Citations de Jules Renard (989)
La pluie crible les carreaux, le vent a éteint les étoiles et les noyers ragent dans les prés.
-Misérable ! tu perds donc le sens ! Te voilà donc dénaturé ! Tu vis donc comme les bêtes ! On donnerait un pot à une bête, qu'elle saurait s'en servir. Et toi, tu imagines de te vautrer dans les cheminées. Dieu m'est témoin que tu me rends imbécile, et que je mourrai folle, folle, folle !
- Pourquoi êtes-vous méchant?
- Parce que je n'ai pas la force d'être bon.
Orage : Nous l'avons échappé belle. Mais non, pas tous. Trois hirondelles ont été jetées par le vent et la pluie dans le feu de la cheminée. Et les voilà rôties. Trois hirondelles, trois êtres, trois fois ce que je suis.
Le maitre d'étude, s'assure que tout le monde est couché dans le dortoir. Il se promène entre les lits,chatouillant çà l'orteil d'un élève et s'arrête près du lit de Marseau.Puis il est penché sur le lit. Poil de carotte, dans le lit voisin, se tient aux écoutes, simule un ronflement puis soudain crie : Pistolet ! Entends-tu ? Dis voir un peu , que je ne vous ai pas vus. Il t'a embrassé !
Grand frère Félix aura une tartine de beurre ou de confitures et Poil de Carotte une tartine de rien, parce qu'il a voulu faire l'homme trop tôt, et déclaré, devant témoins, qu'il n'est pas gourmand.
Ecrire, c'est une façon de parler sans être interrompu.
Quelquefois, fatigués de jouer, soeur Ernestine et grand frère Félix prêtent volontiers leurs joujoux à Poil de Carotte qui, prenant ainsi une petite part du bonheur de chacun, se compose modestement la sienne.
Et il n'a jamais trop l'air de s'amuser, par crainte qu'on ne le lui redemande.
Si je devais recommencer ma vie, je n'y voudrais rien changer ;
seulement j'ouvrirais un peu plus grand les yeux.
LES BULLES DE SANG
Extrait 4
Quand je tombai, pâle, sans arme,
A vous, les sens anéantis,
J'espérais au moins une larme
Pour nous être tant divertis.
Mais vous disiez, fouillant encore ;
« Vous a-t-on mis comme un bandeau
Aux yeux ? ce sont des gouttes d'eau,
Et c'est le soleil qui les dore ! »
La vie, avec mon sang diffus
Partit, comme un flot se retire ;
Dans mon rêve il ne resta plus
Que l'éclair de votre sourire.
Quelque jour vous aurez assez
De mon amour qui vous repose,
Et vous me tuerez, je le sais.
Pour qu'il en reste quelque chose.
Peut-être, sans savoir pourquoi,
J'ai mis mon rêve en page double,
Une pour vous, l'autre pour moi,
Mon triste rêve qui me trouble !
La modestie va bien aux grands hommes. C'est de n'être rien et d'être quand même modeste qui est difficile.
Je ne réponds pas d'avoir du goût, mais j'ai le dégoût très sûr.
Quand je pense à tous les livres qui me restent encore à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux
22 décembre.
L'oiseau, ce fruit nomade de l'arbre.
p.127
17 octobre.
J'ai de sombres éclipses où la lumière se
recrée.
p.92
Si je devais recommencer ma vie, je n'y voudrais rien changer ; seulement j'ouvrirais un peu plus grand les yeux.
« Paresse : habitude prise de se reposer avant la fatigue. »
Grand frère Félix aura une tartine de beurre ou de confitures et Poil de Carotte une tartine de rien, parce qu'il a voulu faire l'homme trop tôt, et déclaré, devant témoins, qu'il n'est pas gourmand.
M. Lepic, s’il est d’humeur gaie, ne dédaigne pas d’amuser lui-même ses enfants. Il leur raconte des histoires dans les allées du jardin, et il arrive que grand frère Félix et Poil de Carotte se roulent par terre, tant ils rient.
J'aime à sortir par ces temps froids où il n'y a de monde, dans les rues, que le strict nécessaire.