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3.88/5 (sur 73 notes)

Nationalité : Espagne
Né(e) à : Madrid , le 8/10/1953
Biographie :

Julia Navarro est une journaliste et écrivaine espagnole.

Elle a écrit des livres sur l'actualité politique espagnole : Nosotros, la transición; Entre Felipe y Aznar; La izquierda que viene et Señora presidenta.

Elle est aussi romancière. Ses romans ont connu un grand succès international et ont été récompensés par des prix : Premio Que Leer a la mejor novela española del 2004, VIII Premio de los lectores de Crisol, Premio ciudad de Cartagena 2004, Premio Pluma de Plata de la Feria de Libros de Bilbao 2005, Premio Protagonistas de Literatura et Premio Más que Música de los Libros 2006.

Source : http://www.julianavarro.es
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Présentation du roman de Julia Navarro " Dime quien soy" situé à Berlin dans les années 20 (en espagnol)


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Il pleuvait quand le taxi s’arrêta place Saint-Pierre de Rome. L’homme qui en descendit tenait un journal plié sous le bras. Il régla sa course et, sans attendre sa monnaie, se hâta vers le premier cordon de vigiles qui surveillaient l’entrée de la basilique. Ici, une tenue correcte était exigée. Les shorts, minijupes et autres débardeurs étaient rigoureusement interdits. Une fois à l’intérieur, sans même prendre le temps de se recueillir devant la Pietà de Michel-Ange – l’unique œuvre du Vatican qui lui procurait encore quelque émotion – l’homme se dirigea vers la travée des confessionnaux où des prêtres de toutes les nationalités absolvaient les pénitents venus du monde entier.
Avisant un confessionnal, dont la pancarte indiquait que le prêtre officiait en italien, il attendit que celui-ci se libère. En le voyant entrer dans l’isoloir, le prêtre ne put réprimer un sourire à la vue de ce vieux monsieur très digne et dont les manières trahissaient qu’il était habitué
à commander.
—Sainte Marie, mère de Dieu.
— Le Seigneur soit avec vous.
— Mon père, je m’apprête à commettre un meurtre. Que Dieu me pardonne !
Sans rien ajouter, le frêle vieillard se releva et, sous l’œil médusé du prêtre, alla se perdre dans la foule des touristes qui se pressaient dans la nef. Le regard du confesseur glissa alors sur un journal qui gisait au pied de l’isoloir. Il se pencha pour le ramasser et parcourut rapidement des yeux la page à laquelle le quotidien était ouvert : concert de Rostropovitch à Milan; un film de dinosaures pulvérise les records d’audience; congrès d’archéologie à Rome en présence d’éminents spécialistes : Clonay, Miller, Smidt, Arzaga, Plonoski, Tannenberg... Ce dernier nom était cerclé de rouge. L’air hagard, le clerc plia la gazette et, sous l’œil stupéfait des fidèles venus soulager leur âme, quitta précipitamment la basilique.
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Une moue de dédain se peignit sur les traits d’Ahmed. Clara sursauta. Tout à coup, son mari lui faisait l’effet d’un étranger.
— Ton grand-père a toujours fait preuve de discrétion, Clara, et ton père aussi. Jamais ils ne se sont donnés en spectacle. Et ta prestation de tout à l’heure les aurait mortifiés. Mais ils ne t’ont pas appris la retenue, apparemment.
— Ils m’ont inculqué l’amour de l’archéologie.
— Dis plutôt qu’ils t’ont complètement polarisée sur la Bible d’argile.
Le silence se fit. Ahmed vida son verre et ferma les yeux. Ni l’un ni l’autre n’avait envie de poursuivre cette discussion stérile.
Clara alla se coucher et se mit à songer à Chamas, occupé à tracer des pictogrammes dans l’argile au moyen d’un calame en roseau...
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— Bien, et maintenant, un petit récapitulatif de la situation, annonça Carlo Cipriani en manière de préambule. Ce matin, en lisant le journal, je suis tombé sur le patronyme de Tannenberg. Pour ne pas perdre de temps, avant de vous téléphoner, j’ai appelé l’agence Investigations et Sûreté. Par le passé, je ne sais pas si vous vous en souvenez, j’avais déjà fait appel à eux afin qu’ils essaient de mettre la main sur des photos de Tannenberg... Bref, passons, le président de l’agence, qui est un de mes anciens patients, m’a appelé il y a quelques heures pour m’annoncer qu’il y avait effectivement un Tannenberg parmi les membres du congrès d’archéologie qui se tient présentement au Palais Brancaccio de Rome. Malheureusement, ce n’est pas notre homme. En fait, Tannenberg est une femme, prénommée Clara et de nationalité irakienne. Âgée de trente-cinq ans, elle est mariée avec un Irakien bien vu du régime de Saddam Hussein. Elle est archéologue, a fait ses études au Caire et aux États-Unis, et, en dépit de son jeune âge, et sans doute grâce aux relations de son mari, qui est également archéologue, elle dirige l’un des rares chantiers d’excavations subsistant encore de nos jours en Irak. Son mari a étudié en France et soutenu sa thèse aux États-Unis où il a séjourné pendant plusieurs années ; c’est là-bas qu’ils se sont rencontrés et mariés, avant que les Américains ne jettent l’anathème sur Saddam. C’est son premier voyage en Europe.
— Mais y a-t-il une quelconque relation avec notre homme ? s’enquit Mercedes.
— Avec Tannenberg ? Il n’est pas impossible qu’il s’agisse de sa fille. Et si tel est le cas, j’espère qu’elle nous mènera jusqu’à lui. Car je suis persuadé, tout comme vous, qu’il est vivant, même si son nom et celui de ses parents figurent sur une pierre tombale dans le cimetière que vous savez.
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— Ce seront ses enfants qui mourront, ou ses petits-enfants.
Mercedes avait dit cela d’une voix pleine d’amertume. Elle n’était manifestement pas disposée à céder à la pitié.
— Je suis d’accord, dit Hans. Et toi Bruno ?
Le pianiste concertiste le plus admiré des vingt dernières années approuva lui aussi sans la moindre hésitation.
— Bien. Mais connaissez-vous une organisation qui se charge de ce type de missions ? demanda Mercedes en s’adressant à Bruno.
— Dès demain, on doit me fournir deux ou trois pistes. Mon ami, le président d’Investigations et Sûreté, m’a assuré qu’il y avait au moins deux agences britanniques qui employaient d’anciens membres de la SAS et autres. Il y a également une agence américaine, une multinationale spécialisée dans la sécurité, – le terme de sécurité devant être interprété ici comme un euphémisme. Ils disposent d’un contingent de mercenaires prêts à aller se battre n’importe où dans le monde pour de l’argent. Je crois qu’ils s’appellent Global Group. Mais nous verrons cela demain.
— Bien. Nous sommes tous d’accord pour supprimer les Tannenberg, y compris les femmes et les enfants... ? réitéra Hans.
— Inutile de tergiverser, déclara sèchement Mercedes. Il y a des années que nous attendons ce moment. Personnellement, ça ne me gênerait pas de m’en charger.
Ils n’eurent aucun mal à la croire. Car ils étaient habités par la même haine inextinguible et qui n’avait fait que croître depuis leur captivité en enfer.
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Il composa ensuite le numéro de Hans à Bonn et attendit impatiemment qu’il décroche.
— Allô ? dit une voix de femme.
— Le professeur Hausser, je vous prie.
— Qui est à l’appareil ?
— Carlo Cipriani.
(…)
Quelques secondes plus tard, la voix puissante et énergique du professeur Hausser retentit dans le combiné.
— Carlo…
— Hans… il est vivant !
Les deux hommes tombèrent dans le silence, chacun écoutant la respiration tendue de l’autre.
— Où est-il ?
— Ici même, à Rome. Je l’ai retrouvé par hasard, en feuilletant le journal. Je sais que tu n’aimes guère naviguer sur Internet, mais connecte-toi, s’il te plaît, et rends-toi sur le portail de la presse italienne, aux pages culturelles. Tu verras son nom. J’ai fait appel à une agence de filature pour qu’ils le gardent à l’œil vingt-quatre heures sur vingt-quatre pendant tout le temps qu’il sera à Rome. Il faut qu’on se voie. J’ai déjà prévenu Mercedes et je vais appeler Bruno.
— Je viens à Rome.
— Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée.
— Pourquoi cela ? Il faut battre le fer tant qu’il est chaud. Nous allons faire ce que nous avons dit, n’est-ce pas ?
— Bien sûr. Rien ni personne ne pourra jamais nous en empêcher.
— Penses-tu que nous devrions nous en charger nous-mêmes ?
— Si nous ne trouvons personne pour le faire à notre place, oui. Je m’en chargerai. J’ai passé ma vie à attendre ce moment, j’ai tout prévu… Je suis désormais en paix avec ma conscience
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— La parole est à madame Tannenberg, déclara le directeur du symposium sur la « Culture en Mésopotamie ».
(...)
— Mesdames et messieurs, cette journée est à marquer d’une pierre blanche pour moi. Je suis venue à Rome pour vous appeler à l’aide et vous supplier d’élever la voix pour éviter la catastrophe qui risque de s’abattre sur l’Irak.
Une rumeur parcourut l’assistance. Ceux qui étaient présents n’étaient pas disposés à écouter la harangue d’une obscure archéologue, dont le principal mérite était d’avoir épousé un membre du clan Saddam qui se trouvait être le directeur du département des fouilles archéologiques en Irak.
Une moue contrariée assombrit les traits de Ralph Barry, le directeur du symposium sur la Mésopotamie. Ses craintes semblaient se confirmer ; il savait que la présence de Clara Tannenberg et de son mari Ahmed Husseini risquait de leur attirer des ennuis.
Il avait essayé par tous les moyens de les empêcher de venir – et Dieu sait de quels moyens pouvait disposer le bras droit du tout-puissant Robert Brown, président du conseil de la fondation Monde Antique, laquelle subventionnait presque à elle seule la totalité des frais du symposium ! Mais, malheureusement, le congrès se tenait à Rome et non aux États-Unis, et son influence était limitée.
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— Bien sûr. Rien ni personne ne pourra jamais nous en empêcher.
— Penses-tu que nous devrions nous en charger nous-mêmes ?
— Si nous ne trouvons personne pour le faire à notre place, oui. Je m’en chargerai. J’ai passé ma vie à attendre ce moment, j’ai tout prévu… Je suis désormais en paix avec ma conscience.
— De cela, mon vieux, nous ne serons certains qu’une fois la besogne achevée. Que Dieu nous pardonne, ou qu’il daigne nous entendre tout au moins.
— Un instant, s’il te plaît, on m’appelle sur mon portable… C’est Bruno. Je prends la communication et je te rappelle plus tard.
— Carlo !
— Bruno, j’allais justement t’appeler…
— Mercedes m’a mis au courant… alors, c’est vrai ?
— Oui.
— Je saute dans le premier avion pour Rome. Où pouvons-nous nous rencontrer ?
— Bruno, attends…
— Non. Il y a plus de soixante ans que je ronge mon frein, je n’attendrai pas une minute de plus. Je veux être présent, Carlo…
— Entendu, tu n’as qu’à venir à Rome. En attendant, je vais rappeler Mercedes et Hans.
— Mercedes est déjà en route pour l’aéroport et moi, j’ai un avion qui décolle de Vienne dans une heure. Préviens Hans.
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« Pendant des années, nous avons fouillé la région de Hâran dans l’espoir d’y trouver d’autres tablettes du même auteur. En pure perte. Mon grand-père a passé sa vie à explorer dans un rayon de cent kilomètres autour de Hâran, également sans succès. Pour autant, ce ne fut pas un travail inutile, car les musées de Bagdad, Hâran, Ur et de nombreux autres disposent aujourd’hui de centaines de tablettes et d’objets exhumés par ma famille, même si nous n’avons jamais retrouvé les autres tablettes relatant la Création du monde selon Abraham... »
Un homme leva la main avec humeur, interrompant brusquement Clara Tannenberg.
— Oui... vous vouliez dire quelque chose ?
— Madame, seriez-vous en train d’affirmer qu’Abraham, le patriarche biblique, le père de notre civilisation, aurait confié sa propre vision de Dieu et du monde à quelque obscur scribouillard, et que votre grand-père, que personne ici n’a d’ailleurs l’honneur de connaître, en aurait découvert la preuve et l’aurait gardée secrète pendant plus de cinquante ans ?
— C’est absolument ce que je suis en train de dire.
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La voix de Clara se teinta soudain d’émotion. Elle était sur le point de révéler publiquement ce qui constituait sa raison d’être, ce qui l’avait poussée à devenir archéologue depuis qu’elle avait l’âge de raison.
— Pendant plus de soixante ans, poursuivit-elle, mon grand-père a gardé ces deux tablettes sur lesquelles un jeune homme explique que son parent Abraham est sur le point de lui dévoiler comment le monde a été créé par un Dieu tout-puissant qui, s’étant fâché avec les hommes, avait inondé la terre. Vous rendez-vous compte de la signification d’une telle révélation ?
« Nous savons combien la découverte des poèmes akkadiens de la Création, l’épopée d’Enuma Elish, le mythe d’Enki et Ninhursag ou celui du Déluge dans le Poème de Gilgamesh, fut importante tant du point de vue archéologique, qu’historique ou religieux. Eh bien, à en croire les tablettes mises au jour par mon aïeul, le patriarche Abraham avait ajouté sa propre version de la création du monde, influencée très probablement par les poèmes babyloniens et akkadiens traitant du même thème.
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« En outre, nous savons aujourd’hui, grâce aux dernières découvertes archéologiques, que la Bible a été écrite au septième siècle avant l’ère chrétienne, à une époque où les dignitaires et les prêtres israélites, confrontés à la nécessité de renforcer l’unité du peuple d’Israël, cherchaient à se doter d’une épopée nationale, d’un document qui puisse servir leurs objectifs politiques et religieux.

« En cherchant à faire la lumière sur ce qui est écrit dans la Bible, l’archéologie a mis au jour des vérités et des mensonges. Aujourd’hui encore, il est difficile de faire la part entre le mythe et la réalité historique car les deux sont intimement liés. Mais ce qui semble évident, en revanche, c’est que les écrits parlent du passé, ils relatent des histoires anciennes qui furent colportées par les bergers qui migrèrent d’Ur jusqu’à Hâran, et plus tard à Canaan... »
Clara marqua une courte pause pour voir la réaction de ses collègues qui l’écoutaient en silence, certains à contrecœur, d’autres avec intérêt.
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