Holden.



En 1933, dans un appartement de Bay City, Annie Hannigan (15 ans) est en train de danser avec son copain Artie Folsom, au son de la radio. Elle n'arrête pas de parler, évoquant sa haine pour sa mère, son admiration pour son père, policier décédé. Assise dans son bureau à sa machine à écrire, Elsie Hannigan (la mère d'Annie, veuve de Sam Hannigan) se fait appeler par son patron Neil Hammond, détective privé. Il lui demande si elle a tapé le rapport pour le client Duane Murdock. Elsie lui explique qu'elle l'a rédigé elle-même parce qu'il était trop saoul la veille au soir. Le client a été tellement content qu'il a même ajouté 50 dollars de plus dans son paiement. Il lui propose d'aller faire un petit tour avec lui dans la chambre qu'il loue dans l'hôtel en face. Elle lui répond qu'elle doit aller s'occuper de sa fille. Dans sa chambre, Annie est en train de peindre des arabesques sur le dos d'Artie, tout en lui racontant qu'elle a le béguin pour Neil Hammond, l'employeur de sa mère. Elle se dit que Neil épousera peut-être sa mère, et qu'ils vivront tous les 3 ensemble, et que d'ici 3 ans elle pourra le séduire et partir avec lui, ce qui tuera sa mère.



Une grande et belle femme entre dans le bureau de Neil Hammond. Elle lui demande de retrouver une grande belle blonde, celle sur la photographie qu'elle lui tend. Elle lui indique que cette femme s'appelle Patricia Hughes et que c'était sa professeure d'arts dramatiques. Il accepte ses 200 dollars et lui demande comment elle s'appelle : Normandie Drake. Il a la conviction qu'il s'agit d'un faux nom. Elsie Hannigan rentre chez elle et découvre un bazar sans nom dans toutes les pièces : Annie a écrit au rouge à lèvres qu'elle est partie étudier à la bibliothèque. Annie a emmené Artie dans un grand magasin et elle a commencé à voler des bijoux et des vêtements en le convaincant d'en porter une partie. Ils s'apprêtent à sortir en faisant tout pour ne pas attirer l'attention du vigile. Du coup, Elsie est retournée travailler. Neil Hammond lui explique ce qu'elle doit faire : passer une annonce dans les journaux annonçant un casting, louer un bureau à un autre étage dans l'immeuble et se préparer à recevoir les candidates. Annie et Artie sont sortis du magasin, mais ils se font courser par le vigile qui les rattrape. Ils reçoivent l'aide d'une grande belle femme blonde, vivant comme une clocharde.



Difficile d'ouvrir cette bande dessinée sans être impressionné par la quatrième de couverture sur laquelle se trouvent des citations louangeuses de Neil Gaiman, Chris Ware, Paul Levitz et même Stan Lee. Jules Feiffer est un auteur peu connu en France, mais ayant une longue carrière de créateur derrière lui et ayant réalisé cette BD de 148 planches à l'âge de 85 ans. Le lecteur est donc un peu impressionné, à la fois par l'expérience de cet auteur, à la fois par le risque de trouver sa narration datée. En ayant choisi de situer son récit dans le passé, la deuxième crainte s'efface car il devient normal que les pages portent la marque du passé. Effectivement que ce soit pour la couverture ou pour les pages intérieures, il est possible qu'il faille un temps d'adaptation au lecteur pour se faire à la narration visuelle. Jules Feiffer trace des contours avec un trait encré ou peint, irrégulier, lâche, aboutissent à des formes qui semblent esquissées, pas finies, irrégulières sans raison apparente, un peu nouille, avec un niveau descriptif en apparence assez faible. Il faut donc un peu de temps pour se rendre compte que les informations visuelles sont bien présentes : les tenues vestimentaires d'époque, quelques accessoires de ci de là, une pièce de mobilier de temps à autre, un modèle de voiture. Prises une par une, les planches ne contiennent pas beaucoup d'informations visuelles sur les lieux. Mais il se produit un effet cumulatif progressif qui fait que finalement le lecteur éprouve bien la sensation d'avoir visité des environnements divers et variés : l'appartement d'Elsie Hannigan, le bureau du détective privé Neil Hammond, les parties communes de l'immeuble des Hannigan, un grand magasin, quelques rues de Bay City, un stade où se déroule un match de boxe, la piscine d'une riche propriété, la jungle de l'île de Tarawa, etc. La mise en couleurs est réalisée généralement en monochrome à l'aquarelle, avec rarement une touche d'une autre couleur.



Une fois passé ce moment d'adaptation, le lecteur peut apprécier la vitalité épatante qui se dégage des personnages. Ces traits de contour déliés et irréguliers font apparaître leur mouvement, leurs imperfections, leur naturel, l'impossibilité de contempler l'entièreté d'un individu quand on le regarde. Il s'agit d'une interprétation de la réalité qui s'attache plus à l'impression produite qu'à une description photographique. Ces dessins capturent le langage corporel avec naturel et élégance, ce qui insuffle de la vie dans chaque personnage. Le seul inconvénient est que certains personnages sont parfois difficiles à identifier. L'enquête pour retrouver Patricia Hughes implique en fait 3 grandes femmes blondes, et le lecteur n'est pas toujours certain de l'identité de celle qui se tient sur la page qu'il est en train de lire. Très rapidement même, il se rappelle de la dédicace adressée à Raymond Chandler. Il est dit de l'adaptation de son roman Le grand Sommeil, en film en 1946 par Howard Hughes que Chandler lui-même avait du mal à expliquer l'intrigue. Du coup, le lecteur doit s'accrocher pour distinguer Patricia Hughes de Mae Hughes, et de la clocharde.



Jules Feiffer a découpé son récit en 2 époques : la première se déroulant à Bay City en 1933 (64 pages pour 24 chapitres), la seconde à Hollywood puis sur une île japonaise en 1943 (84 pages pour 30 chapitres). Effectivement la première partie reprend les codes du roman noir : un détective privé porté sur la bouteille, souvent saoul, une gentille secrétaire futée, une femme fatale de la haute qui vient louer les services d'un petit détective privé, un boxeur dansant, une mystérieuse clocharde… Le lecteur se prend au jeu d'essayer de comprendre l'intrigue, d'anticiper les révélations, mais arrête assez rapidement, trop occupé à se souvenir de qui est qui, et comment ils sont reliés. Avec la deuxième époque, le récit change de registre : il reste bien un gros costaud qui est chargé d'accomplir un meurtre, mais la trame de fond relève plus de la comédie dramatique, des relations d'amour et haine entre plusieurs personnes, à commencer par celle entre Annie et sa mère Elsie. Ce changement de registre est très bien illustré par le gros costaud Gaffney (Tiny Tim) s'immergeant tout habillé dans une piscine privé et en sortant nu, ayant abandonné ses habits d'homme de main, pour aller ensuite acheter une nouvelle garde-robe.



Le lien entre les deux époques réside à la fois dans les personnages que l'on retrouve de l'une à l'autre, dans la mise en scène des relations dramatiques entre les personnages, et dans les observations sur la nature humaine. Même s'il se lasse de suivre l'enquête, ou même arrête de faire l'effort d'essayer d'identifier les personnages en cours de route, le lecteur prend plaisir à la plupart des scènes. Jules Feiffer sait mettre en scène la nature humaine avec une sensibilité extraordinaire : le bavardage incessant d'Annie pour se convaincre elle-même, l'intelligence rusée de Neil Hammond malgré son abus d'alcool, la force de caractère d'Elsie Hannigan qui ne se laisse impressionner ni par son employeur, ni par 3 voyous de rue qui essayent de lui faire peur, encore moins par un communiste qui tient un commerce de liqueurs, par les jérémiades d'Eddie Longo, par la capacité de Mae à le réconforter, etc. Séquence après séquence, le lecteur se retrouve sous le charme et la grâce de la narration visuelle de l'auteur. Même dans les moments aussi artificiels que Lady Veil en train de chanter, il fait l'effort de regarder les mouvements de cette dame, et de lire le texte de ses chansons, séduit par sa prestance et la tristesse qui émane d'elle. De temps à autre, le lecteur est un peu perdu dans quelques enchaînements de cases, déconcerté par le placement d'un phylactère ou d'un autre, et très souvent impressionné par une mise en scène qui semble relever du théâtre et qui fonctionne parfaitement, laissant la place aux personnages d'évoluer sur la page en fonction de leur état d'âme.



En entament cette bande dessinée, le lecteur a conscience qu'elle a été réalisée par un auteur à la longue expérience jouissant d'une réputation flatteuse et méritée. Il se rend compte que la narration visuelle est fortement marquée par la personnalité de Jules Feiffer, et pas toujours fluide, que ce soit pour les éléments de l'intrigue, pour reconnaître les personnages, ou parfois du fait d'explications copieuses et longues (en particulier dans les dernières scènes). Dans le même temps, il constate que l'auteur fait vivre ses personnages avec une rare sensibilité, que ce soit par leurs mouvements, ou par leurs préoccupations. Il ressent parfois que Jules Feiffer utilise plus des outils narratifs du théâtre que de la bande dessinée, mais aussi qu'ils fonctionnent souvent sur la page dessinée. Au final, il a côtoyé des personnages très incarnés dans une trame policière qu'il a un peu oublié en route, préférant la dimension dramatique, les portraits de femmes, faisant de leur mieux pour exister et vivre à selon leur caractère, contre le cadre de la société de l'époque.
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Aboie, Georges !

Avec cette histoire de ce chien qui n'aboie pas ont plonge dans l'absurde.

C'est plein d'humour. Les enfants adorent.

Il y a peu de texte mais les expressions des personnages, la mère chien en particulier, sont très amusantes et en disent beaucoup.

Un album particulièrement réussi.
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Aboie, Georges !

Le petit chien qui s'appelle George, a un gros problème. Il n'arrive pas a aboyer. Les tentatives de sa mère restent vaines. Mais que s'est - il passé ?

La réponse se trouve après la visite chez le vétérinaire.

Les dessins sont simples, mais les expressions des personnages font rire.

Un album drôle, plein de surprises qui plaira beaucoup aux petits.
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Kill my mother, tome 2 : Cousin Joseph

Ce tome est le deuxième d'une trilogie : Killl my mother en 2014, Cousin Joseph, The Ghost Script (VO) en 2018. La première édition date de 2016. Cette bande dessinée est écrite, dessinée et mise en couleurs par Jules Feiffer, auteur de dessins de presse et de BD, écrivain, scénariste de cinéma et auteur de théâtre.



En 1931, dans une riche demeure dans la banlieue de Bay City, le cousin Joseph est en train de donner ses instructions à Baxter. Celui-ci prend les boîtes à musique dont il vient de prendre la charge pour les emmener à Sam Hannigan. Ce dernier est un inspecteur de police travaillant à Bay City. Il se lève discrètement et s'habille. Sa femme Elsie s'est levée et le serre dans ses bras. Elle lui offre un bracelet porte-bonheur avec le prénom de Sam dessus. Sans s'en rendre compte ce geste l'émeut, et il évoque le départ prochain de son collègue Neil Hammond qui a créé sa propre entreprise de détective privé. Sam Hannigan rencontre Baxter à l'écart de la ville dans un lieu désert. Baxter lui explique que Sam doit aller livrer 3 boîtes à des producteurs de cinéma pour éviter qu'ils ne mettent en chantier des films montrant une mauvaise image des États-Unis. Sam Hannigan prend en charge les boîtes à musique et monte dans la limousine qui lui est mise à disposition. Il se rend compte qu'il reconnaît le chauffeur, un type qu'il avait fait coffrer quelques années de cela dans le passé : Gaffney. Sam lui demande s'il est armé.



Dans l'appentis du jardin d'une riche demeure de Bay City, un jeune homme se tient devant Valerie Knox, la fille du magnat Knox. Elle lui a promis un dollar s'il lui montre son pénis. Neil Hammond (le partenaire de Sam Hannigan) va boire un coup (sans alcool) chez Addie. Celle-ci lui indique qu'elle a appris qu'il allait démissionner pour créer son agence de détective. Au collège, Archie Goldman rappelle à Artie Folsom qu'il a promis de venir jouer avec lui après les cours. Annie Hannigan le remet à sa place. À travers la baie vitrée de son bureau, monsieur Knox (le père de Valerie) observe ses ouvriers sortir de l'usine de conserverie et entonner des chants revendicateurs. Il se retourne et demande à son assistant Foster Elliot de le frapper à l'estomac. Il résiste à tous les coups, alors qu'Elliot s'essouffle. Il lui prédit que le syndicat s'essoufflera tout aussi vite face à sa poigne de patron. Pendant ce temps-là, Sam Hannigan apporte une boîte à musique à monsieur Ackerman, riche producteur de films. Hannigan lui fait signer un reçu. Puis il remonte dans la limousine, et Gaffney le conduit à la demeure du deuxième producteur.



Le lecteur entame ce deuxième un peu craintif, en se souvenant qu'il n'avait pas forcément tout compris dans le premier tome (mais c'est qui la sans-abri ?), et en se demandant pourquoi l'auteur n'a pas choisi un ordre chronologique pour ses récits. Effectivement, ce deuxième tome se déroule en 1931, alors que le premier commençait en 1933, pour se terminer en 1943. Le premier effet est bénéfique : le lecteur identifie des personnages qu'il connaît déjà comme Neil Hammond (le privé alcoolique de Kill my mother), Annie & Elsie (la fille et la femme de Sam Hannigan), Artie Folsom (le copain d'Annie), Gaffney (l'homme de main faisant les sales boulots pour des commanditaires criminels). Il arrive à assimiler facilement les autres personnages : Cousin Joseph qui apparaît dans la deuxième page) et Baxter son homme de confiance, Valerie Knox (et sa curiosité pour les pénis), Addie la barman, ou encore le syndicaliste Billy Doyle et l'ouvrier Monty Dobbs, Archie Goldman et sa mère Cissy. Chacun d'entre eux apparaît avec sa position sociale clairement définie et sa relation avec un ou plusieurs autres personnages connus. Le lecteur se rend compte que ça lui facilite la lecture, car l'auteur continue de sauter d'un personnage à l'autre, parfois dans des chapitres qui ne durent qu'une seule page (il y a 39 chapitres pour 111 pages de bande dessinée), et le temps écoulé entre 2 chapitres n'est jamais précisé, qu'il s'agisse de plusieurs heures, ou parfois d'événements se déroulant simultanément.



En outre, le lecteur comprend mieux les enjeux : le trafic d'influence de Cousin Joseph auprès des producteurs de films, l'ouverture de l'agence de détective privé dans quelques jours, la grève ouvrière imminente. Même si le lecteur ne dispose pas de culture particulière sur la Grande Dépression, c’est-à-dire la crise économique des années 1930. Il reste quand même décontenancé au départ par le comportement de Valerie Knox, et par le changement systématique de personnage d'un chapitre à l'autre. Ce dernier point donne un rythme très rapide au récit, sans que le lecteur ne puisse détecter un lien autre que chronologique d'un chapitre à l'autre. Il retrouve également les mêmes caractéristiques en ce qui concerne la narration visuelle. Jules Feiffer continue de détourer ses personnages de traits de contour irréguliers, donnant une impression floue de croquis vite réalisé, parfois avec un rendu de trait de crayon plutôt que de trait encré, avec parfois des traits un peu lâches, parfois un peu cassant pour les plis des vêtements. Les visages sont représentés avec une forme de caricature, insistant parfois plus sur la bouche, parfois plus sur les yeux, mais avec une justesse d'expression déconcertante malgré leur aspect fruste. Comme dans le tome précédent, l'artiste apporte un soin visible au choix des costumes pour en assurer leur authenticité par rapport à l'époque.



De page en page, le lecteur reste déstabilisé par les choix narratifs visuels. Comme dans le tome précédent, il utilise une seule couleur par page, peinte comme de l'aquarelle entre gris et vert de gris. Dans quelques rares pages, il peut appliquer une autre couleur, par exemple du rose saumon pour le pull de Valerie Knox page 28, ou le blouson de Billy Doyle page 39, sans que le lecteur ne puisse y détecter une intention narrative explicite ou implicite. Le récit commence par un dessin en pleine page : la luxueuse demeure de Cousin Joseph et l'allée qui y mène, vues du ciel. Il combine habilement le détourage au trait fin de la villa, avec les effets de la peinture utilisée comme un lavis. La seconde page est également un dessin en pleine page : Cousin Joseph en costume, porte-cigarette à la main, installé sur son fauteuil avec le motif du tapis par terre. L'artiste représente alors des éléments de décors, précis et descriptifs. Il peut aussi utiliser un dessin en pleine page pour montrer une route à travers bois, et la voiture dans 6 positions différentes au fur et à mesure qu'elle avance sur la route (page 18), ou bien Sam & Neil représentés 4 fois sur un décor (leur bureau au commissariat) représenté en dessin pleine page.



La plupart du temps, Jules Feiffer détoure ses cases avec des cadres rectangulaires, parfois avec un espace blanc entre chaque case, parfois directement accolées sans espace séparateur. Il varie souvent les tailles de case, rectangulaires et alignées, ou rectangulaires et imbriquées avec des décrochés, à de rares occurrences de la largeur de la page, parfois de la hauteur de la page. Il utilise régulièrement des cases sans bordure, ou des bandes de cases sans séparation entre les cases d'une même bande. Cette variété ajoute au ressenti du lecteur de changer constamment de point de focal, en plus du passage très régulier d'un personnage à un autre entre 2 scènes consécutives. Une trentaine de pages sont dépourvues de décors en arrière-plan et une vingtaine ne comportent qu'une case avec un décor évoqué par un ou deux traits irréguliers, la narration semblant alors s'apparenter à une mise en scène sur la scène vide d'un théâtre.



Pourtant, le lecteur se rend compte que de nombreuses pages présentent un attrait visuel mémorable : la vision de la demeure de Cousin Joseph, celui-ci assis sur son fauteuil, les ouvriers sortant de l'usine KnoxWorks, Monty Dobbs envoyant un coup de poing dans l'estomac de monsieur Knox, Valerie Knox demandant à Foster Elliot s'il a vu son journal intime, Sam et Billy se bagarrant dans la rue, la manifestation des grévistes dégénérant en émeute, etc. Le lecteur éprouve la sensation d'être souvent en équilibre instable dans sa lecture et dans le même temps il éprouve un réel plaisir à pouvoir suivre l'intrigue. Au vu de la diversité des personnages, les enjeux sont nombreux et variés, personnels pour chaque protagoniste, mais aussi sociétaux, que ce soient les revendications, ou les manœuvres pour éviter des films qui montrerait une image négative des États-Unis. Mine de rien, au travers d'un polar (il se produit un meurtre, avec une enquête pour découvrir le coupable), l'auteur aborde de nombreux thèmes : les revendications des ouvriers, le mode de gestion du patronat, la manipulation des foules, la manipulation des individus, le trafic d'influence et la corruption d'une partie des élites culturelles d'Hollywood, les petits arrangements avec la morale, les convictions patriotiques, les idéaux incarnés par les États-Unis, la pulsion sexuelle, le pouvoir de l'argent, l'entremêlement de la sphère politique et de la sphère privée, l'incidence du comportement des uns sur les convictions des autres, etc. Alors qu'il peut initialement ressentir une impression de narration fouillis sautant du coq à l'âne, le lecteur constate après coup l'élégance de la construction du récit, et la densité de son propos. Il n'est pas sûr qu'il en ressorte convaincu de l'utilité de l'inversion chronologique entre Kill my Mother (1933/1943) et ce tome ci.



Il est vraisemblable que le lecteur éprouvait quelques appréhensions à l'idée d'entamer ce deuxième volet de la trilogie, l'expérience de lecture du premier tome s'étant avérée pour le moins déroutante, sans être forcément déplaisante. Il se rend compte que celui-ci nécessite moins d'investissement pour retenir les personnages et saisir les différents fils de l'intrigue. Il perçoit plus rapidement qu'il s'agit bel et bien d'un polar une enquête policière inscrite dans son époque et servant de révélateur de cette société. Avec le premier tome, il s'est habitué aux idiosyncrasies de la narration visuelle de cet artiste. S'il est parfois bien en peine de savoir si ça lui plaît, il ressent l'efficacité de ces caractéristiques si particulières.
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Aboie, Georges !

Chaque année je le relis à mes élèves : que du bonheur !!!
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Aboie, Georges !

L'histoire préférée de mon garçon de 3 ans qui en a hérité de sa soeur qui l'avait beaucoup aimée aussi, en son temps.

Les aventures de Georges ont l'art de faire rire les enfants aux éclats, le mien s'amusant à reproduire les différents cris qu'émet Georges au lieu d'aboyer.

Le dessin est un peu brouillon mais fait son effet.

Un must.
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Je ne suis pas n'importe qui !

Quand j'ai emprunté ce recueil de BD à la médiathèque, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. En fait, il s'agit d'une compilation de six histoires, écrites et dessinées par Jules Feiffer entre les années 50 et aujourd'hui. La première, Passionella, a pour héroïne Ella, ramoneuse de cheminée. Chaque soir, elle rêve devant son petit écran de devenir une star de cinéma. Jusqu'au jour où sa marraine la bonne fée, toute droit sortie de l'écran, exauce sa prière : elle la transforme en un coup de baguette magique en Passionella, une femme au physique superbe, qui va rapidement connaitre le succès. Mais aussi la solitude...



La seconde, Harold Swerg, est celle d'un homme (du même nom) à qui l'on veut absolument attribuer un rôle de héros, mais surtout qu'il dépasse des recors olympiques...et qui s'y refuse. Son seul souhait à lui, est de rester tranquille, et qu'on ne l'embête pas avec ces sottises. Comment échapper à la pression de l'Etat, du pays tout entier ? Il va trouver un supterfuge assez fin...



La troisième histoire s'intitule La Lune de George. Elle parle d'un homme qui vit sur la Lune. Il se questionne : pourquoi suis-je seul sur la lune ? Comment occuper ses journées et faire face à la solitude ? Mais le jour où des fusées arrivent, avec d'autres hommes à leurs bords, sa réaction n'est pas celle que l'on imaginait...



La quatrième est celle de La Machine Solitaire. Walter Fay est un homme toujours déçu par les autres, incapable de nouer des contact avec qui que ce soit. Il construit alors une machine avec qui il peut converser, se disputer, se rabibocher. Cela lui redonne de l'assurance, et il se remet à sortir. Et à rencontrer des "vrais" gens... mais que va t-il advenir de sa machine ?



Enfin, la dernière histoire (la sixième planche est "muette") est ma préféré, celle de Munro. C'est aussi la plus ancienne ; dessinée par l'auteur entre 1951 et 1953, durant son service militaire. Elle est parue en 1959 et raconte comment un petit garçon de quatre ans, Munro, a été engagé à son corps défendant dans l'armée. C'est en fait une satire et une critique de l'aveuglement militaire, et c'est aussi cruel que drôle et touchant. Enfin, la dernière planche m'a un peu échappé je dois le dire... je n'ai pas compris le sens des dessins, si quelqu'un peu m'éclairer ? Mais j'ai beaucoup apprécié les pages de présentation situées en fin de l'ouvrage, qui nous explique qui est Jules Feiffer, et d'où viennent ces histoires (ainsi que leur sens). Quand on débute comme moi dans la lecture des bandes dessinées, c'est appréciable de trouver quelques points de repères !



Jules Feiffer est né à New York en 1929 dans le Bronx et s'est passionné très tôt pour Popeye ou Flash Gordon. En 1956, il entre au Village Voice et y publiera une page hebdomadaire sans interruption durant quarante-deux ans. Puis il travaillera pour Playboy, écrira une comédie musicale, puis une seconde ; sans oublier de prendre position durant la guerre du Vietnam contre Richard Nixon, et plus tard contre Ronald Reagan. Il écrit et dessine aujourd'hui des ouvrages pour la jeunesse. Alors si ne le connaissiez pas, franchement je vous le conseille ! Le trait peut déconcerter : je ne dirais pas qu'il s'agit à proprement parler de "beaux" dessins, non. C'est plutôt croqué que dessiné ; mais les textes et ce que révèle leur sens m'ont beaucoup plu par contre. Je me sens moins ignare aussi.





http://manoulivres.canalblog.com/archives/2013/07/14/27629068.html
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Aboie, Georges !

Livre très drôle. Les petits aiment beaucoup. Jolis dessins, peu de texte, de belles images et pleins de cris d'animaux que les enfants peuvent faire avec vous.

Pauvre Georges!!!
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Aboie, Georges !

Une merveille d'histoire ... absurde comme j'adore.

Pauvre Georges qui n'arrive pas à aboyer, et sa pauvre maman qui se désespère ...

Les enfants adorent, surtout quand on le leur raconte en y mettant de l'expression, beaucoup d'expression, n'ayez pas peur de miauler, de beugler, à tue tête, cela les fait beaucoup rire et au final on passe un excellent moment de partage d'émotions et de sentiments.
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Bravo, Georges !

La maman de Georges voudrait que Georges apprenne à compter alors elle lui pose des questions de calcul mental. Mais Georges a toujours une bonne raison de ne pas répondre.



Au moment de sa sieste, Georges rêve de chiffres...



Voici une suite à l'album Aboie Georges que j'ai adoré. Il m'accompagne depuis que je suis bibliothécaire jeunesse. Je le lis très régulièrement.



Alors bien sûr quand j'ai vu cet album, je me suis précipitée pour le lire. Et évidemment, c'est une suite. Ce n'est pas le même enchantement que le premier.



Mais il y a plein de choses dans cette album. La manière d'esquiver de Georges est à la fois amusantes et effrontée. Il plonge en plein rêve et l'idée de devoir réfléchir pour pouvoir en sortir est intéressante.



J'ai tout particulièrement apprécié de retrouver les personnages d'Aboie Georges. Ils sont là comme un clin d'œil sympathique.



Maintenant qu'il parle, George a de la répartie et c'est drôle.



A part au tout début et à la toute fin, on retrouve le même principe des personnages sur fond unis. Et dans tout l'album, la bouille de George.



C'est une album agréable.




Lien : http://bloguiblogas.blogspot..
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Bravo, Georges !

Georges est mis devant un sacré problème, sa maman lui demande de compter mais il trouve toujours une excuses pour se défiler. La dernière étant qu'il doit faire une sieste, mais le voilà plonger dans un rêve où les calculs sont bien présents, de nombreux animaux et même un personnages font leur apparition pour le pousser à réfléchir. Pourtant Georges clame haut et fort qu'il doit rejoindre sa maman! Rien n'y fait cette fois impossible d'y échapper, il va falloir qu'il se creuse les méninges.



Belle histoire pour dédramatiser les calculs mentaux, et montre qu'en réfléchissant bien on trouve la réponse. Ce petit chien est un sacré numéro, il trouve toujours un prétexte pour échapper à cette "corvée" mais la fin a de quoi rendre fier une maman.



Mes petits bouts sont restés perplexes devant l'insistance de tous ces animaux et le fait que Georges insiste pour rejoindre sa maman. Donc une chose est sûre ce n'est pas une histoire à lire au coucher, du coup en retentant ma chance en pleine journée l'effet a été complètement différent, la lecture s'est même transformée en jeu.
Lien : https://stemiloubooks.wordpr..
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Kill my mother

Jules Feiffer est l'un des artistes les plus injustement méconnus de notre côté de l'atlantique. Auteurs de strips décapants pour le Village Voice et de nombreuses bandes dessinées à l'humout mordant, il n'a guère été traduit chez nous, si ce nest une compilation chez Futuropolis et l'excellent Tantrum. On lui doit aussi quelques livres pour enfant dont "Aboie George", une perle d'humour, mais aussi des scénarios de film, dont le Popeye de Robert Altman ou "Ce plaisir qu'on dit charnel", très grand film de Mike Nichols.

Arrivé à l'âge ou les artistes sont soit à la retraite, soit ont perdu de leur virtuosité, Jules Feiffer signe un livre qui force le respect. Il se place ouvertement sous le haut patronage de Will Eisner, dont il faut l'assistant, mais aussi des maîtres de la littérature noir (Hammet et Chandler en tête) et de l'âge d'or d'Hollywood. Il invoque un peu près tous les marqueurs de la série noire des années 30-40: détective alcollique, stars hollywoodiennes aux petits secrets honteux, combat de boxe, alcool, clubs de jazz, meurtres et trahisons... mais derrière le pastiche, ou la satire, se trouve une histoire de femmes, un affontement qui trouve ses racines dans la difficulté des relations familiales, entre mère et fille, entre soeurs... Cerécit tout en faux semblant s'appuye sur une narration virevoltante. Chapitres très courts qui s'enchaînent, scènes endiablées portées par un dessin virtuose. Dès la première page, Feiffer dessine 2 gamins qui dansent sur un air qu'on imagine endiablé. Dessiner le mouvement est toujours une gageure. Beaucoup peinent à traduire le dynamisme du mouvement. Dessiner la danse est l'exercice ultime. Rares sont ceux qui arrivent à traduire le mouvement, la légèreté, ce bref instant de suspension lors que le corps échappe à la gravité. Blutch y arrive. Dans Polina, Vivès se débrouille bien. J'avais déjà vu des dessins de feiffer des années 60 dans lequel il réussissait à transposer d'un trait cette fragilité. Il y arrive toujours merveilleusement à 80 ans passé, lorsque la main n'est plus sensée être aussi agile. Le reste du livre est à l'avenant. La silhouette fantomatique de Lady Veil qui chante sa complainte dans un club est sublime. La danse désespérée et pathétique de Eddie Longo est tragiquement drôle. Kill My Mother est une fantaisie un peu lugubre, un petit théatre de marionnettes torturé, aux placards trop encombrés de squelettes pour que les personnages puissent espérer quoi que ce soit. Et c'est une des bonnes surprises de ce premier trimestre.
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Aboie, Georges !

Très chouette album pour les bout'chous !

George ne sait plus aboyer !

Visite expresse chez le veto où celui-ci extrait plein d'animaux de George à chaque nouveau cri de celui-ci.

A la fin.... le chien ne sait toujours pas aboyer mais dit bonjour... Qu'a t-il bien pu manger ?

Une bonne découverte des cris d'animaux et un travail intéressant sur l'anticipation et l'inférence pour les plus petits !
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Kill my mother

Pas tout compris...
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Kill my mother

Ambiance noire, époque Humphrey Bogarts et Lauren Bacall. Les personnages féminins se ressemblent un peu, c'est parfois difficile de les distinguer, du coup on cherche des connections là où il (n') y en (pas). La fin me laisse perplexe, un peu confuse : 2 scénarios possibles pour une même histoire ?
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