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3.84/5 (sur 28 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Aubusson , le 19/02/1811
Mort(e) à : Paris , le 24/04/1883
Biographie :

Jules Sandeau est un romancier et auteur dramatique français.

Fils d'un receveur des impôts, il fait ses études à Bourges, puis se lance à Paris sans grande conviction dans des études de droit. Il rencontre Aurore Dudevant, la future George Sand, avec laquelle il engage une liaison et écrit un roman, Rose et Blanche, ou la Comédienne et la religieuse, qui paraît en 1831 sous le nom de Jules Sand. Ce nom, George Sand le gardera en partie pour elle. C'est aussi par lui qu'elle fait la connaissance d'Honoré de Balzac, à qui Jules Sandeau sert pendant un certain temps de secrétaire. Mademoiselle de la Seiglière, son œuvre la plus populaire, est en partie une exploration de la relation qu'il entretient avec Balzac.
Il est conservateur à la bibliothèque Mazarine en 1854 et il est élu membre de l'Académie française en 1858. Jules Sandeau est l'auteur d'une cinquantaine de romans et de pièces de théâtre, ces dernières ayant connu de son vivant un plus grand succès que les premiers.

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Source : Wikipédia
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http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=46175 GEORGE SAND - MARIE DORVAL - JULES SANDEAU Histoire intime Brigitte Rastoueix-Guinot Le 4 janvier 1831, Aurore Dudevant quitte son époux, ses enfants et son domaine de Nohant pour rejoindre son amant Jules Sandeau à Paris. C'est le début d'une longue carrière littéraire, sous le pseudo de George Sand. Au cours de cette liaison, elle rencontre la comédienne Marie Dorval et lui voue une admiration sans borne. Les liens entre les deux femmes deviennent de plus en plus étroits. George Sand décide de rompre avec son jeune amant, qui devient ensuite celui de Marie. Se crée alors une sorte de triangle amoureux un peu trouble... ISBN : 978-2-343-05708-8 ? 15 mars 2015 ? 176 pages Prix éditeur : 17 ? 16,15 ? ETUDES LITTÉRAIRES, CRITIQUES HISTOIRE BIOGRAPHIE EUROPE France

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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Jules Sandeau
Le mariage est un diner qui commence par le dessert .
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Toujours nous nous vengeons sur ceux qui nous aiment de ceux que nous avons aimés.
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La Diligence.


« En route ! dit le conducteur.

« — Rrrroute !… répéta le postillon. Y êtes-vous !

« — Attendez un petit peu. Je ne monte pas vite à cause de mon ventre.

« — Si ça fait pas mal, disait un garçon d’écurie à la dérobée, de voir un conducteur lourd comme ça !

« — Allons un petit peu, hein, postillon ?

« — On ira… y a pas de doute qu’on ira. On ira sur ses jambes.

« — Oui, mais faut rouler. Un conducteur sait reconnaître les bons enfans.

Oui, je t’en f… murmura le postillon, en serrant la bricole de son maillet. Un postillon sait reconnaître les conducteurs qui est chien… Hue ?

« — … Conducteur, conducteur… Arrêtez… postillon. Sacrebleu ! arrêtez donc !

« — Quoi que c’est donc ? dit le postillon, en se renversant sur la selle pour retenir ses cinq chevaux.

« — Ce n’est rien, dit le conducteur, c’est une dame que j’oubliais.

« — Nom de D… il oubliait la religieuse !

« — Allons, ma sœur, faut monter à l’assaut.

« — On ne vous donne pas seulement le temps de lâcher de l’eau, s’écria la nonne en grimpant sur l’impériale.

« — Si ça ne fait pas horreur, un ton comme ça ! dit une comédienne en se penchant à la portière de la rotonde.

« — Tiens ! elle a la jambe solide ! dit un officier qui était dans le coupé, et qui voyait la sœur de charité escalader avec hardiesse l’édifice de la diligence. »
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La Préface de Brigitte Rastoueix-Guinot.

Le 11 février 1858, une double élection se déroule à l'Académie Française. Victor de Laprade est élu au fauteuil d'Alfred de Musset et Jules Sandeau à celui de Charles Brifaut
Cette élection fait date dans l'histoire de l'Académie car Jules Sandeau est le premier romancier à être admis en son sein.
Il est vrai que Jules Sandeau, né à Aubusson (23) le 19 février 1811, occupe une place notable dans le paysage littéraire au XIXè siècle. Son roman le plus célèbre, Mademoiselle de la Seiglière (1844) connaît 23 rééditions de 1847 à 1877 et sera traduit en Allemagne et en Angleterre. Emile Zola et Anatole France considèrent Sandeau comme un écrivain de la plus grande importance. Le premier loue son succès exceptionnel en 1880 et le second admire son sens aigu de la réalité malgré son idéalisme.
Sandeau, moraliste sans concession, spectateur amusé de la comédie humaine, devient ainsi logiquement le secrétaire de Balzac. Sans atteindre la dimension épique de son génial mentor, il parvient sans difficulté à restituer une fresque sociale qui témoigne d'un sens aigu de l'observation et d'un immense talent de pénétration. Sandeau est un auteur original au temps du Romantisme et du Réalisme. Ses œuvres sont composées avec soin, le style éminemment travaillé. Il s'inscrit dans le courant idéaliste qui célèbre les bonheurs d'une vie bourgeoise et vertueuse et les bienfaits du travail. Néanmoins, une lecture attentive nous montre que la portée de ses écrits va bien au-delà. Il sait manier l'humour, épingler avec finesse les travers de ses personnages, jouer habilement avec la caricature, mettre en relief l'aspect comique des situations. Sa vie comme ses œuvres témoignent de ce recul ironique vis-à-vis des êtres et il serait dommage que l'on garde de lui l'image d'un écrivain seulement épris des conventions. Alors qu'il promène sa vieille silhouette fatiguée en se rendant aux séances de l'Académie Française, il ne perd pas de vue ses contemporains et n'est pas dupe de la comédie humaine.
Bien que les noms Sandeau et Sand soient étroitement liés, Sandeau n'occupe malheureusement pas une place privilégiée dans la liste des amants de George Sand. On le passe même parfois sous silence en oubliant que la grande romancière lui doit avant tout son nom. L'histoire littéraire se montre donc injuste à cet égard car Jules Sandeau inspire également George Sand dans sa volonté d'émancipation et dans son désir d'affirmer ses talents d'écrivain.
Le château du Coudray (près de La Châtre) sert de cadre à la première rencontre de Jules Sandeau et d'Aurore Dudevant en juillet 1830. Aurore a 26 ans et Jules Sandeau 19. Aurore est mariée et mère de deux enfants et Jules Sandeau célibataire. Malgré tous ces obstacles ou peut-être grâce à eux, très vite une idylle se noue dont Aurore, avec l'impétuosité qui la caractérise, prend l'initiative. Pourtant, à la fin de l'été, Jules Sandeau doit plier bagages et retourner à ses chères études parisiennes. L'accablement et l'ennui s'abattent sur Aurore. Elle prend alors la décision, courageuse pour l'époque, de rejoindre Jules Sandeau . Très rapidement, la jeune femme va se voir dans l'obligation de gagner sa vie. Jules Sandeau l'introduit dans les milieux intellectuels et elle collabore à divers journaux et revues, notamment le Figaro. Malheureusement, victime de la misogynie ambiante et de l'hostilité de sa belle mère qui redoute le scandale, elle ne peut signer ses écrits de son nom et adopte le pseudonyme de Jules Sand. Le couple vit alors au 25 quai St Michel, dans un trois pièces avec balcon sur la Seine. C'est un cadre modeste mais l'environnement est très dynamique. Le Romantisme bat son plein et suscite bien des polémiques. Aurore et Jules fréquentent les théâtres, les musées, les bibliothèques et participent à tous les débats intellectuels du moment. Durant cette même période, les jeunes gens se lient d'amitié avec un certain nombre d'artistes dont Honoré de Balzac et Marie Dorval. Cette ambiance très stimulante pour l'esprit est fidèlement retracée dans Marianna.
Dans le même temps, Aurore affirme ses talents d'écriture et publie Indiana (1832). Ce livre est un flamboyant succès. Par honnêteté, Jules Sandeau qui ne souhaite pas " se parer des ses plumes " lui abandonne le nom de Sand. Ce sera son ultime cadeau car très vite la mésentente se fait jour et les deux amants se séparent.

L'aventure avec George Sand laisse un souvenir si prégnant dans le cœur de Jules Sandeau que la jeune femme réapparaîtra bien souvent dans son œuvre de manière plus ou moins voilée. Madame de Sommerville (1834) en offre un premier exemple.
George Sand ressurgit ensuite sous les traits de l'héroïne d'Un jour sans lendemain. (1835)
C'est, cependant, le roman Marianna (1839) qui offre le portrait le plus fin et perspicace de George Sand. Ce roman, Jules Sandeau le portait en lui depuis fort longtemps et il va lui servir à expurger sa passion.
D'ailleurs la critique ne s'y trompa point. Jules Janin, dans le Journal des Débats du 18 mars 1839, souligne : " ce livre a été inspiré à son auteur par une de ces douleurs profondes et sincères qui remplacent et au-delà l'inspiration la plus puissante. "
Dès les premières pages, George Sand réapparaît, de manière évidente, sous les traits de Marianna. " Familière et presque virile, son intimité était d'un facile accès. (…) Tout révélait en elle une nature luxuriante qui s'agitait impatiemment sous le poids de ses richesses inactives. On eût dit que la vie circulait frémissante entre les boucles de son épaisse et noire chevelure. On sentait un feu caché sous cette peau brune, fine et transparente. "(Chap.III)
Monsieur de Belnave, époux de Marianna n'est pas sans évoquer lui aussi, Casimir Dudevant. Comme lui, ses préoccupations sont plus prosaïques que poétiques. Comme Casimir, Monsieur de Belnave ne comprend rien à l'ennui qui dévore sa femme et à ses accès de mélancolie inattendus.
Le second amant, lui-même, que se choisit Marianna suggère trait pour trait Jules Sandeau : " Sa taille était souple et flexible comme la taille d'une femme ; ses cheveux blonds cendrés tombaient négligemment sur son front sans en voiler l'éclatante pureté ; ses yeux étaient bleus, et il s'en échappait le regard de sa mère…Voué au barreau par la volonté paternelle, il était un de ces mille jeunes gens que l'éducation et l'orgueil des parents poussent hors de la condition où ils sont nés. " (Chap.II)
Les occupations de Marianna durant les premières années de son mariage ne sont pas sans rappeler celles d'Aurore Dudevant. La jeune femme dessine, joue du piano, lit des romans et surtout parcourt la campagne à cheval, en solitaire, tout comme le faisait Aurore pour se distraire de sa tristesse.
Le voyage qu'effectue M. de Belnave en compagnie de son épouse à Bagnères dans les Pyrénées, nous renvoie à celui effectué par Aurore et son époux, au début de leur mariage, lorsqu'elle rencontra Aurélien de Sèze. Dans le roman, Aurélien devient George Bussy. Il deviendra le confident de Marianna tout comme Aurélien l'ami de cœur d'Aurore.
Les débuts de Marianna à Paris, lorsqu'elle rejoint George son amant, suggèrent de manière précise les débuts d'Aurore à Paris après la révolution de 1830
Le portrait de George Sand à travers Marianna est si évident que lors de sa parution, Balzac accuse Jules Sandeau d'avoir traîné George Sand dans la boue : " Il s'est donné le beau rôle, il est Henry ! Lui ! Grand Dieu ! Vous lirez ce livre ; il vous fera horreur. " (Lettre à l'Etrangère du 14 avril 1839)
En fait, Marianna permet à Jules Sandeau d'ébaucher la théorie morale qui sous tend son œuvre. Selon lui, la passion est fatale et n'apporte que malheur et désespoir. Qui plus est, elle nous oblige à infliger à autrui les douleurs qu'elle nous a fait subir comme l'affirme George dès le début du roman : " Toujours nous nous vengeons sur ceux qui nous aiment de ceux que nous avons aimés " (Chap.I)
La dure expérience qu'a vécue Jules Sandeau a pour conséquence qu'il se méfie comme jamais de l'amour passionnel et de ses ravages. Il va faire désormais de ses romans de la morale en action. L'adultère y est généralement puni et nul personnage ne doit s'écarter de la droite voie fixée par la morale. A la fin du roman, Marianna jette un dernier regard sur sa maison et soupire : " Le bonheur était là ". Marianna oppose aux doctrines de Lelia et d'Indiana qui prêchaient l'affranchissement des règles morales, un code d'obéissance à la morale sociale.
Néanmoins, la prise de position officielle de Jules Sandeau ne coïncide peut-être pas tout à fait avec son ressenti véritable. Dans ce même roman, au cours d'une discussion entre Marianna et sa belle sœur, on relève cette plainte amère de Noémi, alors que Marianna lui reproche de se complaire dans l'atmosphère étouffante du mariage : " Ma sœur, répliqua Madame Valtone, toutes les souffrances ne crient pas. Il y a bien des douleurs qui marchent le front calme et serein, bien des tristesses qui n'ont jamais pleuré, bien des cœurs qui boivent leurs larmes. " (Chap.VI)
Sandeau a donc abandonné le romantisme mais subsiste malgré tout le souvenir nostalgique de ces moments exaltés et passionnels vécus en compagnie de George Sand dont Marianna est le reflet.
Brunetière ne s'est pas trompé sur la portée de Marianna, C'est, selon lui, la peinture la plus ressemblante ou du moins la plus sincère…de cette façon forcenée d'aimer qui fut celle de toute la génération romantique…un livre de l'espèce ou de la famille d' Adolphe, plus ironique et plus cruel au fond qu'il n'en a l'air " (Revue des Deux Mondes, 1er janvier 1887).
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La jeune dame était en deuil; l'air de tristesse répendu sur son doux visage en disait encore plus que la couleur de ses vêtements.
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Moins enivrée qu’on ne pourrait le croire de sa nouvelle position,
Madeleine rentra pieusement dans ce château où tous les serviteurs qui
l’avaient vue grandir et qui l’aimaient la reçurent à l’égal d’une jeune
reine. Elle y vécut comme par le passé, modestement, sans ostentation,
uniquement préoccupée du bonheur des êtres confiés à ses soins. Son
autorité ne se révéla que par la profusion des bienfaits qu’elle répandit
autour d’elle ; autrement, il eût été difficile de soupçonner l’accroisse-
ment de sa fortune : on eût dit encore la petite orpheline recueillie par
la charité de son oncle. Elle avait déclaré tout d’abord qu’elle enten-
dait que rien ne fût changé à l’ancien train de vie de la maison, et que
toutes les habitudes du bon chevalier fussent respectées, absolument
comme s’il ne fût pas mort et qu’il dût revenir d’un instant à l’autre.
Pour sa part, elle n’avait pas voulu d’autre appartement que la chambrette où s’étaient écoulés les derniers jours de son adolescence et les
premières années de sa jeunesse.
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Vaillance

Sur la côte de Bretagne, entre la ville de Saint-Brieuc et le village de Bignic, s’élève une espèce de manoir qu’on a de tout temps, dans le pays, décoré du nom de château, sans doute à cause de la tour crénelée qui écrase de sa sombre masse le reste de l’édifice. Le fait est qu’avant la révolution de 89, le Coât-d’Or était la demeure des seigneurs de l’endroit. Devenu propriété nationale, les hibous s’en emparèrent et y firent tranquillement leurs petits jusqu’en 1815, époque à laquelle la famille Legoff l’acheta et s’y vint installer. L’aspect en est lugubre, les abords en sont désolés. D’un côté l’Océan, de l’autre, à perte de vue, des champs d’ajoncs et de bruyères. Entre ces deux mers qu’il domine comme un promontoire, le château apparaît triste et solitaire, avec sa tour pareille à un phare.

Par un soir d’hiver de l’année 1836, les trois frères Legoff étaient réunis dans la chambre de rez-de-chaussée qui leur servait habituellement de salon. C’était une vaste salle qui présentait un bizarre assemblage de luxe, d’élégance et de simplicité rustique. Ainsi, tandis qu’un riche tapis étalait sur le carreau ses rosaces aux vives couleurs, le plafond étendait au-dessus ses poutres noircies par le temps et par la fumée. Les murs étaient blanchis à la chaux, mais chaque fenêtre avait de doubles rideaux de soie blanche et de damas rouge. Quelques chaises de paille grossière escortaient humblement un magnifique fauteuil, velours et palissandre, tout surpris de se voir en si mauvaise compagnie. Une carabine, des sabres, des poignards, des haches d’abordage, des fusils de chasse emprisonnés dans leurs étuis de cuir, tapissaient le manteau de la cheminée ; un piano d’ébène, incrusté de filets de cuivre, occupait le fond de cette chambre, dont les trois frères Legoff n’étaient pas le moindre ornement.
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La sottise humaine est incurable : Molière n’a corrigé personne. M. Levrault s’était enrichi à vendre du drap près du marché des Innocents. Une fois retiré des affaires, l’orgueil et l’ambition lui montèrent par folles bouffées au cerveau. Il faut croire que les écus ont, comme le vin, des vapeurs enivrantes. Quand il se vit à la tête de trois millions, honnêtement et laborieusement acquis dans la boutique de ses pères, ce brave homme, pris de vertige, découvrit que la richesse, qu’il avait considérée longtemps comme le but de sa destinée, n’en était que le point de départ : il éprouva le besoin de faire peau neuve, de sortir des régions obscures où il avait vécu jusque-là et de s’élancer, comme un papillon échappé de sa chrysalide, vers les sphères brillantes pour lesquelles il se sentait né. Vagues d’abord, timides, inavouées, ces idées s’étaient glissées furtivement dans son esprit, et n’avaient pas tardé à s’y développer dans des proportions formidables. Nous étions alors un peu loin des velléités démocratiques de la révolution de juillet, et, bien que l’aristocratie de la finance se montrât en général assez dédaigneuse vis-à-vis de sa sœur aînée, il y avait pourtant bon nombre de gens qu’alléchaient encore les titres de noblesse. M. Levrault aspirait en outre à devenir un personnage dans le gouvernement. Les sommets l’attiraient. Pour s’encourager, il compulsait avec complaisance les fastes récents de la bourgeoisie.
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S'il arrive jamais qu'en traversant Poitiers un des mille petits accidents dont se compose la vie humaine vous oblige de séjourner tout un jour en cette ville, où je suppose que vous n'avez ni parents, ni amis, ni intérêts qui vous appellent , vous serez pris infailliblement, au bout d'une heure ou deux, de ce morne et profond ennui qui enveloppe la province comme une atmosphère, et qu'on respire particulièrement dans la capitale du Poitou.
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En quelle année naquit le docteur Herbeau, Aristide Herbeau, docteur de la Faculté de médecine de Montpellier, membre du conseil municipal de Saint-Léonard, chevalier de la Légion d’Honneur, une des figures les plus poétiques qu’ait ensevelies l’ombre des temps modernes ? À quelle époque vint-il exercer la médecine à Saint-Léonard ? C’est ce que nul ne saurait dire. Il n’est personne qui se rappelle avoir assisté aux débuts du docteur Herbeau, personne qui se souvienne qu’un autre docteur ait existé à Saint-Léonard avant le docteur Herbeau. On l’a toujours connu avec la même perruque, le même ventre et le même jonc à pomme d’or ; il a toujours eu cinquante ans, le même cheval, la même femme, la même culotte de velours et les mêmes souliers à boucles d’argent. Son cheval, c’était une jument, avait nom Colette : horrible bête, d’un gris sale, mais d’un trot solide, qui boitait toujours en sortant de l’écurie, mais qui, au bout d’une heure, allait comme un petit vent. Mme Adélaïde Herbeau était une grande femme sèche, acariâtre, et d’un tempérament jaloux. Le docteur, qui était versé dans la connaissance de l’antiquité grecque, se consolait en songeant à Socrate.
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